Opinion Scène canadienne

D’une coalition à l’autre

La question n’était plus de savoir si Ignatieff appuierait le budget et par le fait même, le gouvernement Harper, mais bien comment il s’y prendrait pour le faire sans trop perdre la face. Aidé par l’appui au budget des provinces de l’Ouest et de l’Ontario qui n’ont que faire des récriminations du Québec selon lequel ce budget lui fera perdre près d’un milliard de dollars d’ici deux ans, Ignatieff y trouve une belle occasion de refaire l’image des Libéraux à l’Ouest. D’abord en gardant le silence sur les demandes de Québec. Ensuite, en endossant le budget pour se montrer ‘responsable’ et tenter de prendre le crédit des investissements dans l’économie.

Cette porte de sortie, tous les médias bien ancrés sur les positions de la droite ne cessent de la lui suggérer depuis hier, en commençant par Radio-Canada et son journaliste Michel Auger. Celui-ci affirmait que le seul choix véritable d’Ignatieff se situait entre l’appui au budget, avec quelques amendements de cosmétiques, et la décision de replonger le pays dans une crise politique qui empêcherait la mise en oeuvre rapide de mesures venant soi-disant en aide aux victimes de la crise.

Rendons claire une question au départ. Ce budget n’a rien d’un budget de sortie de crise. Donnant à gauche et à droite sans plan réel de développement, le gouvernement Harper qui, il y a quelques semaines encore affirmait que le prochain budget ne serait pas déficitaire, nous annonce maintenant un déficit de près de 34 milliards de dollars. Par son appui, Ignatieff dévoile le jeu qu’il a gauchement tenté de cacher depuis sa nomination à la tête du Parti libéral : sa décision de maintenir les Conservateurs au pouvoir plutôt que de participer à une coalition Libéral-NPD. En votant pour un budget électoraliste, toujours aussi revanchard envers le Québec et qui poursuit des visées néolibérales dans le domaine de l’environnement, Ignatieff vient d’assurer les grandes entreprises industrielles et financières, qu’il sera, à la tête du Parti libéral, un fidèle serviteur de leurs intérêts et un instrument de rechange valable, lorsque celles-ci le jugeront utile.

N’oublions pas par ailleurs que dans son discours du trône d’il y a deux jours, le gouvernement conservateur souligna le fait qu’à l’égard de toutes les autres questions, non budgétaires, il fallait s’en remettre au discours du trône de novembre 2008. Ce même discours qui fut le déclencheur d’une crise politique momentanée et de l’idée même d’une coalition Libéral-NPD. Il ne s’agissait pas que d’économie. Il s’agissait aussi de la non-confiance envers les Conservateurs qui venaient de rendre public leur ‘agenda’ caché hostile à l’équité salariale et au droit de grève dans la fonction publique ; menaçant de mettre un terme au financement des partis politiques. Des mesures que le gouvernement Harper attend désormais l’occasion de mettre en application.

En se peinturant dans un coin, les Libéraux pourraient avoir une belle surprise. La coalition Libéral-NPD étant morte pour TRÈS longtemps, la seule alternative des Libéraux face aux Conservateurs sera désormais des élections générales.

La question pour le Parti libéral : Sera-t-il prêt, le moment venu ?
La question pour les Canadiens : Voter Libéral changera-t-il vraiment quelque chose ?

Saviez-vous que ?

De l’ALENA à l’ACIMMO

Un des aspects les plus marquants du phénomène de la mondialisation concerne les droits jugés «fondamentaux» des investisseurs sur ceux des gouvernements en place. Le chapitre 11 de l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) consacre ce principe en autorisant les investisseurs à poursuivre les États dont la législation serait considérée comme une entrave au libre-échange commercial prévu dans l’Accord. La poursuite de Myers, une entreprise de l’Ohio contre le gouvernement canadien démontre qu’il ne s’agit pas ici d’une question purement hypothétique.

Gênés par ce genre de situation, les représentants canadiens ont tenu des propos modérés, face au chapitre 11 de l’ALENA. Mais ce n’était qu’une gêne. En réalité, le gouvernement appuie le principe général de la primauté du commerce sur les États en favorisant son adoption dans toutes les zones de libre-échange.

Et voilà que les dirigeants provinciaux s’apprêtent à étendrent ce principe aux relations interprovinciales, en négociant l’ ACIMMO (Accord sur le commerce intérieur et la mobilité de la main d’oeuvre). Une telle entente fut déjà signée entre la Colombie-Britannique et l’Alberta. Des discussions sont en cours entre le Québec et l’Ontario.

Des discussions opaques et secrètes qui suscitent l’opposition partout à travers le pays..


À lire : L’ACIMMO entre officiellement en vigueur le 1er avril 2009. À lire à ce propos l’édito du 4 avril 2009.

Brèves

Personnalité de l’année : Bill Clennett en lice

Nous reproduisons ci-bas le texte lui rendant hommage, publié dans Le Droit
du 18 février 2008.

Le Droit

Personnalité, lundi, 18 février 2008, p. 15

Bill Clennett

Ardent défenseur de causes sociales

Thériault, Charles

Aujourd’hui, LeDroit et Radio-Canada veulent souligner la détermination et
l’engagement social du Gatinois Bill Clennett en le nommant Personnalité de
la semaine

Bill Clennett n’aime pas jouer les vedettes. Il est visible dans les médias
parce qu’il est actif et qu’il croit dans les causes qu’il défend mais
c’est bien malgré lui qu’il a été connu à la grandeur du pays à la suite de
l’incident impliquant l’ancien premier ministre canadien, Jean Chrétien, en
1996.

Notre personnalité de la semaine LeDroit/Radio-Canada a remporté récemment
une importante bataille lorsque Loto-Québec a été forcée de dévoiler ses
statistiques sur les suicides et tentatives de suicides survenus dans les
casinos de la province, dont celui du Lac Leamy.

Originaire de Montréal, William Clennett a grandi dans le quartier très
anglophone de Notre-Dame-de-Grâce. Jusqu’à l’adolescence, il ne parlait pas
un mot de français. « Nous étions douze enfants à la maison. Mon père était
comptable en chef à la Banque Royale mais nous étions une famille de la
classe moyenne. Dans le quartier Notre-Dame de Grâce, j’avais plein d’amis
mais lorsque mes parents ont décidé de déménager à Dorval pour avoir une
plus grande maison, je n’ai pas accepté ce changement. J’avais 11 ou 12 ans
et je changeais de milieu et je perdais mes amis. Durant mon adolescence,
c’était la période des grandes contestations et j’ai commencé à prendre
conscience de certaines choses et je m’ennuyais de plus en plus à l’école.
Je suis allé au cégep durant un an, puis j’ai décroché pour voyager à
travers le Canada », raconte M. Clennett.

Arrivée dans l’Outaouais

Au cours de son adolescence, Bill Clennett a travaillé comme moniteur dans
un camp pour déficients intellectuels, à Saint-Lazare, près de Rigaud.
« C’était un camp bilingue mais plus anglophone que francophone. J’ai
commencé à apprendre le français graduellement. Ce camp a fusionné avec un
camp semblable à Hull et le tout est devenu le Camp Gatineau qui existe
toujours aujourd’hui, dans le parc de la Gatineau. C’est ainsi que je suis
arrivé dans l’Outaouais, à la fin des années 1960. Le Camp Gatineau étant
plus francophone, ça m’a incité encore plus à parler français et à
découvrir la culture francophone. En 1971, j’ai décidé de m’établir en
Outaouais et j’ai travaillé au Pavillon Claude qui est devenu le Pavillon
du Parc », ajoute-t-il.

Malgré son manque de formation dans le domaine, Bill Clennett a appris à
travailler avec les personnes handicapées et il a réalisé à quel point ce
sont des personnes attachantes. « Il y avait un grand vent de changement
dans la façon de traiter les handicapés intellectuels. C’était très
stimulant car j’ai participé à tous ces changements. Je me suis lancé à
fond là-dedans ».

Mais Bill Clennett peut difficilement s’empêcher de contester le système
dans lequel il vit et après quatre ans au Pavillon du Parc, il quitte parce
qu’il n’était plus d’accord avec les méthodes de travail utilisées. Après
avoir voyagé un peu, il entame des études en sciences politiques à
l’Université d’Ottawa mais la naissance de sa fille est venue tout
chambouler. Il décide donc de rester à la maison pour s’en occuper alors
que son ex-conjointe retournait au travail.

Implication sociale

« Durant cette période, j’ai rencontré le père Isidore Ostiguy, un prêtre
capucin qui s’intéressait beaucoup aux questions de logement. J’ai aussi
découvert le milieu populaire en participant aux réunions du conseil
d’administration de la garderie de ma fille. Isidore Ostiguy était actif au
sein du groupe Logemen’Occupe et il m’a proposé d’embarquer dans cet
organisme. Je ne connaissais rien aux questions de logement et j’ai appris
sur le tas. Au début j’avais un très petit salaire mais on a réussi à
trouver un meilleur financement et donner une structure plus solide à
Logemen’Occupe ».

Bill Clennett a passé presque dix ans à la tête de Logemen’Occupe. Il y a
mené plusieurs batailles pour la défense des droits des locataires et pour
favoriser un meilleur accès au logement social. Suivant l’exemple du Front
d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) de Montréal,
Logemen’Occupe a organisé des dizaines de manifestations, parfois
spectaculaires et originales mais jamais violentes. « Je trouvais que
l’élément visuel était très important pour expliquer le problème. Quand on
a construit un village de sans-abri sur la rivière des Outaouais, au
courant des années 1990, on voulait démontrer leur situation. Les dernières
années du gouvernement conservateur de Brian Mulroney ont été très
difficiles car le gouvernement fédéral a diminué, puis aboli les
subventions au logement social. On a essayé de lutter contre cela. Et cette
lutte m’a amené à réfléchir et à prendre un certain recul. J’ai quitté
Logemen’Occupe et un peu plus tard, je me suis joint à l’Association de
défense des droits sociaux (ADDS) parce que je me suis rendu compte que les
questions de sécurité du revenu étaient devenues très importantes. Les
coupures dans l’aide sociale et l’assurance-chômage faisaient très mal aux
gens », a-t-il ajouté.

Sa lutte l’a amené à témoigner en commission parlementaire sur un projet de
loi sur la lutte à la pauvreté, au moment où le Parti québécois était au
pouvoir. L’ancienne ministre Louise Harel y participait et Bill Clennett
l’a mise en contradiction avec ses propres déclarations. « J’ai fait
témoigner Mme Harel contre Mme Harel. En commission parlementaire, j’ai
fait jouer des enregistrements de ses déclarations au moment où elle était
dans l’opposition. Le PQ était en train de faire ce qu’il reprochait aux
libéraux, quelques années auparavant ».

M. Clennett se rend bien compte qu’il est difficile de mener toujours de
telles luttes. « En fait, ça vingt ans que je rame à contre-courant.
Maintenant, en me joignant au parti Québec Solidaire, je sais bien que je
ne suis près de prendre le pouvoir. Mais on peut avoir une influence
politique sans être élu », a-t-il conclu.


Source : Québec solidaire

Dans les médias

Belém – au Brésil

FORUM SOCIAL MONDIAL

La crise, arme de transformation massive ?

Lu dans L’Humanité

Comme il se doit, à la une de l’actualité mondiale cette semaine, loin devant le sourire du 44è président (à se présenter en rupture des 43 précédents) et les résultats de la 22è journée de ligue 1, vous trouverez l’événement, la une, le choc de la semaine. LE sujet de conversation qui occupera toutes les rédactions à partir de demain. Cette actualité d’envergure internationale, et qui augure de figurer dans le Top Ten des sujets les plus traités de la semaine prochaine, tient en cinq lettres : BELEM. C’est quoi Belém ? Belém, capitale de l’Etat du Pará, extrême nord du Brésil, accueille du 27 janvier au 1er février le Forum Social Mondial. Autrement dit, le rendez-vous mondial des « altermondialistes » comme on les appelle (et comme ils le récusent parfois).

Après Nairobi en 2007 ou Porto Allegre qui a marqué les mémoires de 2001 à 2005, Belém sera cette semaine le théâtre de la 8è rencontre mondiale des forces du mouvement social, les plus internationaux des alters. Ce sont donc les associations, les réseaux, les ONG, les syndicats de (presque) tous pays qui se retrouvent pour échanger, débattre, proposer et (se) mobiliser ensemble, sur tous les thèmes et sur tous les tons, sur tous les peines et sur tous les fronts. Car il s’agit de parler de climat comme de démocratie, de guerre comme de travail, d’éducation, de droits, de paix et de pain, d’art et d’émancipation, de nouvelles formes de lutte aussi et, évidement, de la star des Top Ten médiatiques la moins sexy du moment : de la crise et de ce que l’on peut en faire.

Car certains ne sont pas loin de penser qu’on peut justement en faire quelque chose de séduisant, de croustillant, une arme de transformation massive se murmure t-il. En tout, on atteint les 2000 séminaires et ateliers ou rencontres, l’alter va devoir se faire ubiquiste. En un mot, le FSM 2009

Or…au cas où vous parviendriez à passer à côté de l’Evènement dans la grande multiplicité des couvertures médiatiques qui caractérise notre hexagone de la diversité, au cas où vous seriez débordé par les arbres qui tombent et autres remaniements ministériels -personne n’est parfait- vous trouverez ici un petit coin d’Amazonie. Chroniques sur le vif, interviews, conversations, enjeux, décisions et déboires du World Social Forum. Voila ce que vous propose cet espace le temps d’une semaine brésilienne où, au son de la samba, j’irai de ville en ville (et de rencontre en rencontre) pour apprendre le pas du WSF. Rejoignez-moi, rejoignez-nous car les alters sont attendus par milliers. Mais d’abord, il faut traverser l’Atlantique… Allez, comme on dit à Rio, Tchau !

Emmanuelle Reungoat pour humanite.fr
Chercheuse en science politique à l’Université Paris 1, et membre de la Fondation Copernic.


Des Canadiens et Québécois à Belém. Vous pouvez suivre l’évolution de la discussion ici.

Dans les médias

Harcèlement racial – Poursuite contre le syndicat de la SQ

Le journal Le Devoir rapportait aujourd’hui un cas de harcèlement racial ayant amené un policier à poursuivre le Syndicat des politiciers de la Sûreté du Québec.

Voici le texte du Devoir signé Stéphane Baillargeon.


Un policier de la Sûreté du Québec (SQ) d’origine iranienne poursuit son syndicat à hauteur de 5,4 millions de dollars pour ne pas l’avoir représenté adéquatement dans une longue histoire de harcèlement racial. Du même coup, Merhdad «Mikel» Golzarian demande à la Cour supérieure d’invalider la loi qui régit le forum de règlement de grief impliquant les quelque 5000 policiers de la SQ parce qu’elle serait partiale et incompatible, tant avec les règles de justice naturelle qu’avec les Chartes canadienne et québécoise des droits de la personne.

La cause sera entendue à compter de lundi. Le député de Québec solidaire, Amir Khadir, qui appuie la démarche du plaignant, a annoncé son intention de soulever prochainement à l’Assemblée nationale la constitutionnalité du régime syndical de la SQ.

«Il y avait un vice de fond majeur dans le processus des griefs, qui ont donc été abandonnés, et depuis ce temps je suis victime de représailles et d’intimidation», a résumé hier matin à Montréal M. Golzarian en rencontrant la presse. «Depuis dix ans, je suis pris dans une « procédurite » judiciaire. Je ne sais plus comment m’en sortir à part en soulevant l’opinion publique.»

Reprenons. Sitôt embauché par la Sûreté du Québec, dans le cadre d’un programme d’accès à l’égalité pour les communautés culturelles, Merhdad «Mikel» Golzarian dit avoir subi des «actes de harcèlement racial, de traitement différentiel et de marginalisation». Un collègue a jeté son uniforme aux poubelles en lui déclarant face à face que c’est là qu’était «la place des immigrants». Son casier au complet a été jeté aux ordures. Le policier qui travaillait à Saint-Hyacinthe puis à Rawdon a retrouvé un oiseau mort dans sa voiture et enduré d’innombrables autres gestes et paroles des mêmes eaux pestilentielles.

La Commission des droits de la personne du Québec a reçu sa plainte en 1998, enquêté et lui a donné raison trois ans plus tard, lui accordant 75 000 $ en dommages moraux et punitifs. La Commission a ordonné des correctifs qui n’auraient pas été implantés. Le policier a donc cherché à déposer des griefs contre son employeur, par le biais de son syndicat, l’Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ).

Suspendu

L’affaire a ensuite dérapé. L’APPQ a refusé de loger les plaintes et la SQ a procédé à la suspension de son salaire depuis 2002, selon M. Golzarian. Pire, il se serait retrouvé devant un comité d’arbitrage composé de plusieurs personnes qui avaient déjà été mêlées à ses accusations de harcèlement. En plein conflit d’intérêt, en pleine opacité juridique, quoi.

Maintenant, Mikel Golzarian en a assez. Il demande des dédommagements pour pertes de salaire et avantages sociaux depuis 2002, racisme, atteinte à sa dignité, défaut de représentation et de protection des droits d’employé, mauvaise foi et négligence grave. Il réclame à l’APPQ et à ses dirigeants 3,5 millions $ pour les seuls «préjudices matériels».

«L’employeur a donné toutes les chances à cette personne», réplique Jean-Guy Dagenais, président du syndicat. Il explique par exemple que sa cause devait faire l’objet d’un arbitrage, auquel M. Golzarian ne se serait pas présenté. Il affirme aussi que «depuis 1966, M. Golzarian est le seul de ses membres à s’être plaint de l’Association».

Dans les faits, le plaignant reçoit l’appui de collègues dans sa démarche, dont Michel Chevalier, qui juge aussi ne pas voir eu droit à une justice administrative impartiale et transparente dans une histoire de promotion.

Le Centre de recherche-action sur les relations raciales, qui offre son «appui technique» au plaignant, réclame finalement au ministre de la Justice et de la Sécurité publique «d’agir rapidement» pour assurer le traitement impartial des plaintes à la SQ.

Fo Niemi, directeur général du groupe de pression, rappelait hier qu’à peine 1 % des effectifs de la Sûreté du Québec peuvent être considérés comme membres des communautés culturelles et qu’on n’y trouve aucun Québécois anglophone, ou presque. La Loi 143 de 2001 avait pourtant demandé au corps policier de faire des efforts pour diversifier le profil de ses recrues.

À voir, à lire, à écouter, à faire... Chansons de Pierrot Paroles et musique Pierre Rochette

Pierre Rochette de retour sur scène ?

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Vous écoutez

BILL

Arrangements, montage et mixage : Jacques Proulx
Musicien, poète, orchestrateur de Sept-Îles

COUPLET 1

t’as pas vieilli Bill
t’as pas vieilli

t’as pas vieilli Bill
t’as pas vieilli

quand ma mère m’a emmené te voir
j’arrivais de la garderie
ça fait 7 ans Bill
que j’ai 5 ans

ma mère m’a dit faut qu’tu grandisses
m’a t’presenter mon grand ami
y achève de lire
le grand livre de la vie

REFRAIN

on est fait d’nos rencontres
des larmes de joie
au creux d’une poignée de mains

conscience de soi
qui tisse nos lendemains
du réchauffement de l’humain

COUPLET 2

t’as pas vieilli Bill
t’as pas vieilli

t’as pas vieilli Bill
t’as pas vieilli

moi j’suis encore un p’tit enfant
de ton pays toe t’es le vent
un jaune saumon
qui saute encore le temps

toi t’as les yeux du paradis
fais-moé remonter ton courant
fais-toi rivière
pour que ma gagne on saute dedans

COUPLET 3

t’as pas vieilli Bill
t’as pas vieilli

t’as pas vieilli Bill
t’as pas vieilli

rendu dans l’char ma mère m’a dit
notre Bill a 85 ans
oh m’man j’voudrais
passer avec lui l’halloween

lui dans son costume de vieillard
moi dans mon habit de clochard
cogner aux portes
avant qu’ la terre soye morte

COUPLET FINAL

lui dans son costume de vieillard
moi dans mon habit de clochard
cogner aux portes
avant qu’la terre soye morte
avant qu’la terre soye morte

Pierrot
vagabond celeste


Voilà que Pierrot lalune, Pierrot le vagabond céleste, Pierre le fugitif, celui qui a tant fait rire à La Calèche de Sainte-Agathe-des-Monts, celui qui a tant chanté les chansons des autres, de son refuge à Toronto, m’écrit ce courriel encourageant accompagné d’une de ses récentes compositions appelée Bill. Je vous livre ici le contenu de son message puisqu’il me l’a gentiment demandé. Pierrot nous annonce-t-il un retour, avec ses propres chansons cette fois. Jugez-en vous-même.


RE: Rép. : vive l’amitie
From: Pierrot Lalune
To: Claude Demers
Date: Today 13:25:17

Je suis pret pour un cd.
le show est monte
30 chansons choisies sur 90 et apprises par coeur
la vie m’a permis de trouver un contrebassiste extraordinaire
de Sept-Iles, homme orchestre genial, Jacques Proulx
discothecaire a la Radio_canada de Sept-Iles
avec qui j’aimerais bien partir en tournee

je repete ici a Toronto ma guitare
au centre Eaton de 7 h le matin a 9 heures le soir
je dors et mange a l’armee du salut

je sens que j’emerge enfin
pour retourner sur la scene

(tu peux inscrire ce commantaire sur ton blog)

À voir, à lire, à écouter, à faire...

L’impérialisme humanitaire

Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?
Préface de Normand Baillargeon

imp_hum

Toute idée, aussi légitime soit-elle, court le risque d’être transformée en idéologie et d’être utilisée par les pouvoirs en place à des fins qui leur sont propres. C’est ce qui arrive avec les idées de défense des droits de l’homme et de démocratie lorsqu’elles se transforment en légitimation de l’ingérence militaire unilatérale et qu’elles appuient le rejet du droit international. C’est à ce discours et à cette représentation qu’il faut s’attaquer si l’on veut construire une opposition radicale et sans complexe aux guerres actuelles et futures. Ce livre se propose de démêler un certain nombre de confusions idéologiques fort répandues sur les thèmes des droits de l’homme, de la démocratie et des rapports entre l’Occident et le reste du monde, confusions qui représentent le principal obstacle à la construction d’un réel mouvement d’opposition aux guerres impériales.

« Peut-on poser des principes humanitaires, invoquer les “droits de l’homme” en ex-Yougoslavie ou en Irak par exemple, et compter ensuite sur les moyens militaires des États-Unis pour les faire respecter, eux dont rien dans la pratique “n’indique la moindre préoccupation sincère pour les droits de l’homme et de la démocratie” ? La réponse de Jean Bricmont est franchement négative. »
Serge Halimi, Le Monde diplomatique

« L’ouvrage de Jean Bricmont exprime la révolte morale d’un homme de science concerné par les guerres contemporaines et par la manière dont elles sont légitimées. Il ose porter un autre regard sur le discours destiné à conquérir l’adhésion des peuples et des individus et fait oeuvre de démystification. »
François Houtart, Alternatives Sud
Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a notamment publié Impostures intellectuelles avec Alan Sokal (Odile Jacob, 1997).

Source et autres infos

Des mythes biens nourris

L’État providence

De quelle providence parle-t-on ici ?
De quelle providence parle-t-on ici ?

Premièrement, il n’existe pas une telle chose que l’État providence. Et pourtant, l’expression «État providence» ne cesse de faire la manchette avec la complicité des médias et des intellectuels, dont plusieurs qui se prétendent de gauche, depuis la fin des années 1970. Au point d’avoir sa propre définition dans Wikipedia
Plus qu’une expression, les mots « État providence » sont devenus un argument majeur dans les politiques néolibérales depuis les années ’80 et ont servi de fondement aux politiques de déficit zéro et du retrait de l’intervention de l’État dans les différentes politiques sociales.
Or voilà bien une expression qui mérite toute sa place dans les premiers rangs des mythes bien nourris par le néolibéralisme.
Georges W. Bush, un des plus fiers défenseurs du néolibéralisme avec son fidèle serviteur, Stephen Harper, ont tous les deux décrié ouvertement l’État-Providence avant de donner des milliards et des milliards de dollars aux grandes institutions financières. Ce faisant, ils ont démontré que leur vision économique ne s’attaquait pas autant à la notion même de l’État providence qu’au bénéficiaire de l’intervention de l’État. De ce fait, ils révélaient que les grands partis politiques de l' »Establishment » sont là avant tout pour assurer le contrôle et la mainmise des puissantes corporations et du monde de la finance sur l’État.

Dans les médias

Où sont les créanciers ?

Paradoxalement, le jour même ou Obama est investi des pouvoirs à la Présidence des États-Unis, les marchés financiers qui auraient normalement dû être rassurés, se sont effondrés. Michel Chossudovsky, auteur de « Mondialisation de la pauvreté », directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur d’économie à l’Université d’Ottawa se demande qui sont les créanciers ?

Paru dans : mondialisation.ca


Sous-titre «Quand donc saurons-nous ?» :  «When Will We Ever Learn?» : phrase tirée d’une chanson «Where Have all the Flowers Gone» composée par Pete Seeger

Bourse baisse

Une atmosphère d’espoir et d’optimisme prévaut dans tout le pays. Le régime Bush est parti. Un nouveau Président est à la Maison Blanche.

Pendant que les États-Unis ont les yeux rivés sur la télévision diffusant en direct l’investiture présidentielle de Barack Obama, les marchés financiers dérapent.

Une grande « correction du marché » s’est produite. À l’abri des yeux du public, pratiquement inaperçue, s’est déroulée une nouvelle étape de la crise financière.

Immédiatement après l’investiture, le Dow Jones a plongé, affectant largement le cours des actions des plus grandes institutions financières.

La valeur de la cote boursière des grandes banques de Wall Street a fortement baissé. Royal Bank of Scotland a chuté de 69 pour cent dans les échanges à New York.

Cotes apparentés

Symbole

Cours

Change

Bank of America Corp

5,10

-2,08

Bank of NY Mellon CP

19,00

-3,96

Citigroup Inc

2,80

-0,70

Fifth Third Bancorp

4,22

-1,21

JP Morgan Chase & Co

18,09

-4,73

Source : Yahoo

Les déboires et la valeur comptable des pertes des grandes banques étaient connus bien avant la cérémonie d’investiture du Président Obama.

Alors, pourquoi maintenant ?

L’investiture du président Obama devrait donner confiance aux marchés financiers. Il s’est produit exactement le contraire.

Il n’y avait rien de spontané ni d’accidentel dans l’effondrement des valeurs boursières des banques.

Le discours du président Obama à l’extérieur du Capitole avait été rédigé à l’avance. Son contenu était soigneusement préparé.

Le président Obama a fait une référence explicite aux malheurs de l’économie mondiale, tout en soulignant que : « sans un œil vigilant, le marché peut échapper à tout contrôle. »

M. Obama a prévenu du fait que la reprise économique pourrait être difficile et que la nation doit choisir « l’espoir à la peur, l’union pour l’objectif au conflit et à la discorde » afin de surmonter la pire crise économique depuis la Grande Dépression. (Associated Press, 20 janvier 2009)

Il y avait de grandes attentes à Wall Street. De nombreux courtiers de Wall Street, qui n’avaient pas connaissance du contenu du discours d’Obama, avaient « parié » que les déclarations du président Obama contribueraient à stabiliser les marchés financiers.

Ceux qui ont rédigé le discours d’Obama étaient pleinement conscients de ses éventuelles répercussions financières.

Les grands espoirs sur le détail de la manière dont la nouvelle administration abordera la montée de la crise bancaire et l’économie défaillante ont été refroidis après le discours d’investiture. (Reuters, 20 janvier 2009)

Ce n’est pas un hasard si le président de la Securities and Exchange Commission, Christopher Cox, nommé par Bush en 2005, a démissionné le jour même de l’investiture présidentielle, entraînant un grand vide pour l’adoption des décisions cruciales de la réglementation financière. Son successeur, Mary Shapiro, ne prendra ses fonctions qu’au terme des longues auditions d’approbation au sénat.

Ceux qui avaient une connaissance préalable, et/ou avaient obtenu des informations, du texte du discours d’Obama, et qui avaient la possibilité de « mettre le marché en mouvement » au bon moment et au bon endroit, avaient tout à gagner dans la conduite de grandes opérations spéculatives sur les marchés boursiers et des échanges de monnaie.

Des opérations spéculatives de ce genre étaient-elles planifiées à l’avance pour le 20 janvier ? (Voir la vidéo)

Y a-t-il eu un effort concerté et délibéré pour « court-circuiter le marché » le jour même de l’investiture présidentielle ?

Sur les marchés des changes, le mouvement a été inversé, le dollar US était en hausse, l’euro, la livre sterling et le dollar canadien en chute libre. Le gouverneur de la Banque centrale du Canada a choisi la date de l’investiture présidentielle pour annoncer la réduction du taux directeur, apparemment dans une « enchère pour stimuler l’économie et relancer le prêt au consommateur et aux entreprises. » Impact : la valeur du dollar canadien a diminué de façon spectaculaire par rapport au billet vert.

Où sont allés tous les créanciers ?

Les plus grandes institutions financières seraient en eaux troubles et endettées envers des créanciers anonymes. Depuis le déferlement de la crise financière, l’identité des créanciers reste un mystère.

Au fil des ans, l’establishment financier privé a instauré des hedge funds (fonds de placement, littéralement fonds de couverture et/ou spéculatifs) toujours enregistrés au nom de particuliers fortunés. De grandes richesses ont été transférées des grandes institutions financières vers ces hedge funds appartenant au privé, qui échappent largement à la réglementation gouvernementale.

Pourquoi les banques sont-elles endettées ? Envers qui ? Sont-elles les victimes ou les bénéficiaires ? Sont-elles les débiteurs ou les créanciers ?

Au fil des ans les plus grandes banques des États-Unis se sont séparées d’une partie de leurs bénéfices excédentaires en faveur de divers groupes de mandataires financiers : hedge funds, comptes dans les paradis fiscaux sous les tropiques, etc.

Bien que ces transferts de milliards de dollars soient transférées par voie électronique d’une entité financière à une autre, l’identité des créanciers n’est jamais mentionnée. Qui ramasse ces dettes de plusieurs milliards, qui sont les principaux responsables de la manipulation financière ?

Selon toute probabilité, l’effondrement de la valeur boursière des actions bancaires était connu d’avance. Les banques avaient déjà transféré en toute sécurité leur butin dans un paradis fiscal.

Les banques sont en grande difficulté après avoir reçu les centaines de milliards de dollars de l’argent des opérations de sauvetage.

Où est passé l’argent des opérations de sauvetage ? Qui encaisse les multi-milliards de dollars de l’argent des opérations de sauvetage du gouvernement ? Ce processus contribue à une concentration sans précédent de la fortune privée.

La presse reconnaît l’existence des milliards de dollars de la « dette interbancaire. » Mais pas un mot n’est dit sur les créanciers.

Il y a un créancier pour chaque débiteur.

Est-ce de l’argent que les élites se doivent à elles-mêmes ?

En fin de compte, ceux qui détiennent ces billions vont, à leur façon, «recoller les morceaux». Leur énorme fortune monétaire sera convertie en actifs par des acquisitions d’entreprises en faillite.


Le réveil au lendemain de l’investiture présidentielle

Et, au lendemain des espoirs et des promesses de l’investiture présidentielle, la classe moyenne étasunienne qui avaient investi dans des actions bancaires « sûres » en viendra à réaliser une fois de plus qu’une partie de ses économies de toute une vie ont été confisquées.


Texte original en anglais : Obama Inauguration: Slide on Wall Street. Where have all the Creditors Gone?…, publié le 20 janvier 2009.

Traduction: Pétrus Lombard. Révisée par Mondialisation.ca.

Brèves

Amir Khadir à Beauharnois

Fermeture de l’usine Alcan de Beauharnois – Les dirigeants de l’usine
doivent agir de façon responsable

Le 21 janvier 2009

Montréal, le 21 janvier – Le député de Mercier et porte-parole de Québec
solidaire Amir Khadir rencontrait aujourd’hui les travailleurs de l’usine
Rio Tinto Alcan de Beauharnois, dont la fermeture est annoncée pour
bientôt.  Il en a profité pour démontrer sa solidarité avec les
travailleurs et pour interpeller les dirigeants de Rio Tinto Alcan.

« J’invite les dirigeants de Rio Tinto Alcan à répondre à l’appel à la
responsabilité lancé par le nouveau président américain Barack Obama en
revenant sur leur décision de fermer l’usine.  Les travailleurs de
Beauharnois n’ont pas à faire les frais de la baisse du prix de
l’aluminium, d’autant plus que, selon les informations que j’ai reçues des
travailleurs, cette usine est tout à fait rentable.

« La richesse produite par ces usines est le fruit du travail de ses
employés : ils méritent donc considération et respect.  De la même façon,
les contribuables qui ont financé de leurs poches le prêt sans intérêt sur
30 ans de 400 millions de dollars accordé par le gouvernement à Rio Tinto
Alcan méritent respect et considération », a déclaré Amir Khadir.

Le député de Mercier s’est également dit inquiet des récents propos tenus
par la haute direction de Rio Tinto Alcan qui prévoit d’autres fermetures
au cours des prochains mois et a appelé le gouvernement Charest à assumer
ses responsabilités.

«  Le gouvernement doit faire pression sur la haute direction de Rio Tinto
Alcan pour qu’elle revienne sur sa décision de fermer l’usine de
Beauharnois et, semble-t-il, de nombreuses autres usines au Québec.  Devant
la tempête qui s’annonce, le gouvernement Charest a la responsabilité
d’agir pour protéger les emplois des Québécois. »

Source : Québec solidaire