L’île de l’éternité de l’instant présent
À la mort de Renaud, on trouva dans la pièce qu’il habitait ponctuellement à l’intérieur de l’ancienne maison de Raymond Lévesque sur la Butte à Mathieu, un manuscrit, le seul d’ailleurs qu’il aurait aimé publier de son vivant. Il avait ramassé tout au long de sa carrière des histoires de magie que le public lui avait racontées. Il tentait au travers d’elles d’en saisir le dénominateur commun. Par quels mécanismes un instant présent devient-il magique ?
Par exemple, un dénommé Robert avait croisé un homme esseulé assis sur le banc municipal soudé dans le ciment juste en face du dépanneur de Val-David.. Il s’était arrêté pour l’écouter. L’homme n’avait plus un sou, vivait un moment de découragement.
Tiens prend $15, dit Robert
Va au bar chez Coco
Amuse-toi à ma santé
Une semaine plus tard, il croisa à nouveau le gars qui lui dit :
Je te remercie de ton $15.00
Grâce à toi j’ai rencontré la femme de ma vie.
Et Robert repartit chez lui avec, en dedans de lui, en retour de son geste, le plus beau moment magique de son existence, qu’il ne pouvait raconter sans en avoir les larmes aux yeux. Et Renaud avait ajouté cette réflexion :
La magie voyage plus vite que la lumière.
Par exemple, une femme alcoolique rencontra un homme aux sessions des alcooliques anonymes. Celui-ci lui avoua qu’il devait recevoir sa fille et sa petite-fille pour Noël et qu’il n’avait pas d’argent pour acheter de la nourriture. Cette dame lui prépara des tourtières, des beignes et des pâtés, même si elle était elle-même seule et très pauvre. Le soir de Noël, cet homme sonna chez elle, accompagné de ses deux invités, pour l’inviter à fêter Noël avec eux. C’est ainsi qu’elle passa son premier temps des fêtes dans la chaleur des cœurs généreux. Et Renaud avait ajouté cette réflexion :
Quand tu t’abandonnes à la vie
Légèrement et avec magie
Cela semble attirer des événements encore plus magiques.
Un autre exemple : ce père de famille dont l’adolescent de 14 ans sombrait dans la drogue, tout en pensant que personne ne s’en était aperçu autour de lui Son père l’emmena avec lui à la pêche. Cet homme digne, qui fut toute sa vie d’une sobriété exemplaire, se saoula et se drogua devant son fils et se drogua, sans que celui-ci ait accès aux mêmes droits.
Que penses-tu de ton père lui dit-il ?
Ça me fait mal de te voir de même p’pa.
Imagine-toi comme j’ai mal
Quand tu te détruis par la drogue
Lui répondit son père.
Ils fumèrent un joint ensemble. Et ce fut le dernier et pour l’un et pour l’autre. Renaud nota en fin de ligne :
Ni le père ni le fils
N’oublièrent jamais
Cet instant magique
Raconté par les deux à une table
Avec des larmes magnifiques
Dans les yeux des deux.
Puis un dernier : ce père de famille qui avait promené son fils de 6 ans dans une forêt en lui disant qu’un jour, ils porteraient secours à une princesse perdue. Voilà pourquoi ils devaient tous les deux connaître tous les recoins des boisés touffus. Il arriva effectivement qu’une jeune fille s’égarât et ils la ramenèrent à sa mère en larmes. Et Renaud avait ajouté cette réflexion :
Tout le monde est intéressé à la magie.
On m’a raconté des histoires si émouvantes
Que je me demande parfois :
Ai-je vraiment réussi à faire du camp Ste-Rose
Le pays magique des princes enfants ?
Pour Renaud, la seule différence entre un moment magique et l’éternité de l’instant présent était la conscience que la magie était en fait l’instant présent dans son éternité.
À la suite de son marathon sur la roche, il me téléphona chaque soir au camp pour me demander comment réagissaient les enfants. Déjà, à cette époque, il intuitionnait que la magie était une question de temps autant qu’une suite imprévue d’évènements. Mais le magicien en lui recherchait la perfection dans la préparation de son tour de lapin pour que ce lapin sorte un jour artistiquement de son chapeau « panache de chef indien ».
Bien sûr les enfants étaient excités par l’idée qu’il existe un trésor du chevalier de la Rose d’Or, que son tombeau soit dans le caveau et sa maison en décomposition dans l’île. Mais je n’assistai durant cette semaine-là à aucun événement magique en particulier. Tout au plus, des accalmies aux vents de la révolte soufflant parfois le soir dans le continent de la souffrance. La magie ne semble jamais apparaître seule, mais provenir plutôt d’une personne de cœur. Il se pourrait qu’il n’y ait pas de magie sans magicienne ou magicien.
Dans le Vieux Montréal, il existait un homme, le père Leduc qui me semblait vivre en magicien, ouvrant son casse-croûte jour et nuit bien plus pour donner du bonheur à ses clients que pour leur vendre de la nourriture. Je me souviens de cette nuit du10 juillet, 2 heures du matin. Je n’arrivais pas à dormir dans ma chambre de la rue St-Paul. Il faisait si chaud. Je décidai d’aller manger des rôties chez Monsieur Leduc. Quand il me vit entrer à cette heure tardive, il m’accueillit en disant :
Si ce n’est pas la petite nouvelle du quartier.
Il y avait toujours des gens aux deux tables de billard du fond, entourées de chaises et de tables rudimentaires. J’allai quand même m’asseoir sur un des trois bancs ronds du comptoir.
Une nouvelle cliente, me dit-il
Ne paie jamais son café
Et ça se fait offrir le déjeuner de sa vie
Gracieuseté de la maison.
Un client entra comme un coup de vent en disant :
Ayes Jules,
Savais-tu que Monsieur Gouin est mort cette nuit ?
Je ne sais pas lequel de nous deux pâlit plus que l’autre. Monsieur Leduc prit le téléphone, rejoignit Madame Martin.
Les gars, il faut que je ferme en vitesse,
Tout le monde dehors.
Je sortis moi aussi, restai sans rien dire auprès de Monsieur Leduc pendant qu’il cadenassait. Je me surpris à marcher à ses côtés. En homme de sensibilité, il ralentit sa démarche pour que je ne me sente pas abandonnée.
Quand un poète meurt Mademoiselle
C’est comme si une étoile venait de s’éteindre
La seule qui illuminait mon restaurant
Nuit après nuit.
De fait, il me dévoila avec fierté que Monsieur Gouin avait une table réservée à son nom, jour et nuit, pour qu’il puisse y écrire ses poèmes. Nous arrivâmes devant le St-Vincent. Monsieur Leduc cria de toutes ses forces :
Jeanne, c’est Jules, ouvrez-moi.
C’est finalement en sifflant entre ses deux doigts que la fenêtre du troisième étage bougea enfin vers l’extérieur.
Tu sais que Jeanne, ce n’est pas son vrai nom
Ça vient de la chanson de Brassens, la Jeanne
Les chansonniers l’ont appelée de même
Parce qu’elle garde son commerce tout l’hiver
Même si elle perd ses profits de l’été
Juste pour que les gars mangent
Pis que sa famille de clients
Ait une place pour se réchauffer.
Madame Martin vint finalement ouvrir. Elle avait dû engourdir son mal au cognac car tout en elle divaguait, même les mots.
T’as pas vu Paul passer, Jules ?
Quand il prend des marches la nuit
Je suis toujours inquiète.
Monsieur Leduc dut sentir à quel point la douleur lui traversa le corps, car il répondit avec délicatesse :
Y doit être au restaurant Jeanne
En train d’écrire
Sur le bord de la machine à cigarettes.
Et madame Martin de répondre :
Pourquoi tu penses que je ne peux pas vivre sans lui Jules
Parce qu’y est pas capable d’écrire sans moi
Tu le sais bien
Ça me fait drôle de penser
Qu’y est pas encore venu me réveiller
Pour me faire lire…Mmm…
Tu l’sais bien ça aussi
Hein Jules
Y doit avoir une raison
Pourquoi y’a sauté une nuit ?
Et Madame Martin de murmurer :
Paul est mort Jules
Y’est mort.
Et Jules de la serrer dans ses bras
À travers de longs sanglots :
Un poète, ça ne meurt jamais
Comprends-tu Jeanne
Ça ne meurt jamais.
Une fois à l’intérieur, Madame Martin et Monsieur Leduc calèrent cognac après cognac, accompagnant chaque gorgée par une série de sacres d’un rare désespoir. Nous réussîmes à transporter la dame jusqu’à sa chambre. Puis, j’offris à Monsieur Leduc de veiller sur elle durant la nuit pour qu’il puisse aller prendre quelques heures de sommeil.
Comme la mort est cruelle. Jeanne dormit à peine vingt minutes. Je l’entendis gémir. J’entrai dans la chambre et m’assis dans la berceuse près de son oreiller. Entre deux sanglots, elle me témoigna de son amour pour Paul.
Il n’allait jamais traîner dans sa boîte à chanson
À mon idée c’était la gêne
Quand t’as un trou en plein milieu du larynx
À cause d’un cancer
T’aimes mieux entendre la musique
Dehors dans la porte du garage
Ou aller faire le poète
Chez Jules
Paul m’avait déjà écrit :
Plus un poète est muet
Plus il parle avec sa plume.
Je t’aime Jeanne
Du plus profond de mon encre.
Tôt le matin, les chansonniers arrivèrent les uns après les autres. Pierre David, le grand ombrageux, Marcel Picard le bon nounours rieur à barbe, René Robitaille le magnifique insouciant, Michel Woodart, l’éthérique sensible, Éphrem Desjardins, le porc épic chevelu, Gilles Fecteau le joueur de conga fou des femmes, Jos Leroux le petit gros au grand talent, le peintre Edmond avec son rire tonitruant et finalement le poète Claude-Alexandre Desmarais, mémoire en vers des ieux.
Tout se passa d’abord comme dans un salon funéraire. Condoléances, larmes, silences, puis une première anecdote, juste pour permettre à un rire de sortir la peine de son intolérable. Et Fecteau tirant sur sa grosse moustache souligna le fait que Monsieur Gouin communiquait toujours par écrit à cause de son cancer de la gorge.
Une fois Monsieur Gouin m’avait écrit :
Moi je n’en reviens jamais
Quand le peintre Edmond arrive au café
Y finit toujours par ramasser la plus belle fille.
À l’immense rire de tous, je vis que c’était plus que vrai.
Moi j’habite en bas de chez Edmond
Dit René Robitaille de sa petite voix chantante
J’entends sans arrêt des cris de femme heureuse
Quand je rencontre Edmond dans l’escalier
Puis que je lui demande
Ce qui se passe en haut,
Il me répond toujours
Qu’il est en crise de créativité
Et tout le monde de rire de l’astuce avec laquelle Edmond enrobait sa vie privée.
En tout cas, Fecteau,
Répliqua Edmond
Ça fait plus raffiné que Jos Leroux
Qui gémit tellement fort
Dans la cave du St-Vincent
Qu’on se demande
Si la fille n’est pas une bénévole
De l’armée du salut
En train de gagner son ciel
Et Madame Martin d’ajouter :
Jos y a une queue pompe à essence
Pour les filles, qui ont besoin de gaz.
Les rires se prolongèrent de longues secondes dans une euphorie qui plaça Jos quasiment dans la position de souffre-douleur du groupe. Madame Martin aimait ses gars, surtout quand leur propos la faisait rire gras, comme dans un camp de bûcherons. On aurait dit que c’était toujours à ce moment-là qu’elle renouvelait le cognac de tout le monde, l’éternel cognac pour prolonger le plaisir de faire exploser l’inconscient pulsionnel.
Et Jos de répliquer :
Toi Fecteau
Tu passes ton temps à dormir sur ton conga
Pis quand on s’aperçoit que tu joues
C’est parce que t’es en train de séduire
Une fille dans la salle….
Que je ramasse en vitesse, d’ajouter Edmond
Juste avant que Fecteau ait le temps de descendre de la scène
Pis Jos de descendre dans la cave avec l’espoir
Dans le bas du ventre,
Tous éclatant d’un gargantuesque rire
Et Jos de tenter une dernière attaque :
Cout’ donc Marcoux
Es-tu homosexuel toi ?
On te voit jamais avec une fille ?
Jean Marcoux était le fameux propriétaire du café du port, qui même s’il ne pratiquait pas son métier à la manière autres, était respecté de tous pour son entêtement à tenter de faire renaître une petite boîte à chansons telle qu’on la vivait dans les années soixante.
Moi les gars, dit Jean Marcoux
Je suis un romantique.
Pas de cul sans le cœur.
Et Jos Leroux d’ajouter :
Ben t’auras pas de cul souvent
Parce que tu vas te les faire voler
Avant que les filles t’arrivent au cœur.
Curieusement, tout le monde y passa, sauf Pierre David. Et c’est Madame Martin qui osa parler du beau brumel pour faire envie à tout le monde.
Y en a pas un ici qui va battre David
Il est beau, grand, séduisant
Et les filles n’attendent qu’un signe de sa part.
Les gars se mirent à huer juste pour le plaisir. Mais Madame Martin avait tellement raison. Pierre David sur scène, arrivait toujours à tourmenter les cœurs. Il avait follement besoin d’être aimé, provoquant chez la clientèle féminine des fantasmes qui pour la plupart, ne se réalisaient jamais. Et Jean Marcoux de planter le dernier clou dans le cercueil de Jos :
En tout cas Madame Martin
Au moins avec David,
Vous êtes certaine d’avoir des filles au café,
Mêmes celles à qui Jos fait peur.
Que de rires, que de rires. Jeanne était contente. Les gars se resserraient autour d’elle d’une manière telle que Paul semblait lui aussi faire partie de la fête. Michel Woodart était trop nouveau pour s’insérer, mais déjà profondément amoureux de sa vie d’artiste dans le Vieux-Montréal. Éphrem Desjardins encore trop gelé par la marijuana de la veille.
Et soudainement, Jos changea le ton de la conversation.
Y as-tu quelqu’un ici
Qui a une anecdote à raconter
Sur Paul Gouin ?
Personne, absolument personne ne se rappelait d’une anecdote comique à Propos de Paul Gouin.
Ben les gars,
C’était ça Paul Gouin
Quand y voyait que tout le monde était heureux
Y s’effaçait.
Y avait juste ça qui comptait pour lui
Que les autres soient heureux.
Et la mère, gonflée de tendresse, de mettre tout le monde dehors.
Je restai seule avec elle et le vide nous sembla affreux. Renaud n’était pas encore venu. Et je dois avouer que nous aurions fait n’importe quoi pour qu’il remplisse l’infini fossé du non-sens de la mort de Monsieur Gouin.
Paul aimait tellement accompagner Renaud
Dans ses recherches, dit Jeanne
Renaud parlait d’éternité de l’instant présent,
Paul de magie
Ils ne s’entendaient pas vraiment sur le sens des termes
Mais ils se respectaient.
Monsieur Gouin disait quoi de la magie
Demandai-je ?
Pour Paul
Il suffisait d’être magicien
Vis-à-vis des autres
Une fois dans sa vie
Pour que le cœur
Prenne la forme de la poésie.
Un jour, Il écrivit à Renaud :
Chaque soir,
Sois un magicien qui chante
Comme je suis un magicien qui écrit
Et tu connaîtras une béatitude profonde
Parce que le monde a besoin de magie.
Et je contai à Jeanne les magies que mon père avait mises dans ma vie tout au long de l’enfance en me racontant des contes de fées et en me faisant rêver du grand amour, comme le chantaient parfois les chansonniers dans certaines chansons, même si leur vision de l’amour dans leur vie privée laissait parfois à désirer.
Madame Martin se mit à me dire un bon mot sur chacun de ses artistes..
Faut pas se fier aux apparences,
Ce sont des bons p’tits gars,
Juste un peu trop courailleux, mais c’est de leur âge.
L’été passé, les p’tits gars ont fait pousser
Une nouvelle sorte de plante
Dans mon bac à fleurs
C’est la police qui est venue m’avertir
Que c’était du pot.
Des maudits bons petits gars que j’te dis
À cause d’eux autres
Paul et moi on s’est jamais vu vieillir
Je quittai sur ces mots pour revenir au St-Vincent pour le spectacle du soir avec mon père et ma mère. Clermont nous invita à nous asseoir à sa table. Dès 20 heures, toutes les chaises de métal inconfortables furent occupées par les habitués.
La bande des Îles de la Madeleine, la dame en rouge, prostituée tolérée par les clients et adorée de certains chansonniers certains soirs de manque parce que c’était gratis pour eux, la danseuse à gogo, Monsieur Étienne le laveur de vaisselle, le peintre Edmond et combien d’autres…
À l’extérieur, appuyés contre les portes du garage : Les trois robineux que Monsieur Gouin aimait tant : Philippe, ancien médecin durant la deuxième guerre mondiale à qui les atrocités avaient fait perdre la raison, l’artiste qui fut écrasé un jour en plein milieu de la rue par l’automobile du premier ministre René Lévesque et le père Lamontagne qui gagnait sa vie à faire faire des tours aux touristes dans un vieux carrosse à trois roues seulement.
Renaud sortit de l’ascenseur de Madame Martin. Il fut le premier à monter sur la scène. Il avait les yeux bouffis et rougis. J’en conclus qu’il venait d’offrir ses sympathies à Jeanne. Tous les chansonniers que j’avais eu la chance de connaître intimement au travers de leurs gaillardises avaient tenu à faire acte de présence, groupés les uns contre les autres, entre le mur du bar et celui des salles de bain.
Levez la main
Ceux qui ont vu, un jour ou l’autre,
Le poète Paul Gouin
Marcher les rues du Vieux Montréal ?
Tous sans exception l’avaient un jour ou l’autre croisé et salué.
Pour Monsieur Gouin
Le Vieux-Montréal
C’était non seulement son village
Mais sa vraie famille.
Il a ouvert une boîte à chanson
Pour rendre heureux
ceux et celles qu’il aimait
Monsieur Paul Gouin poète
Ne sera plus jamais appuyé dehors
Contre la porte du garage
Mais un peu plus haut
Contre la porte du ciel
Va juste falloir chanter un peu plus fort
Si on veut qu’y nous entende ok ?
Un grand rire nerveux parcourut la salle.
Et toute la salle, se levant debout, épaule contre épaule, chanta pour Paul, « une boîte à chansons » de Georges D’or. À la fin de la chanson, Madame Martin sortit de l’ascenseur. Bien peignée, habillée dans une robe noire. Elle monta sur la scène, fit un signe de croix en levant les yeux vers le ciel et dit très fort pour que ça se rende jusque dans le fond de la salle :
Paul est tellement content
Que vous ayez chanté pour lui
Juste pour lui
Qu’il m’a demandé
D’offrir…
Une tournée générale
Pour tout le monde
Et c’est dans le silence général que la serveuse Jeanne D’arc et le serveur José servirent un cognac à chacun et chacune. Et c’est dans un torrent de larmes respectueuses qu’on porta un toast au poète. La fête débuta doucement par la chanson préférée du poète :
MOI MES SOULIERS
DE FÉLIX LECLERC
Au paradis, paraît-il mes amis
C’est pas la place pour les souliers vernis
Dépêchez-vous de salir vos souliers
Si vous voulez être pardonnés
Si vous voulez être pardonnés.
Puis, c’est par la danse à St-Dilon de Gilles Vigneault que le diable dansant et chantant en chacun de nous rendit visite au poète. Monsieur Gouin avait déjà écrit au sujet des clients du St-Vincent que nous étions ses enfants qui dansaient avec la lune.
Et ce soir-là, nous dansâmes pour lui.
le remerciant d’avoir été si discrètement
Le magicien de nos vies
Sur la lune de son imaginaire.
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