Chapitre 18 – HEUREUX QUI COMME ULYSSE

L’île de l’éternité de l’instant présent

Jean de Larousse était un adepte de ce qu’on appelle aujourd’hui « l’eumétrie », néologisme inventé par un jeune philosophe de ses amis, Michel Onfray, signifiant la distance exacte pour être heureux en relation homme-femme, et cela à tous les niveaux. Et une fois la cuisine de l’amour bien apprêtée, alors il lui apparaissait logique de signer un contrat amoureux sous forme de mariage ou de toute autre nature légale, la seule limite étant l’imagination. Il avait vécu ce genre d’approche avec feu son épouse, leur unique loi ayant été de ne pas se placer en situation de déplaisir avant de mourir.

Nous sommes deux planètes.
Voyez-vous Marie
Il me semble passionnant
D’apprendre à se croiser
Dans nos rotations réciproques
Jusqu’à ce que la distance idéale soit atteinte.

Je n’exigeai qu’une chose. Qu’il garde le silence sur la manière dont lui et son ex-épouse avaient résolu l’équation au quotidien. J’avoue cependant que cette liberté intellectuelle de réinventer l’amour à deux me plut. Il avait ses habitudes, j’avais les miennes. Alors pourquoi tout précipiter ? Lui retourna vivre Place de la Concorde au centre de Paris, moi chez Madame de Vincennes dans le 15eme. Nous convîmes de souper ensemble trois soirs par semaine, que j’aille dormir chez lui le samedi et que le dimanche soit consacré à Nellie-Rose. Jean préférait que je ne travaille pas, la petite ayant besoin de sa mère, Ce qui m’apparut sage dans les circonstances. De toute façon, j’avais deux ans de pécule devant moi.

Jean m’encourageant à ouvrir notre relation, je me permis donc, chaque mardi de cet automne-là, ma nuit de bohème au p’tit Québec. Lui de son côté avait une amie très chère dont il ne pouvait se passer au niveau culture. Je l’encourageai donc à profiter des mardis pour aller dormir chez elle, puisqu’elle habitait à Versailles et qu’il s’y sentait si bien.

Vous savez Marie,
On peut tout se permettre dans cette vie
Sauf le manque d’intégrité
l’un envers l’autre
Merci de votre confiance.

C’est dans ce climat particulier que je descendis dans la cave du V1eme arrondissement retrouver mon pianiste aveugle. J’avoue que je n’avais jamais pensé faire un véritablement connaissance avec lui. Il était à la fois si présent et si distant. Et comme je ne connaissais pas le chansonnier invité et que la clientèle avait bien changé, je lui dis :

Gérard, c’est Marie Gascon
La locataire de Madame de Vincenne.
Tu te rappelles de moi ?

La Marie à Renaud ?

Tu connais Renaud lui dis-je ?

Oui, il est venu dormir chez moi
Une semaine cet été.
Au moment où le p’tit Québec était fermé.
Je lui ai passé de l’argent
pour se rendre en Égypte.

Pourquoi l’Égypte?

Les grandes pyramides.
Il m’a laissé un mot pour Clermont
Mais personne n’a de nouvelles de Clermont

Je peux l’envoyer à mon père
Qui va lui remettre.

Fouille dans mon sac de toile
C’est dans une enveloppe bleue.
Tu peux la lire, c’est pas cacheté.

Cher Clermont,

Le camp Ste-Rose fut peut-être inconsciemment
Une tentative d’installer sur terre
Une colonie étrange d’instants présents
venus de nulle part, comme on le fera un jour sur Mars.

Mais c’est si loin tout ça
Comme une météorite qui s’éloigne
Dans l’espace.

Qu’est-ce que la pauvreté?
Restreindre ses besoins
Pour accroître sa liberté
Nous sommes esclaves de tant de petites choses
Radio, télévision, frigidaire, automobile
Qu’on oublie de lever la tête vers le cosmos
Comme le feront peut-être un jour
D’autres enfants d’un certain camp Ste-Rose
En vacance sur Mars.

Ego sum pauper
Nihil habeo
Et nihil dabo

Ton ami Renaud
En souvenir du camp Ste-Rose

C’est ainsi que mardi aux petites heures, après la fermeture du p’tit Québec, Monsieur Gérard me tint le bras pour se rendre à sa chambre au lieu de se fier à sa canne blanche.

Tu savais que Madame Martin est décédée
Durant l’été ?

Non répondis-je.

Comment l’as-tu su ?

Par Renaud, qui l’avait appris de Clermont.
Jeanne avait demandé à le voir avant de mourir.
Il est arrivé au Québec la journée de l’enterrement.
Il a dormi une nuit chez ton père
Trois nuits ici
Puis… plus de nouvelles.

Mmmmm

Quelle vie bizarre que la sienne, pensai-je à haute voix ?

Un aveugle parmi les aveugles
Qui tente de retrouver la vue
Me répondit Gérard.
Qu’est-ce que tu veux dire Gérard ?

Renaud m’a déjà dit
Qu’au moins comme aveugle
Je n’avais pas à faire exploser
Les images préconçues de l’univers.
Le plus difficile étant de perdre la vue
Pour enfin voir le réel intérieur du réel.

Comme ?

Remplacer le ciel, l’enfer , le purgatoire
Par la terre, Saturne et Mars

Comme ?

Remplacer la terre, Saturne et Mars
Par atomes, molécules, particules

Comme ?
Devenir aveugle de tout ce qui est
Pour ne le voir que sous la forme de particules
On ne sait pas encore ce qui se cache sous les particules
Énergie, lumière, instant présent?

Tu vois, quand Renaud passe dans la vie d’un aveugle
Ça y fait au moins de quoi songer quand y chante à son piano.
C’est pour ça que je lui ai passé quelques francs
Devenir un voyageur transquantique, pour un aveugle
Quelle éventualité.
Hahaha

Devenir un voyageur transquantique. Quelle idée folle. J’en parlai à Jean le lendemain. Celui-ci en fut tellement fasciné qu’il m’offrit de financer les recherches de Renaud, peut-être en plaçant l’argent au nom de Clermont, pour que cela fût fait avec le plus de discrétion possible. Jean de Larousse ne pouvait supporter que des recherches fondamentales soient accompagnées de servitudes ou d’indigence, sa famille ayant toujours été de nature philanthropique, depuis que la fortune leur avait souri. Voilà comment, Gérard fut remboursé rubis sur l’ongle.

Gérard fut touché du geste. Au point où il me dévoila l’étrange expérience que Renaud lui avait fait vivre. Il l’avait emmené dormir sur un banc à l’intérieur de l’église Notre-Dame de Paris.

Ne sens-tu pas Gérard comme le réel devient fébrile ?
Comme si le fait qu’un humain marchant
L’intérieur de ce bâtiment ,
après plusieurs siècles de somnambulisme,
Ait percé le secret de la conscience du solide
Et arrive presque à déstabiliser
La vitesse des molécules non habituées
À une telle ingérence ?

Un jour,
L’homme quantique sera
Le nouveau bossu
D’un Notre-Dame cosmique

À la seconde
où il accédera aux voyages quantiques
Toutes les religions du monde s’effondreront
En même temps que leurs églises
Par simple colère de l’humain de s’être fait avoir
Par des fables qui relèvent plus de l’imagination
Que de l’ordre des faits scientifiques.

Et l’homme jouira enfin
de l’abordage
De l’île de l’éternité de l’instant présent

« Est-ce un hasard ?, dit Gérard, mais la foudre tomba dans un fracas assourdissant. Et l’orage s’exprima avec une violence inhabituelle. J’ai beau être aveugle, mais je peux dire que les tremblements qui me parcoururent le corps à ce moment-là ressemblèrent plus aux vagues de mer déchaînée en dedans de moi-même qu’à de la peur ou de l’angoisse. Je sais que tout ça, c’est de la science-fiction, mais quand on est aveugle, le quantique c’est ce qui nous est peut-être le plus accessible. Alors, je cherche moi aussi, à l’intérieur d’une communauté de recherche, comme Renaud rêve d’en tisser une ,des plus informelles, à travers la planète.

« Communauté de recherche » C’est la seule chose que j’aimais vraiment dans tout le charabia de Renaud. Jean et moi y travaillions au niveau des relations amoureuses, chaque souper devenant un havre de paix pour imaginer une eumétrie plus créatrice. Monsieur de Larousse, comme je l’appelais parfois en le taquinant, sentait maintenant le besoin d’innover. Il voulait tenter l’expérience de louer une chambre à quelques bâtiments de la mienne, pour que la nuit, à n’importe quelle heure, je puisse venir le rejoindre dans son lit, de façon à ce que nous ayons la chance d’inventer notre intimité.

Cela me fit du bien de me sentir chatte de ruelle. Comment dire. Comme si le calcul de la distance devenait, en soi, un excitant sexuel. Jean n’y venait que la nuit, retournant le jour à ses occupations, son groupe d’amis et ses relations. Nous prenions plaisir à réinventer le monde, parfois en nous saoulant joyeusement à la chandelle et au vin blanc. Une réflexion de ma part le fit bien rire.

Pendant que Renaud tente d’abolir le temps
Nous, on abolit l’espace
Dieu aura bien du mal
Pour remettre tout ça en place.
hahaha

Je m’ennuie de Nellie-Rose
Me dit soudain Jean
Pourquoi on ne ferait pas notre sortie familiale
Samedi plutôt que dimanche ?

Jean, je suis enceinte de Frannie.

Je n’ai jamais vu un homme aussi heureux. Il sautait partout, criait. Tellement excité qu’à trois heures et demie du matin, il alla cogner à la porte de la propriétaire.

Ma femme est enceinte, Madame
Ça vaut un réveil non ?

La pauvre femme. Jean la traîna quasiment de force pour partager le verre de la chance avec nous. Mais comme elle avait une vénération quasi religieuse pour le nom de Larousse, elle se sentit honorée de faire partie du cercle de ses intimes. C’est comme ça en France, une particule au nom et hop… tu es quelqu’un.

C’est avec ma particule Madame
Que j’ai fait cet enfant-là
Frannie vient De Larousse
Hahahaha

Si vous continuez à hurler comme ça, Monsieur
La petite va être tellement turbulente
Qu’elle va vous donner la frousse
Mais si elle a le sourire de Madame,

Elle sera charmante toute sa vie.

Fascinante, chère amie
Fascinante comme sa mère
Et juste pour moi à part ça

Et ces pères, tous pareils
Comme s’il y en avait que pour eux

Nous partimes, Jean et moi, chercher Nellie-Rose, de façon à nous endormir en famille tout autour de Frannie, comme pour lui souhaiter la bienvenue. Mais cette nuit-là, je fis un cauchemar. Je vis Jeanne Martin sur son lit de mort, puis ma mère, puis mon père…..NON ! ! non pas mon père ! Je dus être très agitée, car Jean tenta de me réveiller :

Qu’est-ce que tu vis Marie ?

Jean j’ai peur de la mort.

Explique.

Je ne veux pas que mon père meure
Les petites vont avoir besoin d’un grand-père.

Alors il n’a qu’à venir habiter avec nous

Il ne voudra jamais
De peur de déranger je crois.

Viens, allons boire un jus d’orange
Ça va te calmer.

On aurait dit que tout d’un coup, je me sentais à ce point orpheline que même mes racines semblaient s’estomper sous mes pieds. Était-ce le fait d’être enceinte et d’avoir besoin de me blottir dans les bras de mon père comme une petite fille ou encore l’étrangeté de Renaud qui ne pouvait accepter que les choses soient comme elles sont?

Jean,
J’ai jamais accepté la mort de ma mère
Pas plus que j’accepte celle de Jeanne Martin
Et s’il fallait que mon père meure loin de moi
Ce serait la catastrophe.

Ton besoin d’eumétrie
Est en train de se modifier
Fit-il en riant ?

Peut-être dis-je
Ça te déçoit ?

Qu’est-ce que tu vis ?
Dis-le simplement
Sans tenir compte de ma réaction

J’ai besoin de repartir à zéro
À un point de la planète
Qui va rendre mon père heureux

Hummm
C’est nouveau ça ?
T’as une idée ?
Les îles Galapagos ?

Ne te moque pas de moi

Écoute je suis rentier
Mon frère et ses enfants s’occupent de l’entreprise
Je suis ouvert à tout ce qui va nous donner du bonheur

Et le bonheur succédait au bonheur

C’est quoi çette phrase ?

Ça vient de Gauguin lorsqu’il vécut le paradis de l’amour dans les bras de sa Tahitienne Teha’amana. Mon père m’a fait rêver de Tahiti et de Gauguin durant toute mon enfance.

Alors allons élever notre famille à Tahiti

T’es sérieux ?

Ton père viendrait tu crois ?

Non, j’arrive pas à y croire. Tu ferais une telle folie ?

Ton père viendrait tu crois ?

Non c’est trop fou.

Achetons une villa
Près de la maison du jouir de Gauguin si tu veux
Emmenons ton père, madame de Vincennes si tu veux
Mais vivons nos rêves si ça prend ça pour nous rendre heureux
Je ne me nomme pas Chateaubriand pour les vivre dans ma tombe.

Et pour l’eumétrie à laquelle tu tiens tant ?

On verra là-bas.
Ça serait extraordinaire que Frannie naisse à Tahiti non ? Non c’est trop fou, Jean,
on va se casser la gueule

Si Charlie Chaplin a fondé une famille
En repartant à zéro
Dans un endroit perdu de l’univers
Je ne vois pas pourquoi un De Larousse
N’aurait pas droit au même bonheur !

Allez viens te coucher Juste par ta manière de dormir dans mes bras Je vais bien finir par sentir si le projet nous Permettra de fonder une vraie famille.

Jean, j’ai jamais oublié Renaud Même si Renaud est mort pour moi

Marie, j’ai jamais oublié Rosanne, feu mon épouse
Même si Rosanne est morte pour moi

Tu peux vivre avec ça ?
Oui
Toi aussi ?
Oui

C’est ça un compagnonnage heureux mon amour
Rien n’est parfait mais tout est intègre.
Allez viens te coucher.

Je tentai d’oublier cette discussion. Mais, Jean ne tenait plus en place. Chaque souper entraînait avec lui sa pile de cartes et de livres sur Tahiti. Il avait consulté une agence immobilière internationale et on lui avait proposé trois villas, dont une donnant directement sur la mer, comprenant en plus une petite dépendance où mon père pourrait vivre selon le degré eumétrique de solitude qui lui plairait.

Ecoute, si mon père accepte, on enclenche
S’il refuse on recule
Ça te va Jean ?

Cher Papa,

Vous vous rappelez : « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage. » Cette phrase venait du poète Du Bellay, plus précisément de la page 585 du livre dix de Larousse. Vous voyez, je n’ai rien oublié. Du Bellay signifiait l’importance de revenir au pays natal mourir auprès de ceux qu’on aime, à la fin du long voyage de la vie. J’ai longtemps pensé que vos origines avaient été la maison à un mur de votre mère. Je réalise aujourd’hui que votre pays d’origine fut plutôt celui de la poésie. Rappelez-vous ce que l’encyclopédie disait à propos de la poésie :

Le poète
Est celui qui découvre
L’immuable virginité du monde
Retrouvant les dons et les vertus de l’enfance.

La poésie,
Elle n’est évasion du réel
Que pour être invasion de l’essentiel.

Et cette phrase de Gauguin

Et le bonheur succédait au bonheur

Et celle de Renoir à son fils :

Je me rappelle
La merveilleuse sensation de légèreté

De ne rien posséder
Qui nous permettait, à Monet et à moi,
De végéter les deux mains dans les poches…
Il faut toujours être prêt à partir
Pour le bon motif
Pas de bagages, une brosse à dents
Et un morceau de savon

Auriez-vous la bonté de venir me rejoindre à Tahiti, près de la maison du jouir de Gauguin ? Jean et moi désirons nous y marier, y habiter une villa, élever notre famille. Une dépendance vous y attend si vous préférez vous retirer dans la solitude.

Avant de me dire non, sachez que j’attends un autre enfant et que mes petites auront besoin de leur grand-père. Je ne peux leur offrir moins que ce que j’ai reçu.

Auriez-vous la bonté de faire de Tahiti
Pour vos deux petites filles
Le paradis millénaire
De la poésie des bien-aimés

p.s.
Je ne veux pas vous perdre
Comme j’ai perdu maman

Une chambre s’étant libérée dans l’immeuble connexe à celui de Madame de Vincennes, Jean la loua plutôt que l’autre. Notre eumétrie resserrée permettait maintenant à Nellie-Rose d’aller se faire gâter par le voisin papa de sa petite sœur. Curieusement, rien d’autre ne l’intéressa que de s’occuper de ma fille. Même cette nuit du mardi chez sa grande amie devint une corvée dont il voulut s’esquiver d’une semaine à l’autre.

Je ne fréquentai plus la cave du p’tit Québec. Par contre, j’allai rendre visite régulièrement à Gérard, le pianiste-aveugle, lui rendant quelques services, comme lui préparer un bon repas ou ranger son épicerie. Il adorait entre autres que je l’accompagne à la cathédrale Notre-Dame de Paris parce qu’il sentait le besoin de faire sa part dans la communauté de recherches dans le but de découvrir comment on devient un voyageur quantique.

Si quelqu’un peut y arriver le premier
C’est bien un aveugle non ?

Cela me troubla beaucoup de le voir caresser les pierres, tenter d’en imprégner sa chair dans le but de faire transmuer la matière.

Et vint ce fameux souper où Monsieur de Larousse me fit porter des fleurs avec un trousseau de clés dans une enveloppe.

Ce sont les clés de notre villa à Tahiti mon amour

Mais on n’a même pas de réponse de mon père, lui dis-je

J’ai acheté la villa avec option, selon ce que votre père
Prendra comme décision.

Jean me remit également une lettre de mon père. Je l’ouvris. Il n’y avait qu’une seule phrase d’écrite :

Heureux qui comme Rodolphe
A fait un beau voyage

Commentaires

1. Le mercredi 3 mai 2006 à 08:56, par Pierrot

Quelle étrange chose que la vie. 6 ans déja que j’ai terminé ma
carriere de chanteur. Ca se peut pas… 6 ans…. woww….. et ce roman qui
semble venir de nulle part…. wow…. devenir l’antiquaire de son
âme….par le biais d’un ami
merci

Pierrot

2. Le mercredi 3 mai 2006 à 10:48, par Claude

« …l’antiquaire de son âme ». Quelle belle trouvaille.
Au nombre de lecteurs qui viennent lire ton roman à tous les jours je constate que l’idée valait son pesant d’or.
J’ai bien hâte de te revoir.
Claude

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