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Après le Web sémantique le Web conceptuel ?

L’IEML (Métalangage de l’économie de l’information) sera-t-il la prochaine étape dans l’élaboration des nouveaux outils visant l’échange d’information via le WEB ? C’est du moins ce que croit l’équipe du Dr. Pierre Lévy de la Chaire de recherche en intelligence collective de l’Université d’Ottawa.

Dans un excellent article intitulé « La mutation inachevée de la sphère publique« , Pierre Lévy souligne comment la progression rapide du WEB dans le monde, avec 80 % des maisons branchées sur Internet et des sommets atteints dans certains pays comme le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine (300 millions d’abonnés pour la Chine seulement), est confronté à un défi majeur. S’affranchir des limites imposées par le caractère sémantique de l’échange d’information.

D’un côté les outils du Web 2.0, et de l’autre, la  disparition graduelle des écarts entre fournisseur et consommateur (utilisateur) sur le Web, nous amènent à un niveau inégalé de « computation sociale », faisant apparaître un potentiel inouï à l’émergence du phénomène de l’Intelligence collective.

Le défi aujourd’hui : surmonter la fragmentation de l’information due aux incompatibilités entre les différents systèmes de classification, aux séparations naturelles des différents langages parlés et écrits, aux différents systèmes d’indexation et à l’impossibilité de lier entre elles les données et leurs méta-données. La solution de ce défi, selon Pierre Lévy, passera par l’élaboration d’une  nouvelle couche universelle d’adressage, « celle des concepts, grâce à laquelle, écrit-il, le problème de l’interopérabilité sémantique pourra être résolu. »

L’initiative IEML de la Chaire d’édutes en Intelligence collective de l’Université d’Ottawa, se veut précisément une contribution à l’élaboration d’une « sémantique computationelle au service de l’intelligence collective« .

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Un non-sens incroyable

Un non-sens incroyable est le titre accrocheur d’un spam que j’ai reçu récemment, et qui, de tous les spams qu’on m’a envoyés à ce jour, est celui qui m’a le plus choqué. Il m’a choqué par son contenu malicieux et haineux autant que par l’idée même que quelqu’un à quelque part ait pu penser que j’endosserais une telle ineptie.
Les spams par définition, sont ces courriels non sollicités qui envahissent votre boite à lettres et qui sont généralement plus ou moins commerciaux ou tout simplement innocents. De la pensée magique du Dalaï Lama au crédit miraculeux auquel vous ne pourrez jamais accéder parce que votre identifiant doit résider aux États-Unis en passant par le Viagra (que vous soyez une femme ou un homme), les spams viennent de partout et souvent de ceux que vous avez toujours considérés comme vos amis. Ils viennent en fichiers textes, en présentations numériques ou simplement en courriel avec un lien vers un site WEB que vous n’osez ouvrir de peur d’attraper un méchant virus. Ils vous sont envoyés à partir d’un « mailing list » constitué d’adresses électroniques recueillies par des outils Web créés à cette fin. Ils proviennent d’entreprises non scrupuleuses à qui vous avez fourni des informations personnelles croyant qu’elles allaient demeurer confidentielles et bien sûr, encore une fois, de vos bons amis qui sont convaincus que vous pensez comme eux et qui se font un immense plaisir de vous transmettre cette grande nouvelle qui révèle on ne peut mieux, la magie de l’Internet.

Un non-sens incroyable va plus loin que tous ces genres de spam. C’est un document rempli de faussetés, mal intentionné et qui pourrait être à la limite le produit d’une organisation d’extrême droite sans scrupule qui se sert du WEB pour attiser la haine raciale contre les réfugiés et les immigrants.

Le spam dont je vous parle laisse entendre que cela ne se passe qu’au Canada. Que les réfugiés chez nous reçoivent davantage du gouvernement que ce à quoi ont droit les personnes âgées en pension de vieillesse (ce qui ne serait pas nécessairement un non-sens au regard de la situation particulière de certains réfugiés). Le document affirme que les réfugiés reçoivent jusqu’à 2470 $ par mois du Canada. Et pour donner de la crédibilité à ce torchon, le spam est signé par une personne détenant un poste de direction dans une institution québécoise renommée.

Quelle est la durée de vie d’un spam ? Difficile à dire, mais celui-ci a fait assez de chemin pour que le gouvernement canadien se sente obligé de faire une mise en garde sur le Net. Une vérification auprès de la personne à qui on a emprunté le nom pour signer ce spam nous apprend d’ailleurs que celle-ci n’a rien à voir avec le document en question. « Je ne suis pas l’auteur de ce texte et j’apprécierais que cesse la circulation de ce courriel. Merci beaucoup d’avoir vérifié avec moi. » a-t-elle répondu à ma demande.

On a peut-être envie de dire parfois… « Ben voyons donc, c’est juste drôle ! »

Justement, ce n’est pas toujours drôle. Comment peut-on faire circuler une telle insanité sans réfléchir ? Sans analyser son contenu ? Sans mettre en cause les intentions de son auteur ? Et sans penser aux conséquences ?

Tout cela, c’est un non-sens incroyable !

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Logiciel libre et société

Le Dr. Pascot est directeur du département SIO (Systèmes d’information organisationnels) à la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval. Il s’intéresse de près au phénomène du logiciel libre qu’il analyse d’un point de vue non seulement technologique mais aussi philosophique.

Dans son papier intitulé « Copier c’est voler… » le Dr. Pascot pose la problématique du logiciel en tant que produit social et l’expression de la somme des connaissances accumulées pour sa fabrication. Il juxtapose ce constat à celui de l’appropriation privée de la connaissance par les fabricants de logiciels commerciaux. Ce qui l’amène à cette réflexion : «…le voleur n’est peut-être pas celui qui crie le plus fort ! »

Daniel Pascot dirige le cours « Logiciels libres et société » à l’Université Laval. Ce cours est accessible en ligne à l’adresse suivante : Cours du docteur Pascot