Chansons de Pierrot Pierre Rochette

LA CHANSON DU CONCIERGE

COUPLET 1

quand j’me r’garde dans l’miroir
j’comprends pas trop
comment ma femme
fait pour tripper
sur mon body pis moé
soir après soir

REFRAIN

cette nuit j’l’ai reveillée
j’voulais savoir la vérité

a m’a dit
c’est les yeux 
qu’tu poses su moé
depuis toujours
qui fait que j’me sens
la reine d’un grand amour

COUPLET 2

j’mesure 5 pieds 4 pouces
c’est moi l’concierge des Libanais
j’pelte la neige
j’passe le balais
j’pile les déchets

je le fais pour ma rousse
58 ans c’est pas payant
mais par amour j’suis pas r’gardant
même si j’serre des dents

COUPLET 3

Personne sait mon secret
je me promène dans une tres vieille mercedes
le monde pense que chu des plus à l’aise

je porte un beau chapeau
pour cacher la perte de mes cheveux
les jours où je me sens trop vieux
pis moins heureux

mais quand j’arrive le soir
ma femme me dit ote ton chapeau
j’veux voir la beauté de tes yeux
pis t’embrasser l’boutte du coco

Pierrot vagabond céleste

À voir, à lire, à écouter, à faire...

Le mur mitoyen – 7 mars 2009

« Parole citoyenne prépare actuellement une recette de projection pour le samedi 7 mars prochain. Seront entres autres revendiqués au menu de l’actualité citoyenne : itinérance, féminisme, liberté d’expression, politique internationale et autres exercices de citoyenneté… »


356 ave Mont-Royal Est
Montréal, QC Canada
Téléphone : 514 808-3326

Brèves

Amir Khadir à Laval

Le député de Mercier de Québec solidaire, Amir Khadir, sera à Laval le mardi 24 février prochain, dans le cadre de sa tournée pré-parlementaire. Il rencontrera en avant-midi la Table de concertation féminine lavaloise ainsi que la Corporation de développement communautaire de Laval. En après-midi, Amir Khadir sera au Cégep Montmorency où il rencontrera l’exécutif de l’Association générale des Étudiants ainsi que la direction du Syndicat des enseignants (FNEQ-CSN).

À 17h00, une conférence de presse aura lieu au Presse-Café du Centropolis.

Pour toute information supplémentaire, contactez l’Association régionale de Québec solidaire Laval à l’adresse suivante : laval@quebecsolidaire.net

Opinion Scène québécoise

La raison pour ne pas célébrer la Bataille des Plaines

Certes il y a plusieurs raisons pour ne pas célébrer. Certains vous diront qu’on ne célèbre pas une défaite. Et c’est vrai. D’autres diront que le Fédéral n’a pratiquement rien fait pour le 400e de Champlain. Et c’est vrai aussi. Pour la CCBN (Commission des champs de bataille nationaux) et son président André Juneau, la décision de ne pas reconstituer la Bataille des Plaines d’Abraham, relève avant tout d’une question de sécurité. Au Canada anglais on est en furie contre le Québec et son refus de collaborer tandis que pour les Québécois, tout cela est du Québec bashing à nouveau.

Peut-on déjà tirer une conclusion de tout ce brouhaha ? Oui, une conclusion incontestable et qui suffit à elle seule comme raison de ne pas célébrer le 250e anniversaire de la Bataille des plaines d’Abraham, ni d’un côté, ni de l’autre : la question nationale n’est toujours pas réglée au Canada. Elle ne le sera pas tant que le Québec ne se verra pas accordé ou tant qu’il ne s’emparera pas lui-même, de son droit à l’autodétermination nationale, à la souveraineté.

Un devoir de mémoire

C’est un fait que l’événement ne doit pas passer inaperçu. L’anniversaire de la Bataille des Plaines est une bonne occasion de réfléchir au sens à donner à l’évolution de l’histoire depuis 250 ans. Ne l’oublions pas, la victoire des Plaines, c’était en réalité la Conquête. Mais cette victoire n’était pas que militaire et elle n’aurait pu se réaliser en fait, à travers les ans, sans la participation d’une fraction importante de dirigeants francophones du Québec, notamment le clergé, qui acceptèrent de jouer les collaborateurs avec le conquérant en lui garantissant la paix sociale et la soumission de tout un peuple. En échange de quoi ? Une assemblée nationale (lire provinciale) avec certains pouvoirs législatifs et économiques ainsi qu’un contrôle sur certains domaines d’ordre politique, dont l’éducation.

Le prix à payer allait être lourd. Dans la vision des provincialistes et des fédéralistes du Canada anglais, la conquête devait non seulement mettre un terme au rêve de construire un Canada (français) caressé par les premiers colons d’origine française, mais devait aussi faire disparaître toute velléité de construire une nation francophone au Canada.

Dans un tel contexte, autant la célébration de la Bataille des plaines d’Abraham ne peut exprimer qu’une forme d’aliénation chez les Québécois, autant elle ne peut exprimer qu’une forme de chauvinisme, voire de néo-colonialisme chez les Canadiens anglais. Quand Jean Charest dénonce les dérapages qu’il attribue aux menaces de violence contre toute éventuelle célébration de la Bataille des Plaines, il manque une belle occasion d’identifier le véritable dérapage de la CCBN qui voulait profiter de l’événement pour sceller dans l’imaginaire des Canadiens et des Québécois, l’issue d’une bataille qui, en réalité n’est toujours pas terminée : la lutte nationale des Québécois.

Une cause toujours bien vivante

À partir de quand peut-on décréter qu’une cause est terminée ? Il y en a pour dire que la cause palestinienne est perdue. Que les réalités au Moyen-Orient ne sont plus ce qu’elles étaient avant la Seconde Guerre mondiale. Il y en a pour dire que les peuples autochtones en Amérique mènent aussi des batailles perdues d’avance. Qu’il est temps de reconnaître que nous ne vivons plus à l’ère des coureurs des bois. Combien de temps durera le désir des Serbes de reconquérir le Kosovo dont ils ont été chassés par l’intervention militaire de l’OTAN ?

Combien de causes pourrait-on identifier ainsi à travers le monde, qui entretiennent toujours le germe de la résistance et d’un potentiel de rébellion ? La réponse à la question de savoir si l’on peut décréter qu’une cause est terminée sera toujours biaisée selon qu’on est dans le camp des vainqueurs ou dans celui des vaincus. Et encore une fois, pourrons-nous dire que l’ Histoire sera toujours celle des vainqueurs.

Ainsi présentée toutefois, aucune grande cause à travers le monde ne trouvera un jour de solution. L’angle strictement historique et national ne peut que raviver les sentiments nationaux d’un côté et chauvins de l’autre. L’Histoire n’est pas un échange bipartite perpétuel du pouvoir entre vaincues et vainqueurs. C’est pourquoi l’amertume de la défaite et les cicatrices de l’histoire ne se referment jamais pour les vaincus.

La question nationale ne peut se résorber que de deux façons, soit  : l’assimilation totale, ce qu’on peut aussi appeler un génocide culturel, soit : la reconnaissance et la satisfaction des droits nationaux. Tant que la nation existe, tant qu’elle se bat pour ses droits, la cause en sera justifiée. Autant celle des Palestiniens, que celle des peuples autochtones, que celle des Québécois. Même si dans leurs expressions, biens souvent, ces luttes n’ont rien de comparable.

Quels intérêts nationaux

La question nationale ne s’exprime pas toujours de manière aussi tragique qu’en Palestine, ni de manière aussi directe que dans le rapport entre une métropole et une colonie. Par contre, tous les mouvements nationaux qui sont allés jusqu’au bout de leurs revendications ont mené soit à l’autonomie nationale, soit à l’indépendance nationale et à la création d’États sur le principe de : une Nation, un État. Un processus historique qui accompagnait dans tous les cas, le désir de la bourgeoisie naissante de prendre le pouvoir et le contrôle sur son marché national.

Ce qui est paradoxal ici, c’est qu’à l’heure de la mondialisation et du néolibéralisme, même les bourgeoisies nationales s’entendent pour favoriser les ententes de libres-échanges, jusqu’à appuyer la suprématie des tribunaux commerciaux et des grandes corporations industrielles, économiques et financières sur les pouvoirs législatifs nationaux. Jacques Parizeau et Bernard Landry furent tous les deux de fervents défenseurs de l’Accord de libre-échange négocié par le gouvernement conservateur de Brian Mullroney, avec les États-Unis.

Cela révèle qu’on ne peut pas dissocier la question nationale des questions économiques et sociales, plus précisément des intérêts des classes sociales pour qui l’on veut la souveraineté. Si on peut dire que la question nationale au Canada existera tant que le Québec sera amputé de l’exercice de son droit à l’autodétermination, il est faux d’affirmer par ailleurs que l’indépendance en soi, règlera la question nationale pour les Québécois. Surtout si cette indépendance est mise au service du néocolonialisme moderne par le biais de la mondialisation.

Si devoir de mémoire il y a, il faudra alors se rappeler que la nation n’est ni homogène, ni abstraite. À l’heure où une crise financière et économique d’une envergure sans précédent affecte la plupart des grandes puissances économiques, les forces démocratiques ne doivent pas se laisser duper par les prétendus défenseurs de la nation qui associent les intérêts des grandes entreprises et des sociétés financières aux intérêts de la nation. Une politique de sortie de crise pour qu’elle soit véritablement dans les intérêts de la nation, doit avant tout être conçue dans les intérêts des travailleurs et de la population en général. Ce qui impliquera nécessairement la solidarité entre les victimes de ces mêmes puissances financières et économiques, indépendamment des frontières nationales.

Chansons de Pierrot Pierre Rochette

DE VILLE EN VILLE

COUPLET 1

on dirait une rivière quand j’marche
de ville en ville

où flottent des gros morceaux d’maison
d’automobiles

des antennes de télévision
au bout d’un fil

tout près d’une file
de tondeuses à gazon

des mains d’humains
qui m’serrent la main
de ville en ville

COUPLET 2

quand l’gros orage tombe sa rivière
loin de la ville

mon rêve a l’air d’un vieux palmier fragile
qui danse trempe sur une île

l’île de l’éternite de l’instant
de l’instant présent

où il suffit d’un unique
coup de vent

pour que s’envolent mes racines agiles
de ville en ville

COUPLET 3

on dirait une rivière quand j’marche
de ville en ville

des S.O.S d’humains qui rèvent
de ma démarche

de faire l’amour

à l’inutile

c’est pas pour rien
que leur chien jappe la nuit
au bout d’leur fil

comme leur maître
parfois s’éveillent au p’tit matin

ames d’humains
qui hurlent
la liberté d’ma main

quand j’marche
le long de ma rivière sans fin
de ville en ville

Pierrot
vagabond céleste

Techno

Après le Web sémantique le Web conceptuel ?

L’IEML (Métalangage de l’économie de l’information) sera-t-il la prochaine étape dans l’élaboration des nouveaux outils visant l’échange d’information via le WEB ? C’est du moins ce que croit l’équipe du Dr. Pierre Lévy de la Chaire de recherche en intelligence collective de l’Université d’Ottawa.

Dans un excellent article intitulé « La mutation inachevée de la sphère publique« , Pierre Lévy souligne comment la progression rapide du WEB dans le monde, avec 80 % des maisons branchées sur Internet et des sommets atteints dans certains pays comme le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine (300 millions d’abonnés pour la Chine seulement), est confronté à un défi majeur. S’affranchir des limites imposées par le caractère sémantique de l’échange d’information.

D’un côté les outils du Web 2.0, et de l’autre, la  disparition graduelle des écarts entre fournisseur et consommateur (utilisateur) sur le Web, nous amènent à un niveau inégalé de « computation sociale », faisant apparaître un potentiel inouï à l’émergence du phénomène de l’Intelligence collective.

Le défi aujourd’hui : surmonter la fragmentation de l’information due aux incompatibilités entre les différents systèmes de classification, aux séparations naturelles des différents langages parlés et écrits, aux différents systèmes d’indexation et à l’impossibilité de lier entre elles les données et leurs méta-données. La solution de ce défi, selon Pierre Lévy, passera par l’élaboration d’une  nouvelle couche universelle d’adressage, « celle des concepts, grâce à laquelle, écrit-il, le problème de l’interopérabilité sémantique pourra être résolu. »

L’initiative IEML de la Chaire d’édutes en Intelligence collective de l’Université d’Ottawa, se veut précisément une contribution à l’élaboration d’une « sémantique computationelle au service de l’intelligence collective« .

Chansons de Pierrot Paroles et musique Pierre Rochette

Pierrot à Sept-Île

Entrevue avec Pierrot lors de son passage à Radio-Canada à Sept-Iles.

Voici un commentaire laissé par une camionneuse le 18 novembre 2008, après qu’elle eu capté cette entrevue sur Sirius.

Bonjour Pierre Vagabond Céleste.

Je vous ai entendu sur radio-canada, vous avez éfé diffusé sur Sirius à travers l’Amérique et avez été sélectionné parmi les meilleurs moments de la journée sur tout le réseau de r-c dans l’émission « balado-diffusion » et la première « à la carte » du 22 septembre 2008.

Comme vous êtes inspirant!  Je n’ai entendu que quelques paroles de votre chanson du camionneur.  J’ai été émue.  Je roulais d’un retour de la Californie, ça m’est allé droit au coeur. La simplicité et la sincérité, l’histoire, votre voix et les accords de guitare, vraiment vous avez du talent.  J’aurais aimé acheter vos compositions, sont-elle disponibles sur internet? Sinon un disque ca presse !

Sandra Doyon,
Camionneuse

Chansons de Pierrot

HOMMAGE À GEORGE D’OR

REFRAIN 1

je vagabondais
la route de Bécomeau au Labrador
en pleine nuit
je tombe sur la Manic
de George D’Or

c’t’impressionnant
c’que l’Québec a fait avec du ciment

plus qu’un barrage
l’âme d’un peuple comme monument
sur la rivière Manicouagan

REFRAIN 2

j’vagabondais
la route de Bécomeau au Labrador
en pleine nuit
j’tombe sur la Manic
de George d’Or

dans la forêt
j’ai fait un feu, j’ai sorti ma guitare

j’me suis juré
qu’un jour j’écrirais un trésor
pour rendre hommage à George d’Or

REFRAIN 3

j’vagabondais
la route de Bécomeau au Labrador
en pleine nuit
je tombe sur la Manic de George d’Or

que mon trésor
se rende à lui plus loin plus loin
qu’la mort

comme le rêve des gars
qui ont bati c’pays-là
par ma guitare et ma voix
redescendent en chantant
la rivière Manicouagan

Pierrot
vagabond céleste

Chansons de Pierrot

25 $ – 20 $

COUPLET 1

Hier
entre mon chapeau
et mon cahier de chansons
ouais
y avait
20 $

est-ce
mon ami Pierrot
dont le coeur est si bon
ouais
discrétion des plus rares

y a dans mes poches
un sac de plastic
le portefeuille du bon dieu
pour les blessés les éclopés
de la spiritualité

quand y en a un
qui m’embarque sur la route
et qui souffre
de ses peurs, de ses pleurs
de ses doutes

le bon dieu
lui paye le restaurant
évidemment

COUPLET 2

dans
mon sac de plastic
y a beaucoup trop d’argent
ouais
43,65 $

il est temps
que j’enfile mes bottes
qu’on m’a données a Tadoussac
ouais
de Sept-Iles
la pack sac

que je retrouve
ce baton de pèlerin
donné à Moreign Heights
après que trois chevreuils
dans le bois d’Ste-Agathe

tournèrent autour
de mon sac
de couchage
une nuit d’orage

quand j’ai chanté
ma chanson à Pierrot
y m’a dit qu’c’est pas lui
qu’y a rempli mon chapeau
que c’est sa douce moitié Annick

on dirait Marcel et Jeanne les magnifiques
qui ont pris soin de Georges Brassens l’unique

pour que le poète poétise
hors temps, hors réalite, hors servitude
tel un ange dans sa vieille chemise

COUPLET 3

hier
entre mon chapeau
et mon cahier d’chansons
ouais

y avait 20 $

Pierrot
vagabond céleste

Chansons de Pierrot

JE REDÉCOUVRE L’ENFANCE

COUPLET 1

je redécouvre l’enfance
avec émerveillement

7 heures du matin
je monte dans une chambre
ou s’éveillent trois enfants

maison à trois étages
dehors un bel automne

si belle sans maquillage
entre deux beaux orages
une femme sans son homme

homme qui lui téléphone
du travail au bureau
l’autobus va passer
faudrait pas la rater
l’école va commencer

COUPLET 2

homme qui s’est levé cette nuit
quand je suis arrivé cette nuit
invité par sa femme
il m’a serré la main
homme d’une grande bonté

dans leur chambre d’amis, amis amis
j’étais au paradis, amis amis amis
j’ai pas dormi d’la nuit
trop heureux d’écouter
la famille endormie

COUPLET 3

trois heures du matin, matin, matin
l’homme a ferme ma porte de chambre
voulait pas m’déranger
voulait se préparer
pour aller travailler

j’ai failli me lever, lever lever
pour lui dire bien humblement
comme c’est bon chez vous
d’être ton invité
merci de ta bonté

COUPLET 4

moi qui change de ville trop souvent
je bénis ta famille
je bénis tes richesses
ta femme et ses grossesses
et vos très beaux enfants

Mzika, Ethan, Frédéric
puis Shendi et ses 17 ans bien qu’absent

et votre chien
Sherbi
évidemment
très content

Pierrot
vagabond céleste