Claude Demers
l'auteur de ce blogue. Retraité et professeur d'échecs à temps partiel.
Manœuvres de guerre, l’OTAN contre l’Iran : Avions israéliens à Decimomannu
par Manlio Dinucci
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Mondialisation.ca, Le 4 novembre 2011
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Les avions de chasse OTAN stationnés à Decimomannu (Cagliari, Sardaigne) avaient à peine fini de bombarder la Libye que s’est immédiatement déroulée dans la base aérienne la manœuvre Vega 2011. Hôte d’honneur l’aviation israélienne, qui, avec celles italienne, allemande et hollandaise, s’est exercée à des « attaques à longue portée ». Comme le rapporte ce matin (jeudi 3 novembre 2011, NdT) la presse israélienne elle-même, ceci entre dans le cadre de la préparation d’une attaque contre les implantations nucléaires iraniennes. La manœuvre fait partie de la coopération militaire Italie-Israël, établie par la Loi du 17 mai 2005. Elle entre aussi en même temps dans le « Programme de coopération individuelle » avec Israël, ratifié par l’OTAN le 2 décembre 2008, trois semaines environ avant l’attaque contre Gaza. Elle comprend non seulement des manœuvres militaires conjointes, mais l’intégration des forces armées israéliennes dans le système électronique OTAN et la coopération dans le secteur des armements. C’est ainsi que la seule puissance nucléaire de la région, Israël, se trouve de fait intégrée dans l’OTAN même si elle refuse de signer le Traité de non-prolifération (alors que l’Iran, qui ne possède pas d’armes nucléaires, l’a signé).Il y a deux jours Israël a testé un nouveau missile balistique à longue portée, que le ministre de la défense[1] Ehud Barack a défini comme « un important pas en avant dans le domaine balistique et spatial ». Ceci confirme le rapport d’une commission britannique indépendante, que vient de publier le Guardian, selon lequel Israël est engagé à potentialiser ses capacités d’attaque nucléaire, en particulier les missiles balistiques Jéricho3 à portée intercontinentale de 8-9mille Kms et les missiles de croisière lancés par les sous-marins. Ce programme est soutenu par les plus grands pays de l’OTAN.L’Allemagne a fourni à Israël, dans les années 90, trois sous-marins Dolphin (deux sous forme de don) et lui en remettra en 2012 deux autres (dont le coût de 1,3 milliards de dollars est financé pour un tiers par le gouvernement allemand), tandis qu’est ouverte la tractation pour la fourniture d’un sixième sous-marin. Les Dolphin, dotés des systèmes de navigation et de combat les plus sophistiqués, ont été modifiés de façon à pouvoir lancer des missiles de croisière nucléaires à longue portée : les Popeye Turbo, dérivés des étasuniens, avec une portée de 1.500 Kms.
Les Etats-Unis, qui ont déjà fourni à Israël plus de 300 chasseurs bombardiers F-16 et F-15, se sont engagés à lui fournir au moins 75 chasseurs F-35 Joint Strike Fighter de cinquième génération (dont le coût unitaire a grimpé à 120 millions de dollars) et à entraîner en premier les pilotes israéliens, pour former au plus tôt trois escadrilles de F-35 qui constitueront « un nouveau fer de lance stratégique des forces aériennes israéliennes ». L’Italie, dans le cadre de l’accord de coopération militaire, est en train de collaborer à des projets de recherche conjointe surtout avec les instituts israéliens Weizmann et Technion[2], qui effectuent des recherches sur les armes nucléaires et sur celles de nouveau type. Entre dans ce cadre la manœuvre de Decimomannu, confirmant qu’on est en train de mettre au point un plan d’attaque contre l’Iran, avec la participation de forces israéliennes, étasuniennes, britanniques et autres, soutenues par les commandements et les bases OTAN. Et le plan prévoit sûrement, pour décourager d’éventuelles lourdes représailles, de pointer sur la tête du pays attaqué le pistolet avec la balle nucléaire dans le canon.
Edition de vendredi 4 novembre de il manifesto Prove di guerra, aerei israeliani a Decimomannu
http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20111104/manip2pg/09/manip2pz/312756/ Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
[1] ministre de la défense, « appelé de la guerre en des temps plus sincères » comme disait José Saramago. Les intermittences de la mort, p. 67, Seuil, Paris 2008. NdT. [2] A propos de Technion, avec lequel collaborent nombre de nos laboratoires publics de recherche, fondamentale ou appliquée, financés donc par nos impôts (on peut trouver le détail sur Internet), voir : http://www.technionfrance.org/ .
On y apprend (http://www.technionfrance.org/actualites.asp ) par exemple que le prix Nobel de chimie 2011 « Daniel Shechtman [est], professeur émérite, faculté génie des matériaux, [au] Technion. Le Technion, Israel Institute of Technology et l’Association Technion France sont fiers et heureux d’annoncer que le Prix Nobel de Chimie 2011 vient d’être attribué au Professeur Distingué Danny Shechtman de la Faculté de Génie des Matériaux au Technion. […] C’et le deuxième prix Nobel de Chimie pour le Technion qui l’avait déja reçu en 2004. L’association Technion félicite Daniel Shechtman et sa famille, félicite le Technion, Israel Institute of Technology pour un nouveau succès au nom de la Science en Israël et dans le Monde. L’association Technion félicite Daniel Shechtman et sa famille, félicite le Technion, Israel Institute of Technology pour un nouveau succès au nom de la Science en Israël et dans le Monde ». (surlignages de la traductrice)
On y apprend aussi que le Technion est un institut de recherche israélien depuis 1924 … http://www.technionfrance.org/leTechnion.asp Sur la mission : « Les diplômés du Technion occupent une place de premier plan dans le secteur industriel en Israël et dans le monde ainsi que des fonctions éminentes dans les organismes gouvernementaux, académiques et liés à la défense nationale du pays. Le Technion s’est fixé une mission : conquérir des positions nationales et internationales pour promouvoir sa haute technologie cruciale à l’avenir de l’Etat d’Israël et en étroite collaboration avec l’industrie. » Exemple de recherches sympathiques contribuant à la mission à la rubrique Sécurité : http://www.technionfrance.org/docs/ATF%20Bulletin%20Adhsion%202010.pdf Et pour avoir une idée des mondanités présidant à la collaboration et au soutien politique -gouvernement et opposition- français à cette mission « cruciale à l’avenir de l’Etat d’Israël », voir : http://www.facebook.com/group.php?gid=324805283581 . On aura sans doute intérêt à faire aussi quelques recherches sur notre collaboration scientifique avec l’institut Weizmann…NdT.
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Manlio Dinucci est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Manlio Dinucci publiés par Mondialisation.ca |
Après avoir répandu plus qu’une insanité pour culpabiliser les Grecs face à la crise de la dette, les donneurs de leçons qui ont pourtant été à la base de la crise financière de 2008 en Europe et en Amérique, se scandalisent aujourd’hui devant l’éventualité d’un référendum pour que la population grecque se prononce sur les mesures d’austérité qu’on lui impose depuis des mois déjà. Des mesures dont les décisions sont prises à Bruxelles et non pas en Grèce.
La réalité moins connue hors de la Grèce, c’est que le mouvement ouvrier n’a pas lâché le morceau depuis le début de la crise. 13 grèves générales, toutes suivies avec succès, et la revendication du mouvement syndical pour qu’un référendum ait lieu sur les mesures d’austérité imposées aux Grecs pour résoudre la crise, s’ajoutent à la fragilité du gouvernement Papandréou. Celui-ci pourrait tomber d’un jour à l’autre. En acceptant l’idée d’un éventuel référendum, Papandréou ne s’est pas rangé du côté de la gauche. Il a simplement cherché un peu de répit pour son gouvernement. On doit s’attendre d’ailleurs à ce que la question posée au référendum ne porte strictement que sur la Zone euro et non pas sur les mesures d’austérité. Question de diviser les votes du NON.
Malgré tout, si la droite pensait pouvoir utiliser le cas de la Grèce comme un laboratoire pour faire face à la crise au Portugal et en Italie en particulier, il s’avère que la fiole est passablement enfumée et qu’elle pourrait exploser à tout moment. C’est peut-être le mouvement ouvrier et populaire grec qui donnera une leçon aux populations menacées du Portugal, d’Italie, d’Espagne et d’Irlande. Un affrontement se prépare avec la Zone euro mais aussi avec tout le système qui engendre la crise. Une leçon pour tous les mouvements d’occupation des indignés à travers le monde. C’est le mouvement ouvrier organisé dont les membres sont au coeur de l’activité économique du système qui peut ébranler celui-ci efficacement. Comme quoi, la lutte des classes est toujours une réalité !
Dans les jours qui ont suivi la publication de cet article, Georgios Andrea Papandréou démissionna de son poste de Premier ministre, au profit du gouvernement conservateur de Lucas Papademos après avoir reçu l’assurance que son plan d’austérité serait adopté. Ces manoeuvres qui mettent fin à toute velléité de référendum et qui assurent au contraire le détournement du pouvoir législatif du processus normal de la démocratie afin d’imposer au peuple grec des décisions politiques prises à l’extérieur du pays, ne changent rien à la réalité. Les travailleurs grecs viennent d’ailleurs de déclencher le 3 décembre 2011 leur 6ième grève générale de l’année (la première contre le nouveau gouvernement) et des voix s’élèvent pour une véritable unité nationale autour de la gauche qui serait en mesure d’offrir une alternative au plan d’austérité Merkel-Sarkozi.
c)Les conséquences de l’intégration de l’économie Grecque à l’UE et à l’UEM. Une illustration de cela est le fait que des branches importantes de l’industrie sont sur la voie du déclin après avoir fait les frais d’une forte pression concurrentielle et subi des restructurations (ex : textile, habillement, métal, construction navale et la fabrication d’autres moyens de transport). L’accroissement du déficit commercial et l’augmentation rapide des importations depuis l’Union européenne ont une impact correspondant sur l’inflation de la dette publique. Le déficit commercial est passé de 4% du PIB en 1975-80, à 5% en 1980-85, à 6% en 1985-1990, 7% en 1990-95, 8,5% en 1995-2000, et a explosé à 11% du PIB dans la décennie 2000-2010, avec l’entrée du pays dans la zone euro. La PAC a mené la balance des paiements agricole du pays d’un surplus de 9 milliards de drachmes en 1980 à un déficit de 3 milliards d’euros en 2010, faisant du pays un importateur de denrées alimentaires. La détérioration du déficit commercial a été suivie par celle de la balance des paiements « externe » (la balance des comptes courants), c’est-à-dire que le « bilan annuel » général du pays avec les autres pays est passé d’un surplus d’1,5% en 1975-1980 à un déficit de 0,9% en 1980-1990, le déficit est passé à 3% du PIB sur la période 1990-2000. Ce déficit a explosé avec l’entrée du pays dans la zone Euro jusqu’à atteindre une moyenne annuelle dépassant les 13% du PIB dans la décennie 2000-2010, conduisant à une augmentation des emprunts publics pour payer le déficit de la balance des paiements extérieure. L’activité rentable des armateurs n’a pas inversé cette situation. (extrait de l’analyse du KKE sur la crise économique et la dette en Grèce)
3 bonnes cuillères à soupe d’huile de Canola
1 grosse gousse d’ail
1 gros oignon
2 carottes de bonne grosseur
2 céleris moyens
1 piment vert
1 tasse (250 ml) de champignons tranchés
3-4 tiges de coriandre en feuilles
½ morceau de piment rouge séché, finement haché (facultatif)
2 boîtes de tomates en dés de 796 ml chacune (épicées de préférence)
1 boite de sauce tomate de 398 ml
80 ml de pâte de tomate
6 saucisses italiennes fortes
Fines herbes
Herbes de Provence
thym séché
Origan
Basilic
2 feuilles de Laurier
1 cuillère à soupe d’herbes salées du bas du fleuve
Set et poivre
1. Faire revenir l’ail, l’oignon, les carottes et le céleri (coupés en rondelles minces ou grossièrement hachés) dans l’huile, durant environ 5 minutes (ou jusqu’à ce que l’oignon soit bien attendri.
2. Ajouter les tomates en boîte, saler, poivrer et faire mijoter environ 45 minutes.
3. Durant cette première étape, cuire les saucisses dans une poêle séparée (environ 20 minutes à feu moyen)
4. Recueillir environ une tasse et demie de la sauce tomate et mettre au frigo (cette sauce sera excellente pour manger dans un couscous avec lentilles ou simplement en bruschetta avec fromage, sur un pain croûté, au four)
1. Couper grossièrement le piment vert, les rondelles de piment fort et hacher le piment séché ainsi que les feuille de coriandre.
2. Ajouter à la sauce tomate tous les ingrédients y compris la saucisse (coupée en rondelles d’environ 1 cm d’épaisseur)
3. La quantité pour les herbes et épices sont au goût. Vous devez vérifier souvent l’assaisonnement durant la cuisson à feu très doux.
4. Laisser mijoter sous couvert environ 90 minutes. 30 minutes avant la fin, si la sauce est trop liquide, enlever le couvert.
En mal de justifications pour leur intervention allant bien au delà de la résolution 1973 de l’ONU, les réseaux de communication de l’OTAN n’ont pas tardé à répandre cette nouvelle diffusée par le conseil militaire des rebelles libyens après leur découverte d’un charnier contenant les restes de plus de 1200 « victimes de Kadhafi » dans la prison d’Abou Salim à Tripoli.
La manchette a fait le tour du monde et fut présentée comme le point de départ de l’action des rebelles contre le régime Khadafi.
Il ne fallut pas plus de 24 heures néanmoins pour émettre de sérieux doutes sur la validité des faits annoncés. Le Nouvel Observateur écrivait le 27 septembre que des doutes existaient sur la réalité du charnier d’Abou Salim. Les restes osseux trouvés seraient de provenance animale. Peu importe, la nouvelle a fait son travail.
Communiqué :
Réseau Voltaire, lundi 22 août 2011, 13h20 GMT – Le Réseau Voltaire s’inquiète des menaces qui pèsent sur deux de ses collaborateurs à Tripoli. Mahdi Darius Nazemroaya, chercheur associé du Centre de recherche sur la Mondialisation, et Thierry Meyssan, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace, sont retranchés dans l’hôtel Rixos autour duquel d’importants combats ont lieu. L’ordre aurait été donné de les abattre.
Thierry Meyssan est à Tripoli depuis le 23 juin dernier. Il y a d’abord dirigé une équipe d’enquêteurs du Réseau Voltaire. Il mène depuis deux mois un travail d’information journalistique sur le conflit. Ses positions se distinguent de celles de ses confrères : il décrit la rébellion comme étant minoritaire et permettant de justifier aux yeux de l’opinion publique internationale une classique opération militaire.
Quelles que soient les positions défendues par Mahdi Darius Nazemroaya et Thierry Meyssan, leur assassinat serait inacceptable. Mahdi Darius Nazemroaya et Thierry Meyssan ne sont pas des combattants, mais des journalistes. Les personnes qui soutiennent cette guerre en pensant qu’elle est menée pour la démocratie et la liberté ne peuvent accepter qu’on assassine des journalistes.
À l’heure actuelle, cinq États leur ont offert leur protection diplomatique. Mais les combats autour de l’hôtel les empêchent de sortir et plusieurs de ces ambassades ont été encerclées afin de rendre tout accès impossible.
Sachant les menaces qui pèsent sur eux, Mahdi Darius Nazemroaya et Thierry Meyssan ne s’exposent pas à des « balles perdues ».
Le Réseau Voltaire appelle les citoyens des pays impliqués dans la guerre à faire pression sur leurs gouvernements afin d’assurer la sécurité de ces journalistes. Il demande à chacun de jouer son rôle de citoyen et de faire circuler cette information.
source : Infolettre de mondialisation.ca
Une entrevue en direct de Tripoli ler 22 août, avec Mahdi Nazemroaya, analyste pour le « Center for research on globalization » alors que l’hôtel où il se trouvait était attaquée par des tirs soutenus par l’OTAN et que lui-même fut la cible de ces tirs.
À l’heure où les bombardements de l’OTAN frappent le quartier général de Kadhafi en Libye, il n’est pas inutile de mettre les choses en perspective.
La vérité comme on dit est toujours celle des vainqueurs et ces jours-ci les médias seront pleins de nouvelles « positives » à l’effet que les rebelles sont sur une marche victorieuse en Libye. En réalité la principale difficulté des rebelles tient au fait qu’ils ne sont pas assez nombreux pour gérer les affaires d’un pays et de sa capitale surtout, Tripoli, où la population leur est hostile. Avec le temps il deviendra de plus en plus évident que les rebelles en question ne sont en fait que des fantoches dans la stratégie de l’OTAN au Moyen Orient et en Asie centrale.
À lire à ce propos l’analyse de Michel Chossudovsky dans Mondialisation.ca : Vers une guerre élargie au Moyen-Orient et en Asie centrale
De nouvelles manifestations d’appui à Khadafi ont eu lieu aujourd’hui en Libye. Alors que l’OTAN n’a pas encore pu montrer ces masses populaires qui seraient derrière les rebelles et que les dirigeants libyiens avaient ou s’apprêtaient à massacrer, des manifestations monstres en appui à Khadafi ont lieu de plus en plus fréquemment en Libye. Et là ce n’est pas parce que ces manifestations n’ont pas lieu que nos médias les taisent.
On parle maintenant de la débâcle de l’OTAN en Libye
Déjà au 19e siècle, analysant les rouages du système capitaliste, Marx et Engels écrivaient dans le Manifeste du Parti communiste : « Le gouvernement moderne n’est qu’un comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière« . Moins directs aujourd’hui et profondément transformés par les acquis démocratiques émanant des luttes populaires, soumis à l’évolution de la presse écrite et parlée et encore davantage à l’ère des nouvelles technologies, par les médias sociaux, les gouvernements modernes ont pris l’habitude de se protéger sous de larges couvertures. Le code législatif rend de plus en plus difficiles les décisions politiques ouvertement hostiles au mouvement populaire. Les pressions pour faire accepter la logique de la course au profit maximum et ses conséquences sur les niveaux de vie des populations passe désormais par des ramifications médiatiques et idéologiques complexes dont la récente lettre de démission de Kai Nagata de son poste de directeur du bureau de Québec de « CTV » donne une bonne image de ces pratiques au Canada.
Ces techniques de vente n’en fonctionnent pas moins pour autant. Au point que des notions comme le « libre marché », la « démocratie » (lire la démocratie occidentale), la « liberté » (lire la liberté d’entreprise) sont considérées par nos vaillants idéologues de l’Establishment comme des valeurs « fondamentales » de référence à toute action dite humanitaire. Cela va des rapports sociaux au sein de nos régimes étatiques jusqu’aux guerres de « libération » comme la guerre en Libye. Au nom de la liberté, on donne son aval à l’ingérence dans les affaires des autres. Et pour conforter la population dont on a besoin de l’appui politique et morale, on crée alors un nouveau « droit » politique qui s’appellera le « droit d’ingérence ». La population allemande qui soutenait les guerres expansionnistes d’Hitler n’avait pas besoin de tant de fanfaronnades. Mais à cause de la Seconde Guerre mondiale justement, aujourd’hui il faut mettre des gants blancs.
Malgré tout, l’expansionnisme est l’expansionnisme. La guerre est la guerre. La souffrance et la mort seront toujours la souffrance et la mort.
Les résultats sont les mêmes et pour les décrire les mots ne changent pas. Seuls changent les mots pour y faire face. À socialisme on choisira « socialisme démocratique ». À laïcité on opposera « laïcité ouverte ». Même des termes comme bourgeoisie et luttes de classes sont à proscrire. En fait les classes ça « n’existe plus ». On en aura que pour la « classe moyenne ». Mais tiens donc. C’est une classe ça, la classe moyenne. Et si quand même les classes n’existaient plus, cela veut-il dire que la petite bourgeoisie et la grande bourgeoisie sont des illusions de l’esprit ?
C’est bien ce que la rectitude politique voudrait nous faire croire.
La roue tourne, mais…
Et la roue tourne. La seule grande valeur incontestable, le profit. Lui il ne cesse de croitre. Lorsque des embûches lui causent de tout petits problèmes, l’État « providence », celui-là même qui fut créé pour maintenir la survie de populations entière et leur assurer un pouvoir d’achat minimum, celui tant condamné pour les tenants du néolibéralisme et du capitalisme sauvage tout azimut, n’hésitera pas à leur venir en aide. Pas à coup de quelques dollars par mois pour les aider à boucler leur maigre « budget », mais à coup de centaines de milliards de dollars. Des centaines de milliards de dollars qui seront bien partagés entre ces mégas puissances et l’industrie militaire dont les capitaux, de toute façon, sont aujourd’hui complètement imbriqués.
La roue tourne tellement bien qu’on va enfin pouvoir lâcher du leste. On n’ira pas jusqu’à permettre aux entreprises locales trop de brutalité envers la force de travail. Mais libre-échange oblige, lorsqu’il s’agira de compagnies étrangères, rien dans la Loi ne les empêchera de se comporter comme au 19e siècle. Ainsi IQT pourra congédier sans avertissement ses 1200 employés et pour ajouter l’insulte à l’injure on demandera à ces employés de considérer leurs deux dernières semaines de travail comme du « bénévolat ». Cela au moment même où la Cie envisageait d’ouvrir un nouveau centre d’appels à Nashville aux É.-U..
Au nom de la sacro-sainte « liberté », la démonisation de tout ce qui comporte l’expression « sociale » va bon train et tout ce qui comprend le mot « privé » est porté aux nues, confondant intentionnellement la notion de « propriété privée » avec « propriété personnelle ». Et lorsqu’au nom de la propriété privée l’État et même son service de sécurité policière deviennent un obstacle, on ne fera pas dans la dentelle pour les détourner à leurs « propres » fins. Au point d’en oublier les usages de bon aloi qui consistent avant tout à convaincre la population pour qu’elle accepte l’inacceptable.
C’est ici que l’affaire Murdoch prend toute sa véritable dimension. Lorsqu’on voit défiler la palette de personnalités impliquées d’une manière ou d’une autre, dans ce qui deviendra certainement l’un de plus grands scandales du siècle, du magnat de la presse au premier ministre en passant par le chef du Scotland Yard, on découvrira qu’au bout du compte, l’État, son système « démocratique », ses lois, étaient devenus trop gênants pour les besoins de cette si chère liberté d’entreprise. Celle-là même qui a mené à la guerre en Irak et à la crise de 2008 dont nous ne sommes toujours pas vraiment sortis.
Scandale après scandale, faillite après faillite, crise après crise… La roue tourne toujours, mais là ça commence à faire beaucoup de sable dans l’engrenage !
La journée même où le ministre de la Défense, Peter Mackay annonce que le Canada utilisera une base militaire au Koweit pour maintenir sa présence dans le Golfe Persique, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, annonçait de son côté l’intention du Canada de boycotter la Conférence de l’ONU sur le désarmement.
En prétextant du fait que la Corée du Nord présidera la conférence, le gouvernement Harper dévoile son désintérêt pour toute la question du désarmement. Il rejette en quelque sorte l’argument des États-Unis à l’effet que la présidence d’une telle conférence ne peut influencer d’une quelconque façon les décisions qui y seront prises.
Il est connu que le gouvernement canadien négocie présentement une présence militaire permanente en Afrique. Cela malgré le fait qu’aucune demande en ce sens ne lui ait été adressée et que le budget militaire du Canada ait connu une véritable explosion ces dernières années, grevant ainsi considérablement l’aide humanitaire du Canada à l’étranger et les services de santé qui sont en crise depuis plusieurs années au pays.
En invoquant le cas de la présidence de la conférence, le Canada a recours aux vieilles méthodes de la guerre froide. Il rejette les principes et les mécanismes de fonctionnement des Nations Unies qui favorisent le dialogue plutôt que la confrontation et leur oppose une politique d’isolement et de menace de force.