Archives de l'auteur: Claude Demers

Claude Demers

l'auteur de ce blogue. Retraité et professeur d'échecs à temps partiel.

Pierre Rochette de retour sur scène ?

Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.

Vous écoutez

BILL

Arrangements, montage et mixage : Jacques Proulx
Musicien, poète, orchestrateur de Sept-Îles

COUPLET 1

t’as pas vieilli Bill
t’as pas vieilli

t’as pas vieilli Bill
t’as pas vieilli

quand ma mère m’a emmené te voir
j’arrivais de la garderie
ça fait 7 ans Bill
que j’ai 5 ans

ma mère m’a dit faut qu’tu grandisses
m’a t’presenter mon grand ami
y achève de lire
le grand livre de la vie

REFRAIN

on est fait d’nos rencontres
des larmes de joie
au creux d’une poignée de mains

conscience de soi
qui tisse nos lendemains
du réchauffement de l’humain

COUPLET 2

t’as pas vieilli Bill
t’as pas vieilli

t’as pas vieilli Bill
t’as pas vieilli

moi j’suis encore un p’tit enfant
de ton pays toe t’es le vent
un jaune saumon
qui saute encore le temps

toi t’as les yeux du paradis
fais-moé remonter ton courant
fais-toi rivière
pour que ma gagne on saute dedans

COUPLET 3

t’as pas vieilli Bill
t’as pas vieilli

t’as pas vieilli Bill
t’as pas vieilli

rendu dans l’char ma mère m’a dit
notre Bill a 85 ans
oh m’man j’voudrais
passer avec lui l’halloween

lui dans son costume de vieillard
moi dans mon habit de clochard
cogner aux portes
avant qu’ la terre soye morte

COUPLET FINAL

lui dans son costume de vieillard
moi dans mon habit de clochard
cogner aux portes
avant qu’la terre soye morte
avant qu’la terre soye morte

Pierrot
vagabond celeste


Voilà que Pierrot lalune, Pierrot le vagabond céleste, Pierre le fugitif, celui qui a tant fait rire à La Calèche de Sainte-Agathe-des-Monts, celui qui a tant chanté les chansons des autres, de son refuge à Toronto, m’écrit ce courriel encourageant accompagné d’une de ses récentes compositions appelée Bill. Je vous livre ici le contenu de son message puisqu’il me l’a gentiment demandé. Pierrot nous annonce-t-il un retour, avec ses propres chansons cette fois. Jugez-en vous-même.


RE: Rép. : vive l’amitie
From: Pierrot Lalune
To: Claude Demers
Date: Today 13:25:17

Je suis pret pour un cd.
le show est monte
30 chansons choisies sur 90 et apprises par coeur
la vie m’a permis de trouver un contrebassiste extraordinaire
de Sept-Iles, homme orchestre genial, Jacques Proulx
discothecaire a la Radio_canada de Sept-Iles
avec qui j’aimerais bien partir en tournee

je repete ici a Toronto ma guitare
au centre Eaton de 7 h le matin a 9 heures le soir
je dors et mange a l’armee du salut

je sens que j’emerge enfin
pour retourner sur la scene

(tu peux inscrire ce commantaire sur ton blog)

L’impérialisme humanitaire

Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?
Préface de Normand Baillargeon

imp_hum

Toute idée, aussi légitime soit-elle, court le risque d’être transformée en idéologie et d’être utilisée par les pouvoirs en place à des fins qui leur sont propres. C’est ce qui arrive avec les idées de défense des droits de l’homme et de démocratie lorsqu’elles se transforment en légitimation de l’ingérence militaire unilatérale et qu’elles appuient le rejet du droit international. C’est à ce discours et à cette représentation qu’il faut s’attaquer si l’on veut construire une opposition radicale et sans complexe aux guerres actuelles et futures. Ce livre se propose de démêler un certain nombre de confusions idéologiques fort répandues sur les thèmes des droits de l’homme, de la démocratie et des rapports entre l’Occident et le reste du monde, confusions qui représentent le principal obstacle à la construction d’un réel mouvement d’opposition aux guerres impériales.

« Peut-on poser des principes humanitaires, invoquer les “droits de l’homme” en ex-Yougoslavie ou en Irak par exemple, et compter ensuite sur les moyens militaires des États-Unis pour les faire respecter, eux dont rien dans la pratique “n’indique la moindre préoccupation sincère pour les droits de l’homme et de la démocratie” ? La réponse de Jean Bricmont est franchement négative. »
Serge Halimi, Le Monde diplomatique

« L’ouvrage de Jean Bricmont exprime la révolte morale d’un homme de science concerné par les guerres contemporaines et par la manière dont elles sont légitimées. Il ose porter un autre regard sur le discours destiné à conquérir l’adhésion des peuples et des individus et fait oeuvre de démystification. »
François Houtart, Alternatives Sud
Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a notamment publié Impostures intellectuelles avec Alan Sokal (Odile Jacob, 1997).

Source et autres infos

L’État providence

De quelle providence parle-t-on ici ?
De quelle providence parle-t-on ici ?

Premièrement, il n’existe pas une telle chose que l’État providence. Et pourtant, l’expression «État providence» ne cesse de faire la manchette avec la complicité des médias et des intellectuels, dont plusieurs qui se prétendent de gauche, depuis la fin des années 1970. Au point d’avoir sa propre définition dans Wikipedia
Plus qu’une expression, les mots « État providence » sont devenus un argument majeur dans les politiques néolibérales depuis les années ’80 et ont servi de fondement aux politiques de déficit zéro et du retrait de l’intervention de l’État dans les différentes politiques sociales.
Or voilà bien une expression qui mérite toute sa place dans les premiers rangs des mythes bien nourris par le néolibéralisme.
Georges W. Bush, un des plus fiers défenseurs du néolibéralisme avec son fidèle serviteur, Stephen Harper, ont tous les deux décrié ouvertement l’État-Providence avant de donner des milliards et des milliards de dollars aux grandes institutions financières. Ce faisant, ils ont démontré que leur vision économique ne s’attaquait pas autant à la notion même de l’État providence qu’au bénéficiaire de l’intervention de l’État. De ce fait, ils révélaient que les grands partis politiques de l' »Establishment » sont là avant tout pour assurer le contrôle et la mainmise des puissantes corporations et du monde de la finance sur l’État.

Où sont les créanciers ?

Paradoxalement, le jour même ou Obama est investi des pouvoirs à la Présidence des États-Unis, les marchés financiers qui auraient normalement dû être rassurés, se sont effondrés. Michel Chossudovsky, auteur de « Mondialisation de la pauvreté », directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur d’économie à l’Université d’Ottawa se demande qui sont les créanciers ?

Paru dans : mondialisation.ca


Sous-titre «Quand donc saurons-nous ?» :  «When Will We Ever Learn?» : phrase tirée d’une chanson «Where Have all the Flowers Gone» composée par Pete Seeger

Bourse baisse

Une atmosphère d’espoir et d’optimisme prévaut dans tout le pays. Le régime Bush est parti. Un nouveau Président est à la Maison Blanche.

Pendant que les États-Unis ont les yeux rivés sur la télévision diffusant en direct l’investiture présidentielle de Barack Obama, les marchés financiers dérapent.

Une grande « correction du marché » s’est produite. À l’abri des yeux du public, pratiquement inaperçue, s’est déroulée une nouvelle étape de la crise financière.

Immédiatement après l’investiture, le Dow Jones a plongé, affectant largement le cours des actions des plus grandes institutions financières.

La valeur de la cote boursière des grandes banques de Wall Street a fortement baissé. Royal Bank of Scotland a chuté de 69 pour cent dans les échanges à New York.

Cotes apparentés

Symbole

Cours

Change

Bank of America Corp

5,10

-2,08

Bank of NY Mellon CP

19,00

-3,96

Citigroup Inc

2,80

-0,70

Fifth Third Bancorp

4,22

-1,21

JP Morgan Chase & Co

18,09

-4,73

Source : Yahoo

Les déboires et la valeur comptable des pertes des grandes banques étaient connus bien avant la cérémonie d’investiture du Président Obama.

Alors, pourquoi maintenant ?

L’investiture du président Obama devrait donner confiance aux marchés financiers. Il s’est produit exactement le contraire.

Il n’y avait rien de spontané ni d’accidentel dans l’effondrement des valeurs boursières des banques.

Le discours du président Obama à l’extérieur du Capitole avait été rédigé à l’avance. Son contenu était soigneusement préparé.

Le président Obama a fait une référence explicite aux malheurs de l’économie mondiale, tout en soulignant que : « sans un œil vigilant, le marché peut échapper à tout contrôle. »

M. Obama a prévenu du fait que la reprise économique pourrait être difficile et que la nation doit choisir « l’espoir à la peur, l’union pour l’objectif au conflit et à la discorde » afin de surmonter la pire crise économique depuis la Grande Dépression. (Associated Press, 20 janvier 2009)

Il y avait de grandes attentes à Wall Street. De nombreux courtiers de Wall Street, qui n’avaient pas connaissance du contenu du discours d’Obama, avaient « parié » que les déclarations du président Obama contribueraient à stabiliser les marchés financiers.

Ceux qui ont rédigé le discours d’Obama étaient pleinement conscients de ses éventuelles répercussions financières.

Les grands espoirs sur le détail de la manière dont la nouvelle administration abordera la montée de la crise bancaire et l’économie défaillante ont été refroidis après le discours d’investiture. (Reuters, 20 janvier 2009)

Ce n’est pas un hasard si le président de la Securities and Exchange Commission, Christopher Cox, nommé par Bush en 2005, a démissionné le jour même de l’investiture présidentielle, entraînant un grand vide pour l’adoption des décisions cruciales de la réglementation financière. Son successeur, Mary Shapiro, ne prendra ses fonctions qu’au terme des longues auditions d’approbation au sénat.

Ceux qui avaient une connaissance préalable, et/ou avaient obtenu des informations, du texte du discours d’Obama, et qui avaient la possibilité de « mettre le marché en mouvement » au bon moment et au bon endroit, avaient tout à gagner dans la conduite de grandes opérations spéculatives sur les marchés boursiers et des échanges de monnaie.

Des opérations spéculatives de ce genre étaient-elles planifiées à l’avance pour le 20 janvier ? (Voir la vidéo)

Y a-t-il eu un effort concerté et délibéré pour « court-circuiter le marché » le jour même de l’investiture présidentielle ?

Sur les marchés des changes, le mouvement a été inversé, le dollar US était en hausse, l’euro, la livre sterling et le dollar canadien en chute libre. Le gouverneur de la Banque centrale du Canada a choisi la date de l’investiture présidentielle pour annoncer la réduction du taux directeur, apparemment dans une « enchère pour stimuler l’économie et relancer le prêt au consommateur et aux entreprises. » Impact : la valeur du dollar canadien a diminué de façon spectaculaire par rapport au billet vert.

Où sont allés tous les créanciers ?

Les plus grandes institutions financières seraient en eaux troubles et endettées envers des créanciers anonymes. Depuis le déferlement de la crise financière, l’identité des créanciers reste un mystère.

Au fil des ans, l’establishment financier privé a instauré des hedge funds (fonds de placement, littéralement fonds de couverture et/ou spéculatifs) toujours enregistrés au nom de particuliers fortunés. De grandes richesses ont été transférées des grandes institutions financières vers ces hedge funds appartenant au privé, qui échappent largement à la réglementation gouvernementale.

Pourquoi les banques sont-elles endettées ? Envers qui ? Sont-elles les victimes ou les bénéficiaires ? Sont-elles les débiteurs ou les créanciers ?

Au fil des ans les plus grandes banques des États-Unis se sont séparées d’une partie de leurs bénéfices excédentaires en faveur de divers groupes de mandataires financiers : hedge funds, comptes dans les paradis fiscaux sous les tropiques, etc.

Bien que ces transferts de milliards de dollars soient transférées par voie électronique d’une entité financière à une autre, l’identité des créanciers n’est jamais mentionnée. Qui ramasse ces dettes de plusieurs milliards, qui sont les principaux responsables de la manipulation financière ?

Selon toute probabilité, l’effondrement de la valeur boursière des actions bancaires était connu d’avance. Les banques avaient déjà transféré en toute sécurité leur butin dans un paradis fiscal.

Les banques sont en grande difficulté après avoir reçu les centaines de milliards de dollars de l’argent des opérations de sauvetage.

Où est passé l’argent des opérations de sauvetage ? Qui encaisse les multi-milliards de dollars de l’argent des opérations de sauvetage du gouvernement ? Ce processus contribue à une concentration sans précédent de la fortune privée.

La presse reconnaît l’existence des milliards de dollars de la « dette interbancaire. » Mais pas un mot n’est dit sur les créanciers.

Il y a un créancier pour chaque débiteur.

Est-ce de l’argent que les élites se doivent à elles-mêmes ?

En fin de compte, ceux qui détiennent ces billions vont, à leur façon, «recoller les morceaux». Leur énorme fortune monétaire sera convertie en actifs par des acquisitions d’entreprises en faillite.


Le réveil au lendemain de l’investiture présidentielle

Et, au lendemain des espoirs et des promesses de l’investiture présidentielle, la classe moyenne étasunienne qui avaient investi dans des actions bancaires « sûres » en viendra à réaliser une fois de plus qu’une partie de ses économies de toute une vie ont été confisquées.


Texte original en anglais : Obama Inauguration: Slide on Wall Street. Where have all the Creditors Gone?…, publié le 20 janvier 2009.

Traduction: Pétrus Lombard. Révisée par Mondialisation.ca.

Amir Khadir à Beauharnois

Fermeture de l’usine Alcan de Beauharnois – Les dirigeants de l’usine
doivent agir de façon responsable

Le 21 janvier 2009

Montréal, le 21 janvier – Le député de Mercier et porte-parole de Québec
solidaire Amir Khadir rencontrait aujourd’hui les travailleurs de l’usine
Rio Tinto Alcan de Beauharnois, dont la fermeture est annoncée pour
bientôt.  Il en a profité pour démontrer sa solidarité avec les
travailleurs et pour interpeller les dirigeants de Rio Tinto Alcan.

« J’invite les dirigeants de Rio Tinto Alcan à répondre à l’appel à la
responsabilité lancé par le nouveau président américain Barack Obama en
revenant sur leur décision de fermer l’usine.  Les travailleurs de
Beauharnois n’ont pas à faire les frais de la baisse du prix de
l’aluminium, d’autant plus que, selon les informations que j’ai reçues des
travailleurs, cette usine est tout à fait rentable.

« La richesse produite par ces usines est le fruit du travail de ses
employés : ils méritent donc considération et respect.  De la même façon,
les contribuables qui ont financé de leurs poches le prêt sans intérêt sur
30 ans de 400 millions de dollars accordé par le gouvernement à Rio Tinto
Alcan méritent respect et considération », a déclaré Amir Khadir.

Le député de Mercier s’est également dit inquiet des récents propos tenus
par la haute direction de Rio Tinto Alcan qui prévoit d’autres fermetures
au cours des prochains mois et a appelé le gouvernement Charest à assumer
ses responsabilités.

«  Le gouvernement doit faire pression sur la haute direction de Rio Tinto
Alcan pour qu’elle revienne sur sa décision de fermer l’usine de
Beauharnois et, semble-t-il, de nombreuses autres usines au Québec.  Devant
la tempête qui s’annonce, le gouvernement Charest a la responsabilité
d’agir pour protéger les emplois des Québécois. »

Source : Québec solidaire

Le plus grand défi de Barack Obama

Fallait-il mettre ce mot dans la rubrique Édito ou dans la rubrique Repères ? Voilà un bien maigre dilemme au moment où Barak Obama est investi des pleins pouvoirs à la présidence des États-Unis. Pour le moment, je navigue entre mon blogue et la télé espérant que l’ouverture sur le monde qu’annonce le nouveau président des États-Unis, par opposition à la politique de confrontation de son prédécesseur, Georges W. Bush, convertira l’ immense espoir de paix suscité par son élection, en réalité.

Si seulement la politique américaine était celle d’un seul homme, d’un seul président. Hélas! Obama est à la tête du Parti démocrate et l’histoire démontre que dans la solution des grands enjeux internationaux et nationaux, la liberté et la démocratie n’ont jamais été l’oeuvre d’une grande personnalité. En la matière, les Démocrates et les Républicains se sont perpétuellement échangé les bonnes manières. Paradoxalement, ce sont les démocrates, avec une autre grande personnalité porteuse d’espoir, John F. Kennedy, qui ont attaqué militairement Cuba, sans avertissement, avec entre autres la mission d’assassiner Fidel Castro. C’est encore le successeur de Kennedy, Lyndon B. Johnson un autre Démocrate, qui a déclenché les premières attaques militaires contre le Vietnam, tandis qu’il a fallu attendre la venue au pouvoir d’un Républicain, Richard Nixon, pour signer les Accords de Paris qui allaient en 1973 mettre fin à la guerre du Vietnam.

L’histoire moderne des États-Unis est marquée par une lutte féroce entre le complexe militaro-industriel et le monde financier, dont les intérêts ont fini par fusionner au cours des dernières décennies, au point de faire disparaître pratiquement toutes les différences apparentes entre Démocrates et Républicains. Dans la forme et le discours toutefois, les Démocrates ont toujours tenu un propos plus proche des préoccupations populaires. Avec l’isolement politique et la haine suscitée à leur égard dans le monde ; avec des centaines de milliards de dollars détournés vers l’industrie militaire et l’une des plus graves crises financières de leur histoire, une crise qui s’accompagne de millions de mises à pied et de centaines de milliards de dollars détournés cette fois vers les grandes institutions financières et en l’absence d’une alternative politique de masse, le discours de Barack Obama ne peut pas ne pas laisser une empreinte profonde auprès de la population américaine ainsi qu’ un grand espoir de renouveau et de dialogue à travers le monde.

Les principaux défis d’Obama

La liste est longue des principaux défis qu’attendent Obama. Il a lui-même mis la barre assez haute en s’engageant à fermer rapidement la prison de Guantanamo et d’ordonner le retrait des troupes américaines d’Irak. Dans son  discours il a maintenu sa décision de faire reposer le développement économique des États-Unis sur les acquis de la science et de la technologie, notamment dans le domaine environnemental. Il devra toutefois composer avec la contradiction de sa politique en Irak et celle de poursuivre la guerre en Afghanistan ; entre sa déclaration d’une politique de dialogue et de paix, notamment avec les dirigeants iraniens et son appui aux Israéliens dans la guerre de ces derniers contre les Palestiniens.

Donnons la chance au coureur serait sans doute la formule la plus appropriée ici. Mais retenons que d’autres enjeux majeurs attendent le nouveau président des États-Unis. Pour être conséquent avec ses propos sur un monde de paix, de dialogue et libéré des tensions militaires, les États-Unis devront mettre fin à leur projet d’installation des missiles soi-disant antimissiles, pouvant atteindre la Russie à partir de la Pologne. Plus près de chez eux, ils devraient non seulement fermer la prison de Guantanamo, mais mettre fin à leur embargo économique contre Cuba. Ils devraient en fait se retirer complètement de Guantanamo et retourner ce territoire à son propriétaire cubain tout comme ils devraient cesser  leurs efforts de déstabilisation en Amérique latine.

Les mois qui viennent nous diront vraiment ce que peut faire une forte personnalité démocrate à l’intérieur d’un gouvernement et d’un parti dont la tradition repose généralement sur la défense des intérêts des puissances économiques qui dirigent vraiment ce pays. Chose certaine, la grandeur de l’espoir que fait naître Barack Obama aujourd’hui, illustre au plus haut point le désaveu des politiques américaines tant aux États-Unis que dans le monde. Il illustre aussi l’énorme appui dont jouit le nouveau président des États-Unis.

Le plus grand défi d’Obama sera de cultiver cet appui par sa détermination à réorienter la politique américaine et sa capacité de mobiliser la population et les forces démocratiques à chaque fois que le pouvoir du complexe militaro, industriel et financier, toujours bien représenté tant chez les Démocrates que chez les Républicains, voudra maintenir l’orientation néolibérale du précédent gouvernement US.

Le tour de passe-passe d’Ignatieff

Tout un tour de passe d’Ignatieff à Bob Ray. La coalition Libéral-NPD appuyée par le Bloc québécois à Ottawa a forcé les Libéraux à accélérer le remplacement de Stéphane Dion par un nouveau chef plus crédible. Et maintenant que Bob Rae, qui tenait mordicus à cette coalition lui aussi, a accepté de céder sa place à Michael Ignatieff, son ami, voilà que ce dernier jongle maintenant avec l’idée de maintenir ou pas la coalition. Avec de tels amis, comme dit la formule, on n’a pas besoin d’ennemis.
Ignatieff qui, il y a à peine deux semaines réclamait de diriger le Parti libéral pour donner son appui à la coalition Libéral-NPD, lie désormais sa position à la présentation du prochain budget conservateur. Lorsqu’on entend Denis Coderre répéter à peu près les mêmes propos dans les jours suivants, on comprend qu’il ne s’agit pas seulement de la position de leur chef. Le Parti libéral est tout simplement en train de changer de cap.
Se présentant publiquement comme un homme de centre gauche, Michael Ignatieff nous montre aujourd’hui qu’il doit sa nomination à la tête du Parti libéral, à l’aile droite du PLC et aux pressions des grandes corporations et du monde de la finance.

Un moment historique, Québec solidaire entre à l’Assemblée nationale

Personne ne pourrait sérieusement nier que la crise politique à Ottawa, caractérisée par la diabolisation des représentants du Bloc québécois par Stephen Harper, une semaine avant les élections provinciales, aura contribué à polariser le vote entre Parti libéral et Parti québécois. Cela rend d’autant plus méritoire et significative l’élection d’un premier député de gauche à l’Assemblée nationale du Québec.

Il faut le dire clairement. Le Parti libéral et le Parti québécois sont deux partis politiques de droite avec des positions néolibérales. Malgré ses prétentions, le Parti québécois n’est pas social-démocrate ni un parti de gauche. Naviguant dans les marais entre droite et gauche le Parti québécois a abandonné très tôt au début des années ’80, son soi-disant préjugé favorable envers les travailleurs, alors que ses lois les plus farouchement anti-syndicales, contre les travailleurs de la fonction publique, avaient été défaites par la Cour suprême du Canada. Faut le faire… pour un parti qui se prétend social-démocrate et souverainiste. Imaginons le genre de souveraineté qu’apporterait un tel parti lorsque les travailleurs québécois n’auraient plus la protection de la Cour suprême du Canada.

Tout cela c’est le passé, pensez-vous ? Le nationalisme de droite du Parti québécois a néanmoins rapidement refait surface lorsque Mario Dumont et son parti d’ultra-droite, l’Action démocratique du Québec (ADQ), dont Jean Charest et Pauline Marois vantent les mérites aujourd’hui en soulignant ce que les deux appellent « la contribution essentielle » de Mario Dumont, a déclenché sa campagne contre les accommodements raisonnables. Sans compter l’option d’une coalition entre péquistes et adéquistes évoquée par Pauline Marois jusqu’à la dernière minute de la campagne électorale. Démagogiques, irresponsables et fortement de droite, tous les partis politiques de l’Assemblée nationale ont profité de l’absence d’une véritable voix de gauche au parlement, pour enliser le Québec dans un cul-de-sac propre à cultiver le cynisme et le désabusement de la population face à la politique. Un cynisme qui s’est révélé hier dans le plus faible taux de participation, 56%, depuis les années ’20.

Plusieurs aujourd’hui, en commençant par Louise Harel qui s’était ouvertement opposée à un mode de scrutin proportionnel au Québec, cherchent à dénigrer la signification du vote Québec solidaire dans Mercier, adoptant envers l’électorat de Mercier à peu près la même attitude méprisante que Harper envers la députation du Québec à Ottawa. Elle qui fut jadis associée à la gauche du Parti québécois, mais qui ne s’est jamais opposée aux positions de droite de son parti. La réalité, c’est que le vote Québec solidaire dérange et constitue sans doute la seule véritable bonne nouvelle de l’élection générale de lundi.

La présence d’un courant de gauche à l’Assemblée nationale, même si l’on ne peut exagérer ses capacités avec un seul député et une règlementation susceptible de le baillonner la plupart du temps, fera davantage pour le Québec que la « forte » opposition du Parti québécois, dont se vante aujourd’hui Pauline Marois. Comme durant la campagne électorale, où Québec solidaire fut exclu du débat des chefs, rien n’empêchera les idées de Québec solidaire de se disséminer parmi la population. Journalistes, artistes et intellectuels ont déjà commencé à souligner le vent de fraicheur apporté par Amir Khadir et Françoise David par leurs propos et les politiques de QS. Des enjeux tels que la gratuité de l’éducation jusqu’au niveau universitaire, un système de santé de qualité, public et gratuit, une économie en lien avec un développement durable et écologique, l’augmentation du salaire minimum pour atteindre le niveau du seuil de la pauvreté, la justice sociale, l’équité salariale… mis sous le tapis ou démagogiquement contournés par la droite, ne pourront dorénavant être évités.

Lors de son allocution lundi soir devant les membres de Québec solidaire, Amir Khadir a souligné l’importance des appuis reçus. Parmi ceux-ci, il a mentionné le courage et l’audace du Conseil central de Montréal de la CSN. Avec la croissance des appuis à Québec solidaire en région, l’appui du mouvement syndical dans son ensemble, CSN, FTQ et CSQ, constitue le plus grand défi de Québec solidaire dans les mois à venir. Le fort courant de droite qui a gagné la politique québécoise au cours des 30 dernières années a tenu le mouvement syndical pratiquement au silence sur le plan politique, à part son appui unilatéral (unilatéral dans le sens qu’il ne lui était rien rendu en retour) au Parti québécois. Aujourd’hui le mouvement syndical, qui devrait être un allié naturel de Québec solidaire, a une arme politique à sa portée. Au moment d’une crise économique sans précédent dont il faut à tout pris éviter qu’elle ne soit résolue sur le dos des travailleurs, le mouvement syndical ne peut se payer le luxe de la neutralité politique et encore moins de revenir en arrière avec un Parti québécois qui a eu près de quatre décennies pour faire les choses autrement.

Seul Québec solidaire représente les intéréts de la population en général et des travailleurs en particulier, sans ambiguité et sans recourir au double discour qui est le propre des autres partis à l’Assemblée nationale.

Attention au nez de Michael Ignatieff

L’homme ‘responsable’ qui était pour la guerre en Irak mais qui a trouvé le moyen de changer d’opinion lorsqu’il s’est présenté aux dernières élections à la chefferie du Parti libéral est bien capable lui aussi de nous sortir un lapin de son chapeau à la toute dernière minute. En laissant la porte ouverte à un appui au prochain budget et énoncé politique de Stephen Harper, Ignaitieff a laissé entendre qu’il fallait maintenant respirer par le nez, cet aspirant-chef du Parti libéral nous rappelle qu’il n’est pas sans savoir ce qu’attendent de son Parti les dirigeants des grandes entreprises et du monde financier, prêts à se ranger derrière lui.

Ces gens là aiment la stabilité. Ils n’ont pas prisé les extravagances et le déséquilibre politique provoqués par un Stephen Harper rendu euphorique par l’affaiblissement de l’opposition aux dernières élections fédérales. Mais cela ne va pas pour autant les rendre plus ouverts à la nomination de ministres NPD à Ottawa. En cela, le pif de Michael Igniatieff ne le trompe certainement pas. Michael Ignatieff est aujourd’hui aussi insaisissable que la transparence politique l’exige quand on a des choses à cacher.

Si les Canadiens jugent importants que la coalition Libéral-NPD appuyée par le Bloc québécois survive à la prorogation du parlement obtenu hier par Stephen Harper, ils devront le faire savoir clairement à Michael Ignatieff afin que les narines de ce dernier ne soient pas complètement obstruées par l’odeur du pouvoir et son désir de vaincre Bob Rae à la chefferie du Parti libéral.

Après avoir transformé la crise économique en crise politique, Harper veut maintenant en faire une crise nationale

Charest ne devrait pas claironné trop tôt, ni trop s’appuyer sur la thèse d’un gouvernement majoritaire, car Stephen Harper est en train de faire la plus belle démonstration de l’immense danger qu’un tel gouvernement peut représenter, notamment contre le Québec.

Le lapin que Harper a sorti de son chapeau la semaine dernière n’est rien de moins que l' »agenda » caché d’un gouvernement qui, il n’y a pas longtemps encore, essayait de louvoyer pour gagner le Québec en reconnaissant formellement que le peuple québécois formait une nation, et qui maintenant, confiant que la débandade des Libéraux lui permettrait de se comporter en gouvernement majoritaire, centre le gros de ses attaques contre le Québec. Attaques contre les travailleurs de la fonction publique et contre les femmes à travers tout le pays certes, mais attaques ciblées contre le Québec cherchant à attiser le sentiment anti-québécois de l’Ouest canadien. Désormais, les reculs de circonstance de Stephen Harper ne peuvent plus duper plus personne.

L’argumentaire férocement anti-québécois d’Harper est du même registre que la campagne infâme de Michael Fortier durant la dernière campagne électorale fédérale, une attitude méprisante envers les Québécois qui ont vot? majoritairement pour le Bloc québécois.

La soif de domination des Conservateurs les amène aujourd’hui à attiser le sentiment anti-québécois de leur base politique dans l’Ouest canadien. La réalité c’est que le Québec, avec le Bloc québécois en tête, mais aussi avec les Libéraux et le NPD est le fer de lance de la résistance contre les tentatives des Conservateurs de résoudre la crise économique sur le dos des travailleurs, des femmes, des peuples autochtones et en faveur des grandes entreprises financières et pétrolières.

En se prononçant ouvertement et avec force en faveur de la coalition libéral-NPD appuyée par le Bloc québécois, les forces démocratiques du Canada anglais ont la possibilité de réparer les pots cassés par Harper et les Conservateurs.