Claude Demers
l'auteur de ce blogue. Retraité et professeur d'échecs à temps partiel.
Financement des partis politiques
Cette idée de couper dans le financement des partis politiques vise deux cibles en même temps. D’un côté, Harper entend se servir de cette question pour accuser l’opposition de vouloir le démettre pour des intérêts étroits. En réalité nous devons nous rappeler qu’à l’origine le financement public des partis politiques avait pour mission de stopper le contrôle des partis politiques par les grandes corporations financières et le systême traditionnel quoique non officiel de pots-de-vin. L’introduction du financement public allait permettre une certaine réglementation. Même si cette dernière était encore très imparfaite, notamment parce qu’elle mettait sur un pied d’égalité les organismes de défense des droits des travailleurs avec les grandes corporations, elle ouvrait la porte à une certaine transparence et démocratisation du financement des partis politiques.
Les arguments conservateurs sont fallacieux et hypocrites. Comme sur la question du foetus, il s’agit pour les conservateurs d’ouvrir la porte à un retour en arrière. Dans le cas du foetus ils ont répété sans cesse durant la campagne électorale qu’ils n’envisageaient pas de retour en arrière sur la question de l’avortement. Mais à peine le gouvernement Harper réélu, le Parti conservateur, réuni à Winnipeg votait pour renforcer la position du parti à l’effet qu’un meurtre contre une femme enceinte devait être considéré comme un double meurtre, annonçant qu’un nouveau projet de loi sera présenté sur cette question.
Mettre fin au processus d’égalité salariale, interdire le droit de grève dans la fonction publique, freiner la péréquation.
Le vrai visage conservateur refait surface avec l’annonce de son intention de stopper le processus d’équité salariale et d’interdire le droit de grève dans la fonction publique. Faisant fi de la position de la Cour suprême sur cette question, Harper lance un dangereux signal aux grandes entreprises qui ont systméatiquement bafoué le droit à l’équité salariale homme-femme, comme si les Conservateurs se disaient que les pires mesures avaient intérêt à être passées en dbéut de mandat, Harper y va donc de ses gros canons.
Après avoir diminué la représentation du Québec dans son parlement (« je vous l’ai dit durant la campagne, vous voulez être représentés à Ottawa, votez pour moi » faut-il entendre), Harper réaffirme aussi sa politique de coupures dans la culture. Encore ici faut-il y voir un fer tourné dans la plaie des Québécois qui furent certainement les premiers et les plus éloquents dans la dénonciation des politiques conservatrices à cet égard. Mais le plus éloquent des politiques anti-québécoise, ce sont les coupures dans la péréquation qui démontrent tout le cynisme d’un gouvernement qui prétend en même temps reconnaître le statut de nation au Québec.
Aucun sens de l’économie, aucune sensibilité pour la population, Harper se comporte comme un vautour.
Un gouvernement de coalition
Par chance, l’opposition pour une fois semble faire l’unanimité. Cette unité tiendra-t-elle jusqu’au bout ? Jusqu’à présent, le Bloc québécois a signalé qu’il refusait de faire partie d’une coalition canadienne. Si cette décision se limite à refuser tout poste de ministre a Ottawa, soit ! Dans la mesure où il endosse au moins une coalition Libéral-NPD comme il a trouvé moyen par le passé d’appuyer les Conservateurs.
Une dépense électorale ?
L’impact visuel et la qualité de la production font pratiquement l’unanimité. Sur ce point, je n’ai vu aucune contestation. Curieusement l’hostilité envers la vidéo a pris naissance autour du fait que celle-ci n’avait pas de signatures. On réclame le nom des producteurs, du ou des scénaristes, réalisateurs, etc., que ce soit des personnes ou des entreprises. Intéressant, car les partisans des Conservateurs, pris au piège de la Loi électorale lors des dernières élections fédérales, aimeraient bien que la vidéo « Culture en péril » soit mise au compte d’une dépense électorale. Ce qui rejoint une des idées derrière certains aspects de la Loi électorale, qui vise à étouffer l’opinion publique. En effet comment un parti pourrait-il éventuellement ne pas dépasser la limite des dépenses électorales permises si chaque opinion exprimée publiquement par un groupe indépendant, par une association, voire par un individu, prenant la forme d’un message public, devait être comptabilisée au chapitre d’une dépense électorale.
Les subtilités pour contourner la Loi électorale ? ce chapitre ne manquent pas. Les tournées à travers le Canada du chef conservateur Stephen Harper, à quelques semaines du déclenchement des élections dont lui seul connait la date, ne devraient-elles pas être portées au compte d’une dépense électorale ? Comment départager le rôle du chef de l’État de celui d’un dirigeant de parti en pré-campagne électorale ? De la même manière on ne pourra jamais mettre au compte d’une dépense électorale un message dénonçant un gouvernement et le parti politique qui le dirige sans ouvertement appuyer l’un ou l’autre des partis, ni sans qu’il provienne d’un de ces partis. Aberrante l’idée que la vidéo controversée puisse être mise au compte d’une dépense électorale, car si c’était le cas, cela reviendrait tout simplement à la rendre illégale. Aussi bien décréter ouvertement que cette société n’est plus démocratique, même formellement.
Le fond derrière la forme
Selon Sylvain Carle sur Twitter, cité par Michel Dumais, à l’ère des réseaux sociaux, ne pas signer un vidéo du genre, c’est manquer l’occasion de participer à la conversation. Pour Michel Dumais, cet argument sert de fond a l’article principal dans lequel il traite de la vidéo. Il est appuyé dans les commentaires à son billet par certaines personnes dont Martine Pagé qui a mème relancé la discussion sur son propre blogue. Une polémique qui a tôt fait d’illustrer que derrière la critique autour d’une signature manquante, se révèlent graduellement d’autres motifs de désaccords avec la vidéo. Martine Pagé a le mieux illustré cette évolution de la discussion en reprenant à son compte l’opinion de Michel Fréchette dans le Devoir voulant que les artistes sont ni plus ni moins responsables de leurs propres déboires, qu’ils sont de mauvais stratèges et qu’ils n’arrivent pas à faire passer leur message. Entendre par là que les envolées oratoires de la soirée des Gémeaux n’étaient pas à leur place, que la vidéo de Rivard, Brière et Rousseau est un échec.
Vers un ‘génocide’ culturel
Que reproche-t-on vraiment aux intervenants du milieu culturel qui protestent ouvertement contre les coupures dans la culture et la place réservée à celle-ci par les politiques conservatrices ? Loin des arguments un peu simples sur les soi-disant privilèges des artistes, c’est Michel Fréchette qui exprime sans doute le mieux l’essence de cette critique : « les leaders du monde culturel se trompent en adoptant une stratégie d’affrontement aux allures de « jusqu’au boutisme » et en ne maintenant pas ouverts des canaux de communication avec l’appareil du gouvernemental fédéral… ». Il dit encore : « Le monde de la culture se met en échec lui-même en élargissant le débat comme si le budget fédéral consacré à la culture venait d’être aboli. » Deux affirmations de l’auteur pour le moins discutables. D’ailleurs les canaux de communications, c’est le gouvernement qui les coupe lorsqu’il adopte une politique culturelle sans consultation avec les principaux intéressés. Quand même, Michel Fréchette fait appel à la mobilisation populaire soulignant qu’il faille avoir l’intelligence et « la patience du chasseur ». Ce qu’il identifie à une bataille à long terme, des démarches pour mettre de son côté le gouvernement du Québec, maintenir les moyens de communication ouverts, etc.
OUI et NON pourrait-t-on dire.
Oui la bataille pour la culture est une lutte à long terme qui nécessite les alliances les plus larges possible, y compris comme le souhaite Martine Pagé, avec le monde culturel du Canada anglais, lui-même victime des coupures conservatrices.
Non les artistes ne sont pas des ‘jusqu’au-boutistes’ et ils doivent aussi prendre de front le gouvernement conservateur, surtout durant une campagne électorale dont l’impact risque d’être majeur sur l’identification culturelle, du Québec en particulier. Les jeux de coulisse, les ententes sous la table, les stratégies qui n’aboutissent qu’après le sacrifice d’une ou deux générations ne sont pas le moyen, malgré ce qu’en pense Michel Fréchette, de sensibiliser l’opinion publique et de soulever une véritable mobilisation populaire. Comment peut-on à la fois se prétendre du côté de la mobilisation populaire et reprocher aux artistes de se prononcer sur la place publique ?
Si le monde culturel n’a pas encore gagné la bataille, c’est avant tout le résultat d’un rapport de force défavorable engendré par le glissement à droite de notre société depuis les 25 dernières années. Un rapport de force qui s’est forgé à travers l’objectif de rentabiliser commercialement la culture et encourager les grandes boites de production qui, hélas, se sont davantage fait connaître par le biais des scandales et l’achat de productions américaines plutôt que la promotion d’une véritable culture populaire. C’est une réalité indéniable que la bataille des artistes ne doit pas se limiter à une campagne électorale, mais on ne peut qu’applaudir au fait que des artistes profitent de cette campagne pour sensibiliser l’opinion publique et semer le germe d’une véritable mobilisation populaire.
Ici, les plus frileux ne sont pas ceux que l’on accuse, mais ceux pour qui tous les prétextes sont bons pour dénigrer l’audace et le courage qu’ont eu des artistes de dénoncer sur la place publique, à visage découvert, dans un climat hostile et défavorable, une politique culturelle pouvant devenir, à ong terme, rien de moins qu’un « génocide » culturel.
La recherche d’un travail de semi-retraité, l’enseignement des échecs dans les écoles primaires, une militance modeste au sein de Québec solidaire Laval, sans parler de l’apprivoisement de mon nouveau portatif, autant d’excuses qui m’ont tenu ? l’écart. Malgré tout, je me promets bien de reprendre le temps perdu et de secouer ce blogue devenu pour ainsi dire moribond, avec le temps.
Plus que jamais en effet les expressions « gauche-droite » sont-elles associées. À force de dénigrer les véritables politiques de gauche, on finit par les dénaturer complètement. Ces attaques ne viennent pas que de la droite. Rationalistes, humanistes, anarchistes, militants du dimanche, d’aucuns des penseurs titrés de l’élite médiatique et philosophique se confondent dans une terminologie truffée de grands mots qui ne veulent rien dire et qui donnent toujours plus de terrain à la droite.
C’est la nouvelle langue de bois, le nouveau ‘politically correct’ de la pensée dominante. Grand bien leur fasse si du haut de leur savoir ces soi-disant libres penseurs de tout acabit se vautrent joyeusement sur le terrain vacant que leur fournit l’absence d’une véritable alternative politique de gauche.
Ainsi, on ne dit plus « propriété collective des ressources naturelles » et encore moins parle-t-on de nationalisation, on dit plutôt « répartition équitable du fruit de l’exploitation des ressources naturelles ». Une façon bien démagogique de substituer à une solution concrète une formulation sans autre conséquence que de conforter le statu quo. On ne parle plus de « la lutte des classes », tout au plus se contente-t-on d’évoquer les misères de la « classe moyenne », noyant dans cette dernière une population sans frontière économique, indéfinissable. On n’ose plus revendiquer l’intervention de l’État de peur de raviver l’ « État providence » tant diabolisé par les idéologues du néolibéralisme. Par contre la défense du nationalisme, ça ça ne vieillit pas. Même Stephen Harper peut s’enorgueillir aujourd’hui d’appuyer le nationalisme québécois.
On se désole
Et bien sûr devant la menace d’un gouvernement majoritaire dirigé par Stephen Harper on brandit maintenant pancartes et boucliers. Complètement intoxiqués des dogmes du libre marché et de la démocratie d’apparat, nous faudra-t-il un projet faisant de nous le 51e État des États-Unis pour nous réveiller ?
J’aimerais bien comme plusieurs lancer un cri d’alarme et suggérer de tout faire pour éviter un gouvernement conservateur majoritaire. J’endosse un tel appel. Mais je ne peux m’empêcher de croire qu’un gouvernement conservateur, qu’il soit majoritaire ou minoritaire, n’agirait pas différemment l’un de l’autre. L’aplaventrisme des libéraux, des bloquistes et des NPD durant le dernier mandat des conservateurs va se reproduire à coup sûr. Et ça, les conservateurs en sont bien conscients. Même un gouvernement libéral minoritaire ne changera pas fondamentalement la politique canadienne et son courant politique néolibéral actuel. La « fameuse » équipe de Stéphane Dion s’est déjà trop fait connaître avec ses tendances profondément à droite. Bob Rae, le renégat du NPD qui a pavé la voie au retour en force des conservateurs de Mike Harris, en Ontario, le vire-capot Michael Ignatieff qui un jour appuie l’invasion américaine en Irak et un jour la désapprouve, Denis Coderre qui avait reproché à Osvaldo Nunez, le député bloquiste d’origine chilienne qu’il a battu aux élections, d’avoir bénéficié des largesses du Canada pour ensuite défendre une bannière anti-fédéraliste, toutes des personnalités politiques qui démontrent qu’au fond la lutte pour le pouvoir au Canada se fait entre les différents représentants du capital et non pas dans l’intérêt des Canadiens et des forces démocratiques.
Harper défend davantage le capital pétrolier et américain, cela va sans dire. Mais le plus triste constat des présentes élections fédérales, c’est qu’aucune force politique sur la scène fédérale, pas même le Parti vert, ne représente à grande échelle, la population et les forces démocratiques. Cette « démocratie » factice ne servira toujours qu’à consolider le pouvoir oligarchique des grandes multinationales, nettement identifié aux intérêts américains.
C’est donc l’après Harper qu’il faut préparer dès maintenant, tant au Québec qu’au Canada dans son ensemble. La gauche doit se relever, confronter ses idées et non pas les diluer dans un marais de convergents tentacules de droite. Si la menace d’une majorité conservatrice inquiète tant, peut-être que la mobilisation qu’elle entraînera servira alors à interpeller les forces démocratiques, en commençant par le mouvement ouvrier, sur leurs propres responsabilités.
C’est à espérer !
Récemment, l’Association humaniste du Québec m’a demandé un article en vue d’une publication qui portera sur les différentes couleurs de l’humanisme. Ayant longuement gouté à l’étiquette de marxiste, je suis hésitant à m’identifier aujourd’hui à cette nouvelle étiquette d’humaniste. En fait, on voulait que j’écrive sur l’humanisme marxiste.
En premier lieu, je n’ai pas la prétention de pouvoir définir ce que pourrait être un l’humanisme marxiste. Par contre, les humanistes que je connais ne sont pas toutes des personnes qu’on pourrait qualifier de progressistes. Ouverts et sympathiques certes, leur humanisme colporte souvent une vision anthropocentrique de l’humanité et prône généralement une forme de repli individualiste que d’aucuns d’ailleurs revendiquent ouvertement.
J’ai quand même accepté d’écrire cet article qui, sans prétention, présente l’humanisme comme une conception de la vie associée à l’engagement pour des changements sociaux en profondeur et non pas comme une simple attitude par rapport à la religion.
Humanisme : rhétorique et pratique
Marx écrivait : «l’athéisme est une négation de Dieu, et par cette négation, il pose l’existence de l’homme» (manuscrits 1844). Au premier degré, cette citation peut donner à croire qu’il est question ici de l’origine de l’humanité. En réalité, il s’agit essentiellement d’une question qui se rapporte non pas au sens de la vie dans une perspective mystique ou originelle, mais au sens que nous pouvons donner chacun à notre vie dans une perspective sociale. Une question qui pose la nature du rapport de l’être humain avec les autres. Une question d’autant plus d’actualité que le démembrement des pays socialistes et la crise des alternatives que cela a provoquée à la fin du siècle dernier, ont ravivé toutes sortes de théories théistes et spiritualistes, pour ne pas dire plus clairement toutes sortes de théories individualistes, la plupart pratiquement sans portée véritable par rapport au statu quo économique et social.
Le bipolarisme politique était perçu à l’époque comme la plus grande menace contre l’humanité. Pourtant, le néolibéralisme et le phénomène de la mondialisation alimentent aujourd’hui un climat d’insécurité sans précédent. Marquées de crises économiques constantes et d’une lutte entre forces inégales pour de nouveaux marchés à travers le monde, l’instabilité politique et l’insécurité s’accompagnent désormais d’une menace liée à l’installation d’un système de boucliers planétaires anti-missiles. Une menace d’autant plus sérieuse qu’elle émane de ceux-là mêmes qui rejettent les Accords de Kyoto et pour qui de toute évidence le sort de l’humanité n’est pas le premier des soucis. Il ne s’agit donc plus d’une lutte entre deux systèmes opposés, voire entre deux idéologies opposées, mais d’une lutte entre une minorité toute puissante dont l’hégémonie se consolide de manière affolante et l’ensemble de l’humanité dont les cris d’alarme se font entendre principalement autour de la survie de la planète.
Le phénomène de la mondialisation inquiète d’autant plus que ce que d’aucuns appellent ‘la fin des idéologies’ correspond ni plus ni moins à l’absence de toute forme de solution de rechange globale et systémique. J’insiste sur le mot systémique, car il est devenu dans certains langages dits rationnels une sorte de tabou de nature idéologique pour ne pas dire une forme d’ « hérésie » pure et simple, un schéma de l’esprit. D’où cette idée qu’une société équitable, juste et véritablement démocratique, relève de l’utopie et que l’individualisme tout comme le repli dans la religion demeurent les seules portes de sortie. Or il serait erroné et naïf de considérer le néolibéralisme comme une émanation naturelle et immuable du développement social. Michel Chossudovsky dans son livre ‘Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial’ examine concrètement les rouages et le contrôle d’un tel système avant d’affirmer « L’imposition des réformes macroéconomiques sous la houlette du FMI, de la Banque mondiale et de l’OMC aboutit à la recolonisation forcée des pays de façon ‘pacifique’ par la manipulation des forces du marché.».
Dans un tel contexte, si l’humanisme est appelé à n’être qu’une prise de conscience sans une action correspondante, cette dernière sera sans effet et l’éthique humaniste n’appartiendra dès lors qu’au domaine de l’esprit.
L’excellent texte de Claude Braun sur ‘l’Éco-humanisme’ (ce texte ne sera disponible qu’avec la publication de l’AHQ sur les couleurs de l’humanisme), malgré un avant-goût inquiétant de ce qui nous attend si rien n’est fait rapidement, place toute la question de notre avenir comme étant étroitement liée à l’activité consciente de l’humanité face à ses responsabilités. Des responsabilités dont le caractère social pose l’impératif et l’urgence d’une éthique sociale de l’engagement. À défaut de quoi l’humanité assistera passivement à sa propre destruction.
Pour l’humaniste, la concordance entre la parole et les gestes doit constituer en fait LE critère essentiel d’un véritable comportement éthique. Un comportement animé d’une conscience claire des limites d’une action exclusivement individuelle. Un comportement animé par un esprit critique capable de distinguer entre valeurs réelles et valeurs formelles, qui sont bien souvent l’apanage des idéologues du néolibéralisme.
L’humanisme peut avoir plusieurs couleurs, certes, mais il ne peut être une chose et son contraire. Les personnes qui se réclament de la science et de l’athéisme et qui mettent leur incroyance et la science au service de la destruction de la planète, ne peuvent pas se réclamer de l’humanisme. En d’autres mots, l’humanisme ne saurait être indifférent, attentiste, non-engagé et individualiste. Il ne saurait être qu’une conception de la vie non religieuse. Sinon l’humanisme ne serait que de la rhétorique.
D’ailleurs, l’humaniste qui place l’humain au-dessus des autres considérations ne peut le faire vraiment sans se préoccuper de l’Humanité et de ce que lui réserve l’avenir dans un sens large. Voilà qui pose à nouveau la question de la nature du rapport entre l’individu et la société. Voilà ce qui permet d’affirmer que l’humanisme ne saurait être ni indifférent, ni apolitique. Qu’il ne saurait être passif. D’autant plus que les mythes, les dogmes et les idéologies rencontrés dans la vie ne sont pas que religieux et idéalistes. Les plus pernicieux étant très certainement ceux dont nous sommes les moins conscients et que le matraquage idéologique a fini par classer comme des valeurs évidentes, nous faisant oublier leurs véritables fondements. La notion du libre marché fait partie de ces dogmes. D’abord parce que cette liberté n’existe pas dans la réalité. Ensuite parce qu’elle entraîne dans son sillon misère et pauvreté pour la grande majorité de l’humanité. « En ce début du 21º siècle l’humanité compte six milliards de personnes dont cinq milliards vivent dans des pays pauvres ».
L’humaniste ne se contentera donc pas de répéter des formules et des lieux communs. Des expressions telles que la ‘démocratie’ et la ‘non-violence’, sont devenus devenues elles aussi des dogmes dans la bouche des politiciens et des idéologues. Des dogmes que la réalité nous force régulièrement à remettre en cause. Ce fut le cas au milieu des années ’70 lorsque la discrimination positive devint le seul moyen de permettre à la population noire américaine, une population possédant des droits formels tout en étant victime d’une discrimination réelle, d’accéder à la fonction publique. Une pratique qui s’est vite répandue aux femmes et aux autres minorités au sein de la société. De la même manière l’idée de la non-violence que d’aucuns perçoivent comme le seul et unique moyen valable d’accéder au pouvoir et de réaliser des transformations sociales en profondeur ne résiste pas à l’analyse de bien des cas où la domination du capital et du néolibéralisme, elle, se réalise au quotidien par la violence économique, politique et judiciaire. Nelson Mendela, un héros de notre époque, n’a-t-il pas passé 27 ans de sa vie en captivité à cause de son refus d’être libéré contre la promesse de renoncer à la lutte armée. Voilà deux exemples historiques pas si lointains qui nous imposent un regard différent sur les notions de démocratie et de non-violence.
L’humanisme devrait nous mettre en garde contre l’avalanche de mots employés par les idéologues pour masquer les intérêts économiques derrière des « valeurs » qui ne sont bien souvent que formelles et loin des préoccupations qui les avaient fait naître au départ. Il serait dangereux que l’échec des pays socialistes transforme de belles expressions telles que ‘la démocratie et la non-violence’, le ‘libre-marché’, la ‘liberté de choix et d’expression’, tous de soi-disant legs de nos démocraties occidentales, en paradigmes du capitalisme. Car s’il existe un paradigme ici, ce sont précisément les intérêts économiques qui ont fini par se cacher derrière ces formules et par en dénaturer le sens véritable. Béatifier le capitalisme et opter pour un silence pragmatique devant l’exploitation et la discrimination systémique qu’il engendre, constitue une forme d’apologie inacceptable du néolibéralisme ; un renoncement à tout espoir de changement réel. L’essence même du capitalisme dans ses différentes variantes, ne sera jamais qu’un système dont la finalité fait passer le profit maximum avant l’être humain. Un objectif dont les bénéfices ne sont réalisables que dans la mesure ou la grande majorité des humains en soit exclue.
Autant à travers l’histoire, les droits et les valeurs libérés par le capitalisme constituent un phénomène indéniable, autant leur négation est inévitable lorsque l’évolution de ces valeurs et celle de l’économie capitaliste les placent l’une et l’autre en opposition. D’où l’importance de garder toujours un esprit ouvert et vigilant, un esprit critique et nuancé, un esprit qu’on pourrait qualifier alors, d’humaniste.
2 c. à s. (30 ml) de beurre
1 c. à s. (15 ml) d’huile
2 petits oignons tranchées
1 branche de céleri tranchée
2 c. à s. (30 ml) de farine
¾ de c. (5 ml) à thé de base de fumet de poisson
De ¼ à ½ (environ 90 ml) tasse d’eau
4 c. à s. (60 ml) de tomates en boîtes (en dés ou concassées)
400 gr. de filets de saumon congelés (décongelés)
1 grosse pomme de terre
Sel et poivre
1 jaune d’oeuf
Préparation
Faire bouillir la pomme de terre pendant la préparation
Chauffer l’huile et 1 c. à s. (15 ml) de beurre dans une grande poêle
Attendrir les oignons à feu moyen environ 3 minutes
Ajouter le céleri et continuer la cuisson un autre 2 minutes
Chauffer l’eau avant d’y délayer la base de fumet de poisson
Ajouter la farine aux légumes
Bien mélanger durant quelques minutes
Ajouter graduellement le fumet de poisson en délayant continuellement la sauce qui doit rester légèrement pâteuse
Rôtir le saumon à feu moyen-vif de deux à 3 minutes de chaque côté avant d’émietter
Ajouter le saumon à la sauce
Assaisonner
Bien mélanger à nouveau
Roser et déglacer avec les tomates en boîtes
Réserver
Passer la pomme de terre au robot avec une c. à s. de beurre. Ne pas trop mélanger. Laisser lègêrement pateux
Ajouter graduellement la sauce et continuer le mélange au robot jusqu’à ce qu’il atteigne un état finement granuleux (2 à 3 minutes)
Faire chauffer le four à 350 degrés F. (175 degrés c.)
Couvrir une assiette à tarte de 9 » (22 centimètres) de diamètre aux rebords élevés d’une pâte brisée (voir recette ci-après) sans découper le contour de la pâte à l’extérieur de l’assiette
Préparer une autre pâte de 5 » (12 centimètres) de diamètre environ et réserver
Étendre le mélange du robot dans l’assiette. Égaliser
Étendre la pâte réservée au centre de l’assiette
Rabattre la pâte de l’extérieur vers le centre de l’assiette en s’assurant que la sauce soit entièrement recouverte
Badigeonner le pâté avec le jaune d’oeuf
Chauffer de 40 à 50 minutes jusqu’à ce que la croûte devienne bien dorée
—
Et maintenant…
Ma pâte brisée 🙂
Ingrédients
1 tasse (250 ml) de farine
Une pincée de sel
1/2 (8 ml) c. à thé de poudre à pâte
1/3 (80 ml) de tasse de beurre coupé en gros dés
Notez que généralement on met la moitié de quantité de beurre pour une quantité de farine. Personnellement je préfère la pâte moins grasse en remplaçant un peu de beurre par un peu plus d’eau
¼ (60 ml) de tasse de vinaigre
¼ (60 ml) d’eau froide
Préparation
Mettre la farine et le sel dans un cul de poule en la passant au tamis
Ajouter le beurre et mélanger à la farine à l’aide de deux couteaux jusqu’à ce que se forment de gros morceaux de farine
Pétrir avec les doigts en ajoutant l’eau et le vinaigre graduellement jusqu’à l’obtention d’une pâte bien liée et à peine collante
Former une boule et y saupoudrer un peu de farine pour faciliter sa manipulation
Envelopper dans un linge et laisser reposer sur le comptoir de 1 heure 30 à 2 heures environ
(Si vous avez un robot avec batteur, après avoir découpé le beurre dans la farine, transposer le tout dans le robot et battre à haute vitesse en y ajoutant l’eau graduellement par l’orifice du couvercle. La pâte sera prête lorsque celle-ci se transformera en une grosse boule difficile à mouvoir. Cette méthode vous aidera à mieux quantifier l’eau nécessaire et vous évitera d’ajouter de la farine pour y décoller la pâte de vos doigts, à la toute fin)
À la demande de son auteur, ce clip ne peut être reproduit sur un site Web. On peut cependant le voir et l’écouter en cliquant sur le lien plus bas.
Le lyrisme de cette chanson et son cri d’alarme sont une des plus belles choses que j’ai entendue de l’Amérique, en cette année 2007, marquée par l’enfoncement aveugle des États-Unis en Irak et en Afghanistan.
« Going To A Town »
de Rufus Wainwright
I’m going to a town that has already been burnt down,
I’m going to a place that has already been disgraced,
I’m gonna see some folks who have already been let down,
I’m so tired of America
I’m gonna make it up for all of the Sunday Times,
I’m gonna make it up for all of the nursery rhymes,
They never really seem to want to tell the truth,
I’m so tired of you, America
Making my own way home, ain’t gonna be alone,
I’ve got a life to lead, America
I’ve got a life to lead
Tell me, do you really think you go to hell for having loved,
Tell me, enough of thinking everything that you’ve done is good,
(I really need to know), after soaking the body of Jesus Christ in blood,
I’m so tired of America
(I really need to know),
I may just never see you again, or might as well,
You took advantage of a world that loved you well,
I’m going to a town that has already been burnt down,
I’m so tired of you, America
Making my own way home, ain’t gonna be alone,
I’ve got a life to lead, America
I’ve got a life to lead,
I got a soul to feed,
I got a dream to heed,
And that’s all I need,
Making my own way home, ain’t gonna be alone,
I’m going to a town,
That has already been burnt down
L’élection du gouvernement libéral minoritaire de Jean Charest hier le 26 mars 2007 avec l’Action démocratique du Québec de Mario Dumont en tant qu’opposition officielle et le Parti québécois d’André Boisclair et ses 36 candidats élus, ramène le Québec loin en arrière tout en mettant à l’avant-scène la vieille droite nationaliste de souche.
Populisme et démagogie au rendez-vous
Même si Mario Dumont s’est offusqué de s’être fait comparer à Jean-Marie Le Pen, comme ce dernier, il a lancé sa campagne électorale en misant sur les vieux réflexes frileux d’une grande partie de la population face à la nouvelle immigration en dénonçant et en exagérant grandement la portée des accommodements raisonnables et en misant sur la réduction au maximum du rôle de l’État dans les affaires économiques et sociales. Mario Dumont se dit sensible à des solutions qu’il prétend nouvelles mais qui se résument toujours à plus de pouvoir pour la libre entreprise dans le domaine de la santé, de la famille et de l’éducation. L’ADQ va jusqu’à réclamer l’abolition des Commissions scolaires. Ce faisaint l’ADQ a canalisé le vote d’une grande partie de la vieille droite nationaliste et néo-libérale ainsi que d’une fraction de la jeunesse, que le virage vers la mondialisation des années ’80 et ’90 aura fait pencher vers l’apolitisme et le cynisme. Un électorat conquis par le populisme et la démagogie de l’ADQ.
La consécration d’un échec historique
Près de quarante ans après l’éclosion du mouvement national et la mise sur pied du Parti québécois en tant que principal porte-drapeau de la souveraineté, l’élection du 26 mars 2007 constitue à ce jour la plus grande expression de l’échec de la petite bourgeoisie québécoise francophone dans sa prétention à défendre les intérêts de la nation québécoise.
Le Parti québécois pourra-t-il se relever d’un échec aussi désastreux ? À la toute fin de la campagne électorale, André Boisclair sentant la droite lui échapper au profit de l’ADQ lançait un ultime et lamentable appel à la gauche et aux forces démocratiques du Québec. Lui qui avait commencé sa campagne électorale en s’attaquant de front au mouvement syndical et en promettant de mettre ce dernier au pas dans un éventuel gouvernement péquiste. À en juger par le résultat des élections, la décision de la CSN notamment de ne plus appuyer officiellement le Parti québécois et la montée soudaine des tiers partis dont Québec solidaire qui a obtenu des résultats impressionnants dans Gouin et dans Mercier, on peut croire que l’avenir du Parti québécois sera plus qu’incertain dans les prochaines années
Près de trente ans de pouvoir n’auront pas été suffisants au Parti québécois pour entreprendre un véritable processus de réformes démocratiques et progressistes y compris une véritable réforme électorale, celle qu’il réclamait à hauts cris lorsqu’il faisait son entrée sur la scène politique en 1970 et en 1973. Après son soi-disant préjugé favorable envers les travailleurs qu’il a tôt fait d’abandonner au profit des compressions dans la fonction publique et de lois antisyndicales que la Cour suprême du Canada (il faut le faire) allait juger antidémocratiques, le Parti québécois n’a cessé de dévoiler au cours des ans son véritable ascendant néo-libéral pour lequel il réclamait les pleins pouvoirs de législation et de taxation.
Une assemblée constituante pour définir l’avenir du Québec
N’eut été d’un mode de scrutin antidémocratique, de l’absence des Verts et surtout de Québec solidaire au débat des chefs, n’eut été d’une couverture médiatique discriminatoire envers les tiers partis, une grande partie du raz-le-bol des Québécois se serait tourné vers une alternative de gauche plutôt que vers le cul-de-sac adéquiste. Quoi qu’il en soit, qu’il favorise le « fédéralisme rentable » de Jean Charest ou l' »autonomisme » improvisé de fin de campagne de Mario Dumont, l’échec brutal du Parti Québecois pour la deuxième élection consécutive et son retour à la case départ illustrent encore l’échec de l’indépendantisme pour l’indépendantisme. À ce sujet, la politique nationale mise de l’avant par Québec solidaire ouvre une voie intéressante, dans la mesure ou Québec solidaire ne tombe pas dans le même piège que le Parti québécois en subordonnant à l’objectif de la souveraineté ses orientations politiques et sociales plutôt que l’inverse. En prônant la mise sur pied d’une Assemblée constituante, Québec solidaire ouvre la porte à une solution originale de la question nationale dont la nature pourrait être déterminée par un vaste débat démocratique permettant d’élaborer le type de rapports politiques et constitutionnels que le Québec voudrait avoir avec le reste du Canada en priorisant les intérêts économiques des travailleurs et de l’ensemble des citoyens, en somme, en élaborant sa politique nationale en fonction d’un projet de société progressiste qui ne répondrait plus au dictat de l’Establishment économique et de la droite néolibérale.
Depuis la fin des années ’80 toute la scène politique gouvernementale, tant canadienne que québécoise, sans parler des médias, des institutions et des interprètes de la vie économique et politique, fut dominée par le courant néolibéral. Un courant construit sur la thèse démagogique qu’il fallait mettre un terme à l’État providence. Après plus de vingt longues années pour faire ses preuves, ce courant de droite continue toujours de rabâcher le même slogan, laissant libre cours aux extravagances économiques des grandes puissances financières, sabrant dans les programmes gouvernementaux, grugeant dans les conditions de vie des travailleurs et réduisant à un minimum la capacité d’intervention de l’État dans les affaires sociales et économiques. Et pourtant, après ces vingt longues années, la richesse a continué de s’accroître au profit des grandes entreprises tandis que la condition de vie des travailleurs a continué de se détériorer, le dernier exemple en date étant celui des travailleurs d’Olymel à qui on vient de faire subir une baisse de salaire de près de 30%.
Je vote Québec solidaire pour ses engagements concrets face aux conditions économiques et sociales des travailleurs, à l’environnement et à ses politiques culturelles, mais surtout pour le fait qu’il représente pour la première fois depuis la fin des années ’80 le réveil politique des travailleurs et des citoyens ordinaires, qui ont été les grandes victimes du courant néo-libéral. Un courant contre lequel Québec solidaire est véritablement la seule opposition dans la présente campagne électorale.
Soyons clair, le dérapage d’Hérouxville et les arguments fallacieux et sarcastiques du conseiller André Drouin à la base de la résolution municipale de cette petite localité du Québec « interdisant » entre autres choses le meurtre par lapidation et l’excision et garantissant aux citoyens leur droit au sapin de Noël et à l’alcool, n’ont absolument rien à voir avec les droits de la personne ni aucune menace faite contre les habitants de ce village. Cela n’a rien à voir non plus avec les soi-disant valeurs du Québec ou encore avec la laïcité.
Les nouvelles normes d’Hérouxville ne sont l’expression que d’une hostilité ouverte envers la différence et le refus des cultures étrangères d’un Québec profond, catholique et nationaliste à l’extrême qui tient à souligner haut et fort que les personnes avec des cultures étrangères ne sont pas la bienvenue dans leur village. Le speakwhite d’Hérouxville et le refus de la différence sont la honte du Québec et contribuent à donner des régions une image archaïque et raciste. Ils rappellent tristement les écarts de conduite d’une frange de la population gagnée par l’émotivité à l’époque de la Loi 22, alors que des manifestants italiens et Québécois francophones d’origine s’affrontaient directement dans la rue à Saint-Léonard.
L’intolérance et l’intransigeance envers les « nouvelles » cultures seront malheureusement toujours inévitables tant que le Québec n’adoptera pas clairement la laïcité en tant que principe universel des institutions publiques et scolaires. Mais au-delà des courants religieux qui s’affrontent, au-delà des exagérations de groupes revendiquant des « droits » abusifs et déraisonnables, au-delà de l’intolérance pour qui aucun accommodement religieux ne saurait être raisonnable, les tensions interculturelles sont encore et toujours trop alimentées par l’idée que la lutte au terrorisme et des guerres comme celle d’Irak et d’Afghanistan seraient motivées fondamentalement par la défense des « valeurs occidentales » versus les « valeurs intégristes » « propres » aux musulmans, camouflant les intérêts économiques derrière une politique d’agression militaire systématique. Tout comme le nationalisme économique, le communautarisme et le racisme recèlent fondamentalement une culture non seulement politique mais aussi économique ségrégationniste.
Ironiquement, lorsqu’André Drouin voulu démontrer son ouverture envers les cultures étrangères à l’émission de télé « Tout le monde en parle » du 4 février dernier, il n’a pu trouver de meilleur argument que le fait qu’il avait beaucoup travaillé pour les « multinationales » au cours de sa vie. Un peu plus et le conseiller municipal d’Hérouxville passait, avec Georges W. Bush, pour un internationaliste !
Commentaires (anciens)
1. Le mardi 13 février 2007 à 10:19, par M. Lajustice
LA VRAIE NATURE D’HÉROUXVILLE (les médias se ferment les yeux)
Hier le 4 février 2007 à la SRC à ‘Tout le monde en parle’ le conseillé Drouin d’Hérouxville «Il faut que le gouvernement déclare l’État d’urgence ! » Allant même à faire allusion à la crise d’octobre en 1970 où certaines libertés individuelles ont été retirées! Cela démontre à quel point on est prêt à aller ! Faut-il s’en étonner ? N’est-ce pas l’intolérance religieuse qu’on veut instituer ? Les médias ont-ils cherché à découvrir toute la vérité sur Hérouxville et ses élus?
Pourtant, une simple visite sur le site d’Hérouxville, permet des constatations frappantes. Ce n’est pas l’hôtel de ville qui est en évidence mais l’Église de la place un symbole religieux. Cette municipalité très militante catholique qui se présente comme « La Communauté chrétienne de Saint-Timothée d’Hérouxville » sous la rubrique activités on constate très vite qu’il n’est nullement question de séparer politique et catholicisme. Voici ce que l’on y lisait le 2 février 2007 dernier:
site d’Hérouxville Janvier 2007
1er Messe du jour de l’An. Le 13 Messe des baptisés. Le 14 janvier 2007 RENCONTRE AUTORITÉS CIVILES ET RELIGIEUSE. Aussi autres exemples le 5 et 6 avril Célébrations de Pâques (St-Tite) le 6 Chemin de la Croix (Hérouxville) le 7 Célébrations de Pâques (St-Tite) 25 août messe des chasseurs 7 décembre Noël des pauvres.
« La communauté chrétienne de Saint-Timothée d’Hérouxville vous invite à participer à la vie pastorale de sa paroisse. On peut rejoindre Mgr Paul-Émile Landry, curé, au 365-6400.
Sœur Angèle Massé, sœur de l’Assomption, agente de pastorale, peut être rejointe au
Presbytère, 821 Saint- Pierre ou au 365-6400.
Nous vous rappelons que l’heure de la messe dominicale est à 19H30, le samedi soir.
Pour la visite des malades, Mme Estelle Jacob recevra vos appels au 365-5061, Monsieur le curé et l’abbé Maurice Cossette se rendront disponibles à domicile selon l’heure convenue.
Pour les autres activités paroissiales, veuillez lire le Bulletin paroissial disponible lors de la messe et le lundi à la Caisse populaire».
Tous les médias au lendemain de l’annonce, ont scruté le site internet d’Hérouxville pour nous dire que des milliers de courriels à travers le monde, ont été reçu. En soulignant bien sûr que la très grande majorité était favorable (il est facile pour une organisation mondiale prévenue d’avance comme l’Opus Dei par exemple, d’organiser l’envoie de courrielles) On a envoyé des journalistes, des équipes de reportages dans cette municipalité à plusieurs reprises. Comment ce fait-il qu’aucun d’entre eux n’ont soulignés le lien pourtant visible entre cette municipalité et l’Église catholique ? Ajoutons à cela que le sondage sur «les normes de vie» à été fait le 26 décembre 2006 mais qui a été connue du grand public que durant la foulée médiatique des ‘accommodements raisonnables’ une autre coïncidence ? Où plutôt une démarche soigneusement planifiée ? Le réseau LCN-TVA-Journal de Montréal et Radio-Canada ont aussi montrés des séries de reportages qui ont nécessité une longue préparation. Et comme par hasard présenter dans la même période de temps ! Le 14 Mgr Turcotte sans sa chronique parle d’immigration. Le bal a commencé le 15 janvier 2007 par la parution du premier volet sur l’enquête sur le racisme, soit la JOURNÉE DES IMMIGRANTS AU VATICAN ! Les paroles du pape ont été d’intégration…
2. Le mardi 13 février 2007 à 15:42, par M. Lajustice
En voilà au moins trois qui ne se ferment pas les yeux
«Subrepticement, par une voie détournée et insoupçonnée, on voit réapparaître, on voit réapparaître dans ce débat le ‘Nous’ de Parizeau, le ‘nous’ des Québécois de souche. Mais, parce qu’il refait surface dans le cadre du débat sur les accommodements raisonnables où les questions religieuses sont omniprésentes, il s’identifie à notre héritage catholique. Bien entendu, s’empresse-t-on d’ajouter, non pas à cause de nos croyances religieuses actuelles, mais plutôt à travers ses expressions artistiques passées. Nous ne voulons pas conserver le crucifix à l’Assemblée nationale à cause de sa symbolique religieuse, nous assure-t-on, mais parce que c’est une œuvre d’art exprimant notre héritage culturel!
Mais l’Église n’est jamais loin derrière. On la croyait disparue, emportée par le vent de la laïsation de la Révolution tranquille, mais non, elle est là, toute heureuse que ses représentants soient invités dans les médias à siéger aux côtés des Lmans et des rabbins. À la suite du débat animé par Paul Aucand sur les ondes de TVA, Nathalie Petrowski écrivait : ‘Ce que je retiens surtout, c’est l’image du rabbin, de l’imam et du cardinal oblogés de partager la même table et le même temps d’antenne’
On pourrait y voir un signe du Québec moderne où la religion catholique n’est plus dominante. Mais c’est là une double erreur de perspective. D’abord, l’image du Québec moderne devrait être celle d’un Québec laïc. Puis, Mgr Turcotte et Mgr Ouellet sont prêt à s’accommoder de la présence de l’Imam et du rabbin, c’est parce que l’important pour eux est que la religion redevienne sujet de débat. Ils savent bien, étant donné le poids démographique respectif potentiel des trois religions, que l’Église catholique en sortira éventuellement gagnante» Le nationalisme catholique pointe le nez, par Pierre Dubuc L’aut’journal sur le web, 27/01/07.
« Le baratinage médiatique fabrique une opinion publique plutôt confuse. Comment, à partir de là, considérer les résultats d’un sondage sur la tolérance er le racisme avec sérieux ? Pendants de longues semaines, les médias se sont arrêtés (pour ne pas dire acharnés) sur des cas isolés d’imbécilité. Une fois que le consommateur d’information, même le plus intelligent et averti a assimilé les bêtises entendues ici et là, les sondeurs se sont présentés avec un : ‘Et puis, qu’en pensez-vous ? (…) Certains médias ont tendance à exploiter, sans honte ni éthique, le choc des vulnérabilités, lequel est issu du choc des cultures. Un jour, un dictateur arabe, qui répondait à un journaliste français (sur le rapport entre les médias et l’opinion publique), a déclaré ceci : `Donnez-moi le contrôle de tous vos médias pour quelques semaines et je provoquerai une guerre civile’ Nous sommes très loin d’une guerre civile au Québec, mais il y a de la zizanie dans l’air. Des ondes parasites brouillent les signaux.» Cyberpresse/Le soleil le 21 janvier 2007.
« (…) Le Québec ne peut pas accuser ‘une minorité’ de vouloir l’assimiler. C’est un ancien discours qui refait surface dans un emballage moderne. (…) Le danger d’un retour à une société dominée par la religion ne viendra pas de l’Islam mais l’Église catholique, qui doit s’amuser comme une folle à nous voir patauger dans ce marécage. L’Église nous attend à ce carrefour depuis près de 50 ans». Dany Laferrière, La Presse 21/01/07.
Honte à nos médias, de pire en pire!
Incroyable mais vraie! Regardez Le Journal de Montréal du 13 février 2007
p.74. Le Journal présente une musulmane à demie vêtue, aux seins nues avec organes génitaux et derrière dénudés! Certain considère ça de la pornographie!
Jamais rien n’est laissé au hasard dans un média, tous y est calculé. On va jusqu’à donner l’adresse internet où les lecteurs peuvent regarder les images. (Comme Dominic Arpin la fait avec la chanson du policier). À mon avis, on a exposé volontairement au mépris et à la moquerie une représentante des minorités religieuses. On aurait jamais fait ça avec une religieuse. Jusqu’ici, aucune protestation de la part de journalistes. À ma grande honte, on laisse faire! C’est inacceptable! Conseil de Presse où te caches-tu depuis un mois?…
«Quand on donne des permissions pour d’autres groupes religieux et qu’on semble vouloir faire disparaître nos propres symboles sur la place publique, je crois que là, il y a un sentiment d’injustice» (Mgr Ouellet entrevu sur vidéo à Paul Larocque 12/02/07, LCN canoë, les téléspectateurs ont été invité grâce à une bande annonce). Savez-vous que via le réseau canoë TVA, on peu avoir des informations du Diocèse de Gatineau-Hull, la liste des paroisses, horaire des messes et un texte de Mgr Roger Ebachen archevêque ?
Un mois après le début de la campagne anti accommodements raisonnables les médias en général et particulièrement le groupe Québécor fait un excès de zèle. Peut-on parler
d’impartialité quand on fait tous pour maintenir ce sujet d’actualité et que les Denis Lévesque de ce monde n’arrête pas de présenter semaines après semaines des minorités religieuses de façon négatives à la grande joie de l’Église dominante?
3. Le vendredi 16 février 2007 à 17:44, par le jusricier
Faut pas capoter avec ça! C’est simplement un débat d’idées. Ils ont gagné, il va y avoir la Commision de Charest.
4. Le vendredi 22 juin 2007 à 12:40, par M. Lajustice
Faut pas capoter? vous avez vu les cas de vandalismes dont les minorités musulmane, juives et les alconquins ont été victimes! Venez pas me dire qu’il n’y a pas de liens avec la propagande médiatique anti minorités qui sévie actuellement! Quand on regarde l’émission de Denis Lévesque ou on lie les chroniques de Richard Martineau par exemple c’est plus à mon avis du salissage qu’un débat d’idées. Quand lisez vous un débat d’idées? Quand les minorités peuvent vraiment s’exprimées, une fois sur 20? Et encore leurs propos sont transmis via la pouche ou la plume d’un journaliste qui est presque toujours catholique et qui ne sait pas ce que cela reprédente d’être minoritaire au Québec de plus, les paroles de ces dernores, sont pour la plupart du temps fortement dilués!
Un récent sondage SOM-La Presse-Le Soleil démontre que près de six Québécois sur 10 (58,6 %) estiment que la société est trop tolérante en matière d’accommodements raisonnables. En même temps, le sondage fait ressortir que 61,8% des Québécois considèrent l’immigration comme un atout pour la société.
L’ouverture au phénomène de l’immigration et l’opposition aux accommodements raisonnables cela ressemble à une contradiction qui révèle les vrais sentiments des Québécois au sein d’une société ouverte pour qui le concept des accommodements raisonnables demeure une notion mal définie ou tout au moins mal comprise.
Interrogé récemment à Radio-Canada, Julius Grey rappelait, fort à propos, que la notion d’accommodement raisonnable s’appliquait aux individus et non pas aux groupes ou à des communautés, contrairement à l’idée que les médias et les courants de droite véhiculent généralement. Même si parfois la nuance est ténue elle demeure importante, car faut-il le rappeler, de tels accommodements ne sont admissibles que lorsqu’ils sont raisonnables. Il ne s’agit donc pas d’exclure ou de placer au-dessus des lois des communautés entières selon leur croyance ou leur culture propre, mais bien de faciliter l’intégration dans un milieu d’individus dont la culture tend parfois à les isoler pourvu que cela ne perturbe pas fondamentalement le fonctionnement de la société.
Ce qui apparaît par ailleurs inquiétant de ce sondage est le constat que plus les Québécois sont éduqués, plus ils s’opposent aux accommodements raisonnables. L’explication des sondeurs dans ce cas veut que plus les Québécois sont scolarisés, plus ils favorisent une société laïque. On pourrait se demander toutefois si nous n’assistons pas tout simplement à un tournant à droite des sphères de la société traditionnellement plus au centre, sinon plus à gauche et si le virage à droite n’est pas en train de gagner les couches les plus éduquées de la population.
Tout comme on évitera d’établir une équation entre pensée de gauche et nationalisme, on ne s’étonnera pas du fait que l’intolérance augmente en proportion lorsque les personnes consultées sont de langue maternelle française. 65,9% de ces dernières considèrent le Québec trop tolérant contre 27% des personnes avec une autre langue maternelle. Un phénomène qui n’est pas sans rappeler la vraie nature du nationalisme encore présent au sein de l’ADQ de Mario Dumont qui semble vouloir placer cette question au niveau d’un enjeu électoral comme le font aujourd’hui en France, non sans un certain succès hélas, les Jean-Marie Le Pen et les Nicolas Sarkozy.
Commentaires (anciens)
1. Le jeudi 25 janvier 2007 à 12:40, par Danisou
Allô Claude,
Il faut lire la position du MLQ (Mouvement Laïque Québécois), porte-parole de la laïcité au Québec.
« Contribution du MLQ au débat sur les accommodements raisonnables »
Position adoptée par le Conseil national du MLQ, fin 2006
http://www.mlq.qc.ca/6_dossiers/accommodement/accommodement_position.html
2. Le jeudi 25 janvier 2007 à 20:18, par Claude Demers
Bonjour Danisou,
C’est un très bon texte en effet, qui en plus, met en relief la distinction entre le sens initial de l’expression « accommodement raisonnable » et le sens plus « actuel » d’accommodements fondés sur la croyance religieuse. La distinction faite entre accommodement raisonnable et liberté d’expression est aussi importante et je partage l’opinion à l’effet que la liberté d’expression doive aussi être encadrée et subordonnée, si je peux me permettre, aux intérêts supérieurs (collectifs et démocratiques) de la société.
Cela dit je crois que la négation en bloc des accommodements raisonnables dans le sens culturel et religieux représente aussi une erreur et un glissement dangereux. Faudra-t-il déterminer alors que le port d’une chaine avec une croix « bien chrétienne » au cou constitue un symbole religieux à interdire dans nos institutions scolaires ? Si on peut mettre en cause des situations exigeant des frais supplémentaires dans les budgets déjà limités alloués aux institutions, ou encore des situations ou les enseignants et les programmes sont modifiés à l’encontre du principe, que j’endosse entièrement par ailleurs de la laïcité, il en va autrement lorsqu’il s’agit de la possibilité pour un individu d’afficher ses propres croyances, que ce soit par la manière de se coiffer ou des objets qu’il porte sur lui lorsque ces derniers ne représentent aucune menace et danger pour les autres. En d’autres mots, les institutions publiques ont le devoir de promouvoir la laïcité, mais pas d’interdire à une personne d’afficher ses croyances du fait qu’elle se trouve sur un lieu public et laïc.
Je crois qu’ici c’est le MLQ qui confond « liberté d’expression » avec « accommodement raisonnable » et que celui-ci peut être nécessaire pour permettre l’exercice de celui-là.
Le danger que je décèle dans l’attitude négative face aux accommodements raisonnables est lié au traitement de cette question sur une base strictement théorique qui ne tient pas compte d’une situation aussi réelle que nouvelle, soit l’immigration moderne et de la nécessité de favoriser l’intégration d’individus aux valeurs différentes de notre société de manière inclusive et non coercitive.
J’endosse entièrement par ailleurs la position du MLQ sur la nécessité d’officialiser et d’universaliser la laïcité de l’enseignement et des institutions publiques.