Claude Demers
l'auteur de ce blogue. Retraité et professeur d'échecs à temps partiel.
Plutôt que de modeler nos états d’âme sur les « sentiments » funèbres de l’ « Establishment » rapportés par les médias avant même le résultat final qui donnait la victoire à Donald J. Trump, les élections américaines devraient nous faire réfléchir sur les enjeux cachés que ces mêmes médias ont bien tenté de dissimuler tout au long de cette campagne.
– les guerres incessantes des USA qui coûtent des milliards de dollars au peuple américain.
– les provocations et les risques d’une confrontation majeure avec la Russie et les menaces US de déclencher la première frappe nucléaire de manière « préventive ».
– les traités supranationaux aux profits des grandes multinationales qui engendrent misère et pauvreté aux États-Unis.
– les promesses non tenues des démocrates pour faire disparaître les inégalités sociales…
Toutes des choses qu’a dénoncé Trump durant sa campagne électorale mais dont on a pratiquement jamais entendu parler dans les médias mainstream qui n’en ont eu que pour la personnalité de Trump et le fait qu’Hillary Clinton était une femme.
Sans parler de la profonde déception des Américains qui avaient mis tous leurs espoirs en Barak Obama qui lui, a choisi de se transformer en un « Tsipras » américain.
Certes Trump est ce qu’on appelle un neutron libre, imprévisible, étroit d’esprit et arrogant, raciste si vous voulez. Il ne changera pas la situation aux États-Unis, ni ailleurs dans le monde comme pourraient l’espérer la Russie ou toute autre force non-interventionniste. Le FBI, la CIA, Wall Street seront rapidement à ses trousses pour qu’il consacre son ineptie politique à leurs « bonnes causes » « humanitaires » et conflictuelles. Ça ne prendra pas beaucoup de temps avant que les affinités « biologiques » entre Donald Trump et Wall Street se révèlent au grand jour. Quand le capitalisme a épuisé ses ressources et alternatives traditionnelles qui vacillent entre conservatisme rigide et démocratisme apparent, il n’hésite pas à puiser dans ses réserves, les plus autoritaires soient-elles, même avec une connotation fascisante.
Mais c’est le choix qu’ont laissé aux Américains les Démocrates en magouillant la victoire d’Hillary Clinton contre Bernie Sanders. Et c’est la seule façon que les électeurs US ont vu à leur disposition pour exprimer leur colère contre un système corrompu et complètement vendu à Wall Street et au complexe militaro-industriel qui ne cessent de les écraser et de parler hypocritement en « leur nom ».
Maintenant, prenez tous les mécontents contre l’ « Establishment » US, Républicains et Démocrates réunis et imaginez la victoire qu’aurait obtenu Bernie Sanders contre Trump. C’est là qu’on aurait vu le vrai visage de Donald J. Trump et ses véritables accointances avec l’Amérique de la haute finance.
Ne faisons pas l’erreur de juger le peuple américain car peu importe le tempérament et la personnalité de Donald Trump, le résultat des élections présidentielles aux États-Unis, ce sont les Démocrates qui en portent l’entière responsabilité.
Hillary Clinton, Barak Obama et consors auront démontré à la face du monde comment ils étaient déconnecté du peuple et de ses véritables sentiments. La gauche bien pensante, celle qui prétend représenter la classe moyenne à travers les médias et les ONG qui se nourrissent d’émotions sur les questions environnementales; qui justifie les guerres dites « humanitaires » au nom des droits de l’hommisme. Ce tremplin vaseux qui vacille constemment entre les dirigeants politiques et le peuple, cette mouvance incestueuse du « politically correctness ». Tous ces pantins de l’Establishment politique et économique corrompu qui alimentent au quotidien la pensée unique, ils auront aussi nourri une colère insoupçonnée qui vient de leur éclater en pleine face.
Et maintenant ils versent des larmes de crocodile.
Une approche pédagogique du jeu d’échecs expliqué aux enfants
de la maternelle et des premières années du primaire.
Première partie : disposition des pièces et des pions
Les Échecs représentent la guerre entre deux royaumes (le royaume des Blancs contre le royaume des Noirs). Un royaume est un territoire dirigé par un Roi sur lequel celui-ci fera ériger un château.
Dans ce chateau réside la Cour du Roi. Autour du château habitent les paysans sur une terre qui leur est prêtée par le Roi afin qu’ils puissent la cultiver et nourrir leur famille. En contrepartie, à chacune de leur récolte, les paysans donneront un peu de leur culture au Roi, qui lui à son tour peut ainsi nourrir les habitants du château. Le nombre de paysans assure au Roi une récolte abondante et suffisante pour tous les besoins du château.
Une forêt qui sera le théâtre d’âpres batailles séparent les deux royaumes.
Le royaume des Blancs est situé sur les rangées 1 à 4 inclusivement. Le royaume des Noirs lui, est situé sur les rangées 8 à 5. Tout au fond de leur territoire respectif, soit sur la rangée 1 pour les Blancs et 8 pour les Noirs, se trouvent les deux châteaux dont on verra la composition un peu plus loin.
Tandis que les paysans des Blancs occupent la rangée 2, ceux des Noirs occupent la rangée 7. Il y en a huit de chaque côté. Les pions aux échecs représentent les paysans. Il faut comprendre que les paysans sont toujours très attachés au Roi envers qui ils estiment avoir une dette puisque c’est ce dernier qui leur fournit la terre leur permettant d’ériger des bâtiments de ferme, d’ y tenir un potager et de prendre soin de leur famille. Lorsque le royaume est attaquée les paysans sont les premiers à partir au combat. Ils deviennent alors de véritables soldats qui défendent autant leur propriété que les intérêts du Roi. Ils foncent en avant, tête première, sans jamais regarder en arrière. Les pions, comme on le verra plus tard, ne reculent jamais aux échecs.
Les rangées 3 et 4 pour les Blancs, 6 et 5 pour les Noirs constituent la forêt que se partagent les deux royaumes.
Pour conquérir le royaume de l’adversaire les combattants doivent s’emparer des personnages de l’adversaire (pions, Cavaliers, Fous, Tour et Dame1) dans le but d’affaiblir le Roi et éventuellement le forcer à se rendre et à livrer son royaume.
Le château comprend deux Tours sur les murs extérieurs (colonnes a et h). Au Moyen-Âge, des sentinelles sur les Tours veillaient à ce que le château ne soit pas attaqué par surprise. Pour y voir clair souvent les sentinelles envoyaient des éclaireurs (ici les deux Cavaliers) voir de plus près dans la forêt, ce qui s’y tramait. Les Cavaliers sont donc placés tout près des tours. Dans la vraie vie, les Cavaliers sortaient même de l’intérieur des Tours).
Dans les appartements situés au milieu du château habitent le Roi et la Dame 2 Comme il y a deux cases, une noire et l’autre blanche au milieu des rangées 1 et 8 on doit savoir qui de la Dame et du Roi sera sur la case pâle et sur la case foncée. Comme on peut s’en douter, le Roi est la pièce la plus importante aux échecs car c’est de son sort que découlera l’issue de la partie. Mais on apprendra vite que c’est la Dame qui est la pièce la plus puissante. Puissante au point parfois de faire frémir le Roi par son regard et ses décisions. C’est ainsi que la Dame, qui est une femme réputée pour son goût des harmonies et des couleurs choisi toujours une pièce qui s’apparente à ses vêtements. Du coup la Dame blanche est toujours située sur la case blanche et la Dame noire sur la case noire. Un caprice contre lequel le Roi n’a absolument aucun pouvoir se trouvant réduit à choisir la case du centre restante pour lui-même.
Les Fous du Roi sont des originaux. Troubadours mais aussi cabotins, ils font tout de travers. Au lieu de marcher droit comme des gens respectables ils se déplacent en diagonale comme nous le verrons plus loin. Ils sont là pour distraire le Roi. Réciter des poèmes, chanter, faire des culbutes devant le Roi et la Dame, les Fous pouvaient même se moquer du Roi. En fait les Fous sont les seuls personnages de la Cour qui peuvent se moquer du Roi. Ce qui déride ce dernier alors qu’il a tant de grandes préoccupations qui l’assaillent. C’est pourquoi les Fous accompagnent toujours le Roi et la Dame sur les cases de départ, juste à côté des Cavaliers. Il est à noter que les deux Fous sont amputés d’une jambe et ne peuvent se déplacer sur des diagonales d’une seule couleur tout au long de la partie. Ils n’en demeurent pas moins très efficaces et de redoutables combattants, surtout lorsque leur forces sont couplées ensemble.
À venir…
Deuxième partie : l’échiquier
1
Tout au long du texte les pièces seront identifiées avec une majuscule sur la première lettre (les pions ne sont pas considérés comme des pièces à proprement parler) pour correspondre à la manière dont on écrit une partie d’échecs tandis que les colonnes et les rangées seront désignées par une première lettre minuscule.
2
La Dame est le nom français donné à la Reine au jeu d’échecs. La raison de cette substitution de nom réside dans le fait qu’on ne peut avoir deux pièces qui portent le même nom lorsqu’on écrit une partie d’échecs. Le nom d’une pièce aux échecs se réduit à la première lettre de la pièce en majuscule. Comme le « R » est déjà pris pour le Roi il fallait trouver un autre nom que la Reine pour éviter que deux pièces soient identifiées par la lettre « R ». On ne tapera pas sur la main d’un(e) élève parce qu’il (elle) appelle la Dame, Reine. D’ailleurs en anglais, on ne dit pas Lady mais bien Queen pour désigner la Dame.
Les allégations et les présomptions de François Brousseau en août 2013, sur la base desquelles plusieurs réclamaient une intervention de l’Occident en Syrie (F.B. prend la peine de préciser que ceci n’a rien de comparable avec les mensonges qui ont justifié l’intervention en Irak en 2003 http://ici.radio-canada.ca/wi…/mediaconsole/medianet/6800154 ) viennent de s’avérer mensongères à leur tour.
À lire aussi cette nouvelle de Radio-Canada http://ici.radio-canada.ca/…/002-syrie-attaque-gaz-damas.sh… qui, sans être en mesure de fournir aucune preuve de l’utilisation des armes chimiques par le gouvernement syrien montre bien comment la pensée unique de l’Occident ne se privait pas malgré tout pour imputer au gouvernement syrien la probable responsabilité de ces crimes.
« Un rapport officiel de l’Organisation pour l’Interdiction des Armes chimiques (Organization for the Prohibition of Chemical Weapons, OPWC) a confirmé que les traces de gaz sarin utilisées dans le cadre du conflit syrien, et qui ont provoqué ce qu’il est convenu d’appeler le massacre de Ghuta, ne sont pas compatibles avec la typologie d’armes chimiques qui étaient en possession du gouvernement syrien au moment du massacre en question […].
Le rapport scientifique rendu public par l’organisation et fondé sur les analyses réalisées sur les corps des victimes des attaques chimiques, accrédite de facto les affirmations du gouvernement syrien, selon lesquelles les cas d’utilisation d’armes chimiques dans le cadre du conflit en cours devaient être attribués à certaines des factions – presque toutes de type islamique – qui composent le front des milices antigouvernementales.
Les résultats du rapport sont également compatibles avec les récentes révélations d’Ahmed al- Kadhafi al-Qahsi, cousin du défunt Col. Kadhafi, selon lesquelles les armes chimiques utilisées en Syrie furent prises en Libye après l’effondrement du régime de Kadhafi et fournies à des groupes anti-Assad après avoir transitées par la Turquie. »
Et si on avait suivi la ligne des infos propagandistes et biaisées…
Ce qui devrait être clair pour tous c’est que le groupe État islamique a pris son ampleur dans la mouvance des groupes syriens dits rebelles. L’appui à ces forces meurtrières venait du Qatar, d’Arabie saoudite, de Jordanie et des pays occidentaux y compris de Turquie mais aussi, bien sûr, du Canada. Cet appui constituait une solution de rechange à leur incapacité d’embarquer le Conseil de sécurité de l’ONU dans une politique d’intervention pour défaire le gouvernement Assad.
Lorsque les ignominies commises par les Djihadistes n’étaient plus dissimulables les pays occidentaux n’ont eu d’autres choix que de dénoncer le groupe État islamique tel un docteur Frankenstein surpris par la férocité de sa propre créature. Mais les ramifications entre le groupe État islamique et les protagonistes d’une agression militaire contre la Syrie sont-elles vraiment disparues? On sait que des pays comme le Qatar qui partageaient l’opinion turque sur la question, hésitaient à se joindre à la coalition contre les Djihadistes si cette coalition n’en profitait pas pour attaquer par la même occasion la Syrie et le gouvernement de Bachar el-Assad, malgré la position du Conseil de sécurité. Et malgré certains reculs sur le terrain, les Djihadistes reçoivent toujours des fortunes du pétrole de contre-bande. Nos médias si prompts à nous donner des nouvelles parmi les plus invraisemblables dans les coins les plus reculés du monde (rappelez-vous ces femmes coréennes qu’on aurait tuées parce qu’elles n’avaient pas pleuré la mort de leur dirigeant) ne sont même pas capable de nous dire qui sont ces pays qui achètent ainsi le pétrole de contre-bande et financent par la bande le groupe État islamique, même si on sait que ces informations sont disponibles:
http://www.huffingtonpost.fr/2014/10/11/daech-petrole-etat-islamique-marche-petrolier_n_5964614.html
Un ami algérien me faisait remarquer récemment que les Djihadistes ne s’en étaient jamais pris à Israël. Je n’osais pas trop parier là dessus mais cette nouvelle qui vient de paraître m’a fait penser à la remarque de cet ami :
Enfin dit-on, jamais deux sans trois. Un Djihadiste se réclamant des services secrets canadiens.
Les questions auxquelles on aura certainement jamais de réponse sont : Était-il au service du Canada pour infiltrer les Djihadistes ou était-ce un Djihadiste ayant infiltré les services canadiens ou encore n’était-il qu’un simple agent de liaison?
Chose certaine, ça commence à faire pas mal de coincidences. Et le clou de toute cette affaire C’est John Kerry qui se dit maintenant prêt à négocier avec Assad, faisant porter le blâme de l’absence de telles négociations à ce dernier. Alors que les États-Unis ont refusé tous les appels en ce sens depuis 4 ans, qu’elles proviennent de Sergueï Lavrov ou de Bachar el-Assad.
Mon opinion, c’est qu’avec un tel état d’esprit ces éventuelles négociations, même si préférables à la guerre, n’augurent rien de bon.
L’église catholique est bien la même partout. Une institution dont la proximité avec le pouvoir fut la source d’abus et d’arrogance.
Philomena raconte l’histoire vraie d’une mère de qui les Soeurs religieuses ont volé l’enfant pour le revendre à une riche famille américaine.
Martin, le fils de Philomena Lee, un homosexuel agissant comme conseiller auprès du président Reagan mais qui a fini par s’en dissocier à cause de ses politiques anti-gay, entrepris de nombreuses démarches pour retrouver sa mère jusqu’à choisir de se faire enterrer, après qu’il fut emporté par le Sida, dans le cimetière des Soeurs qui l’avaient arraché à celle-ci. Et après sa mort, ces mêmes religieuses ont poussé l’odieux jusqu’à tout faire pour empêcher que Philoména retrouve les traces de son fils.
Un film de Stephen Frears qui a dit souhaiter que ce film soit vu par le pape.
La version française du film était présentée en première au Quartier latin jeudi le 28 novembre 2013.
Des mots justes pour des faits réels. De la corruption du régime de Berlusconi au fascisme de Mussolini, le théâtre de l’Opsis nous entraîne dans une réflexion sur le fil conducteur qui lie le pouvoir dominant de la haute finance à la condition de plus en plus misérable du peuple, à la déchéance de la morale et à la répression policière. Par des citations des protagonistes eux-mêmes ou de personnalités antiques, la Résistenza met en relief le caractère universel des vices du pouvoir, dans le temps et dans l’espace. Ce qui nous incite immanquablement à nous questionner sur notre propre environnement politique, social et économique. Tout y passe, de la nature du capitalisme au rôle des institutions financières comme le FMI et la Banque mondiale, jusqu’à l’Espoir qui monte des chants des partisans.
Encore une fois, des mots justes pour des faits réels avec de beaux et bons comédienNEs.
Était présentée à la cinquième salle de la place des arts du 3 au 19 octobre dernier.
Source :
Claude demers pour Québec humaniste
Compte-rendu du livre « Marx quand même » de Henri-Pena Ruiz
La pensée de Marx et l’idéologie
« Il ne faut pas regretter d’avoir rêvé d’un autre monde. Ni d’avoir consacré tout ou partie de sa vie à tenter de le faire advenir ». C’est avec ces mots, qu’on dirait à l’intention des nostalgiques, qu’Henri-Pena Ruiz débute son plus récent ouvrage « Marx quand même ». Une invitation à relire Karl Marx et à mieux comprendre sa pensée, libérée de sa caricature stalinienne et du capitalisme d’État soviétique qui en revendiquait la filiation.
Loin de la nostalgie, l’auteur invite toutefois à une réflexion critique quant au démembrement de l’Union soviétique et des pays socialistes et sur les raisons d’un tel échec. Il dément la formule de Francis Fukuyama, selon laquelle nous assistons depuis la fin du 20e siècle à la fin de l’histoire, caractérisée par la disparition des idéologies. En critiquant le philosophe américain, Pena-Ruiz démontre avec éloquence qu’émancipation sociale et rêve d’un monde meilleur ne furent jamais pour Karl Marx, l’expression d’une idéologie.
Certes, l’idée d’une alternative sociale et économique relève au départ d’un rêve. Mais ce rêve se forme à l’intérieur d’un « processus d’émancipation » et non à partir d’une » recette toute faite « . Il émerge d’une réalité sociale fondée sur l’exploitation, l’injustice et l’oppression.
Marx avait bien décrit la nature et les rouages du système capitaliste et de l’idéologie libérale qui le soutenait. Un système qui enrichit une minorité dans la mesure où la grande majorité est exclue de cette même richesse. Il avait démontré comment la démocratie formelle relevait essentiellement de la rhétorique, même s’il voyait dans les gains du mouvement ouvrier de réels acquis, tant au niveau matériel que de la prise de conscience, du fait notamment que cette démocratie exprime avant tout un rapport de force entre les classes. Né à travers un processus de consolidation nationale, le capital selon Marx n’allait pas s’embarrasser des États nationaux. Il anticipait déjà le phénomène de la mondialisation propre à notre époque. Un phénomène qui n’a rien à voir avec le processus naturel de l’internationalisation du travail.
Deux-cents ans de capitalisme n’ont guère changé la donne. Richesse et opulence côtoient toujours misère et pauvreté. Les crises économiques se succèdent, les guerres se multiplient. Inégalité, oppression et drames sociaux caractérisent le capitalisme et le néolibéralisme tout comme cela était à l’époque de la Commune de Paris et de la fin du 19e. Passé les trente glorieuses (1945 – 1975 ) où les gains des travailleurs à travers le monde ont contribué à rétablir, pour un temps, un certain équilibre, le capitalisme s’est employé à gruger ces gains et à externaliser les coûts de production, particulièrement par le biais des atteintes à la nature et à l’écosystème. Les progrès de la technologie et de la science, l’augmentation de la productivité, sont mis à profit non pour améliorer le sort de l’humanité, mais pour réduire le coût de la force de travail. Ce qui élargit l’écart entre les revenus des capitalistes et ceux des travailleurs. En même temps, les dommages souvent irréversibles qui fragilisent et menacent la nature ne sont pas comptabilisés dans les coûts de production. Ils seront à la charge des travailleurs et de toute la population.
Se référant à la métaphore de Karl Marx dans sa critique de la philosophie du droit de Hegel, Henri-Pena Ruiz écrit: « D’un côté la terre des rapports sociaux qui tissent la société civile, lieu des activités productrices… De l’autre, le ciel des grands principes évoqués, sphère du débat public et des discours politiques empreints de rhétorique et d’incantation… ». Marx dénonçait l’idéologie qui dans son essence idéalisait des principes et des valeurs qui ne passaient pas l’épreuve de la réalité sociale. D’où ses critiques virulentes à l’égard de la démocratie formelle ou encore de la fameuse « main invisible » qui, selon Adam Smith, devait réguler l’équilibre du marché. Fondements de l’idéologie néo-libérale, cette démocratie et ce concept trompeur de l’autorégulation du marché conduisent directement au rejet de toutes les mesures de réglementation, voire à la disparition de l’État dans ses fonctions sociales et de modération pour contrer les abus extrêmes du capitalisme, mais à son renforcement quant à ses fonctions répressives.
Le parti-pris de Karl Marx en faveur des travailleurs et des forces d’émancipation sociale ne relève pas d’une idéologie, mais d’une opposition à l’idéologie libérale. « Lorsque la hiérarchie exprime la domination d’un groupe sur un autre, écrit Pena Ruiz, le propre du principe d’unification est de présenter cette hiérarchie comme naturelle et nécessaire, et de développer ainsi une idéologie d’assujettissement ». L’auteur souligne que pour Marx l’alternative, plutôt que de se fonder sur un modèle, partait de ce qu’il était possible d’accomplir.
Le rapport de l’homme à la nature: Marx était un «écologiste» et un naturaliste
Les conditions ont changé. D’aucuns se réfèrent à ces changements pour invalider l’analyse et la critique du capitalisme faites par Karl Marx et son ami Friedrich Engels. La classe ouvrière s’est transformée, le capital industriel a cédé le pas au capital financier, les entreprises sont devenues transnationales et surtout, la science contemporaine a révélé un phénomène qu’elle ignorait totalement à l’époque de Karl Marx, soit les menaces directes à l’écosystème.
En réalité, ces transformations plutôt que d’invalider la pensée de Marx la rendent plus actuelle. Ce qu’on appelle aujourd’hui la classe moyenne n’est rien d’autre, en fait, que la grande majorité des travailleurs. Elle représente en proportion une part considérablement plus grande de la force productive que la classe ouvrière à proprement parler. Ses écarts de revenus à l’égard de ceux du grand patronat grandissent de façon exponentielle. La domination du capital financier par ailleurs, illustre l’exacerbation du fétichisme cultivé par le capitalisme envers la monnaie et les produits de consommation. Ce qui faisait dire à Marx que le capitalisme créait non seulement les produits, mais aussi les consommateurs. Donnant ainsi, tant à la monnaie qu’aux produits de consommation, une valeur de nature idéologique sans aucun rapport avec les besoins réels de la société.
Quant à la domination des transnationales qui accompagne le phénomène de la mondialisation, elle assujettit encore davantage l’État, rendant complètement obsolète toute notion de souveraineté nationale et populaire sous le capitalisme à l’ère de l’ultralibéralisme. Henri Pena-Ruiz nous rappelle encore que Marx n’était pas un productiviste. Il ne voyait pas dans la production une finalité en soi. Il cite cette phrase éclairante du philosophe selon qui « le capitalisme épuise l’homme et la terre ». Selon Marx, l’homme est une partie inhérente de la nature qui en constitue le corps non organique. Critiquant les formes de développement industriel de l’agriculture, Marx écrivait dans Le Capital « …tout progrès de l’agriculture capitaliste n’est pas seulement un progrès dans l’art de spolier le travail, mais dans l’art de spolier le sol, tout progrès dans l’élévation de sa fertilité pour un temps donné est un progrès dans la ruine des deux sources à long terme de cette fertilité […] la production capitaliste ne développe la technique et la combinaison du procès social qu’en minant en même temps les sources qui font jaillir toute richesse ». Dans « Dialectique de la nature » Engels précisera: «Nous ne devons pas nous vanter trop de nos victoires humaines sur la nature. Pour chacune de ces victoires, la nature se venge sur nous. Il est vrai que chaque victoire nous donne, en première instance, les résultats attendus, mais en deuxième et troisième instance elle a des effets différents, inattendus, qui trop souvent annulent le premier… Les faits nous rappellent à chaque pas que nous ne régnons nullement sur la nature comme un conquérant règne sur un peuple étranger […] mais que nous lui appartenons avec notre chair […] toute notre domination sur elle réside dans l’avantage que nous avons sur l’ensemble des autres créatures de connaître ses lois et à pouvoir nous en servir judicieusement».
Selon Pena-Ruiz, Marx aurait dénoncé le productivisme stalinien et le capitalisme d’État soviétique où le contrôle du Parti s’est littéralement substitué à une véritable souveraineté populaire, ce qui a conduit notamment à des aberrations telles que l’assèchement de la mer d’Aral et la catastrophe de Tchernobyl. Et, pourrions-nous ajouter, sur un plan plus politique, le vol des entreprises d’État par les oligarques russes.
Du projet révolutionnaire
L’espace réservé pour ce compte-rendu ne permet pas de rendre justice à l’étude d’Henri-Pena Ruiz qui aborde dans «Marx quand même» nombre d’autres sujets, dont la question de la laïcité, la question nationale, le communautarisme, le socialisme, la liberté individuelle… et surtout le caractère révolutionnaire de la pensée de Marx, son analyse du rôle de
l’État.
Tout en dénonçant la caricature faite par le stalinisme de la pensée de Marx, Pena-Ruiz (qui ne rejette pas entièrement les acquis de l’Union soviétique) rejette cependant les amalgames trop faciles qui associent l’échec de l’Union soviétique avec la pensée de Marx, tout comme il rejette aussi l’amalgame du « totalitarisme », un concept « fourre-tout », qui met sur un pied d’égalité fascisme et communisme. « C’est que, de Marx au goulag stalinien, il y a la contradiction qui existe entre la promotion de l’émancipation et celle de l’oppression, alors que, des théories nazies au génocide juif, il y a mise en œuvre conséquente et cohérente d’une conception oppressive assumée avec le soutien du grand capital ».
« Ni volontarisme abusif, ni fatalisme propre à déresponsabiliser » dira encore Henri Pena-Ruiz faisant référence au projet révolutionnaire. « Ainsi, transformer le monde ce n’est pas forcer le réel à se plier au tableau d’une société idéale préconçue, mais faire en sorte que les conditions du libre accomplissement des hommes soient réunies ». Marx le philosophe voyait dans la classe ouvrière une classe universelle en ce sens qu’elle est la seule classe sociale dont les aspirations sont strictement liées à la disparition des antagonismes de classes. Un constat qui, pourrait-on dire, s’étend aujourd’hui à l’ensemble des travailleurs. Pour lui, le «libre accomplissement des hommes » exprime l’idée même d’une réconciliation de l’homme avec lui-même et avec la nature et de ce fait, d’une réconciliation de la nature avec elle-même.
Les attentes démesurées des élections du 4 septembre 2012 se sont soldées par un résultat doux-amère dans lequel chaque victoire pour la gauche avait sa contrepartie pour la droite.
S’il est vrai que l’Élection de Pauline Marois comme Première ministre représente pour la première fois de notre histoire l’arrivée d’une femme à la tête de l’État, on ne peut ignorer qu’il s’agit, comme cela fut souvent dit, d’une dame de béton. Ayant toujours refusé d’appuyer la gratuité scolaire, Mme Marois met à profit l’incident sérieux, bien qu’isolé, d’un tireur de toute apparence malade qui voulait s’en prendre à elle et ne manque pas de lancer ses premières salves. « On ne peut tolérer la violence dans la société» a-t-elle martelé dans sa première déclaration après l’événement, empruntant à l’ex-premier ministre Jean Charest le ton et le slogan qui l’ont amené à déclencher les élections, alors qu’il faisait porter sur l’ensemble du mouvement populaire du printemps érable la responsabilité de casseurs isolés. Mme Marois a adouci le ton par la suite insistant sur le caractère isolé de l’événement, mais la politique du PQ vise toujours la hausse des frais de scolarité au niveau de l’indexation. Durant la campagne électorale, elle avait annoncé sa volonté de revoir les principes démocratiques qui régissent le vote étudiant dans les établissements scolaires.
Comme le disait Françoise David à propos des électeurs de Gouin, ceux de la circonscription de Sherbrooke ont eux aussi fait plaisir à tout le Québec. En défaisant Jean Charest dans sa propre circonscription, les électeurs de Sherbrooke sont ceux qui ont le mieux exprimé le rejet par les Québécois, des politiques et des pratiques néo-libérales du PLQ. Le rejet en particulier de son offensive contre la jeunesse québécoise, mais aussi contre la collusion avec le monde des affaires et la corruption dont furent marquées ses neuf dernières années de pouvoir à la tête de l’État. En même temps, le PLQ a fait mentir tous les sondages qui le reléguaient au troisième rang. La stratégie de l’Establishment économique de mettre en place une alternative politique de droite au PLQ, discrédité devant l’opinion publique, n’a pas complètement échouée puisque devant l’absence d’une réelle solution de remplacement de masse, une grande partie de la contestation populaire s’est rabattue sur le parti de la droite dure de François Legault, la CAQ, dont les politiques sont pratiquement identiques à celles du Parti libéral et qu’à eux deux ils représentent la majorité à l’Assemblée nationale. En tout temps, ils pourraient former une coalition politique dangereuse pour le Québec.
La victoire de Françoise David de Québec solidaire est sans doute la plus belle victoire de cette élection. Avec deux représentants à l’Assemblée nationale, Québec solidaire pourra y véhiculer des politiques de rechange au néolibéralisme et l’espoir de voir naître à plus long terme une alternative de masse, sur le plan politique, à la pensée unique de la droite. Une politique en faveur du mieux-être de la population. On a des raisons d’espérer que la prochaine fois sera la bonne pour les circonscriptions de Laurier-Dorion et Ste-Marie-St-Jacques où Andrès Fontecilla et Manon Massé ont fait très bonne figure ainsi que dans d’autres circonscriptions. Mais encore là, les appuis à Québec solidaire dans une élection où le vote utile lui était défavorable n’ont pas atteint les résultats escomptés. Québec solidaire devra réfléchir sérieusement sur les raisons pour lesquelles la population ne l’a pas vu, dans les circonstances, comme une alternative crédible aux partis de droite traditionnels, malgré un contexte social qui aurait dû lui être favorable, un mouvement populaire sans précédent, une conscience politique plus élevée que jamais et à laquelle QS s’était associé depuis le début.
Dans son discours de victoire dans Gouin, Françoise David a voulu exprimer ce que représentera Québec solidaire à l’Assemblée nationale pour les Québécois. Elle a parlé des gens ordinaires, des laissés pour compte, des travailleurs aux revenus précaires. Jamais elle n’a vraiment parlé de l’ensemble des travailleurs. Comme d’ailleurs, jamais ne le fait Québec solidaire. Ce qui fait souvent de ce regroupement un parti plus populiste de gauche qu’un parti populaire. Les théories de décroissance économique qui pèsent très lourdement chez Québec solidaire et une approche envers les démunis que plusieurs au sein de Québec solidaire nourrissent d’un fort penchant anti-syndical, une orientation économique presque exclusivement axée sur l’économie sociale, risquent de maintenir Québec solidaire dans la marge. QS n’est pas non plus sans contradiction sur certaines de ses politiques qui lui ont valu les réticences de nombreux électeurs. La politique de laïcité ouverte, notamment là où l’on invoque, non sans une certaine démagogie, que l’interdiction de symboles religieux pour les travailleurs de l’État, forcerait nombre d’immigrants au chômage. Comment QS peut-il expliquer alors sa politique de francisation qui veut étendre l’application de la Loi 101 obligeant les entreprises de 10 employés et plus à imposer le français comme langue de travail, quand justement les premiers visés seront ces mêmes immigrants. Si cette politique est justifiée, la première ne l’est pas. Le chômage est inhérent au système capitaliste, c’est ailleurs qu’il faut agir pour s’attaquer à ce fléau.
Cela dit, la distance qui sépare Québec solidaire du mouvement syndical ne repose pas uniquement sur ses épaules. Les liens politiques du mouvement syndical aux partis de l’Establishment, notamment depuis la création du Fonds de solidarité de la FTQ sous un gouvernement péquiste puis du Fondaction de la CSN, ont considérablement éloigné le mouvement syndical de sa mission première. Au lieu de lutter contre le capitalisme, les syndicats entretiennent l’illusion d’une concurrence loyale possible à l’intérieur du capitalisme en transformant les travailleurs en petits investisseurs, les éloignant du mouvement populaire. Comme dans ce triste exemple de Griffintown où la population a mené une lutte quasi utopique contre l’embourgeoisement du quartier et l’éviction des familles à faible revenu alors que des condos en construction affichent fièrement leur financement par le Fonds de solidarité de la FTQ .
Le mouvement des travailleurs, en particulier le mouvement syndical, pratiquement réduit au silence durant le printemps érable parce qu’incapable (ou sans volonté) de mobiliser ses membres est demeuré le grand absent des élections du 4 septembre. Or il est illusoire de croire qu’un changement profond dans le visage politique du Québec est possible sans la mobilisation de celles et ceux qui sont au cœur de l’économie.
Réponse au commentaire de Xavier Camus sur Facebook re : Trump et Richard Martineau
Ici vous trouverez le commentaire initial de Xavier Camus suivi de ma réponse :
D’après Richard Martineau, la victoire de Trump serait pleinement attribuable à la maudite gauche, à tel point qu’il est « très drôle de voir certains gauchistes manifester bruyamment » car ils se trompent de cible.
Le chroniqueur réactionnaire nous donne alors une leçon sur la direction que devrait prendre le progressisme de demain :
(1) La fausse gauche : Martineau cite tout d’abord une sociologue française, Dominique Méda, qui considère avec raison que d’importants partis occidentaux comme le Parti socialiste de F. Hollande et Parti démocrate d’H. Clinton ont abandonné leur base traditionnelle « en singeant la droite ».
En quoi cela peut-il choquer Martineau, lui qui reproche constamment aux partis comme Québec solidaire d’être perdus quelque part « à gauche de la gauche » (12 mai).
(2) La vraie gauche dévoyée : Quant aux progressistes restants, celles et ceux qui se préoccupent, entre autres, d’écologie, de féminisme et des droits LGBTQ, le Franc-tireur les invite à renoncer à ces délires insignifiants pour se centrer uniquement sur les conditions des travailleurs :
« La gauche a abandonné les travailleurs pour s’intéresser aux marginaux. Les toilettes pour transgenres, la rectitude politique, l’appropriation culturelle, les safe zones dans les universités… Autant de «problèmes» qui passent 25 000 pieds par-dessus la tête de monsieur et madame Tout-le-Monde ».
En si bon chemin, Martineau nous révèle enfin ce que doit être le modèle de la gauche d’aujourd’hui : le Front national!
(3) Une gauche connectée sur le vrai monde : « Quoi qu’en pensent ceux qui diabolisent Marine Le Pen sans jamais avoir lu son programme, économiquement, le Front national défend une politique de gauche ».
Pis comme le monde ordinaire se contrefiche de justice sociale et des minorités opprimées, il revient au FN de combattre les vrais problèmes comme l’immigration et la mondialisation :
« Qui parle de la valeur du travail, de la faiblesse des salaires, de la délocalisation des entreprises, du chômage rampant et des victimes de la mondialisation, qui tirent le diable par la queue? Le Front National ».
Autrement dit, selon Martineau, une bonne gauche devrait être de droite, l’avenir se trouvant dans l’ultranationalisme identitaire. Tant qu’à être mélangé, aussi bien mélanger aussi ses milliers de lecteurs…
Ma réponse :
Attention ! Il faut éviter de dénoncer les arguments simplistes de Martineau par d’autres arguments simplistes. Marine Le Pen et Donald Trump sont de la droite certes et il s’agit d’une droite dangereuse dont il faut se méfier. Mais cela ne devrait pas nous aveugler sur les dérives de la gauche qui n’a eu de cesse de s’aggraver au cours des ans, surtout depuis la fin des années ’90. Quand la gauche épouse une vision de droite elle n’est plus à gauche. François Hollande n’est pas un « leader » de gauche et Hillary Clinton est davantage une Républicaine que bien des Républicains américains. Sur les enjeux internationaux en particulier. On a qu’à penser à Ron Paul qui réclame depuis des années la fin de la politique hégémoniste des États-Unis à travers le monde.
Quand on se promène dans Griffintown et qu’on voit d’immenses condos avec en facade une toute aussi immense pancarte « Fonds de solidarité de la FTQ » on se demande comment cette dernière peut se ranger du côté des citoyens qui dénoncent l’embourgeoisement du quartier et l’aggravation des conditions de vie de ses citoyens.
En refusant une analyse plus profonde des raisons qui ont amené les Américains à voter pour Trump on ne peut arriver qu’à la conclusion que c’est le peuple américain qui est dérangé, dans le sens pathologique du terme. Berthold Brecht disait au début des années ’50 quelque chose comme « Lorsque les généraux ont raison et que le peuple a tort » c’est peut-être qu’il faudrait remplacer le peuple ».
Il y a dans les arguments de Martineau un fond de vérité qui devrait nous faire réfléchir même si ses arguments sont biaisés par son idéologie de droite. L’élection américaine est une forme de rejet du néolibéralisme expansionniste qui coïncide (je dis bien coïncide) avec une approche de gauche tandis que le vote pour Hillary Clinton représentait davantage l’idéologie républicaine belliqueuse traditionnelle.
Il faut croire que les Américains ont jugé moins dangereuse la démagogie de Donald Trump que ses dérives outrancières. La gauche bien pensante ne pourra pas se relever d’une telle défaite, toute comme la gauche européiste sans se remettre en question.
Voici l’article que j’ai écrit sur l’élection américaine à 3 heures du matin la nuit des élections : http://demers.qc.ca/?p=2685