Claude Demers
l'auteur de ce blogue. Retraité et professeur d'échecs à temps partiel.
Peut-être aurez-vous la chance de voir cette vidéo avant les élections du 1er novembre. Ou peut-être regretterez-vous de ne pas l’avoir visionnée avant les élections.
La crise économique généralisée met en relief les gaspillages, la spéculation éhontée, la corruption politique qui illustrent le comportement des représentants de l’establishment politique. En traitant la nouvelle, les médias cherchent des coupables, des individus à qui faire porter la responsabilité, comme s’il s’agissait d’un accident de parcours dû à des poliitciens véreux. On pratique ni plus ni moins du populisme journalistique, une manière de traiter la nouvelle en surface seulement et d’éviter les questions de fonds et surtout de passer sous silence les enjeux fondamentaux. Voilà pourquoi il est rarement question des véritables solutions de rechange.
Connaissez-vous vraiment Projet Montréal ? Aviez-vous déjà entendu parler de Richard Bergeron ? Et surtout saviez-vous que Projet Montréal était un vrai parti de citoyens et citoyennes qui militent depuis le début des années 2000 pour démontrer qu’un autre Montréal est possible. Ce sont en bonne partie ces gens que Louise Harel traitait ni plus ni moins d’hurluberlus lorsqu’ils ont contribué à l’élection d’Amir Khadir aux élections provinciales. Des citoyens et des citoyennes qui nous montrent enfin qu’une autre manière de faire la politique au Québec était possible. Des gens pour qui le mot changement n’a pas qu’une signification électoraliste.
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À voir : La fin du néandertal
Le procès devant le Tribunal des droits de la personne visant à faire cesser la prière à la ville de Saguenay a repris la semaine dernière avec les témoignages de Daniel Baril et Solange Lefebvre, respectivement témoins experts pour la partie demanderesse et la partie défenderesse. La défense multiplie les démarches dans cette cause, si bien que les deux jours d’audience prolongée n’ont pas suffi à faire entendre tous les témoins ni à permettre aux avocats de présenter leur plaidoirie. La cause se prolongera donc pour une autre séance de quatre jours en février prochain.
Les procédures s’avèrent plus longues et plus complexes que celles de la cause similaire déjà jugée à Laval parce qu’il faut tenir compte, à Saguenay, de la présence de signes religieux (crucifix et statue du Sacré-Cœur) et des dommages punitifs demandés par la poursuite.
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sources : L@icité No. : 52, 30 août 2009
Les principales pièces du dossier peuvent être consultées à l’adresse http://www.alarielegault.ca/priere.html
par Manlio Dinucci | |
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Mondialisation.ca, Le 18 juillet 2009 | |
Il manifesto | |
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Le déploiement des sous-marins Dolphin et navires de guerre israéliens en Mer Rouge “doit être pris au sérieux : Israël est en train de se préparer à la complexité d’une attaque contre l’Iran”. C’est ce qu’a déclaré au Times de Londres, hier, un fonctionnaire israélien de la défense. Il a en outre confirmé l’existence d’un accord avec l’Egypte pour le transit des unités militaires par le canal de Suez (voir il manifesto de mercredi 15 juillet), en ajoutant que les gouvernements des deux pays sont unis par une “méfiance commune vis à vis de l’Iran” (« shared mutual distrust of Iran ») et qu’Israël est en train de renforcer ses liens avec “certains pays arabes, qui craignent eux aussi la menace nucléaire iranienne”. (“certain Arab nations just as wary of the Iranian nuclear threat) Ainsi Israël, le seul pays de la région à posséder des armes nucléaires (dont sont armés aussi les Dolphin) et qui refuse le Traité de non-prolifération, prend la tête d’une croisade à laquelle participent certains gouvernements arabes, contre la “menace nucléaire” de l’Iran, pays qui a adhéré au Tnp et qui est donc soumis à des contrôles de l’Agence internationale pour l’énergie atomique. Celle-ci a confirmé n’avoir “aucune preuve que l’Iran soit en train d’esssayer de produire une arme nucléaire”. Les sous-marins et les navires de guerre d’Israël sont en Mer Rouge non seulement pour préparer l’attque contre l’Iran, écrit hier Haaretz, mais aussi “pour empêcher le trafic d’armes de l’Iran vers la Bande de Gaza” par mer et à travers le Soudan. On accuse donc l’Iran d’armer et d’encourager les Palestiniens à la guerre, en effaçant ce qui ressort de l’enquête de l’association israélienne “Breaking the silence”, démontrant que l’opération “Plomb durci” a été décidée sur la base d’un calcul politique : terroriser les Palestiniens en perpétrant des massacres de civils. Et il n’est pas crédible que dans la Bande de Gaza, où même les aides humanitaires n’arrivent pas à entrer, un flux d’armes puisse arriver d’Iran. Et c’est la secrétaire d’Etat étasunienne, Hillary Clinton, qui est venue prêter main forte au gouvernement israélien, en lançant un “ultimatum à l’Iran” pour qu’il “se joigne à la communauté internationale en tant que membre responsable”, en cessant de “menacer ses voisins et de soutenir le terrorisme”. Elle a réaffirmé que “l’Iran n’a pas le droit d’avoir une capacité nucléaire militaire” (que par contre les USA ont le droit d’avoir, en possédant les plus puissantes forces nucléaires du monde), et que les Usa sont décidés à empêcher qu’il ne l’aquière”. Elle a ainsi déclaré : “nous n’hésiterons pas à défendre nos amis, nos intérêts et surtout notre peuple avec vigueur et, si c’est nécessaire, avec la force militaire la plus puissante du monde”. Le message à Téhéran est sans équivoque : si Israël attaque l’Iran et si celui-ci répond avec ses missiles (non nucléaires), les Etats-Unis soutiendront Israël avec “la force militaire la plus puissante du monde”. A ce point-là, il reste aux analystes à comprendre en quoi la politique extérieure de l’adminisration Obama diffère de celle de l’administration Bush.
Reçu de l’auteur et traduit par Marie-Ange Patrizio Edition de vendredi 17 juillet de il manifesto http://www.ilmanifesto.it/il-manifesto/in-edicola/numero/20090717/pagina/09/pezzo/255185/ |
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Manlio Dinucci est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Manlio Dinucci publiés par Mondialisation.ca | |
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mardi 9 juin 2009 par ALTERNATIVES
Comme à chaque année, le Forum économique international des Amériques organise la Conférence de Montréal qui rassemble certains des plus importants décideurs au monde. Grands banquiers, gens d’affaires, dirigeants d’institutions financières internationales, politiciens se rencontrent pour discuter du sort de l’humanité, comme ils l’ont fait quelques mois auparavant au Forum économique de Davos. Cette année, la Conférence revêt une importance particulière. Ces personnalités réunies à Montréal ont mis en place et soutenu le système financier et économique qui s’est effondré depuis la crise des subprimes, symptôme d’une faillite beaucoup plus large : les crises alimentaire, environnementale, énergétique et sociale qui se succèdent et s’emboîtent montrent bien que l’économie s’appuie aujourd’hui sur des fondements qui ne tiennent plus.
Le titre de la Conférence de cette année est prometteur : « s’adapter au nouvel ordre mondial ». Les conférenciers invités feront-ils leur mea culpa et proposeront-ils de relancer l’économie du monde sur de nouvelles bases ? Un examen attentif du programme montre que très peu d’idées nouvelles seront mises en jeu et que les solutions face à la crise, dont les organisateurs de l’événement reconnaissent les effets, risquent de se résumer à une relance des politiques qui l’ont créée.
Libre-échange et exploitation des ressources naturelles
Ainsi, le commerce international est considéré une fois de plus sous l’angle unique du libre-échange. Les participants entendront parler d’« occasions d’affaires », de compétitivité, de partenariats public-privé à l’échelle internationale, même si ces derniers se sont montrés inefficaces dans la quasi totalité des cas. Les accords de libre-échange sont des outils de déréglementation : est-ce vraiment ce qui convient en temps de crise, alors que cette déréglementation a justement provoqué les faillites et abus pour lesquels il faut aujourd’hui payer ? Rien ne laisse entendre que ces accords seront abordés avec une approche nouvelle qui prioriserait la coopération entre les pays, le respect des droits humains, l’équité, la protection de l’environnement.
La présence d’Alvaro Uribe Vélez, président de la Colombie et de Catherine Ashton, commissaire au commerce de l’Union européenne, montre bien la volonté de promouvoir deux accords de libre-échange, l’un entre le Canada et la Colombie et l’autre entre le Canada et l’Union européenne. Le premier, en processus de ratification, soulève une vive opposition. Il favorise surtout les intérêts de minières canadiennes, peu préoccupées du respect de l’environnement et des normes du travail. Il se conclut avec un pays où les droits humains sont gravement violés et où des syndicalistes et des défenseurs des droits humains se font régulièrement assassiner, sans que les coupables ne soient poursuivis.
Le développement durable et l’énergie sont aussi au programme. On peut toutefois souligner le manque de distance critique avec lequel ces sujets seront abordés. Au lieu de choisir des spécialistes de l’environnement, la Conférence de Montréal préfère donner la parole à des intervenants qui sont à la fois juge et partie. Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, une firme qui table grandement sur l’exploitation de l’énergie nucléaire et du gaz naturel, donnera une conférence intitulée « Énergie et développement durable : où en sommes-nous ? » Jeffrey Immelt, PDG de General Electric, fabriquant de moteurs d’avion, d’équipements pétroliers et gaziers, d’appareils électro-ménagers, abordera la question de l’innovation et du développement durable. La compagnie Rio Tinto, l’un des plus grands groupes miniers au monde (aluminium, or, cuivre, charbon, diamant, fer) remettra quant à elle le prix Rio Tinto de la durabilité !
Et la démocratie ?
La Conférence de Montréal de juin 2009 ferme les yeux sur le nouvel ordre mondial et sur la crise que nous traversons. Aucune proposition forte ou nouvelle n’émerge du programme préliminaire : on ne trouve aucune réflexion sur l’activité irresponsable des banques, la limitation de la spéculation, la stabilisation de l’économie. Rien pour combattre la pauvreté, pour contrer les inégalités (ces deux mots sont d’ailleurs absents du programme). Rien pour lancer un développement véritablement basé sur les énergies renouvelables et sur une consommation beaucoup plus responsable de l’énergie, des ressources naturelles et de l’eau.
Dans le confort de l’Hôtel Hilton de la place Bonaventure, les Paul Desmarais, organisateur de l’événement, Dominique Strauss-Kahn, directeur de Fonds monétaire international, Robert B. Zoellick, président de la Banque mondiale, Madeleine Albright, ex-secrétaire d’État des États-Unis et consorts continueront de réfléchir en vase clos au maintien des intérêts des grandes corporations, sans tenir compte de l’effet de leurs décisions sur les populations. Cette conférence ne donne en effet que très peu de place au débat contradictoire, aux intervenants dont les idées divergeraient de celles des patrons des multinationales. Et le coût d’inscription à la Conférence a de quoi décourager toute participation de ceux qui ne gagne pas de gros salaires.
Pour leur part, les élus Jean Charest, Raymond Bachand, Lawrence Cannon serviront de présentateurs pour les grandes conférences, alors que les thèmes « développement durable, santé et énergie » et « le commerce international et les Amériques » seront abordés réciproquement en collaboration avec Rio Tinto et RBC marché des capitaux. Cette collusion entre le monde des affaires et les élus, qui exclut le reste de la société civile, est un recul pour la démocratie.
Qui devra s’adapter au nouvel ordre mondial ? Au bénéfice de qui ? À l’occasion de la Conférence de Montréal, nous joignons les nombreuses voix dans le monde qui répondent que ce ne sont pas aux populations, et en particulier les plus pauvres, à s’adapter et à payer pour les méfaits et l’irresponsabilité des élites d’affaires et des gouvernements qui persistent à défendre une vision du monde et de l’économie insoutenable sur les plans sociaux, environnementaux et humains.
« M. Charest doit annoncer la tenue d’une commission d’enquête », Amir Khadir
Le 26 mai 2009
Québec, le 26 mai 2009 – Au jour 2 de l’enquête publique sur la mort de
Fredy Villanueva, le député de Mercier Amir Khadir affirme qu’il est temps
pour le gouvernement de cesser d’y aller avec des demi-mesures et des
entourloupettes. « Le lien de confiance est rompu entre le ministre Dupuis
et les familles des victimes. Ses tergiversations ont alimenté la
perception qu’au lieu d’agir pour la sécurité du public, le ministre
s’emploie à camoufler une bavure policière. Il est temps pour le premier
ministre d’intervenir conjointement avec la ministre de la Justice et de
rétablir la crédibilité du processus. Instaurer une commission d’enquête
publique au mandat élargi serait l’avenue la plus souhaitable.»
Saluant le professionnalisme du coroner ad hoc Sanfaçon, le député de
Mercier « invite la ministre de la Justice Kathleen Weil à corriger le tir
en comblant les deux lacunes dénoncées par les familles des victimes et
différents intervenants du milieu comme la Ligue des Noirs du Québec et la
Ligue des droits et libertés. D’abord, le mandat de l’enquête doit être
élargi aux questions d’exclusion sociale et économique ainsi qu’au
profilage racial comme technique d’intervention et d’arrestation policière.
D’autre part, les frais juridiques de l’ensemble des familles doivent être
assumés par des fonds publics pour mettre fin à la politique des deux poids
deux mesures.
« Seule une commission d’enquête publique sous l’autorité du ministère de
la Justice pourra rétablir la confiance du public. Le ministre Dupuis a
trop longtemps fait le grand écart entre son mandat de défendre la sécurité
publique et celui d’encadrer le travail des forces policières; ses
agissements des dernières semaines ont démontré qu’il ne met pas les
priorités à la bonne place. Même l’avocat de la Fraternité des policiers
l’a précisé : l’enquête est maintenant rendue politique », de conclure le
député de Mercier.
Le Mouvement laïque québécois (MLQ) a réclamé auprès du gouvernement Charest le dépôt d’un livre blanc ou l’ouverture d’une commission parlementaire devant conduire à l’adoption d’une charte de la laïcité pour le Québec. Cette intervention fait suite aux déclarations de la ministre de la condition féminine, Christine St-Pierre, qui a récemment renié l’avis du Conseil du statut de la femme (CSF) concernant le port de signes religieux dans la fonction publique : alors que le CSF recommandait de ne pas autoriser ces symboles, la ministre a choisi la voie contraire.
La requête du MLQ a été rendue publique le jeudi 21 mai lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec un collectif de citoyens et de citoyennes en faveur de la laïcité. Vous pourrez lire sur note site web la déclaration Le MLQ réclame une Charte de la laïcité présentée par le MLQ à cette occasion.
Visitez le site du MLQ : www.mlq.qc.ca
Jazz – Blues – Gospel – Musique du monde.
Jean-François Giguère que vous avez peut-être découvert avec Reminiscing du groupe VooDoo Scat à l’émission Belle et Bum en mars 2008 sera au Bar/spectacles La place à côté mardi le 26 mai à 21h00. Prix d’entrée 10 $.
Sur scène :
Jean-François Giguère : guitare
Céline Bélair : voix
Sandra Jean : voix
Pat Loiselle : guitare
Samuel Cournoyer : basse
Justin Allard : batterie
Pour plus d’infos : VooDoo Scat
Le texte ci-dessous a servi de base à l’élaboration de l’analyse, plus concise et légèrement modifiée, que le cercle citoyen de Laval a soumis, dans le cadre de sa contribution à l’élaboration du programme de Québec solidaire sur la souveraineté. On retrouvera le texte final ici.
Participant depuis quelques semaines au débat de Québec solidaire (à Laval) sur le thème de la souveraineté, je suis toujours surpris de constater la gratuité de certaines affirmations sur un sujet aussi proche des Québécois, particulièrement depuis la Révolution tranquille. Le consensus le plus facile sur le sujet, est que la question nationale au Canada n’est toujours pas résolue, n’en déplaise d’ailleurs à un certain Stephen Harper qui croyait qu’en reconnaissant formellement le Québec en tant que nation, il faisait l’Histoire.
Aussi vieille que le capitalisme lui-même, la question nationale s’exprime de façons bien variées, autant que le sont les conditions économiques dans lesquelles elle évolue. Pour cette discussion, Québec solidaire nous propose certaines pistes de réflexion : Comment définit-on la nation québécoise? Nation civique? Nation ethnique? Nation politico-culturelle?
Voilà à mon sens, une approche un peu courte pour aborder une question aussi complexe. Disons-le franchement, il n’existe pas au départ une telle chose qu’une « nation civique ». Pas plus d’ailleurs qu’une « nation ethnique ». On peut toujours parler d’un État civique, quoique l’expression soit un peu redondante. Tout comme on peut faire référence à un groupe ethnique ou une nationalité dans le sens d’appartenance à une nation d’origine. Mais cela n’apporte rien au débat qui nous concerne. Une nation politico-culturelle ? Je ne comprends tout simplement pas le sens du mot « politico » ici.
Pour moi les bonnes questions sont : Qu’est-ce qu’une nation et quels sont ses droits fondamentaux ? Le peuple québécois est-il une nation ? Quelles sont les contraintes à l’émancipation nationale du Québec ? Les repères d’une solution démocratique de la question nationale au Québec.
Qu’est-ce qu’une nation et quelles sont ses droits fondamentaux ?
Si je dis qu’une nation est avant tout un peuple, ce n’est pas parce que je l’affirme qu’il en est ainsi. L’expression, même dans son sens étymologique exprime un attribut bien spécifique d’un peuple, ou comme le dit le wiktionnaire, d’une communauté humaine. Spécifique ? Mieux, une communauté humaine historiquement constituée. Cela renforce l’idée qu’on ne devient pas une nation par décret.
À ce propos, il est intéressant de prendre connaissance de l’article 1 du Chapitre 1 de la Charte des Nations Unies qui définit ainsi un des buts de l’Organisme :
« Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde »
On ne parle pas ici des États, mais bien des peuples et des nations. Pourquoi cette association entre les mots « peuples » et « nations » et pourquoi l’omission du mot « État ». Simplement parce que le droit des peuples et des nations à disposer d’eux-mêmes est une expression qui érige au niveau d’un principe la notion de souveraineté. Un droit fondamental en démocratie. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes veut aussi dire le droit de choisir entre l’indépendance, l’autonomie ou toute autre forme possible d’association entre États. L’État et la nation ne sont donc pas des synonymes.
Le droit d’un peuple à disposer de lui-même n’est rien de moins que le droit à l’autodétermination nationale. Ce qui signifie : le droit pour un peuple de choisir lui-même la forme de relations qu’il veut établir avec les autres nations prenant en compte ce qu’il considère comme le plus avantageux pour son épanouissement économique, social et culturel, en d’autres mots, pour son émancipation nationale. La nuance entre les mots peuple et nation est faible. Mais elle existe quand même. Dans le contexte du mouvement de libération nationale du siècle dernier, le mot peuple désignait souvent les populations des pays colonisés qui aspiraient à leur indépendance et dont le développement national historique avait été momentanément interrompu par la colonisation. On parle ici de peuples soumis qui n’avaient pas le contrôle de leur économie et pour qui la langue nationale était reléguée au rang d’une langue seconde. Bien qu’avec des nuances importantes, on peut dire que les peuples autochtones au Canada entrent dans cette catégorie.
Or si le terme nation représente un attribut spécifique d’un peuple historiquement constitué, quelles en sont donc les autres caractéristiques ?
Une nation a un territoire commun. Certes on peut toujours appartenir à une nation et vivre sur un autre territoire. On parlera alors d’une personne ou d’un groupe de personnes de telle origine nationale ou appartenant à telle nationalité. On envisagera des droits spécifiques pour certaines communautés. Jamais ces droits ne correspondront au droit d’un peuple à disposer de lui-même. Ces droits seront d’une autre nature, propre à une politique de croissance, d’équité, de justice sociale et d’intégration démocratique.
Une nation aura une langue commune. On parlera aussi d’une culture et souvent même d’une psychologie commune, avec toutes les réserves qu’une telle affirmation peut contenir. C’est dans ce sens et dans ce sens uniquement qu’on peut faire référence aux valeurs québécoises. Ces valeurs ne sont pas tant l’expression d’une vision politique en particulier que des traditions culturelles distinctes et même, pourrait-on dire religieuses, d’un rapprochement plus prononcé avec l’Europe qu’avec les États-Unis, avec les pays latins, qu’avec les pays anglo-saxons.
Le Wiktionnaire parle enfin d’une communauté économique plus ou moins forte. Cette notion fait référence au lien étroit qui unit l’apparition du capitalisme à la naissance de la nation. Marx est celui qui a sans doute le mieux exprimé ce phénomène :
» La bourgeoisie supprime de plus en plus l’éparpillement des moyens de production, de la propriété et de la population. Elle a aggloméré la population, centralisé les moyens de production et concentré la propriété dans un petit nombre de mains. La concentration politique en a été la conséquence fatale. Des provinces indépendantes ou à peine fédérées, ayant des intérêts, des lois, des gouvernements, des tarifs douaniers différents, ont été rassemblées, pêle-mêle, et fondues en une seule nation, avec un seul intérêt national de classe, derrière un seul cordon douanier. «
» Dans toutes les langues modernes complètement formées, plusieurs raisons ont fait perdre au langage son caractère naturel : (…) la fusion des dialectes au sein d’une nation aboutissant à une langue nationale, par suite de la concentration économique et politique. »
» Dans aucun pays le règne de la bourgeoisie n’est possible sans l’indépendance nationale. La révolution de 1848 devait donc entraîner l’unité et l’autonomie des nations, qui jusqu’alors en étaient privées : l’Italie, l’Allemagne, la Hongrie. La Pologne verra venir son tour. »
(extraits tirés du Manifeste du Parti communiste et de travaux sur l’Idéologie allemande)
Le mérite de Karl Marx est d’avoir illustré le processus historique du développement de la nation et la manière dont cette dernière s’est greffée au développement économique. Le caractère déterminant de l’économie dans l’apparition de la nation est tellement vrai qu’au moment où l’État national et ses frontières étroites finissent par étouffer son essor, l’économie de marché aura tôt fait d’imposer sa loi expansionniste. Se substituera alors à l’État national, l’État colonial. Un État qui refusera de reconnaître aux pays conquis les droits nationaux qu’il s’adjuge pour lui-même, comme étant naturels. Ainsi, le concept d’État érigé sur le fondement de la nation devient vite un concept à contresens, celui d’État-nation. Ce qui permettra un jour à Pierre Elliott Trudeau de dire que le Canada ne forme qu’une seule nation et à René Lévesque de réclamer l’indépendance pour le Québec, toujours en vertu du même principe de l’État-Nation. Un piège qu’ont su éviter les Nations Unies dans la rédaction de l’article 1, du chapitre 1 de la Charte de l’organisme.
Le peuple québécois forme-t-il une nation ?
La raison pour laquelle je ne pose pas la question « Le Québec est-il une nation ? » est justement pour éviter le carcan imposé par le concept ambigu d’État-nation. Paradoxalement, l’existence même d’une Assemblée nationale au Québec illustre davantage le fait que le peuple québécois constitue une nation qu’un État national. Une Assemblée concédée au peuple québécois (et surtout au clergé catholique) afin de mieux l’embrigader à l’intérieur de la nation canadienne (le mot nation ici se voulant, l’expression du concept d’État-nation). On pourrait donc dire que le Québec de ce point de vue n’est pas une nation puisque l’État lui-même ne dispose pas du droit à l’autodétermination nationale. Ce qui est une manière de dire que le peuple québécois ne contrôle pas, voire ne possède pas encore, son État national, qu’il n’est pas souverain dans la loi. La notion de souveraineté impliquant nécessairement le concept du droit à l’indépendance.
Par contre, le peuple québécois, même s’il ne possède pas vraiment son État national, épouse toutes les caractéristiques d’une nation telles qu’énumérées plus haut et comprises dans la Charte des Nations Unies. Ce qui signifie que le gouvernement canadien, s’il voulait recourir au droit international pour invoquer l’intégrité de son territoire et ainsi s’opposer à l’indépendance du Québec, ne pourrait pas par ailleurs, avoir recours à la Charte des Nations Unies pour empêcher les Québécois et Québécoises de prendre le contrôle de leur État et de proclamer son indépendance.
Puisque nous sommes dans les paradoxes, on ne peut passer sous silence les particularités du Québec eu égard au processus historique classique de l’apparition de la nation. Car si une distinction majeure s’illustre, c’est bien la formation au Québec, d’une petite et même d’une grande bourgeoisie nationale, capable de rivaliser avec n’importe quel État capitaliste moderne. Ce fait à lui seul fait pâlir toute comparaison politique avec le mouvement de libération nationale dont l’indépendance était la seule voie possible d’émancipation et de contrôle de son marché et son économie nationale.
Le Québec n’est pas une colonie à proprement parler. Il n’en demeure pas moins que les Québécois et Québécoises forment un peuple discriminé, amputé du contrôle authentique de son État national et dont le développement économique est soumis à des décisions qui se prennent souvent à l’extérieur de son territoire. Ce qui se traduit par un niveau de vie et par des revenus inférieurs à la moyenne canadienne; une équité salariale avec le Canada anglais qui est toujours à reconquérir ; des politiques économiques dans le domaine de la culture soumises à la vision, pour ne pas dire aux préjugés, de ministres coupé-e-s du Québec ; un double système de fiscalité, etc.
La lutte pour l’émancipation nationale du Québec par conséquent, est une lutte tout à fait légitime. Il n’est pas moins vrai cependant que la forme particulière de cette lutte et les solutions mises de l’avant ne suivront pas le modèle classique de la lutte nationale tel qu’on l’a connu dans les pays colonisés et le mouvement de libération nationale à travers le monde.
Quelles sont les contraintes à l’émancipation nationale du Québec ?
La reconnaissance du Québec en tant que nation, sans la reconnaissance de son droit à l’autodétermination nationale, n’est pas une véritable reconnaissance de la nation. La première contrainte à l’émancipation nationale du Québec est donc de nature politique. Le Québec n’est pas souverain devant la loi et par conséquent n’a pas le loisir de choisir lui-même ses grandes orientations économiques, politiques et sociales. De ce point de vue il est tout à fait raisonnable d’affirmer que la constitution canadienne (avec ou sans l’adhésion du Québec), dans les termes actuels et à l’intérieur de laquelle le Québec n’est qu’une province comme les autres, démontre bien que la question nationale au Canada et au Québec n’est toujours pas résolue.
À ce facteur politique cependant s’en ajoutent bien d’autres, dont notamment le rôle, suivit de la trahison, du Parti québécois, envers la population et les travailleurs et travailleuses en particulier. Attention, je ne parle pas ici de l’incapacité du gouvernement péquiste à faire l’indépendance, après un long règne à l’Assemblée nationale. La trahison du Parti québécois vient de son changement de cap après s’être fait élire une première fois avec un soi-disant préjugé favorable envers les travailleurs et travailleuses. Ce préjugé, René Lévesque le savait nécessaire pour gagner l’appui d’une majorité de la population à cette idée que le Parti québécois pouvait être le fer de lance des intérêts nationaux du Québec.
Après quelques mesures encourageantes une fois au pouvoir, dont la Loi anti briseurs de grève, le gouvernement du Parti québécois a tôt fait de s’aliéner une partie importante de la population en s’attaquant de front au mouvement ouvrier et en adoptant des lois antisyndicales dans la Fonction publique. Des lois que la Cour suprême du Canada a dû invalider, les jugeant anticonstitutionnelles. Voudrions-nous d’un Québec indépendant qui serait moins démocratique que le Canada voisin qu’il aurait quitté ? Si la question fait rire, les travailleurs et travailleuses qui ont voté pour le Parti québécois et qui ont dû recourir à la Cour suprême du Canada pour défendre leurs droits fondamentaux n’avaient pas tort de se sentir trahis par le gouvernement du Parti québécois.
La lutte politique que se livrent le Parti libéral et le Parti québécois se résume en fait à une confrontation entre factions de la bourgeoisie qui prétendent mieux représenter l’une que l’autre, les intérêts des grandes entreprises. Des intérêts qu’ils érigent tous les deux au rang des intérêts nationaux du Québec.
Il ne suffit donc pas d’admettre l’existence d’un lien entre développement économique et mouvement national. Encore faudra-t-il se poser la question : quel développement économique ? Pour qui ?
Mondialisation et le néolibéralisme
Dans nos discussions, j’entends souvent dire que le phénomène de la mondialisation est un phénomène inévitable. C’est dire à quel point l’idéologie néolibérale est présente, dans les esprits. Soyons clairs, il existe un processus d’internationalisation et d’interdépendance entre les peuples. Ce phénomène est rattaché à l’essor démographique autant qu’au besoin grandissant de nouveaux marchés pour la survie et le développement des entreprises. On pourrait aussi parler de l’internationalisation des rapports de production. Ce qu’on entend par mondialisation, une expression mieux dite en anglais sous le vocable « globalisation », c’est avant tout la domination complète du monde par quelques très grandes puissances industrielles et financières.
Alors que le capitalisme naissant devait sa survie et son essor au resserrement des frontières et à un système douanier protectionniste (c’était la belle époque de l’État-Nation), le marché aujourd’hui n’a plus de frontières. Bien au contraire, l’abolition des frontières, le libre-échange et toutes les mesures servant la domination du marché mondial se rangent au service d’un phénomène qui ne peut se réaliser qu’en écrasant les pouvoirs locaux et en soumettant les marchés et les États nationaux à la loi du profit maximum.
Le processus de mondialisation n’est pas un phénomène inévitable. C’ est le résultat de la manipulation des marchés avec le soutien des grandes institutions mondiales telles que l’OMC (l’Organisation mondiale du commerce), le FMI (Fonds monétaire international), les banques de développement, etc. qui imposent leurs conditions aux pays qu’ils convoitent, substituant au colonialisme traditionnel un néo-colonialisme moderne, plus subtil, mais tout aussi, sinon plus dévastateur.
Au-delà de tout scrupule et de toute morale, le phénomène de mondialisation s’accompagne d’une réelle substitution des tribunaux commerciaux aux tribunaux législatifs. Faut-il rappeler qu’il s’agit ici de tribunaux législatifs d’États indépendants ? Et qu’advient-il aux pays qui refusent de se soumettre à ces nouvelles lois du marché international ? Est-ce un simple fait du hasard qu’en période de crise mondiale l’industrie militaire se porte mieux que jamais ? Poser la question c’est un peu y répondre. Jules Dufour, Président de l’Association canadienne pour les Nations Unis (ACNU) / Section Saguenay-Lac-Saint-Jean et Professeur émérite à l’Université du Québec à Chicoutimi, parle ouvertement du Grand réarmement planétaire.
On est loin de l’article 1 de la Charte des Nations Unies qui plaide en faveur du droit des peuples à l’égalité et pour la paix dans le monde.
Les repères d’une solution démocratique de la question nationale au Québec
Trois questions me viennent à l’esprit en abordant ce thème.
L’émancipation nationale passe par le contrôle de l’économie.
Si le lien étroit entre la question nationale et la question économique semble assez évident, ce qui l’est moins, ce sont les intérêts économiques propres d’une nation. Pour nos gouvernements, ce qui est bon pour les entreprises est bon pour la nation. Cela devrait sans doute être le cas. Mais dans un système où les intérêts des entreprises sont strictement limités au profit maximum et où n’existe aucun mode de redistribution équitable de la richesse, on peut en douter. La crise financière et économique actuelle devrait nous faire réfléchir. Nous avons donné des milliards et des milliards de dollars aux banques. Et ces dernières, qu’ont-elles fait en retour pour favoriser le soulagement de la crise et le bien-être. Elles ont pris cet argent pour acquérir les institutions les plus faibles et développer encore davantage la concentration du capital. Rien pour les travailleurs et travailleuses, les premières victimes de la crise. Rien pour les plus démuni-e-s qui vivent dans des conditions de crise permanente. Même chose pour les grandes industries. En échange de milliards qu’elles ont reçus des gouvernements, elles exigent de nouvelles concessions des travailleurs et travailleuses et menacent même leurs régimes de retraite.
Comment peut-on encore dire que ce qui est bon pour les entreprises est bon pour la nation ? Parce qu’elles créent la richesse ? C’est une illusion. Ce sont les travailleurs et travailleuses qui créent les richesses des entreprises. Et les gouvernements en rajoutent en détournant une grande partie des revenus produits par les travailleurs et travailleuses vers ces entreprises. Cette question hélas! mérite une réflexion spécifique, un autre débat. Mais déjà on peut mettre un sérieux bémol à l’expression si chère aux politiciens lorsqu’ils parlent de « nos entreprises ».
La réalité c’est que les intérêts économiques de la nation et les intérêts du capitalisme sont totalement divergents. Les intérêts de la nation sont liés à son développement économique, culturel et social. On parle ici de la sécurité d’emploi, d’un système de santé public gratuit et fiable, d’un système d’éducation ouvert et non pas retreint aux besoins exclusifs des grandes entreprises. On parle de l’élimination de la pauvreté et d’un développement qui prend en compte les intérêts des générations futures, la survie de la planète.
L’économie au service de la nation, c’est aussi une économie qui respecte l’égalité entre les peuples et pour qui le processus d’internationalisation des rapports de production se traduit par l’entraide et la solidarité et n’est pas synonyme de domination d’une nation par une autre. C’est une économie de paix qui prône la conversion de l’industrie militaire en industrie civile.
Tandis que pour les gouvernements des 30 dernières années, tant à Québec qu’ à Ottawa, la sacro-sainte politique de privatisation et les coupures salariales ont été les principaux guides de leur action politique. Lorsqu’il fallait éliminer la pauvreté et hausser le salaire minimum pour atteindre un niveau de vie décent, ces gouvernements se sont tous réfugiés derrière l’obsession du déficit zéro. Une obsession qui disparaîtra le jour où ce seront les grandes banques et les grandes entreprises qui viendront quémander l’argent de l’État.
Ainsi, affirmer qu’il faille d’abord réaliser l’indépendance, plaçant cet objectif au niveau d’un principe, pour pouvoir contrôler ensuite son économie, est une grossière illusion. C’est une façon de séparer la question nationale de la question économique. C’est une manière de dire que les grandes entreprises qui appuient le projet indépendantiste sont de dignes représentants du peuple. Une illusion qui a conduit au cul-de-sac dans lequel le gouvernement péquiste a amené le Québec pendant son long règne au pouvoir.
Celles et ceux qui sont les mieux placé-es pour défendre les intérêts nationaux du Québec.
En se rangeant derrière les grandes entreprises et corporations, voyant dans le libre-échange une porte ouverte pour accentuer le phénomène de la mondialisation et du néolibéralisme au Québec, les dirigeants du Parti québécois qui ont substitué le concept de lucidité à celui de la solidarité du peuple ont littéralement discrédité leur parti en tant que fer de lance des intérêts nationaux du Québec.
Lorsque Jacques Parizeau à la tête du gouvernement et du Parti québécois s’en est pris au vote ethnique pour dénoncer l’échec référendaire de 1995, il illustrait à quel point le nationalisme étroit peut devenir un facteur de division. En établissant les intérêts nationaux à partir de considérations strictement ethniques et culturelles, on demande ni plus ni moins aux travailleurs et travailleuses et à la population d’une langue et d’une culture donnée de se ranger derrière les intérêts du capital national.
Ayant compris que l’essor du capitalisme et celui de la nation sont devenus aujourd’hui, deux phénomènes contradictoires et que le capital national est une expression aussi révolue que le mot race peut l’être, c’est en regardant du côté de ceux et celles qui ont le plus intérêt à se défaire du capitalisme qu’on trouvera les défenseur-e-s les plus conséquents des intérêts nationaux du Québec. Pour cela il faudra ouvrir la porte à la participation du plus grand nombre dans l’élaboration d’une solution à la question nationale. Le mouvement syndicale et les diverses organisations démocratiques de la population devront aussi y trouver leur place.
La solution à la question nationale doit être unificatrice et démocratique
Le lien entre l’économie et le national ne veut pas dire cependant similitude. Il ne peut être utilisé non plus pour noyer la question nationale dans une solution économique. La question nationale est une question d’ordre politique spécifique, nécessitant une ou des solutions politiques qui lui est propre. C’est dans le choix des solutions et dans la manière de les appliquer que les intérêts économiques de la nation se révéleront.
De ce point de vue, la solution à la question nationale doit passer par un processus démocratique beaucoup plus élaboré et participatif qu’un processus strictement référendaire. Non seulement la population devra-t-elle participer à la décision quant à la ou aux solutions proposées, mais encore devra-t-elle aussi participer à l’élaboration de cette ou de ces questions. Il ne suffit pas de dire, comme aime à le répéter souvent Mme Marois que son projet national est inclusif. Le mot inclusif a un double sens. Il peut tout aussi bien signifier la participation des différentes minorités que leur assimilation pure et simple. C’est un mot qui peut aussi bien sortir de la bouche de Mme Marois que de tous les Jacques Parizeau.
La seule façon de mettre de l’avant une solution politique viable et solidement appuyée par la majorité de la population passe par la formation d’une assemblée constituante élue. Une assemblée conçue de manière à assurer une place importante aux peuples autochtones ainsi qu’une représentation adéquate des différentes communautés et minorités du Québec, y compris la minorité anglophone.
Nous devons distinguer entre le principe du droit à l’autodétermination nationale ( principe de la souveraineté) et la façon dont le peuple voudra que ce principe soit appliqué. Qu’il s’agisse de l’indépendance nationale ou du partage de certains pouvoirs sous forme d’une quelconque association avec le Canada ou tout autre État, ces choix doivent être l’expression d’une volonté librement exprimée par la nation québécoise. Il va sans dire que le principe de la souveraineté comprise comme le droit du Québec à l’autodétermination doit être au coeur du programme de Québec solidaire, tout comme sa volonté de mettre en place une Assemblée constituante représentative, élue.
Mais c’est l’Assemblée constituante qui aura pour mandat d’élaborer et de soumettre aux Québécois et Québécoises une constitution illustrant les grandes orientations économiques et politiques ainsi que le statut national du Québec et son rapport avec les autres États. Une constitution dont l’adoption par voie référendaire par la suite ne posera certainement pas problème. Cela dit, l’Assemblée constituante pourrait devenir une assemblée permanente, toutes les lois devant être adoptées tant par l’Assemblée parlementaire que par l’Assemblée constituante. Ce qui garantirait un développement économique et politique qui réponde aux aspirations du peuple québécois, incluant les différentes minorités et les peuples autochtones du Québec.
Spectacle extérieur : Pierrot
Samedi 13 juin à 20h30
Prix : 15$
Le cofondateur de la boite à chansons Les deux Pierrots, parcourt les routes du Québec sans argent depuis deux ans. Entre le chansonnier, le voyageur vagabond et l’homme libre, Pierrot vous fera vivre un moment exceptionnel. Les profits de ce spectacle permettront la réalisation d’un documentaire sur son œuvre.
La Ligue des droits et libertés se retire de l’enquête du coroner et réclame une commission d’enquête publique Montréal, le 13 mai 2009. Ayant reconsidéré sa position, la Ligue des droits et libertés a décidé de se retirer de l’enquête Sansfaçon. Elle réclame plutôt que le gouvernement mette en place une commission d’enquête publique pour comprendre davantage ce qui a été révélé par les évènements de Montréal-Nord. Cette commission devra questionner les pratiques policières dans les quartiers tels que Montréal-Nord, notamment le profilage, l’impunité policière et la lutte aux « gangs de rue », mais elle devra également analyser les actions gouvernementales pour améliorer la situation des habitants des quartiers défavorisés qui sont en fait les victimes d’une exclusion sociale systémique.
Dès le mois d’août dernier, la Ligue demandait une enquête publique large qui questionnerait, en plus des pratiques policières, les actions gouvernementales visant à résoudre les problèmes socio-économiques vécus
dans des quartiers tels que Montréal-Nord.
Lors des audiences préliminaires de l’enquête Sansfaçon tenues le 8 avril dernier, la Ligue a déposé une requête demandant au coroner d’interpréter son mandat de façon généreuse. Elle visait à s’assurer que l’enquête porte non seulement sur les causes immédiates du décès de Fredy Villanueva, mais aussi sur l’ensemble des circonstances, qui comprend les pratiques de profilage, l’impunité policière et l’impact sur les relations avec les citoyens de la stratégie policière contre les « gangs de rue ».
Le coroner Robert Sansfaçon a refusé de donner des garanties quant à l’examen de ces questions, alors qu’il aurait pu le faire. Néanmoins, la démarche n’était pas vaine puisque le coroner a les pouvoirs suffisants
pour mener lui-même l’investigation sur ces questions. « La requête de la Ligue avait cette forme : elle suggérait au coroner les objectifs que son enquête doit poursuivre en lui proposant des questions », rappelle Denis Barrette, avocat de la Ligue dans ce dossier.
De plus, le ministre n’a pas tenu parole : la famille et les jeunes n’auront pas de représentation payée. Ils se sont retirés. « En demeurant à l’enquête, il faudrait les interroger alors qu’ils sont forcés de participer, et assister à leur interrogatoire sans pouvoir les soutenir.
C’est une position intenable », ajoute Philippe Robert de Massy, également avocat de la Ligue. Sans représentation pour les jeunes, il est à craindre que les avocats des policiers ne cherchent à les dépeindre de façon très négative afin de justifier l’intervention policière, comme ce fut fait pendant les audiences préliminaires. Dans ce contexte, l’enquête risque d’accroître les tensions plutôt que de les apaiser.
« Sans garanties du coroner, nous craignons de passer beaucoup de temps à surveiller l’enquête sans qu’au final, les questions qui importent ne soient abordées. La mort de Fredy Villanueva est dramatique. Elle n’est malheureusement pas la seule à soulever des questions sur les relations entre la police, les jeunes et les minorités et à mettre en cause l’action gouvernementale tant à l’égard de ces questions qu’en ce qui concerne les conditions socio-économiques des personnes concernées », affirme Nicole Filion, coordonnatrice de la Ligue.
Une commission d’enquête publique devrait permettre d’aborder plus à fond les relations entre les policiers, les jeunes et les minorités, en tenant compte des recommandations déjà formulées dans le cadre d’autres commissions d’enquête, dont la Commission Bellemare. Elle devrait surtout permettre de questionner l’action gouvernementale dans ces quartiers, où la répression s’ajoute à la discrimination systémique. « L’enquête du coroner permet aux autorités politiques de renvoyer le problème dans un forum restreint sans s’y attaquer de front. En rédigeant le mandat d’une commission d’enquête publique, le gouvernement devrait avoir le courage de faire examiner son intervention dans les quartiers défavorisés », affirme Nicole Filion.
Par ailleurs, la Ligue continuera d’exiger que les frais de représentation des jeunes présents le 9 août 2008 et de la famille soient assumés par les pouvoirs publics et elle restera vigilante quant au déroulement de l’enquête du coroner.
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