Claude Demers
l'auteur de ce blogue. Retraité et professeur d'échecs à temps partiel.
Près de mille personnes ont déjà signé une récente pétition contre un dangereux précédent qui nous arrive des USA. Une poursuite de 5 millions de dollars menaçant la fermeture du plus ancien groupe environnemental québécois à cause de la difficulté de trouver une assurance responsabilité.
Les SLAPP menacent la liberté d’expression. . L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique aqlpa.com avait pourtant déjà eu gain de cause plus d’une fois en cour contre le recycleur American Iron and Metal (AIM). La pétition demande au gouvernement du Québec d’imiter les pays qui ont adopté une loi contre la Poursuite stratégique contre la mobilisation populaire. Les SLAPP (Strategic Lawsuits Against Public Participation) sont souvent utilisées aussi pour museler les médias. Fondée en 1982, pionnière dans la lutte aux pluies acides et au smog, l’AQLPA est partenaire du CAA-Habitation dans les tests d’émissions polluantes des véhicules. Elle est défendue par le professeur de droit de l’Université McGill Julius Grey, une sommité en matière des droits de la personne.
À la dernière minute nous apprenons que l’AQLPA s’est trouvée un assureur et a intenté une contre-poursuite. Le ministre du Développement durable, de l’environnement et des parcs, Claude Béchard a mandaté le Centre québécois du droit de l’environnement pour étudier ce dossier.
Sources :
André Fauteux, éditeur
La Maison du 21e siècle
Le magazine de la maison saine
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L’histoire des accusations contre Maher Arar, une des plus sordides affaires dans l’histoire des coups montés de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) fit un tollé cette semaine dans les médias. Il n’en fallait pas plus pour que le sujet fasse la manchette de l’émission Ouvert le samedi aujourd’hui le 23 septembre 2006.
Bien pensants comme ils peuvent l’être, Michel Lacombe et Christopher Hall n’ont pas hésité à qualifier de mensonges les affirmations de la GRC contenues dans le rapport remis aux autorités américaines, incitant ces dernières à déporter Arar en Syrie, où il fut par la suite victime de torture. Les deux spécialistes invités à l’émission, Michel Juneau-Katsuya, ancien directeur du Service canadien de renseignement et responsable d’un groupe de consultants en sécurité internationale et Stéphane Leman-Langlois, professeur au Centre international de criminologie comparée de l’Université de Montréal, se sont empressés de corriger les propos de leurs hôtes, affirmant que la GRC n’a pas nécessairement menti, mais aurait sans doute fait des erreurs et mal interprété les faits, ayant été particulièrement téméraire en remettant ces informations aux États-Unis. Mais encore faut-il comprendre qu’en 2002, précisent les invités, tout le monde était nerveux et qu’après tout, Arar ne fut peut-être qu’une simple victime des circonstances.
Puisqu’on est dans les sous-entendus pourquoi ne pas en ajouter ? Un des invités affirmant que le juge n’a pas eu accès à tous les documents et que par conséquent sa décision fut prise sur la base des seuls faits mis à sa disposition. D’autres révélations, faut-il entendre, auraient peut-être fait condamner Arar ? En aucun cas ni les invités, ni Christopher Hall qui a pourtant l’art normalement de mettre en évidence le point faible d’une telle argumentation, ne se sont demandé si les éléments cachés dans les documents remis en Cour ne visaient pas justement à camoufler encore davantage les inepties et le caractère délibéré de l’action de la GRC.
La triste histoire de la GRC cependant révèle à elle-même que cette option est plus probable (puisque la GRC n’aurait jamais lâché le morceau si elle avait pu étayer ses accusations de la moindre preuve) que les sous-entendus de l’émission qui aurait très bien pu s’appeler aujourd’hui : « Fermé le samedi ».
Commentaires (anciens)
1. Le mardi 3 juillet 2007 à 18:45, par anne campagna
Cher Monsieur
Je connais Michel Juneau Katsuya depuis des années. Je l’ai rencontré lorsque j’étais journaliste pour Québécor. Michel est un homme extrêmement sérieux qui documente ses affirmations de façon fort professionnelle.
Anne Campagna
2. Le mercredi 4 juillet 2007 à 12:29, par Claude Demers
Bonjour Mme Campagna
Je ne mets pas en cause le sérieux des invités de l’émission « Ouvert le samedi » du 23 septembre 2006. Mais ce sérieux n’enlève rien au biais cognitif manifesté lors de cette émission. Les faits qui ont suivi ont d’ailleurs tendance à me donner raison puisque le 6 décembre, deux mois après cette émission, le directeur de la GRC devait remettre sa démission à cause du rôle de la GRC dans l’affaire Arar.
Vous croyez vraiment que si le directeur de la GRC avait pu utiliser des informations non publiques le disculpant, il ne l’aurait pas fait ?
Pourquoi alors laisser planer le doute que les informations non publiques de la GRC auraient pu amener le juge dans l’Affaire Arar à changer sa décision ?
3. Le vendredi 10 août 2007 à 13:07, par Claude Demers
Voilà ! Nous apprenions hier, le 9 août 2007, après qu’un juge de la Cour fédéral ait ordonné la divulgation des informations gardées secrètes par la GRC pour des motifs de « sécurité nationale », que ces informations ne contenaient en réalité que des éléments pour camoufler les inepties de la GRC et l’offrande volontaire d’une innocente victime, aux services secrets américains.
La question : S’agit-il d’un cas unique ? Cette révélation va-t-elle changer la culture de la GRC ?
Peu probable. Peut-être tout au plus serons-nous moins naìfs à l’avenir. C’est à espérer. Mais ne nous faisons pas trop d’illusions !
Un non-sens incroyable est le titre accrocheur d’un spam que j’ai reçu récemment, et qui, de tous les spams qu’on m’a envoyés à ce jour, est celui qui m’a le plus choqué. Il m’a choqué par son contenu malicieux et haineux autant que par l’idée même que quelqu’un à quelque part ait pu penser que j’endosserais une telle ineptie.
Les spams par définition, sont ces courriels non sollicités qui envahissent votre boite à lettres et qui sont généralement plus ou moins commerciaux ou tout simplement innocents. De la pensée magique du Dalaï Lama au crédit miraculeux auquel vous ne pourrez jamais accéder parce que votre identifiant doit résider aux États-Unis en passant par le Viagra (que vous soyez une femme ou un homme), les spams viennent de partout et souvent de ceux que vous avez toujours considérés comme vos amis. Ils viennent en fichiers textes, en présentations numériques ou simplement en courriel avec un lien vers un site WEB que vous n’osez ouvrir de peur d’attraper un méchant virus. Ils vous sont envoyés à partir d’un « mailing list » constitué d’adresses électroniques recueillies par des outils Web créés à cette fin. Ils proviennent d’entreprises non scrupuleuses à qui vous avez fourni des informations personnelles croyant qu’elles allaient demeurer confidentielles et bien sûr, encore une fois, de vos bons amis qui sont convaincus que vous pensez comme eux et qui se font un immense plaisir de vous transmettre cette grande nouvelle qui révèle on ne peut mieux, la magie de l’Internet.
Un non-sens incroyable va plus loin que tous ces genres de spam. C’est un document rempli de faussetés, mal intentionné et qui pourrait être à la limite le produit d’une organisation d’extrême droite sans scrupule qui se sert du WEB pour attiser la haine raciale contre les réfugiés et les immigrants.
Le spam dont je vous parle laisse entendre que cela ne se passe qu’au Canada. Que les réfugiés chez nous reçoivent davantage du gouvernement que ce à quoi ont droit les personnes âgées en pension de vieillesse (ce qui ne serait pas nécessairement un non-sens au regard de la situation particulière de certains réfugiés). Le document affirme que les réfugiés reçoivent jusqu’à 2470 $ par mois du Canada. Et pour donner de la crédibilité à ce torchon, le spam est signé par une personne détenant un poste de direction dans une institution québécoise renommée.
Quelle est la durée de vie d’un spam ? Difficile à dire, mais celui-ci a fait assez de chemin pour que le gouvernement canadien se sente obligé de faire une mise en garde sur le Net. Une vérification auprès de la personne à qui on a emprunté le nom pour signer ce spam nous apprend d’ailleurs que celle-ci n’a rien à voir avec le document en question. « Je ne suis pas l’auteur de ce texte et j’apprécierais que cesse la circulation de ce courriel. Merci beaucoup d’avoir vérifié avec moi. » a-t-elle répondu à ma demande.
On a peut-être envie de dire parfois… « Ben voyons donc, c’est juste drôle ! »
Justement, ce n’est pas toujours drôle. Comment peut-on faire circuler une telle insanité sans réfléchir ? Sans analyser son contenu ? Sans mettre en cause les intentions de son auteur ? Et sans penser aux conséquences ?
Tout cela, c’est un non-sens incroyable !
Participant à un débat sur un forum de discussion autour de la sociobiologie, j’ai pris connaissance de ces deux liens Conférence de Jacques Ruelland chez les Sceptiques du Québec et Réplique de Daniel Baril à Jacques Ruelland en rapport avec le sujet que j’ai soulevé dans le texte Sociobiologie et individualisme politique de la semaine dernière.
Daniel Baril, un défenseur de la sociobiologie, s’en prend d’abord à ce qu’il appelle l’approche dualiste de Jacques Ruelland (approche corps-esprit qui distingue l’être humain du monde animal) . Il affirme que la sociobiologie restitue à l’être humain sa continuité avec la nature. Il précise par ailleurs que la vie culturelle est aussi présente dans le monde animal.
S’il affirme que son approche dualiste constitue la charpente du propos de Ruelland, le rapprochement entre l’être humain et le monde animal constitue la charpente de la sociobiologie et du propos de Daniel Baril. Pour cette raison le lien identitaire que fait la sociobiologie entre l’être humain et le monde animal manque de perspective puisque ce lien, bien qu’indéniable sur le plan biologique, éclipse toute la notion d’évolution sociale chez l’être humain. Cette évolution transcende l’évolution strictement biologique et fait que les comportements humains évoluent d’une génération à l’autre, d’une époque à l’autre, d’une société à l’autre. Elle s’accompagne d’une accumulation du savoir et de ses répercussions sur son propre développement et surtout se caractérise par la transformation constante de ses conditions de vie (lire de survie), ce qu’on ne reconnait pas chez le monde animal et qui n’a rien à voir avec les observations de ce qu’on appelle la « culture » animale.
Ce sont les rapports économiques qui caractérisent le mieux les rapports sociaux chez l’être humain. Ces rapports se distinguent ainsi qualitativement des rapports « culturels » identifiés chez les animaux. Cette distinction reflète le fait que le monde animal vit et assure sa survie en autant que sont reconduites ses conditions de vie animale (au prix de la disparition de l’espèce lorsque ces conditions disparaissent) tandis que chez l’être humain sa survie dépend justement de la transformation ininterrompue de ses conditions de vie et non de leurs reconductions. Ce qui mènerait au contraire à l’atrophie de la société. En somme, la transformation sociale ininterrompue constitue une condition sine qua non de l’évolution humaine.
Cela fait toute la différence et cette différence est bien plus profonde que ce que la sociobiologie, selon Daniel Baril, reconnaît comme étant une cause proximale de l’évolution du comportement humain. Cette cause dite proximale, c’est l’environnement, le contexte spécifique, les rapports sociaux, qui influent pour ainsi dire accessoirement sur l’évolution des comportements qui seraient en définitive mus par des causes « ultimes » (lire d’origine génétique).
Or si l’évolution de l’être humain et des comportements humains découle de l’évolution et de la transformation constante de ses propres conditions d’existence, contrairement au monde animal, alors on ne peut plus parler de cette transformation comme d’une cause « proximale » et accessoire, mais au contraire comme d’une cause « déterminante » de cette évolution et des comportements qui en découlent, y compris du langage et de la pensée. Ce qui ébranle fortement à mon sens la charpente même de la sociobiologie et surtout ce qui ne retrouve aucune application similaire dans le règne animal.
Daniel Baril reproche à Jacques Ruelland de ne pas avoir » la moindre parcelle d’explication matérialiste alternative sur le comportement et sur le développement de la culture. » Hors de l’Église point de salut ! Comme si l’influence génétique sur les comportements devait être la seule alternative possible aux théories idéalistes de l’évolution humaine. Comme si les classiques n’avaient pas déjà répondu à cette question par les conceptions matérialistes de l’évolution sociale. Cette manière de formuler la question révèle néanmoins, s’il en est besoin, comme d’ailleurs toute la notion de « causes proximales et de causes ultimes », que les théories de la sociobiologie relèvent davantage du monde des hypothèses que de celui de la science et de théories validées.
Voir aussi : Sociobiologie et individualisme politique
Commentaires (ancie)
1. Le mercredi 23 août 2006 à 19:22, par Irène Durand
Le père de la sociobiologie Edward O. Wilson est le mieux placé pour pousser la réflexion entre nature et culture. Son ouvrage L’UNICITÉ DU SAVOIR, De la biologie à l’art, une même connaissance, Robert Laffont, 2000, est d’un grand intérêt. J’ai étudié Marx dans les textes et j’ai lu de nombreux commentateurs. Il me semble qu’il faut toujours mieux revenir à la source originale pour faire son opinion sur une pensée. Amicalement lamer308.
2. Le vendredi 20 avril 2007 à 00:05, par prudent yves
la nature a horreur du vide dit-on mais certain peuvent la suporter plus que d’autre je pense aux véritables athés qui n’ont d’autre explication au-delà de la nature. mais les sociobiologistes-logues ont trouvé un nouveau Dieu il sont les Témoins du Gène de la science c’est leur Graal et ils ont la foi. il serait bon pour le lecteur de prendre connaissance de l’entrevue donné à « les années lumière » R-C. par Axel Khan,médecin, généticien. c’est très éclairant.
3. Le vendredi 28 septembre 2007 à 16:42, par saraswati
Comme c’est bizarre, il y a une science qui a été complètement éludée, vidée de la mémoire des ces cerveaux lobotomisés par le consumerisme néoliberal !
Pourtant elle donne toute les dimensions qui manquantes à la sociobiologie boiteuse dans ses concepts…..
Cette science toute neuve s’appelle la biopsychosociologie ! Vous connaissez ? !
Voir aussi l’article suivant : Sociobiologie et individualisme politique
Il m’arrive souvent de rencontrer dans mon entourage, composé parfois d’ex-militants de gauche, parfois d’humanistes et très souvent de personnes désabusées par la politique, des tenants d’un repli individualiste que le virage à droite des 25-30 dernières années aura complètement médusées. La « mort des idéologies », comme la mort dans l’âme, laisse l’individu seul avec sa propre conscience face à une humanité dont le poids et les contradictions illustrent bien notre petitesse et notre impuissance apparente malgré la « fin du bipolarisme » que d’aucuns pressentaient comme la promesse d’un avenir meilleur.
Mort des idéologies ? Il faut croire que non, car la religion a connu un nouvel essor depuis les années ’90, autant par la prolifération des sectes que par la mainmise de certaines religions sur l’État. En particulier là où ces religions constituaient le seul rempart pour contrer l’hégémonie des grandes puissances. À côté des sectes et des religions plus classiques, des théories nouvelles sur l’individu et la société ont fait leur apparition. Parmi ces théories dont plusieurs apparaissent nettement farfelues et complètement ésotériques, certaines se donnent quand même une image plus sérieuse, « scientifique » et nettement plus attrayante. C’est dans ce groupe que je serais porté à ranger la sociobiologie qui tente de donner une explication scientifique, basée sur l’origine génétique, des différents comportements humains.
Voici la définition de la sociobiologie, telle qu’on peut la lire sur le site www.sociobiologie.com :
La sociobiologie est l’étude systématique (souligné par moi. c.d.) des bases biologiques du comportement social. C’est une branche de l’éthologie, elle se rattache au courant défendu par Irenäus Eibl-Eibesfeldt fondateur du premier institut d’éthologie humaine en Allemagne. Le terme sociobiologie a été popularisé par l’entomologiste américain Edward O. Wilson dans son livre Sociobiology: The New Synthesis. La sociobiologie tente de comprendre et d’expliquer les comportements sociaux des animaux (et des hommes) à la lumière de la sélection naturelle et d’autres processus biologiques. Une de ses thèses centrales est que les gènes (et leur transmission) sont la motivation centrale du combat des animaux pour leur survie, et que les animaux vont avoir un comportement qui maximisera leurs chances de transmettre des copies de leurs gènes à la génération suivante, cette nouvelle théorie complète le néodarwinisme dans son explication de l’évolution de la vie sur terre. La sociobiologie a grandement contribué à la compréhension du comportement social des animaux. Elle explique le comportement apparemment altruiste de certaines espèces animales comme étant génétiquement égoïste. Cet aperçu nous aide à expliquer pourquoi les fourmis soldats se sacrifient pour défendre la colonie, ou pourquoi les abeilles ouvrières évitent la reproduction afin d’aider la reine reproductrice. La sociobiologie peut dans certains cas expliquer les différences comportementales entre mâles et femelles comme le résultat de la différence de stratégie que les 2 sexes doivent avoir afin de transmettre leurs gènes à leur postérité. La sociobiologie est plus controversée, lorsqu’elle essaye d’expliquer les différends comportements humains comme étant une adaptation des comportements reproductifs.
Essentiellement, les sociobiologues sont constamment à la recherche d’une explication génétique aux divers comportements humains, qu’ils soient de nature individuelle ou sociale.
De l’individu à l’individualisme
Le caractère déterminant du gène dans les comportements de l’individu n’est certes plus à démontrer. La génétique a fait ses preuves, il ne s’agit pas de le nier. Ce qui est plus contestable toutefois c’est l’application systématique aux rapports sociaux de la théorie des gènes, pour expliquer les comportements humains. Une approche qui refuse de considérer le caractère objectif de l’être social et la qualité spécifique du comportement humain qu’engendre la vie en société qui, elle-même, est grandement tributaire de son propre niveau de développement.
La sociobiologie nie en quelque sorte que les rapports sociaux, les rapports d’échanges, l’économie politique, les rapports de production, etc., dans la société, confrontés à des conditions objectives spécifiques, indépendantes du gène humain, puissent à leur tour, être autonomes, obéir à leur propre motivation objective et engendrer par le fait même des comportements humains spécifiques. Ce faisant, la sociobiologie se place au-dessus des sciences humaines (qu’elle prétend parfois remplacer, parfois devoir subordonner)
« La sociobiologie est attaquée par les mandarins des sciences humaines actuelles pour une raison assez simple : la peur, oui tout ces sociologues, psychologues, ethnologues et j’en passe croient que la sociobiologie a pour but ultime de les absorber et de les remplacer, disons-le franchement : ils ont entièrement raison ! La sociobiologie pratique un grand nettoyage, elle élimine impitoyablement toutes les autres instances socioculturelles qui prétendent tenir un discours sur l’homme et la société. Tout comme les représentants des sciences sociales classiques, les historiens et les philosophes de l’histoire sont rejetés sans appel dans les ténèbres extérieures. Ils ne comprennent rien à la nature humaine, faute de « base scientifique». » (idem)
Se défendant bien de préconiser une interprétation fataliste de l’évolution humaine, la sociobiologie soutient que c’est dans la morale, l’éthique et l’éducation, basées bien sûr sur une compréhension scientifique (lire génétique) des comportements, que résident la compréhension et l’amélioration de ceux-ci. En d’autres mots, la sociobiologie s’adresse à l’individu et non à la société. Son approche est strictement individualiste et non collective. Les mots société et collectivité devenant pratiquement pour les sociobiologues synonymes de modèles et d’idéologie.
La nouvelle droite
La faille principale de cette approche individualiste, c’est qu’elle tend à nier les lois propres à l’évolution de la société, mises en évidence par les sciences humaines et en particulier par les sciences sociales.
Instaurer des lois c’est une chose. Mais derrière la capacité d’instaurer des lois se cache souvent une lutte pour le pouvoir et la nécessité de renverser ce pouvoir. Que dit la sociobiologie à ce propos ? N’y a-t-il dans la lutte pour le pouvoir que l’expression réductrice du gène égoïste identifié par E. O. Wilson au milieu des années ’70 ? Au delà des ambitions personnelles des individus ayant dirigé des royaumes et des empires, l’histoire de l’humanité est aussi faite de révoltes et de mouvements des masses réclamant la justice et le bonheur pour tous et préconisant d’autres valeurs que l’ambition et le pouvoir en soi. Le bien-être au présent n’est pas nécessairement un acte de reproduction et les combats pour le réaliser ne sont pas toujours porteurs d’une volonté (même inconsciente) de préparer le terrain pour les générations futures.
Dire que tout découle de la génétique (sans parler même du caractère prépondérant du « gène égoïste » de l’être humain) est une manière de nier l’existence propre de la société et de réduire cette dernière à une expression particulière, voire passive, du comportement animal chez l’être humain. Cette expression particulière, les relations sociales, ne seraient toujours alors qu’un résultat de l’évolution animal (quoique son expression la plus évoluée) mais jamais une source de cette évolution, avec ses propres causes et ses propres lois. Si l’on pousse l’image à la limite, on arrive à la conclusion que la société elle-même ne serait alors qu’un miroir hégélien du gène animal et n’existerait pas en réalité. Un miroir dans lequel l’Idée (absolue) de Hegel est remplacée par les gènes. Par conséquent, l’acquis n’existerait pas non plus, seul l’inné caractériserait l’individu.
C’est à se demander si les tares de la société sont véritablement des tares ? Et si oui, s’il faut en conclure alors que la seule façon de les corriger soit de nature génétique ?
Pour l’heur, la sociobiologie ne répond pas clairement à cette question et à bien d’autres encore, d’ordre social et politique. Elle tend cependant à conforter l’apolitisme et l’attentisme. Son développement récent offre d’ailleurs un fondement théorique intéressant à la nouvelle droite qui défend à la fois l’athéisme et le néo-libéralisme.
Commentaires (anciens)
1. Le jeudi 10 août 2006 à 11:55, par Irène Durand
Je ne peux accepter la conclusion de cette réflexion. J’admets des critique de la socio-biologie mais il faut aussi reconnaître qu’elle apporte une fenêtre nouvelle pour observer le comportement humain. Jusqu’à maintenant la théologie et la philosophie ont dominé le regard posé sur la nature humaine. La connaissance des gènes est une découverte du XXe siècle et il m’apparaît normal que cette connaissance bouleverse nos mythologie sur la nature de l’être humain. La psychologie est reconnue comme une vraie science parce qu’elle s’appuie sur les connaissances biologiques. Il est possible que la sociologie connaîtra le même sort. Les débats ne font que commencer sur la question. Dans 20 ans, ils seront encore à la mode. Nous aurons donc l’occasion d’approfondir la question.
2. Le lundi 27 novembre 2006 à 15:39, par Michelh
Je suis fortement intéressé par tout le débat réactualisé sur la sociobiologie et sa tentative de réduction de l’être humain à sa structure biologique.Comme tenait à le souligner son fondateur Ed. WILSON nos gènes nous tiennent en laisse. Il est évident que de telles affirmations dans ce monde présent caractérisé par l’éloge de la capacité humaine à s’inventer et à tout inventer,un temps défini par la LIBERTE quasi absolue de l’homme, laissent perplexe et ne peuvent qu’entrainer critiques et contestations.Le probleme évident pour nous autres observateurs de ce débat interminable c’est qu’aucune partie n’offre des arguments soutenables à fond.La critique de la sociobiologie plus précisément n’offre que des pétitions de principe, des éléments fondés sur l’idéal de l’être humain et aussi sur l’idée de l’homme-dieu.Ma tentative de compréhension et d’élucidation du problème m’amène à l’étudier sous l’angle de l’homme politique. LA PROBLEMATIQUE EST LA SUIVANTE :Si l’on part du fait que l’homme est un être unique le constat racial(et non raciste)indique une diversité comportementale selon les régions sources et/ou d’habitation.Ce constat sera diversément interprété;selon les sociobiologistes c’est à cause des différences de gènes,et les contempteurs de cette thèse diront que cette différence est due à la différence de milieux socio-culturels.La question préoccupante revient à expliquer pourquoi malgré les différences de cultures les dictateurs et tous ceux qui croient au langage rigide des gènes sont de DROITE et ceux qui croient à l’influence extérieure sont de GAUCHE.Gauche droite républicain démocrate ne sont que le reflet de cette position sur les gènes que l’on soit en France, en Afrique, en Amérique du nord ou du sud.Comment l’expliquer tout en contextant le sociobiologisme.J’éssaye de mener une thèse sur le sujet et j’ai besoin de matière de réflexion
3. Le jeudi 19 avril 2007 à 23:45, par prudent yves
vous dites que la sociobiologie est l’étude systématique des bases biologiques du comportement social. elle bien bonne! j’ouvre les » L’héritage génétique paternel détermine l’attrait des femmes pour l’odeur des hommes ». (le monde 23 janvier 2002). Des femmes ont reniflés des t-shirt porté par des mâââles pour ensuite pouvoir les identifer. Autre stupidité: les femelles choisissent les mâââles en fonction des chances d’avoir une progéniture de qualité c-à-d. avec de bons gènes. Avec 40% d’avortements sur les naissances leurs choix n’a pas eu beaucoup de succès. Quant on sait qu’une simple politique gouvernementale peut agir sur la natalité, l’analyse sociologique « simple » serait pllus approprié. De plus la revue « La Recherche » numéro 348, demande à d’éminent scientifiques ( Axel Khan, Daniel Cohen…) « Quest-ce qu’un gène? » ils s’apercoivent qu’aucune défénition n’est universelles,ils sont d’accord pour dire que la défénition originale du gène comme caractère héréditaire a fait son temps. Malheureusement ce genre de stupidité est repris par médias qui veulent faire la nouvelle et que language courant prend la relève à tout vent. Noublions pas que la salamandre possède cinquante fois plus d’ADN que l’humain. Çà relativise un peu et çà nous calmes.
4. Le lundi 31 décembre 2007 à 22:03, par Claude Braun
Je suis d’accord avec tout… Sauf que je détecte une incompréhension de ce qu’est la détermination génétique. Les gènes représentent un moment dans tout comportement humain, mais les gènes ne sont pas des codes inertes. Ils réagisent en nanosecondes à tout intrant sensoriel et programment, toujours en nanosecondes, toute réaction. Ils intéragissent donc de facon très active avec l’environnement. Pour être plus précis, ils ne font RIEN, et ne peuvent rien faire, sans l’environnement. Ils sont assujettis à une DICTATURE de l’environnement. Ils sont programmés pour être lancés par des événements environnementaux. Bref, de dire que TOUT dépend des gènes est aussi vrai que de dire que TOUT dépend de l’environnement. Pas de panique ! Claude, trouve-moi le sociobiologiste qui prétende que sa science doive, ou même puisse, assimiler les autres sciences sociales, et je mangerai mon chapeau.
5. Le mardi 1 janvier 2008 à 12:59, par Claude Demers
C’est pourtant bien ce que je cite dans mon texte. Ce qui suit est un extrait du site : sociobiologie.com
« La sociobiologie est attaquée par les mandarins des sciences humaines actuelles pour une raison assez simple : la peur, oui tout ces sociologues, psychologues, ethnologues et j’en passe croient que la sociobiologie a pour but ultime de les absorber et de les remplacer, disons-le franchement : ils ont entièrement raison ! La sociobiologie pratique un grand nettoyage, elle élimine impitoyablement toutes les autres instances socioculturelles qui prétendent tenir un discours sur l’homme et la société. Tout comme les représentants des sciences sociales classiques, les historiens et les philosophes de l’histoire sont rejetés sans appel dans les ténèbres extérieures. Ils ne comprennent rien à la nature humaine, faute de « base scientifique». Tu trouveras cet énoncé péremptoire dans le point 6 des FAQ intitulé « Pourquoi la sociobiologie dérange ? »
6. Le mardi 11 mars 2008 à 23:56, par prudent yves
j’espère que le chapeau de claude braun est de qualité parce qu’il pourrait bien devoir le bouffer réellement. puisque le sociobiologiste qui prétend que « sa science assimile les autres sciences sociales » est nul autre que le fondateur de la sociobiologie et j’ai nommé edward o. wilson. le maître livre de la sociobiologie est: »sociobiology: the new synthesis ».
7. Le mardi 09 décembre 2008 à 12:31, par Cérambyx
Yves Prudent se soucie de la qualité du chapeau de Claude Braum. Il s’inquiète au cas où se dernier se rendrait à l’évidence concernant l’appétit assimilateur de la sociobiologie. Moi je constate que la « Socio-biologie » est un mot composé. Linguistiquement, c’est une contraction de « sociologie » et « biologie » et donc, épistémologiquement, celà devrait se traduire, non par une assimilation, ou une réduction, de l’une des deux composantes, mais par un rapprochement. Or, pour accomplir ce rapprochement, il fallait faire un premier pas, et là, il faut bien avouer que ce sont les biologistes qui l’ont fait, ce premier pas…
8. Le mardi 09 décembre 2008 à 16:34, par Cérambyx
Effectivement, ce ne sont pas les sociologues qui sont venus vers la biologie ! Mais vont-ils toujours pouvoir rester dans leur splendide isolément ? Je note qu’il n’en était pas ainsi lors des premières tentatives de la sociologie naissante (fin du XIX ème siècle–début du XX ème siècle). En ce temps là, les sociologues étaient plus ouverts. N’oublions pas que l’inventeur du mot « sociologie » était aussi l’inventeur du mot « altruisme » ; on sait que la maxime de cet inventeur était : « il faut vivre pour autrui ! » ; il s’appelait Auguste Comte. Ce qu’on sait moins, c’est qu’il admettait la présence de l’altruisme dans le règne animal. L’altruisme ! ce phénomène qui intrigue tant les sociobiologistes… cette qualité humaime qu’on aurait trop tendance, paraît-il, à plaquer sur nos « frères inférieurs », ce concept interdit de séjour en dehors de son « domaine de validité »… Eh bien, Auguste Comte ne le réservait pas qu’à l’Homme !
Voir aussi l’article suivant : Encore sur la sociobiologie
Tant qu’Israël sera le fer de lance de la stratégie des États-Unis au Moyen-Orient, aucune chance n’existe que les dirigeants israëliens soient poursuivis par quelque tribunal international que ce soit où les États-Unis détiendront un rôle prépondérant.
Souvenir
Inassouvi
Qui me comprend
Tu éveilles en moi
La mémoire des sentiments
Dans le mouvement
D’une image
Qui se forme
Qui s’efface
Et qui revit
À tout moment
Le passé
Au présent
Mort sans retour
Et sans vie
Après la mort
Comme un choc
Qui tue
Et qui fige
Mon esprit
Dans la torpeur
De la nuit
Mort de la vie
Mort de l’amour
Qui vit
Après la mort
Dans les rêves
De mes nuits
Dans la douleur
De mes jours
Comment
Trouver la vie
Après la mort
De mon amour
Que m’importe
Ces souvenirs
Si beaux
Arrivés de là-bas
Que je ne reconnais pas
Empilés
Sur ces souvenirs
Si chauds
Dans lesquels
Je te revois
Poème
De vie
Poème
De mort
Poème
D’amour
Poème plus fort
Que le temps
Qui court
Poème plus fou
Que la raison
Qui fuit
Poème pour te dire
Que je t’aime encore
Mon amour
Qui savait bien
Qu’on ne peut pas
Aimer les morts
Qui vit
Toujours
Dans les cendres
De l’oubli.