Dans les médias

Le Tamiflu et les porcheries industrielles

Le Tamiflu et les porcheries industrielles

Si nous devons croire ce que rapportent nos médias internationaux dignes de confiance, le monde est sur le point de voir l’éclosion d’une pandémie mondiale causée par une nouvelle souche mortelle de la grippe, appelée « H1N1 » ou plus communément « grippe porcine ». On affirme que le foyer de cette grippe mortelle a été d’abord découvert au Mexique. Selon les reportages, on signalait après plusieurs jours que ce virus porcin s’était propagé chez les humains, leur était fatal, serait dorénavant transmissible de personne à personne et était possiblement responsable d’environ 150 décès dans ce pays. On rapportait des cas toutes les heures du Canada à l’Espagne et ailleurs. La seule chose qui cloche avec cette histoire est qu’elle est largement fondée sur le mensonge, la tromperie et le camouflage des causes probables de la mort de citoyens mexicains.

Un site web, portant le nom révélateur de « Swine FLu Vaccine », rapporte la nouvelle alarmante : « Un résident sur cinq de la ville la plus peuplée du Mexique portaient un masque afin de se protéger contre le virus, puisque Mexico semble être la source de l’éclosion. Jusqu’à présent, pas moins de 103 décès ont été attribués à la grippe porcine et l’on s’attend à ce qu’il y en ait beaucoup d’autres encore. Le ministère de la santé du pays affirme que 1 614 autres cas ont été documentés. » On nous dit que le virus H1N1 « comporte le bagage génétique des influenzas à la fois humaine, aviaire et porcine ». 1

Dans les aéroports à travers le monde on a installé des scanners thermiques afin d’identifier les passagers dont la température corporelle serait au dessus de la normale comme de possibles porteurs du virus. Les voyages en direction du Mexique ont chuté et les ventes de vaccins contre la grippe, principalement Tamiflu de Roche Inc., ont explosé en quelques jours. Craignant une mort certaine, les gens ont cessé d’acheter du porc. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré « une urgence de santé publique de portée internationale » qu’elle définit comme « l’apparition ou la menace imminente d’une maladie ou de problèmes de santé causés par le bioterrorisme, une épidémie, une pandémie, des agents infectieux mortels ou des toxines posant un sérieux risque pour un nombre significatif de personnes. » 2

Quels sont les symptômes de cette prétendue grippe porcine? Tout cela n’est pas très clair selon les virologues et les experts en santé publique. Ils affirment que les symptômes sont relativement généraux et n’ont rien de spécifique. « De nombreux facteurs différents peuvent provoquer ces symptômes, c’est un dilemme », a affirmé un médecin interviewé par CNN. « Il n’existe pas de test parfait à l’heure actuelle permettant de confirmer à un médecin qu’un patient a la grippe porcine. On a remarqué que la plupart des personnes atteintes ont d’abord fait de la fièvre. Ils avaient également des étourdissements, des douleurs corporelles et des vomissements, en plus des autres symptômes habituels de la grippe, incluant les éternuements et les maux de tête. Ces signes sont si vagues qu’on peut dire qu’il n’y en a pas.

Le Center for for Disease Control (CDC) à Atlanta , organisme du gouvernement américain, indique sur son site web officiel que « l’influenza porcine (grippe porcine), est une maladie respiratoire de porcs, causée par des virus d’influenza de type A, provoquant régulièrement des épidémies chez les porcs. Normalement, les humains n’attrapent pas la grippe porcine mais les cas d’infections humaines sont possibles et se sont déjà produits. Les virus de la grippe porcine se transmettraient de personne à personne, mais par le passé, la propagation a été limitée et n’est pas allée au-delà de trois personnes. »

Néanmoins, ajoute-t-on, « le CDC a conclu que ce virus d’influenza porcine de type A (H1N1) est contagieux et qu’il se transmet de personne à personne. Cependant, on ignore pour l’instant si le virus se propage facilement d’une personne à l’autre. » 3


Combien de médias s’étant saisis ces derniers jours de la une « cas présumé de grippe porcine » ont pris la peine de revérifier auprès des autorités sanitaires locales afin de leur poser des questions élémentaires? Par exemple le nombre de cas confirmés de H1N1 et leur emplacement? Le nombre de décès confirmés dus au H1N1? Et les dates de ces confirmations? Le nombre de cas et de décès présumés liés à la grippe porcine?

Quelques faits connus

Selon Biosurveillance, division de Veratect, un centre de rapport étatsunien sur les épidémies lié au Pentagone et au gouvernement, le 6 avril 2009 les autorités sanitaires locales ont déclaré une alerte médicale due à l’apparition d’une maladie respiratoire à La Gloria, dans la municipalité de Perote, située dans l’État de Veracruz au Mexique.

Le centre rapportait que « des sources avaient dépeint l’événement comme une “étrange” éclosion d’infection respiratoire aiguë menant à la bronchopneumonie dans certains cas pédiatriques. D’après un résident, les symptômes incluaient une fièvre, une toux sévère et une quantité importante de mucosité. Des représentants de la santé ont enregistré 400 cas ayant demandé un traitement médical la semaine dernière à La Gloria, qui compte 3000 habitants, et ont indiqué que 60 % de cette population (environ 1 800 cas) avait été affectée par cette infection. Aucun délai précis n’a été mentionné, mais des sources révèlent qu’un responsable local demandait de l’assistance médicale pour la ville depuis février ». Ils ont par après mentionné que ce n’était pas la forme de la maladie qui était « étrange », mais la période de l’année à laquelle elle survient, puisqu’au Mexique la plupart des grippes apparaissent entre les mois d’octobre et de février.

Le reportage notait par ailleurs que « des résidents ont prétendu que trois cas pédiatriques, ayant tous moins de deux ans, sont mort de l’épidémie. Toutefois, des responsables de la santé ont indiqué qu’il n’y avait aucun lien direct entre ces décès et l’épidémie, que ces trois cas fatals étaient « isolés » et n’étaient « pas reliés ».

Puis, fait encore plus révélateur et largement ignoré par les grands médias, l’article révélait que « des résidents croyaient que l’épidémie avait été provoquée par la contamination des fermes d’élevage porcin situées dans la région. Ils estimaient que les fermes, exploitées par Granjas Carroll, polluaient l’atmosphère et les étendues d’eau des environs, ce qui, par ricochet, avait déclanché l’épidémie. Selon eux, la compagnie niait être responsable de l’épidémie et attribuait les cas à la “grippe”. Un représentant municipal de la santé a cependant déclaré que des enquêtes préliminaires indiquaient que le vecteur de la maladie était une espèce de mouche se reproduisant dans les déchets de porc et que l’éclosion était reliée aux porcheries » 4

Depuis la naissance de l’« agro-industrie » étatsunienne, un projet lancé à l’aide du financement de la Fondation Rockefeller dans les années 1950 dans le but de faire de l’agriculture un commerce purement orienté vers la maximisation des profits, l’exploitation porcine a été transformée en industrie hautement efficiente de production de masse, de la naissance à l’abattage. Les porcs sont mis en cage dans ce que l’on appelle des fermes industrielles, des concentrations industrielles exploitées avec l’efficience des camps nazis de Dachau ou de Bergen-Belsen. Les porcs sont tous conçus par insémination artificielle, et on leur injecte des antibiotiques dès la naissance, non pas en raison des maladies abondantes dans les enclos surpeuplés, mais afin qu’ils grandissent et engraissent plus rapidement. Le délai requis avant l’abattage est un facteur de profit de la plus haute priorité et l’opération en entier est intégrée verticalement : de la conception à l’abattage en passant par le transport, jusqu’à la distribution aux supermarchés.


Granjas Carroll de Mexico (GCM) est justement une de ces fermes industrielles, une usine de concentration pour porcs. En 2008, ils ont produit presqu’un million de porcs industriels, 950 000 selon leurs propres statistiques. GCM¸ est une coentreprise détenue à 50 % par la plus grande compagnie productrice de porcs industriels, Smithfield Foods de Virginie. 5 L’élevage se fait dans une petite zone rurale du Mexique, pays membre de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Les bêtes sont ensuite transportées par camion de l’autre côté de la frontière et livrée principalement dans des supermarchés des États-Unis sous les étiquettes du groupe Smithfield. La majorité des consommateurs étatsuniens n’ont aucune idée de quel élevage provient leur viande.


Maintenant, l’histoire devient intéressante.

Étendues de fumier et autres terrains de jeu

Le Times de Londres a interviewé la mère d’

Edgar Hernandez de La Gloria à Veracruz, où se trouve la gigantesque usine d’élevage porcin de Smithfield Foods. Leurs reporters locaux notent qu’« Edgar Hernández joue parmi les chiens et les chèvres errant dans les rues, vraisemblablement en ignorant que la grippe porcine qu’il a attrapée quelques semaines auparavant – le premier cas avéré – a mené son pays à s’immobiliser et mis le reste du monde en état d’alerte. « Je me sens très bien, admet le garçon de cinq ans, mais j’ai eu mal à la tête et à la gorge et j’ai fait de la fièvre pendant un bout de temps. Je devais rester au lit. »

Les journalistes ajoutent : « Lundi (27 avril 2009) on a confirmé qu’Edgar était la première victime de la grippe porcine, une révélation ayant mis La Gloria, ses usines porcines industrielles environnantes ainsi que ses « étendues de fumier » au centre d’une course mondiale visant à trouver comment cette nouvelle souche mortelle de grippe porcine a fait son apparition. » 6

Cela est très intéressant. Ils parlent de La Gloria, de ses fermes porcines industrielles et de ses « étendues de fumier ». Ces derniers, situés autour des usines porcines de Smithfield Foods, sont probablement l’endroit où l’on déverse les matières fécales et l’urine d’au moins 95 000 porcs de l’usine chaque année. La coentreprise de Smithfield au Mexique, Norson, affirme qu’elle abat à elle seule 2 300 porcs quotidiennement. C’est énorme. Cela donne une idée du volume de déchets porcins associés à l’usine de concentration de La Gloria.

Fait révélateur, selon les reporters du Times, « les résidents de La Gloria se plaignent depuis le mois mars que l’odeur des déchets porcins de Granjas Carroll entraînaient des infections respiratoires sévères. Ce mois-ci, ils ont manifesté munis de pancartes où figuraient des images de porcs marquées d’un X et le mot peligro (danger).7 On a par ailleurs réclamé l’exhumation des corps d’enfants morts de pneumonie afin de les examiner. L’État de Veracruz a demandé à Granjas Carroll, propriété de Smithfield, de publier des documents concernant leurs pratiques de manutention des déchets. Smithfield Foods aurait refusé de commenter cette requête en disant ne pas vouloir « réagir aux rumeurs ».8

Une compilation de recherches d’Ed Harris signalait ceci : « Selon les résidents, la compagnie a nié être responsable de l’épidémie et a attribué les cas à la « grippe ». Un représentant municipal de la santé a cependant déclaré que des enquêtes préliminaires indiquaient que le vecteur de la maladie était une espèce de mouche se reproduisant dans les déchets de porc et que l’éclosion était reliée aux fermes porcines. »9 Cela signifierait que toute l’alerte de la grippe porcine pourrait avoir été l’œuvre de spin doctors des relations publiques de la plus grande exploitation industrielle de porcheries au monde, Smithfield Foods.

Le journal de Veracruz La Marcha blâme Granjos Carroll pour l’épidémie, mettant en évidence le traitement inadéquat de quantités massives de déchets d’origine animale provenant de la production porcine.10

Naturellement, la compagnie est possiblement fort embarrassée par l’attention soudaine qu’on lui porte. Fournisseur des chaînes de restauration rapide McDonald et Subway, elle a été condamnée à une amende de 12,3 millions de dollars aux États-Unis en 1997 pour avoir violé le Loi sur la qualité de l’eau (Clean Water Act). Peut-être que la compagnie profite des règles relativement souples d’une petite zone rurale isolée du Mexique, où elle n’a pas à craindre d’être accusée de violer une quelconque Loi sur la qualité de l’eau.



La production industrielle de porcheries est une source traditionnelle de maladies et de toxines, mais suscite peu d’intérêt.

L’agriculture industrielle tient lieu de concentrations toxiques.

L’élément moteur de l’externalisation des usines de la gigantesque agro-industrie vers des sites du Tiers-monde comme Veracruz, est, à tout le moins, davantage lié à la réduction supplémentaire des coûts et à l’absence d’inspection sur la santé et la sécurité qu’à l’amélioration de l’aspect sanitaire et sécuritaire du produit alimentaire final. Les usines de production animale à grande échelle telles Granjos Carroll sont connues pour être des terreaux fertiles de pathogènes toxiques, un fait largement documenté et ayant fait l’objet de rapports du Congrès des États-Unis.

Une récente étude de la Pew Foundation étatsunienne en coopération avec la Johns Hopkins School of Public Health signale qu’« aux États-Unis, la méthode de production d’animaux destinés à l’alimentation est passée du système extensif de la petite et moyenne ferme détenue par une seule famille à un système de grande exploitation intensive, où les animaux sont enfermés en grand nombre dans des structures cloisonnées s’apparentant davantage à des bâtiments industriels qu’à des étables traditionnelles. Ce changement s’est opéré principalement à l’insu des consommateurs, mais elle a un coût pour l’environnement et un impact négatif sur la santé publique, les communautés rurales, ainsi que sur la santé et le bien-être des animaux eux-mêmes. »11

Cette étude note également ceci : « Les fermes familiales diversifiées et indépendantes d’il y a 40 ans, produisant une variété de cultures et élevant peu d’animaux, constituent une entité économique en voie de disparition et sont remplacées par des fermes industrielles bien plus grandes et souvent extrêmement profitables. Les usines de transformation de la viande sont propriétaires des animaux produits par bon nombre de ces fermes, et ce dès qu’ils naissent ou sortent de l’incubateur jusqu’à ce qu’ils arrivent à l’usine de transformation et soient mis sur le marché. » 12

Le rapport insiste sur le fait qu’appliquer « des déchets d’animaux sur des terres cultivables contribue à un apport excessif en nutriments, contamine la surface des eaux, stimule la création de bactéries et la croissance d’algues aquatiques, et réduit ultérieurement les concentrations d’oxygène dissous de l’eau de surface.13

C’est là que la véritable enquête doit commencer, au niveau des dangers sanitaires des porcheries industrielles comme celle de Perote à Veracruz. L’alarmisme propagé par les médias dénombrant chaque personne dans le monde qui présente par hasard des « symptômes » correspondant vaguement à la grippe ou même à la grippe porcine et les déclarations faites jusqu’à présent par des autorités comme l’OMS ou le CDC sont loin d’engendrer une enquête scientifique rationnelle.


Tamiflu et Rummy (Rumsfeld)

En octobre 2005, le Pentagone a ordonné la vaccination de tout le personnel militaire étatsunien à travers le monde contre ce qu’il appelait la grippe aviaire ou H5N1. Des histoires alarmistes abondaient dans les médias de la planète. Puis, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a annoncé qu’il avait budgété au-delà d’un million de dollars pour stocker le vaccin Oseltamivir, vendu sous le nom de Tamiflu. Le président Bush a également demandé au Congrès d’acquérir des stocks de Tamiflu pour 2 milliards de dollars de plus.

M. Rumsfeld a toutefois omis de mentionner à l’époque un conflit d’intérêt colossal. Avant son arrivée à Washington en janvier 2001, M. Rumsfeld était président d’une compagnie pharmaceutique californienne, Gilead Sciences. Celle-ci détenait exclusivement les droits de brevet mondial de Tamiflu, un médicament qu’elle avait mis au point et dont les droits de commercialisation avaient été vendus au géant pharmaceutique suisse Roche. Donald Rumsfled aurait été le plus grand actionnaire de Gilead, laquelle obtenait 10 % de chaque dose de Tamiflu vendue par Roche. 14 Lorsque cette information a coulé, le Pentagone a déclaré de façon laconique que le secrétaire Rumsfeld avait décidé de ne pas vendre ses actions de Gilead, en prétendant qu’un tel geste aurait été un signe qu’il y avait quelque chose à cacher. Cette décision déchirante lui a valu des millions additionnels puisque le prix des actions de Gilead a grimpé de 700 % en quelques semaines.

Le Tamiflu n’est pas un bonbon à prendre à la légère. Il a de forts effets secondaires et contient des substances aux conséquences potentiellement fatales si elles touchent le système respiratoire. Certaines informations signalent par ailleurs qu’il entraîne des nausées des étourdissements et d’autres symptômes semblables à ceux de la grippe.

Depuis le début de la panique de la grippe porcine (non pas de la grippe porcine mais bien de la panique de la grippe porcine) les ventes de Tamiflu ont explosé, tout comme celles de tout médicament contre la grippe. Des firmes de Wall Street se sont empressées d’émettre des recommandations « d’achat » pour la compagnie. « Donnez-moi un vaccin doc, je me fous de quoi il s’agit…. je ne veux pas mourir. »

L’administration Bush a habilement utilisé la panique et la peur de mourir afin de promouvoir la fraude de la grippe aviaire. La psychose actuelle de la grippe porcine fait sinistrement écho à la grippe aviaire : on a déterminé qu’elle provenait des gigantesques fermes industrielles productrices de poulets en Thaïlande et ailleurs en Asie, et dont les produits étaient transportés à travers le monde par voie maritime. Au lieu de procéder à une enquête sérieuse sur les conditions sanitaires de ces entreprises, l’administration Bush et l’OMS ont blâmé les poulets de petites fermes familiales, un geste aux conséquences économiques dévastatrices pour les agriculteurs dont les poulets étaient élevés dans les conditions les plus saines et les plus naturelles. D’après certaines informations, Tyson Foods de l’Arkansas et CG Group de la Thaïlande s’en sont mis plein les poches.

À présent, on verra si l’administration Obama se servira de la frayeur entourant la grippe porcine pour reprendre le même scénario, cette fois-ci avec des cochons plutôt qu’avec des poules. Les autorités mexicaines ont déjà signalé que le nombre de décès confirmés de grippe porcine est de 7 et non de 150 et plus, un chiffre balancé par les médias, et que la plupart des autres cas présumés étaient de simples grippes ou l’influenza.

(À suivre)

Article original en anglais : Flying Pigs, Tamiflu and Factory Farms, publié le 29 avril 2009.

Traduction Julie Lévesque pour Mondialisation.ca.


Notes

1 Health Advisory, accessed in http://www.swine-flu-vaccine.info/.

2 Ibid.

3 Centers for Disease Control, Swine Influenza and You, accessed in
http://www.cdc.gov/swineflu/swineflu_you.htm.

4 Biosurveillance, Swine Flu in Mexico- Timeline of Events, April 24, 2009, accessed in
http://biosurveillance.typepad.com/biosurveillance/2009/04/swine-flu-in-mexico-timeline-of-events.html.

5 Smithfield Foods website, accessed in
http://www.smithfieldfoods.com/our_company/our_family/Norson.aspx.

6] I had a headache and fever’ says boy who survived, London Times, April 28, 2009.

7] Ibid.

8 Ibid.

9 Ed Harris, Bloggers Examine Environmental Role in Mexico Swine Flu Outbreak, April 27, 2009, accessed in
http://www.planetthoughts.org/?pg=pt/Whole&qid=2870.

10 Ibid.

11 The Pew Commission on Industrial Farm Animal Production, Putting Meat on the Table: Industrial Farm

Animal Production in America, accessed in http://www.ncifap.org/_images/PCIFAPFin.pdf.

12 Ibid.

13 Ibid.

14 F. William Engdahl, Is Avian Flu another Pentagon Hoax?, GlobalResearch, October 30, 2005.


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F. William Engdahl est l’auteur de deux livres traduits en français :
Pétrole, une guerre d’un siècle : L’ordre mondial anglo-américain, et le dernier, préfacé par José Bové, OGM : Semences de destruction – L’arme de la faim. Le présent article est adapté de son prochain livre dont la sortie est prévue pour l’été 2009 : « Power of Money: The Rise and Decline of American Century. » Il peut être contacté par l’intermédiaire de son site Internet : www.engdahl.oilgeopolitics.net.

Seeds of Destruction


by F.William Engdahl

F. William Engdahl est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.  Articles de F. William Engdahl publiés par Mondialisation.ca
Brèves

Célébration du 1er mai

Fête Internationale des Travailleuses et des travailleurs.
Rassemblement Vendredi 1er  Mai 2009 à 18h30 au Parc Préfontaine, à l’angle des rues Hochelaga et Moreau – Métro Préfontaine
– Fête à 20h à l’école Chomedey-de-Maisonneuve1860, rue Morgan.
Organisé par la CSD, CSN, CSQ, FTQ, APTS, FAE, FIQ, SFPQ, SPGQ, ASSE, FEUQ, FECQ, MEPACQ, MTTC, et JOC.

Repères

La décentralisation ? Mon oeil !

Bon je sais, ce n’est pas le bon thème. En fait, ce n’est pas de décentralisation dont je veux parler, mais de transport en commun. Le rapport ? Jugezvous même. Peutêtre en fait qu’il n’y en a aucun. Je ne pouvais quand même dénigrer le transport en commun dans mon titre. Moi qui ai l’habitude de nourrir mon compost tous les jours, j’encourage les bonnes pratiques écologiques.

J’habite Laval et je donne des cours d’échecs dans les écoles primaires de la région métropolitaine. C’est grand la région : Île Bizard, Pierrefonds, Pointe-Claire, Beaconsfield, Longueuil, centre-ville… Au rythme de deux cours par jours, difficile d’imaginer l’utilisation du transport en commun avec des distances à parcourir variant de 1h30 à 2h00 dans une seule direction. Hélas ! cette semaine fut la semaine de la grande épreuve. Ayant décidé de remiser ma voiture dans le garage afin d’y effectuer des réparations majeures, je me suis donc livré à l’épreuve du transport en commun.

Quelle épreuve en effet !

Par chance avec Internet ce ne sont pas les outils qui manquent pour préparer son trajet. Enfin les satellites Google au service de saines pratiques écolo, me suis-je dit. Toujours est-il que les trois différents trajets qui m’étaient proposés pour cette première journée m’indiquaient le trajet suivant :

– marcher jusqu’au métro Montmorency (14 min), – prendre l’autobus no. 26 jusqu’à l’angle des rues Chomedey et Notre-Dame (8 min) suivi – d’une correspondance avec la 55 pour me rendre boul. Gouin et Laurentien (8 min) – puis une autre correspondance à la ligne 68 jusqu’à Jacques Bizard (37 min) auquel il faut ajouter 18 min d’arrêt au milieu du parcours – et enfin une dernière correspondance au numéro 207 jusqu’à Chèvremont (8 min). – Pour clôturer le tout, une petite marche (10 min.) jusqu’à l’école Jonathan Wilson à l’Île Bizard.

Première erreur : Les satellites Google n’avaient pas prévu que l’obtention d’un passage à la billetterie métropolitaine du métro Montmorency requérait pas moins de 20 minutes d’attente. 20 minutes d’attente ? Que dis-je, la bureaucrate de la billetterie refusant obstinément de me donner la monnaie pour le passage à Montréal insiste pour que je descende jusqu’au niveau métro pour me procurer mon passage. De toute évidence, les mots « Billeterie métropolitaine » qui chapeautent son kiosque n’ont pas le sens que vous pouvez croire.

Madame, je ne prends pas le métro. Ça fait déjà plus de 20 minutes que j’attends ici alors que mon autobus devrait partir en ce moment. Vous me donnez la monnaie pour l’autobus de Laval et vous voulez que je descende au niveau métro pour mon passage à Montréal ? C’est de la folie pure. Mon autobus va partir, s’il n’est pas déjà parti et je ne pourrai tranférer à Montréal ???

– Monsieur les autobus ne vont pas à Montréal.

Deuxième erreur : Plusieurs autobus de Laval se rendent à Montréal dont la 55 que je devais prendre à l’angle Chomedey et Notre-Dame.

Toujours est-il qu’une fois mon passage pour Montréal en main et rendu sur le quai, j’apprends que l’autobus 26 vient de quitter et que le prochain départ aura lieu dans 45 minutes alors que celui du seul autre bus, le 46, se rendant à l’angle des rues Chomedey et Notre-Dame ne partira lui que dans une heure.

Bon me dis-je, soyons écolo jusqu’au bout. Un peu de marche ne sera que bon pour ma santé. Du métro Montmorency jusqu’à Chomedey et Notre-Dame ça doit faire environ 2,5 km. Quoiqu’avec mon ordi sur le dos, ma serviette d’école sur l’épaule, ça fait plutôt un long 2,5 km.

Troisième erreur : Je ne sais pas à quel rythme l’autobus 55 circule sur le boul. Chomedey. Peutêtre qu’en vérité la bureaucrate de la billetterie avait raison et qu’il n’y a pas d’autobus de Laval se rendant à Montréal. Dans mon cas, après 10 minutes d’attente je décidai de marcher et de traverser le pont Lachappelle jusqu’au boul. Gouin. Après tout, ce n’est qu’un autre 2,5 km.

Seriez-vous surpris d’apprendre que tout au long de mon périple à pied du métro Montmorency à l’angle des boul. Gouin et Laurentien, une distance de 5 km, les seuls autobus portant les numéros 26, 46 et 55 que j’ai croisés, étaient ceux ornant les pancartes sur les arrêts et abribus. Longeant le boul. Curé-labelle à l’entrée du pont Lachapelle, je me demandais justement à quoi pouvait bien servir la voie réservée aux autobus jusqu’à 9h30 du matin, si aucun autobus ne l’utilise. Pour la section réservée à l’autobus 55, je n’en ai vu aucun entre 9h10 et 9h30.

Enfin, me dis-je, dans l’autobus qui m’amenait à l’angle de Gouin et Jacques Bizard, j’aurai au moins fait l’économie d’un transport à Laval (2,60 $). C’était sans compter sur le fait que j’aurai finalement à prendre le taxi pour me rendre en temps à l’école, la 207 ne devant traverser le pont qu’après le début de mes cours. Dix dollars, avec le pourboire.

Mieux sur la Rive-sud ?

Faudrait-il que je vous raconte l’expérience que j’ai vécue le lendemain alors que je me rendais à Longueuil ? Je devrais vous éviter cette autre histoire d’horreur, vous ne me croirez sûrement pas.

Juste pour vous donner une idée quand même. Ayant voulu éviter une attente semblable à celle au métro Montmorency je m’étais pris de la monnaie à l’avance. Oups ! Le passage à Longueil coûte 3,00 $ et non pas 2,60 $. Par chance, j’avais un vieux dix sous dans ma poche gauche qui trainait là par hasard. Pas grave, au moins je sais que l’autobus sur la ligne no. 10 passe dans 5 minutes. 5 minutes ? Comment aurais-je pu savoir que le quai réservé pour la ligne no 10 où j’attendais mon autobus, n’était pas le bon. Et oui, croyez-le ou non, il y avait ce matin-là 2 quais pour la ligne no. 10. Quand un gardien vit mon inquiétude devant le fait qu’il n’y avait ni autobus, ni file d’attente, il m’annonça que la ligne no. 10 était complètement à l’autre bout du terminus, dans la section F. Je n’ai pas pris le temps de lui demander pourquoi à ce quai on annonçait aussi la ligne no. 10, mais un dernier regard rapide me fit réaliser qu’au quai où j’attendais, le prochain bus passait à 14h45 alors qu’il n’était que 11h00. Quelle gestion incroyable !

Bon,  mes jambes sont encore assez bonnes semble-t-il puisque j’ai pu attraper le 10 alors qu’il venait de fermer ses portes. Par chance, le chauffeur eut l’instinct de jeter un oeil sur le quai juste avant de partir.

Vous passez par la rue Maple, lui dis-je en montant ?

– La rue Maple ? Connais pas !

Pourtant, c’est ce qu’on m’a dit au téléphone rouge. Pour aller sur Maple c’était la 10 ou la 74.

– Non, connais pas.

– Gentilly alors ?

Pour faire une histoire courte, comme on dit communément, je descendis de l’autobus sur la rue Gentilly. Mais il aura fallu un livreur de Saint-Hubert BBQ pour me dire où se trouvait la rue Maple. 8 minutes d’autobus et 40 minutes de marche à nouveau pour découvrir que la 10 passait à l’angle de Rolland Therrien et Frenette, à moins de 500 pas de la rue Maple. Faudra-t-il que les chauffeurs soient munis de GPS maintenant pour aider la clientèle ?

Je suis arrivé à mon cours à 11h50, à l’heure pile où il devait commencer, tout en sueur et convaincu plus que jamais que le système de transport en commun doit être unifié pour couvrir au-delà de Montréal, un territoire d’au moins 30 km.

Cette petite expérience, sur 4 jours, m’aura coûté plus de 70 $ alors qu’avec un plein d’essence à 40 $ je fais 6 jours de transport pour le travail.

Voilà pourquoi j’estime que la décentralisation ici n’a aucun sens. Pensez seulement aux sommes faramineuses perdues dans toute cette bureaucratie, dans les circuits non concordants, dans les papiers de transferts inutiles qui remplissent les poubelles et nos poches. Au temps perdu par chacun à attendre ou à marcher. Pensez surtout à l’effet contre-productif d’un système de transport inadéquat face aux urgences environnementales.

C’est bien à regret que j’éprouvai l’amer plaisir de reprendre ma voiture pour mes déplacements. Moi qui avait l’habitude de vanter notre système de transport en commun… sans vraiment le connaître. Je soulève la question de la décentralisation parce que cette petite expérience m’a permis de constater les inégalités du service et des coûts entre ceux de la ville de Montréal et ceux de la rive-sud et Laval. Une aberration qui découle des choix politiques à Québec dans le domaine du transport public.

Je vous laisse à chacun votre propre petite histoire à faire frémir. Mais de grâce, ne la gardez pas pour vous. Racontez-la. Ça servira peut-être à quelque chose au bout du compte.

Sans rire

La pub de citoyenneté et immigration Canada

Se réveiller Canadien

Repères

L’encerclement, un film audacieux

L’Encerclement, la démocratie dans les rets du néolibéralisme, de Richard Brouillette, est un film que je classerais dans les films osés. D’autant plus que le film a pris naissance dans la tête du réalisateur, à une époque où le modèle de la pensée unique était encore plus répandu qu’aujourd’hui, alors que la crise financière et économique confronte l’humanité à une crise profonde engendrée par le néolibéralisme. Et puis il y eut le 11 septembre qui est venu museler par anticipation toute forme de contestation de la puissante machine néolibérale. Il fallait donc un certain courage pour poursuivre la réalisation d’un film à contre-courant qui aborde le néolibéralisme non seulement du point de vue de la forme et de ses crimes, mais du point de vue de son essence même et des valeurs idéologiques qu’il véhicule.

Quelques rares voix s’élèvent contre ce moule uniforme de la pensée universelle moderne pour nous réapprendre à réfléchir : Ignatio Ramonet, Noam Chomski, Susan Georges, Omar Aktouf, Michel Chossudovsky… Richard Brouillette a rassemblé ces voix dans un excellent documentaire qui dénonce les dogmes les plus chèrement défendus par le néolibéralisme et qui se sont emparés non seulement de la droite, mais aussi des intellectuels auréolés d’une certaine gauche qui se confortent trop souvent à « dénoncer » le capitalisme avec les arguments de leurs adversaires..

Une pensée unique et totalitaire qui s’est substituée à une alternative qu’on dénonçait justement en l’accusant de totalitarisme.

Le film ne traite pas directement des ravages du néolibéralisme ni de ses effets économiques et sociaux désastreux dans le monde. Pas plus qu’il n’aborde les conséquences directes du démembrement des pays socialistes sur l’indépendance des pays en développement. Ironiquement, la pensée qui dénonçait le socialisme pour son manque d’ouverture au bipartisme tout en critiquant paradoxalement, le modèle du bipolarisme dans le monde, a joué un rôle déterminant dans l’apparition d’un modèle peut-être encore plus dangereux, avec des ramifications universelles.

Présenté dans une forme tout aussi audacieuse, l’Encerclement est un film d’entrevues réalisé en noir et blanc et en 16 mm. Les entrevues et leur contenu demeurent haletants et soutenus jusqu’à la fin. Hélas, les objectifs poursuivis par le néolibéralisme nous mènent tout droit, s’ils devaient s’exprimer sous forme de pronostic, à une terrible conclusion. Peut-être cela est-il dû justement au fait que le documentaire ne traite pas des solutions, pour ne pas dire «de la solution». Il nous force néanmoins à y réfléchir.

Saviez-vous que ?

Le conflit tchéchène préparé depuis 1996 par la CIA

Texte emprunté à l’article Qui est Oussama Ben Laden, écrit par Michel Chossudovsky le 27 septembre 2001


Les principaux leaders rebelles en Tchétchénie, Shamil Basayev et Al Khattab, ont reçu leur formation militaire et idéologique dans des camps d’entrainement financés par la CIA en Afghanistan et au Pakistan. Selon Yossef Bodansky, directeur du US Congress’s Task Force on Terrorism and Unconventional Warfare, la guerre tchétchène fut planifiée durant un réunion secrète de Hizb Allah, tenue en 1996 à Mogadishu, en Somalie.

De nombreux cadres supérieurs des Services de renseignement iranienne et pakistanaise, ont participé à cette réunion, à laquelle Oussama bin Laden était également présent. Le rôle de la ISI pakistanaise dans la guerre civile en Tchétchénie « va beaucoup plus loin que l’approvisionnement des Tchétchènes en armes et en expertise : les Service de renseignement pakistanais et ses mandataires islamiques radicaux sont en réalité ceux qui dirigent cette guerre.

(Sources : Levon SEVUNTS. The Gazette, « Who’s calling the shots? Chechen conflict finds Islamic roots in Afghanistan and Pakistan ». Montréal, 26 octobre 1999.

Le principal oléoduc russe traverse la Tchétchénie et le Daghestan. N’eut égard aux condamnations de pure forme du terrorisme islamique par Washington, les bénéficiaires indirects de la guerre tchétchène sont les géants pétroliers anglo-américains luttant pour le contrôle des ressources pétrolières et des oléoducs dans le bassin de la mer Caspienne.

Les deux principales armées rebelles tchétchènes (respectivement dirigées par le commandant Shamil Basayev et par l’émir Khattab), estimées à 35 000 hommes, furent financées par les Services des renseignement pakistanais. La ISI a aussi joué un rôle clé dans l’organisation et l’entraînement de l’armée rebelle tchétchène

Dans les médias

Les États-Unis se préparent pour l’implosion sociale

Les États-Unis se préparent pour l’implosion sociale
Un texte reproduit du site mondialisation.ca et écrit
Mondialisation.ca, Le 30 mars 2009

La crise économique et sociale

La débâcle financière a déclenché l’émergence d’une crise sociale latente à travers les États-Unis.

La confiscation frauduleuse d’épargnes de toute une vie et de fonds de pension, ainsi que l’appropriation des recettes fiscales pour financer les « sauvetages bancaires » de billions de dollars sont en jeu, et servent ultimement à remplir les poches des plus riches des États-Unis.

Cette crise économique est en grande partie le résultat de manipulation financière et de fraude délibérée au détriment de populations entières, ce qui mène à une nouvelle vague de faillites corporatives, de chômage et de pauvreté généralisés.

La criminalisation du système financier mondial, caractérisé par un « réseau bancaire fantôme », a entraîné la centralisation du pouvoir bancaire et une concentration sans précédent de richesses personnelles.

Le stimulus économique et la proposition budgétaire du président Obama favorisent ce processus de concentration et de centralisation du pouvoir bancaire, dont les effets cumulés provoqueront tôt ou tard des faillites d’entreprises à grande échelle, une nouvelle vague de saisies, sans parler de l’effondrement des finances publiques et de la ruine des programmes sociaux. (Pour plus de détails voir Michel Chossudovsky, La débâcle fiscale des États-Unis, 2 mars 2009).

Le déclin progressif de l’activité économique réelle a des répercussions sur l’emploi et les salaires, ce qui entraîne la dégringolade du pouvoir d’achat. Pour sa part, la « solution » proposée par l’administration Obama contribue à exacerber les inégalités et la concentration de la richesse plutôt qu’à les réduire.

Le mouvement de protestation

Lorsque les Étasuniens, dont les vies ont été démolies, réaliseront ce qu’est vraiment le système mondial de « libre marché », la légitimité de Wall Street, de la Réserve fédérale et du gouvernement des États-Unis seront contestées.

Un mouvement de contestation latent visant le siège du pouvoir économique et politique se met en branle.


Il est cependant difficile de prédire comment ce processus va se dérouler. Tous les secteurs de la société étasunienne sont potentiellement touchés : les salariés, les petites, moyennes et même les grandes entreprises, les fermiers, les professionnels, les employés fédéraux, municipaux ainsi que ceux des États. À ce stade-ci, il n’existe toutefois pas de mouvement de résistance national organisé dirigé contre l’agenda économique et financier du gouvernement.

La rhétorique populiste de Barack Obama dissimule la vraie nature de la politique macroéconomique. Combiné à des mesures d’austérité, le plan économique, qui agit au nom de Wall Street et inclut près d’un billion de dollars d’« aide » pour l’industrie des services financiers, favorise l’enlisement des États-Unis dans une crise sans fin.

La « solution orwellienne » à la Grande Dépression ? Réprimer les troubles civils.

À l’heure actuelle, il n’existe aucun programme de relance économique en vue. Le consensus Washington-Wall Street prévaut et le système économique et politique ne propose aucune politique ni aucune alternative.

Quelle est l’issue ? Comment le gouvernement des États-Unis va-t-il affronter une catastrophe sociale imminente ?

La solution consiste à réprimer l’agitation sociale. La méthode choisie, héritée de l’administration Bush sortante, comprend le renforcement de l’appareil de sécurité intérieure (Homeland Security) et la militarisation des institutions civiles.

L’administration sortante en a jeté les bases. Diverse législations « antiterroristes » (dont le Patriot Act) ainsi que des directives présidentielles ont été mises en place depuis 2001, en invoquant la plupart du temps le prétexte de la « guerre mondiale au terrorisme ».

Les camps d’internement du Homeland Security

Relativement à la question des troubles civils, on envisage également un système cohésif de camps de détention sous la juridiction du Pentagone et du Homeland Security.

Un projet de loi intitulée National Emergency Centers Establishment Act (HR 645) (Acte de constitution de centres nationaux de secours d’urgence) a été présenté au Congrès en janvier. Celui-ci exige la mise en place de six centres d’urgence nationale dans des installations militaires existantes dans des régions importantes du pays.

Le but officiel des « centres d’urgence nationale » est de fournir « de l’assistance médicale et humanitaire ainsi qu’un hébergement temporaire aux individus et aux familles délocalisés en raison d’une urgence ou d’un désastre important ». HR 645 stipule que les camps peuvent être utilisés pour « satisfaire d’autres besoins appropriés, selon ce qu’en juge le secrétaire du Homeland Security ».

Il n’y a pratiquement pas eu de couverture médiatique du HR 645.

Ces « installations civiles » sur des bases militaires étasuniennes seraient établies en coopération avec l’Armée étatsunienne. Nous assistons en fait à la militarisation des installations d’internement de FEMA, ayant Guantanamo comme modèle.

En vertu de l’urgence nationale, toute personne arrêtée et internée dans un camp FEMA situé sur une base militaire serait, selon toute probabilité, de facto sous juridiction militaire : la justice civile et la loi, y compris l’habeas corpus, ne s’appliqueraient plus.

HR 645 est directement lié à la crise économique et à d’éventuelles manifestations d’envergure à travers le pays. Ce projet de loi constitue un pas de plus vers la militarisation du maintien de l’ordre et l’abrogation du Posse Comitatus Act.


Selon les termes du député Ron Paul :

« […] les centres de fusion, la militarisation policière, les caméras de surveillance et le commandement militaire national ne suffisent pas […]. Même si nous savons que les installations de détention sont déjà en place, ils veulent maintenant légaliser la construction de camps FEMA sur des bases militaires en invoquant l’éternelle excuse populaire voulant que ces installations puissent servir en cas d’urgence nationale. La fausse économie fondée sur la dette se détériorant jour après jour, l’éventualité de troubles civils menace de plus en plus l’establishment. L’on a qu’à penser à l’Islande, à la Grèce et à d’autres pays pour savoir ce qui pourrait se produire aux États-Unis. (Daily Paul, septembre 2008, souligné par l’auteur)

Les camps d’internement proposés devraient être vus comme étant liés au processus élargi de militarisation des institutions civiles. La construction de ces camps a précédé la présentation de HR 645 (Constitution de centres de secours d’urgence) en janvier 2009. Selon divers reportages (non confirmés), il existe quelque 800 camps de prisonniers FEMA dans différentes régions des États-Unis. De plus, depuis les années 1980, l’Armée étasunienne a développé des « tactiques, des techniques et des procédures » pour réprimer la dissidence civile, lesquels seraient utilisés advenant des protestations massives (le manuel de campagne de l’Armée étasunienne 19-15 sous Operation Garden Plot, intitulé « Civil Disturbances » ou « Troubles publics », a été émis en 1985)

Au début de 2006, des recettes fiscales étaient allouées à la construction de camps d’internement modernes. En janvier 2006, Kellogg Brown and Roots, une filiale de Halliburton à l’époque, a décroché un contrat de 385 millions de dollars du Département de l’immigration et des douanes (ICE) du Homeland Security :

« Le contrat, effectif immédiatement [janvier 2006], prévoit l’établissement d’installations de détention et de traitement temporaires afin d’augmenter le nombre d’installations servant aux opérations de mise sous garde et de renvoi de l’ICE (Detention and Removal Operations (DRO)), advenant l’arrivée massive d’immigrants aux États-Unis en cas d’urgence ou de soutenir le développement rapide de nouveaux programmes.

Le contrat prévoit également le soutien à la détention d’immigrants dédié à d’autres organisations gouvernementales en cas d’immigration d’urgence, ainsi que la conception d’un plan en réponse à une urgence nationale, comme un désastre naturel. (KBR, 24 janvier 2006 souligné par l’auteur) »

Les objectifs officiels de l’Immigration et de la douane des États-Unis (U.S. Immigration and Customs Enforcement (ICE)) sont :

« […] protéger la sécurité nationale et maintenir la sécurité publique en ciblant des réseaux criminels et des organisations terroristes cherchant à exploiter les faiblesses de notre système d’immigration, de nos réseaux financiers, de nos frontières, de nos installations gouvernementales et autres afin de nuire aux États-Unis. Les États-Unis seront alors davantage en sécurité. (Page d’accueil de l’ICE)

Les médias étasuniens restent muets sur le sujet des camps d’internement en sol américain. Alors qu’ils reconnaissent simplement le contrat de plusieurs millions de dollars à la filiale de Halliburton, les reportages se sont concentrés sur le possible « dépassement des coûts » (semblables à ceux de KBR en Iraq ).

Quels sont l’intention politique et le but de ces camps? L’utilisation potentielle de ces camps d’internement pour la détention de citoyens étasuniens advenant la déclaration de la loi martiale ne font pas l’objet de débat ou de discussion dans les médias.

Des unités de combat assignées au pays.

Durant les derniers mois de l’administration Bush, avant les élections présidentielles de novembre 2008, le Département de la Défense a ordonné le rappel de l’Irak de la 3rd Infantry’s 1st Brigade Combat Team (BCT). La relocalisation d’une unité de combat d’un théâtre de guerre à l’ensemble du pays fait partie intégrante de l’agenda du Homeland Security. Le BCT a été assigné au soutien des activités de maintien de l’ordre aux États-Unis.

L’unité de combat BCT était attachée au US Army North, la composante de l’Armée du US Northern Command (USNORTHCOM). La 1st BCT et d’autres unités de combat pourraient être appelées à exercer des fonctions militaires spécifiques en cas de troubles civils.

Les soldats de la 1st BCT apprendront à utiliser « les premières mesures inoffensives développées par l’Armée », affirmait le commandant de la 1st BTC, le colonel Roger Cloutier, en faisant référence à l’équipement de contrôle des foules et de la circulation et aux armes inoffensives conçues pour maîtriser des individus désobéissants ou dangereux sans les tuer. (Voir Gina Cavallaro, Brigade homeland tours start Oct. 1, Army Times, 8 septembre 2008).

On peut s’attendre à ce que d’autres unités de combat soient rapatriées du théâtre de guerre et réassignées aux États-Unis en vertu du retrait des forces étasuniennes d’Irak proposé par l’administration Obama.

L’évolution du scénario de la sécurité nationale se caractérise par le croisement des instituions civiles et militaires.

– des unités de combat de l’Armée travaillant de concert avec les autorités chargées de l’application de loi et ayant pour mission de réprimer « les troubles civils ».

– la constitution de nouveaux camps d’internement sous juridiction civile situés dans des installations militaires étasuniennes.

Les camps d’internement FEMA font partie du plan Continuity of Government (Continuité du gouvernement, COG), lequel serait mis en place si l’on déclarait la loi martiale.

Ces camps sont conçus pour « protéger le gouvernement » contre les citoyens, en enfermant les manifestants ainsi que les activistes qui pourraient contester la légitimité de l’agenda économique, militaire ou de sécurité nationale du gouvernement.

Espionner les Étasuniens : la banque de données de Big Brother

Relativement à la question de l’internement et de protestations massives, on peut se demander comment se fera la collecte d’informations sur les citoyens étasuniens.

Comment les individus à travers les États-Unis seront-ils catégorisés ?

Quels sont les critères du Departement of Homeland Security ?

Dans un rapport de 2004 du Homeland Security Council initulé Planning Scenarios, pertaining to the defense of the Homeland (Planification de scénarios relatifs à la défense du pays), on identifiait les catégories suivantes de « conspirateurs » potentiels :

« les terroristes [islamiques] étrangers »;

« les groupes nationaux radicaux » [groupes antiguerres et des droits de la personne];

« les adversaires soutenus par des États » [« les États voyous » et les « pays instables »];

« les individus mécontents » [les travailleurs activistes et les syndicats].

En juin l’an dernier, l’administration Bush a émis une Directive présidentielle de Sécurité nationale (NSPD 59- HSPD 24) intitulée Biometrics for Identification and Screening to Enhance National Security (La biométrie pour l’identification et la surveillance afin d’améliorer la Sécurité nationale). (Pour plus de détails voir Michel Chossudovsky, « Big Brother » Presidential Directive: « Biometrics for Identification and Screening to Enhance National Security », Mondialisation.ca, juin 2008)

Les procédures correspondant à cette directive, adoptée sans débat public ni l’approbation du Congrès, ont une portée considérable. Elles sont liées à la question des troubles civils et font également partie de la logique derrière l’établissement des camps d’internement FEMA sous HR 645.

NSPD 59 (Biometrics for Identification and Screening to Enhance National Security) va bien au-delà de la question précise de l’identification biométrique. Elle recommande la collecte et le stockage d’informations « liées à la biométrie », c’est-à-dire, d’informations sur la vie privée des citoyens étasuniens, dans les détails, le tout étant effectué « selon la loi ».

« Les données contextuelles complétant les données biométriques incluent des informations sur le lieu et la date de naissance, la citoyenneté, l’adresse actuelle et les précédentes, l’emploi actuel et les antécédents de travail, le numéro de téléphone actuel et les précédents, l’utilisation des services gouvernementaux et les rapports d’impôts. D’autres données contextuelles peuvent comprendre les historiques bancaires et de cartes de crédit, et les casiers judiciaires aux niveaux local, fédéral et des États, ainsi que des décisions judiciaires et autres dossiers publics faisant état de conflits juridiques, des dossiers relatifs à la garde d’enfant, au mariage ou au divorce. » (Voir Jerome Corsi, juin 2008)

Cette directive utilise le 11 septembre et la « guerre mondiale au terrorisme » comme justification totale pour mener une chasse aux sorcières contre les citoyens dissidents, créant simultanément un climat de peur et d’intimidation à travers le pays.

Elle réclame également l’intégration de diverses banques de données, ainsi qu’une coopération entre les agences concernant le partage d’informations, dans le but de centraliser tôt ou tard les informations sur les citoyens étasuniens.

En des termes prudents, NSDP 59 « établit un cadre » afin de permettre au gouvernement fédéral et ses différents services de police et de renseignement ce qui suit :

« l’utilisation de méthodes et de procédures mutuelles compatibles dans la collecte, le stockage, l’utilisation, l’analyse et le partage d’informations biométriques et d’informations biographiques et contextuelles correspondantes de manière appropriée et légales, en respectant la confidentialité des renseignements des individus et leurs garanties juridiques selon la loi des États-Unis »

La directive NSPD 59 recommande « des actions et un calendrier afférent dans le but d’améliorer le processus actuel d’identification et de surveillance axé sur les terroristes en élargissant l’utilisation de la biométrie ».

Les procédures incluses dans la NSDP 59 correspondent à une décision prise en juin 2005, laquelle consistait à créer un « service d’espionnage national », sous les auspices du FBI. (Pour plus de détails voir Michel Chossudovsky, Bush Administration creates « Secret State Police, 30 juin 2005)

En travaillant main dans la main avec le Homeland Security (DHS), le projet de « Département de renseignement national » combinerait le contre-terrorisme et les opérations d’espionnage et de renseignement du FBI dans un seul service.

Sous les auspices du FBI, le nouveau département aurait l’autorité de « saisir les biens de personnes suspectées d’aider à la prolifération des armes de destruction massives ». Il pourrait « espionner aux États-Unis les terroristes présumés ou les personnes possédant des renseignements cruciaux, même si l’on ne soupçonne pas qu’elles pourraient commettre un crime ». (NBC Tonight, 29 juin 2005).

Lire l’annexe «

National Emergency Centers Establishment Act » dans l’article en anglais.


Article original en anglais, Preparing for Civil Unrest in America, Legislation to Establish Internment Camps on US Military Bases, publié le 18 mars 2009.

Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca.


Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur d’économie à l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en 12 langues).


Guerre et mondialisation

Articles de Michel Chossudovsky publiés par Mondialisation.ca
Opinion Scène canadienne

L’ACIMMO entre en vigueur

Hélas, l’entrée en vigueur de l’ACIMMO le premier avril 2009 n’était pas un poisson d’avril. L’ACIMMO (Accord sur le commerce intérieur et la mobilité de la main d’oeuvre – TILMA en anglais, pour Trade Investment and Mobility Agreement) contient les plus récentes modifications à l’ACI (l’Accord sur le commerce intérieur) adopté initialement en 1995, dans le but d’adapter les politiques d’échanges inter-provinciales au Canada, à l’Accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Adapter au niveau des principes s’entend, car rien dans l’ALÉNA (Accord de libre-échange nord-américain) n’oblige les provinces canadiennes à modifier leurs relations commerciales entre elles.

Il s’agit en effet d’un accord qui vient appuyer le principe de la suprématie du commerce et du «libre-marché» sur les législations en vigueur dans les provinces canadiennes, une suprématie qui est loin d’être purement théorique puisqu’en cas de litige ce sont les tribunaux commerciaux qui seront appelés à trancher. À l’image du Chapitre 11 de l’ALÉNA que le Canada prétendait vouloir réviser, cela signifie que les différentes législations pourraient être appelées à modifier leurs lois et règlements en conséquence ou se préparer à payer de lourds dédommagements, pouvant atteindre, pour le moment, jusqu’à 5 millions de dollars.

Est-il nécessaire de rappeler qu’en vertu du Chapitre 11 de l’ALÉNA, à deux reprises le gouvernement canadien a dû modifier ses législations, sans parler des dédommagements financiers aux entreprises.

« En 1996, le gouvernement du Canada approuve une loi abolissant l’utilisation du MMT, un additif ajouté à l’essence qui pourrait contenir une neurotoxine causant des dommages au cerveau. L’Ethyl Corporation, distributeur américain de l’additif, réplique en utilisant la réglementation de l’ALÉNA et poursuit le Gouvernement pour 347 millions $, affirmant subir une expropriation et une perte de profits. Le procès se termina en 1998 lorsque le Gouvernement fit un jugement hors cour, donnant 20 millions $ à Ethyl Corporation, lui soumettant des excuses par le biais d’une lettre » (Sources : Eric Squire)

Le 20 octobre 2002, le Panel d’arbitres formé pour régler les litiges commerciaux dans le cadre de l’Accord sur le libre-échange avec les États-Unis rendait une autre décision défavorable au Canada. Celui-ci dut verser une somme de 6,05 millions de dollars à la Compagnie S.D. Myers qui contestait la loi de 1995 interdisant l’exportation canadienne de BPC aux États-Unis. Dans sa défense le gouvernement canadien disait vouloir se conformer à la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux, dont il était signataire.

Dans les deux cas précités, le gouvernement canadien dut par la suite modifier sa législation pour satisfaire les exigences des compagnies à l’origine des poursuites.

Une autre poursuite contre le gouvernement de Colombie-Britannique. Sun Belt Inc., une entreprise californienne réclamait 468 millions $ US parce que la Colombie-Britannique lui a retiré son permis d’exportation d’eau. La plainte fut retirée lorsque la compagnie fut incapable de fournir les garanties financières exigées pour la poursuite de la cause.

À l’instar du Chapitre 11 de l’ALÉNA, l’ACIMMO a déjà commencé ses ravages. Ratifiés depuis 2006, les accords sur le commerce intérieur entre la Colombie-Britannique et l’Alberta ont déjà eu leur impact sur les normes du travail. : « En décembre 2007, le gouvernement de la C.-B. et l’ordre provincial des enseignants ont du signer un accord de mobilité des enseignants dans le cadre de l’ACIMMO. L’entente « harmonise » les normes relatives aux enseignants de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, en faveur des exigences de l’Alberta. Le programme de la Colombie-Britannique est passé de quatre à trois ans et impose désormais moins de cours pour l’obtention de la certification d’enseignant », un nivellement par le bas.

Selon Steven Shrybman, un avocat spécialisé en droit commercial, un projet contre la malbouffe dans les écoles de Colombie-Britannique pourrait être contesté en vertu de l’ACIMMO du fait qu’il restreint l’investissement.

Selon une analyse du SCFP (Syndicat canadien de la fonction publique) « Un conseiller municipal de Turner Valley, en Alberta, a proposé l’interdiction du polystyrène à base de pétrole et non recyclable utilisé dans des produits comme les tasses jetables, les contenants de nourriture et le matériel d’expédition. Cette mesure de protection de l’environnement pourrait être jugée illégale en vertu de l’article 9 (4a) de l’ACIMMO, qui stipule que pendant la transition vers l’application complète de l’ACIMMO aux municipalités en avril 2009, aucun règlement ne peut être modifié de façon à le rendre plus contraignant pour l’investissement ».

Hier, le 2 avril, le Collège des médecins du Québec et le Collège des médecins et chirurgiens de l’Ontario, selon newswire.ca, « ont signé un accord historique qui favorise la mobilité de la main-d’oeuvre médicale entre les deux provinces. Cette entente donne la possibilité à un médecin titulaire au Québec d’un permis sans limitation et sans restriction d’obtenir automatiquement un permis d’exercice pour pratiquer la médecine en Ontario et à un médecin titulaire d’un permis sans limitation et sans restriction en Ontario d’avoir un permis d’exercice pour venir travailler en sol québécois. Les deux ordres professionnels sont parvenus rapidement à cet accord sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles des médecins afin de répondre à une commande en ce sens provenant des deux gouvernements provinciaux et à l’esprit des modifications du chapitre VII de l’Accord sur le commerce intérieur (ACI), en vigueur depuis hier, le 1er avril 2009 ». Cela fait craindre pour la FMSQ (Fédération des médecins spécialistes du Québec) un exode massif des médecins spécialisés (et formés à grands frais par le Québec) vers l’Ontario où les salaires sont plus élevés.

Dans la foulée des politiques de mondialisation et de dérèglementation à outrance, les gouvernements Harper et Charest qui soutiennent à fond de train l’ACIMMO et l’économie dit de «libre-marché» démontrent une fois de plus qu’ils ne retiennent aucune leçon de la crise financière et économique actuelle. Mieux, ils démontrent que leurs gouvernements ont toujours à coeur de faire passer les intérêts des grandes entreprises avant ceux des populations qui les ont élues.

À lire sur le sujet :
Sur TILMA
Sur la mobilité de la main d’oeuvre
Portrait de la situation

Brèves

Le procès sur la prière à Saguenay

Le mardi 31 mars, le Tribunal des droits de la personne a commencé à entendre la cause d’Alain Simoneau, soutenu par le Mouvement laïque québécois, qui veut faire cesser la prière à l’hôtel de ville de Saguenay et dans ses arrondissements. Dès l’ouverture du procès, la juge Michèle Pauzé a accepté la demande du plaignant à l’effet de retirer le crucifix de la salle d’audiences du tribunal.

Les reportages sur le sujet :

* Nouvelles TVA (vidéo)
* Le Tribunal des droits de la personne à Saguenay (article), Radio-Canada, 31 mars 2009
* La juge Pauzé fait enlever le crucifix dans la salle (article), Le Quotidien de Chicoutimi, 1er avril 2009

Sources : L@icité no 44, 1er avril 2009 (Nouvelles MLQ)

Brèves

Le CHUM en mode PPP « Une décision aberrante »

Modernisation du CHUM en mode PPP : « Une décision aberrante » – Françoise David
Le 30 mars 2009

Montréal, le 30 mars – Québec solidaire juge aberrante la
décision du gouvernement d’aller de l’avant avec le projet
de construction du CHUM en PPP.

« C’est une décision que nous dénonçons vivement, a lancé la porte-parole
de Québec solidaire Françoise David.   Quel est l’intérêt pour le
gouvernement de lancer cet appel d’offres alors qu’il semble se dégager un
consensus allant des propres ingénieurs du gouvernement, en passant par des
médecins et des éditorialistes, à l’effet que la construction du CHUM en
PPP coûtera plus cher et sera inefficace ?

« Par ailleurs, on se demande bien comment, en temps de crise, les
consortiums retenus feront pour aller chercher du financement, à moins de
cogner à la porte du gouvernement pour qu’il leur offre une garantie de
prêt.

« Mais à qui profitera donc ce PPP ?  Une chose est sûre : certainement pas
aux contribuables qui devront vraisemblablement porter le fardeau du risque
sur leurs   épaules.  Le gouvernement pousse en effet l’aberration jusqu’à
envisager de garantir les emprunts des promoteurs privés alors que les PPP
sont prétendument destiné à faire porter les risques financiers par les
partenaires privés », a ajouté Françoise David.

« L’obstination du gouvernement à poursuivre sur la voie des partenariats
public-privé tient de l’aveuglement idéologique.  Comment décrire autrement
le comportement de ce gouvernement qui plutôt que d’abandonner les PPP
devant les exemples de fiascos qui s’accumulent,», s’est pour sa part
interrogé le député de Mercier Amir Khadir.

« Il faut un moratoire sur tous les projets réalisés en partenariat
public-privé, en commençant par celui du CHUM.  Au lieu de gaspiller les
deniers publics en contrats avantageux pour les promoteurs privés, le
système de santé a plutôt un urgent besoin de fonds pour faire rouler ses
salles d’opération et pour former des infirmières et des pharmaciens
cliniques », a conclu Amir Khadir