Archives de la catégorie: Mes commentaires ici et là

Il m’arrive de laisser des commentaires ici et là sur le WEB. Ils ne sont pas toujours publiés. Ici vous trouverez le site original et le commentaire qui s’y rapporte

Mes commentaires ici et là

Réponse au commentaire de Xavier Camus sur Facebook re : Trump et Richard Martineau

Ici vous trouverez le commentaire initial de Xavier Camus suivi de ma réponse :

D’après Richard Martineau, la victoire de Trump serait pleinement attribuable à la maudite gauche, à tel point qu’il est « très drôle de voir certains gauchistes manifester bruyamment » car ils se trompent de cible.

Le chroniqueur réactionnaire nous donne alors une leçon sur la direction que devrait prendre le progressisme de demain :

(1) La fausse gauche : Martineau cite tout d’abord une sociologue française, Dominique Méda, qui considère avec raison que d’importants partis occidentaux comme le Parti socialiste de F. Hollande et Parti démocrate d’H. Clinton ont abandonné leur base traditionnelle « en singeant la droite ».

En quoi cela peut-il choquer Martineau, lui qui reproche constamment aux partis comme Québec solidaire d’être perdus quelque part « à gauche de la gauche » (12 mai).

(2) La vraie gauche dévoyée : Quant aux progressistes restants, celles et ceux qui se préoccupent, entre autres, d’écologie, de féminisme et des droits LGBTQ, le Franc-tireur les invite à renoncer à ces délires insignifiants pour se centrer uniquement sur les conditions des travailleurs :

« La gauche a abandonné les travailleurs pour s’intéresser aux marginaux. Les toilettes pour transgenres, la rectitude politique, l’appropriation culturelle, les safe zones dans les universités… Autant de «problèmes» qui passent 25 000 pieds par-dessus la tête de monsieur et madame Tout-le-Monde ».

En si bon chemin, Martineau nous révèle enfin ce que doit être le modèle de la gauche d’aujourd’hui : le Front national!

(3) Une gauche connectée sur le vrai monde : « Quoi qu’en pensent ceux qui diabolisent Marine Le Pen sans jamais avoir lu son programme, économiquement, le Front national défend une politique de gauche ».

Pis comme le monde ordinaire se contrefiche de justice sociale et des minorités opprimées, il revient au FN de combattre les vrais problèmes comme l’immigration et la mondialisation :

« Qui parle de la valeur du travail, de la faiblesse des salaires, de la délocalisation des entreprises, du chômage rampant et des victimes de la mondialisation, qui tirent le diable par la queue? Le Front National ».

Autrement dit, selon Martineau, une bonne gauche devrait être de droite, l’avenir se trouvant dans l’ultranationalisme identitaire. Tant qu’à être mélangé, aussi bien mélanger aussi ses milliers de lecteurs…

Photo de Xavier Camus.

Ma réponse :

Attention ! Il faut éviter de dénoncer les arguments simplistes de Martineau par d’autres arguments simplistes. Marine Le Pen et Donald Trump sont de la droite certes et il s’agit d’une droite dangereuse dont il faut se méfier. Mais cela ne devrait pas nous aveugler sur les dérives de la gauche qui n’a eu de cesse de s’aggraver au cours des ans, surtout depuis la fin des années ’90. Quand la gauche épouse une vision de droite elle n’est plus à gauche. François Hollande n’est pas un « leader » de gauche et Hillary Clinton est davantage une Républicaine que bien des Républicains américains. Sur les enjeux internationaux en particulier. On a qu’à penser à Ron Paul qui réclame depuis des années la fin de la politique hégémoniste des États-Unis à travers le monde.

Quand on se promène dans Griffintown et qu’on voit d’immenses condos avec en facade une toute aussi immense pancarte « Fonds de solidarité de la FTQ » on se demande comment cette dernière peut se ranger du côté des citoyens qui dénoncent l’embourgeoisement du quartier et l’aggravation des conditions de vie de ses citoyens.

En refusant une analyse plus profonde des raisons qui ont amené les Américains à voter pour Trump on ne peut arriver qu’à la conclusion que c’est le peuple américain qui est dérangé, dans le sens pathologique du terme. Berthold Brecht disait au début des années ’50 quelque chose comme « Lorsque les généraux ont raison et que le peuple a tort » c’est peut-être qu’il faudrait remplacer le peuple ».

Il y a dans les arguments de Martineau un fond de vérité qui devrait nous faire réfléchir même si ses arguments sont biaisés par son idéologie de droite. L’élection américaine est une forme de rejet du néolibéralisme expansionniste qui coïncide (je dis bien coïncide) avec une approche de gauche tandis que le vote pour Hillary Clinton représentait davantage l’idéologie républicaine belliqueuse traditionnelle.

Il faut croire que les Américains ont jugé moins dangereuse la démagogie de Donald Trump que ses dérives outrancières. La gauche bien pensante ne pourra pas se relever d’une telle défaite, toute comme la gauche européiste sans se remettre en question.

Voici l’article que j’ai écrit sur l’élection américaine à 3 heures du matin la nuit des élections : http://demers.qc.ca/?p=2685

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En réponse à Djemila Benhabib

Dans son article intitulé « Pour que plus aucune femme dans le monde n’ait honte d’être femme » Djemila Benhabib propose différentes mesures concernant la laïcité. J’appuie son analyse et ses propositions en générale, sauf une pour laquelle j’ai laissé le commentaire que voici sur son blogue.


Je partage cette opinion sauf sur un point : 3) L’interdiction du port de signes religieux ostentatoires dans les écoles aussi bien pour les élèves que pour le personnel de l’éducation. – Je suis tout à fait d’accord avec cette interdiction pour le personnel enseignant mais pas pour les élèves. Cela constituerait clairement à mon avis une infraction à la charte des droits et liberté et une restriction du rôle des services publics. D’ailleurs si cela devait s’appliquer aux élèves qui fréquentent l’école publique, la logique voudrait que cette même règle s’applique à tout usager des services publics quelqu’ils soient. C’est une chose qu’un représentant (fonctionnaire ou enseignant) ne porte aucun signe distinctif qui pourrait à la rigueur donner à penser que cette croyance (bien que personnelle) est conforme, sinon même endossée, par le biais de sa fonction et de son autorité en tant que serviteur de l’État. Mais c’en est une autre lorsqu’elle constitue une restriction dans l’accès pour tous aux services publics.

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En réponse à Georges Malbrunot

Dans son blog « De Bagdad à Jérusalem L’Orient indiscret » Le Figaro, Georges Malbrunot s’en prend dans un texte intitulé « Comment la Syrie et la Russie ont piégé la Ligue arabe ? » à la récente Mission d’observateurs qui s’est rendue en Syrie. Je vous invite à lire l’article mais surtout les commentaires qui font presque l’unanimité contre le point de vue véhiculé par l’auteur.


Mon commentaire :

Un article avec peu de sources vérifiables et beaucoup de conditionnel. J’aime particulièrement ces deux phrases:
« Les observateurs ont dû recevoir un message clair de Damas que s’ils embêtaient trop le régime, ils n’auraient pas droit à une deuxième visite »
et
Comble de l’histoire : Damas aurait même eu une sorte de droit de veto sur leur désignation.
Ça c’est ce qu’on appelle du journalisme « rigoureux » ou si vous voulez mon avis, de l’opinion préfabriquée.
Si je comprends bien, il fallait aussi un mission d’observateurs à l’opinion préfabriquée sinon ce ne pouvait être une vraie mission d’observateurs.
Une chance comme dit si bien HW que les commentateurs eux ne se laissent pas berner. Pour être de circonstance je dirais même « piégés »

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À propos du Huffington Post québécois

Normand Baillargeon sur son FB a publié la question suivante :

Votre avis?

Sollicité par le Huffington Post pour tenir bénévolement un blog, rassuré par la présence annoncée d’O. Khadir, de F. David, de S. Guilbault (entre autres), par la promesse d’écrire ce que je veux quand je le veux à un grand lectorat auquel faire connaître les idées qui me sont chères, j’ai, sans plus de vérification (mea culpa), répondu oui à cette demande. Elle cause un certain scandale (http://goo.gl/wqW9n). Vous feriez quoi, vous?


Mon commentaire :
Au premier abord ce n’est pas pire qu’un serveur qui offre de l’espace gratuit pour apâter une clientèle plus large.
Ce serait une erreur de confondre gratuité et bénévolat. Ceux qui font du bénévolat ne font pas ce qu’ils veulent, ni quand ils veulent et ne disent pas ce qu’ils veulent non plus. Quand je vois un homme « à la retraite » au Service d’information d’un grand hôpital, un, deux ou trois jours semaine, je vois un travailleur qui rejette la politique du salaire minimum ainsi que tous les acquis du mouvement ouvrier. Notamment la convention collective. Ce bénévolat coûte cher à l’état car il augmente le coût du chômage et de la sécurité du revenu. C’est un geste non-solidaire sollicité sur des bases démagogiques. Il y a d’autres façons de faire du bénévolat. .
Ici nous avons un cas qui met en relief la transformation des moyens de production (et) de communication provoquée par les nouvelles technologies. Si Huffington Post mettait à pieds des rédacteurs pour leur substituer des bénévoles, là je verrais un sérieux problème. Ce qui ressemblerait d’ailleurs aux tactiques anti-syndicales de Québécor qui empruntait les textes à l’intérieur de son réseau médiatique. C’est pourquoi il me semble que la Newspaper Guild fait fausse route. On ne remplace pas des employés par des « bénévoles ». On crée une nouvelle plateforme qui n’existerait sans doute tout simplement pas sans ce principe de gratuité.
Sur les principes moraux il y a bien d’autre questions qui mériteraient d’être posées dans le domaine de la publicité, de nos achats, de l’environnement. Qui peut prétendre ne pas être au service du grand capital dans notre société, en commençant par le domaine de notre consommation quotidienne. La vie est un grand compromis de tous les jours.
La question à se poser est plutôt personnelle. Avec qui ces personnes de gauche se retrouveront-elles bientôt ? C’est une question impossible à répondre en ce moment. Mais en autant qu’elles sont libres de dénoncer leur entente et de s’en libérer si le poids devient trop lourd, moi personnellement je n’y vois aucun problème.

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Kai Nagata quitte CTV et retrouve la parole

Why I quit ma job

 

Mon commentaire :

Voilà un Canada qui a de quoi inspirer les Québécois !

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Le fond des choses

En réponse à « Le fond des choses » de Josée Legault, le 8 juin 2011

Le fond des choses Mme Leguault, ne réside pas dans la question de savoir si la direction du PQ veut faire la souveraineté ou simplement prendre le pouvoir.

Le fond des choses vient du fait qu’en traitant la souveraineté comme une notion abstraite, indépendamment des intérêts pour qui on veut la souveraineté, conduit à des aberrations comme la liquidation de la SOQUIP par Lucien Bouchard, des lois anti-ouvrières (voire anti-constitutionnelles) par le gouvernement Lévesques au début des années ’80 (malgré son soi-disant préjugé favorable envers les travailleurs) et encore aujourd’hui par un projet de loi visant à museler les citoyens face aux intérêts d’une des plus grandes entreprises québécoises, Québécor Média, dont les bénéfices annuels tournent autour de 10 milliards de dollars.

L’effet Khadir comme vous dites, n’est pas qu’une question de personnalité, malgré qu’il ait vraiment la personnalité de l’emploi. C’est aussi parce que Québec solidaire conçoit avant tout la souveraineté comme un instrument d’émancipation dans les intérêts économiques du peuple avant celui des grandes entreprises et des corporations. Rejetant du coup cette vision néolibérale pour laquelle tout ce qui est bon pour l’entreprise est bon pour la nation.

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Sur le blogue de Jocelyne Robert

La malhonnêteté expliquée à Dan Bigras

Bonjour Mme Robert,

Vous avez une très belle plume et un sens aigu de l’argumentation.

Malgré tout je suis porté à mettre un bémol à la lecture de votre billet, car il m’apparaît que la question de fond est éludée ici. En fait le reproche de Dan Bigras, tel que je l’ai compris, se fondait sur le principe que dans une société de droit on ne doit pas porter de jugement tant que la cause n’ait été entendue. Du plus angélique au plus crapuleux le droit ne fait pas d’exception. Nous sommes tous des êtres humains devant la loi. Et les cours de justice sont là précisément pour analyser les faits, non pas les apparences, même les plus fortement médiatisées.

D’ailleurs autant que les propos de Dan Bigras m’ont surpris moi aussi, votre lettre ouverte à Anne Sinclair m’est apparue exactement le contraire de ce qu’elle se voulait : présomptueuse et plutôt insensible. Que connaissons-nous des rapports intimes entre Mme Sinclair et DSK ? Avons-nous le droit de nous ingérer dans la sensibilité, amoureuse et affective, que ressent une personne pour une autre. Bon ici je veux bien admettre une petite déviation professionnelle. Même ci cette « assistance » n’était pas sollicitée et que plusieurs éléments d’une situation fort complexe échappent encore à tout le monde.

D’accord, nous avons tous des préjugés. Vous avez aussi « droit » aux vôtres. Mais un préjugé restera toujours un préjugé même lorsqu’on le défend avec honnêteté.