Archives du tag: Amir Khadir

Opinion Scène québécoise

Frameup et diabolisation

Michel David du journal Le Devoir affirmait à C’est bien meilleur le matin, en parlant de l’arrestation d’Amir Khadir lors d’une manifestation pacifique à Québec, que ce dernier cherchait depuis longtemps à se faire arrêter par la police. Dans les secondes précédentes, Radio-Canada venait d’annoncer une perquisition à la maison d’Amir Khadir et l’arrestation de sa fille Yalda, les commentateurs liant cette arrestation à l’enquête sur des troubles survenus récemment dans le métro de Montréal. Tournez l’équation dans tous les sens, le résultat sera toujours le même. Khadir encourage la violence. Il est contre la démocratie. Khadir représente Québec-Solidaire. Il faut rejeter ce parti.

Exagération? Attendez voir. L’enquête de Yalda Machouf Khadir prendra des mois. Il y a de fortes chances qu’elle se déroule juste avant et pendant les prochaines élections provinciales. Des élections qui tout récemment encore étaient perçues comme un baromètre de la condamnation populaire du gouvernement Charest et de la corruption inégalée du pouvoir où se mêlent enveloppes brunes et favoritisme politique.

On ne le dira jamais assez. Le système a des ressources inouïes pour se sortir et récupérer la situation après les pires crises politiques. Les frameup et la diabolisation sont ses armes préférées. Qu’on se souvienne de Tim Buck, l’ancien leader communiste du temps de la Grande Dépression qui fut condamnée pour sédition avant qu’une immense campagne pour les libertés civiles force sa libération. Il aura quand même fait 2 ans d’emprisonnement au cours desquels on tenta de l’assassiner à l’intérieur même de sa cellule. Au moment de son procès la police détenait l’équivalent d’une encyclopédie complète d’informations sur Tim Buck, la plupart faites d’insinuations fabriquées en vue de le diaboliser, de justifier un long procès et de le culpabiliser devant l’opinion publique. Illustrant les liens étroits entre la police et le politique, ces manœuvres étaient la façon que le gouvernement conservateur de Richard Bedford Bennett avait trouvé pour détourner l’attention de la crise économique et mettre en garde contre toute tentative populaire d’opter pour une solution démocratique et de gauche devant la crise profonde.

L’évocation démagogique par Jean Charest de soi-disant menaces contre la Formule 1 ne vise qu’à accréditer la thèse selon laquelle la fille du député Khadir se préparait à participer à un attentat. Ce qui ne peut manquer de faire un effet considérable sur la population.

Théorie du complot diront certains. Mais personne ne pourra nier que pendant ce temps, la ministre de l’Éducation Michelle Courchesne, qui vient d’être éclaboussée de nouveau pour corruption par le Vérificateur général et le premier ministre Jean Charest dont le gouvernement est littéralement en train de spolier le Québec au profit des grandes corporations industrielles et financières, pourront continuer leurs basses manœuvres politiques en vue de créer un rapport de force favorable au Parti libéral du Québec tout en empêchant qu’une des plus grandes prise de conscience sociale que le Québec ait connue dans son histoire se transforme en réelle prise de conscience politique. Tout comme l’avait fait en son temps au Canada R. B. Bennett, l’objectif est d’empêcher la population à la veille d’importantes élections provinciales, de faire un choix sain et éclairé en faveur d’une transformation politique majeure au Québec.

Brèves

Affaire Villanueva

« M. Charest doit annoncer la tenue d’une commission d’enquête », Amir Khadir
Le 26 mai 2009

Québec, le 26 mai 2009 – Au jour 2 de l’enquête publique sur la mort de
Fredy Villanueva, le député de Mercier Amir Khadir affirme qu’il est temps
pour le gouvernement de cesser d’y aller avec des demi-mesures et des
entourloupettes. « Le lien de confiance est rompu entre le ministre Dupuis
et les familles des victimes. Ses tergiversations ont alimenté la
perception qu’au lieu d’agir pour la sécurité du public, le ministre
s’emploie à camoufler une bavure policière. Il est temps pour le premier
ministre d’intervenir conjointement avec la ministre de la Justice et de
rétablir la crédibilité du processus. Instaurer une commission d’enquête
publique au mandat élargi serait l’avenue la plus souhaitable.»

Saluant le professionnalisme du coroner ad hoc Sanfaçon, le député de
Mercier « invite la ministre de la Justice Kathleen Weil à corriger le tir
en comblant les deux lacunes dénoncées par les familles des victimes et
différents intervenants du milieu comme la Ligue des Noirs du Québec et la
Ligue des droits et libertés. D’abord, le mandat de l’enquête doit être
élargi aux questions d’exclusion sociale et économique ainsi qu’au
profilage racial comme technique d’intervention et d’arrestation policière.
D’autre part, les frais juridiques de l’ensemble des familles doivent être
assumés par des fonds publics pour mettre fin à la politique des deux poids
deux mesures.

« Seule une commission d’enquête publique sous l’autorité du ministère de
la Justice pourra rétablir la confiance du public. Le ministre Dupuis a
trop longtemps fait le grand écart entre son mandat de défendre la sécurité
publique et celui d’encadrer le travail des forces policières; ses
agissements des dernières semaines ont démontré qu’il ne met pas les
priorités à la bonne place. Même l’avocat de la Fraternité des policiers
l’a précisé : l’enquête est maintenant rendue politique », de conclure le
député de Mercier.

Repères

La souveraineté c’est cela aussi

Lors de son récent passage à Laval dans le cadre de sa tournée pré-parlementaire, Amir Khadir, co-porte-parole de Québec solidaire, a rencontré des intervenants pour ainsi dire, acquis à sa cause. Il venait justement leur apporter un espoir que les choses pouvaient changer et que ces changements sont parfois inattendus, qu’un rien peut faire basculer la balance. Après avoir rencontré les représentantes de la Table de concertation lavalloise sur la condition féminine ainsi que la Corporation du développement communautaire en avant-midi, il fit un détour au Cégep Montmorency où il rencontra les dirigeants de l’Association générale des Étudiants avant de s’asseoir avec les représentants du personnel enseignant, affiliés à la FNEQ, CSN.

Avec les représentants de l'AGE du Cegep Montmorency
Avec les représentants de l'AGE du Cegep Montmorency

C’est un accueil chaleureux que le député de Mercier a reçu à Laval. Il en profita pour faire valoir les propositions de sortie de crise préconisées par Québec solidaire, écouter les différentes doléances des intervenants communautaires et syndicaux qui doivent se battre quotidiennement contre les effets de cette crise et la bureaucratie institutionnelle. Dans plusieurs cas, Amir Khadir s’est engagé à défendre les différents dossiers qu’on lui soumettait, notamment celui des enseignants, qui dénoncent la vision de la Commission permanente de l’Éducation de l’Assemblée nationale. Cette Commission estime que la proportion financière devant être affectée à la tâche au sein des institutions collégiales, ne doit pas dépasser un maigre 10%.

Devant des étudiants sceptiques face aux possibilités d’une vraie transformation à gauche, craignant que Québec solidaire finisse par se ramollir comme souvent cela fut le cas des autres forces de changement une fois élues, Amir Khadir a rappelé aux étudiants comment les changements pouvaient parfois se développer rapidement. Se référant aux transformations en cours en Amérique latine et à l’arrivée de Barack Obama aux États-Unis, il a rappelé l’importance de faire converger le sentiment populaire avec la construction d’une véritable alternative politique. Amir Khadir a souligné que la crise économique actuelle avait peut-être ceci de bon qu’elle faisait valoir l’incapacité du système capitaliste de répondre aux besoins de la société et offrait la possibilité de penser à des solutions nouvelles.

Ce faisant, il en a profité pour bien distinguer entre les changements proposés par Québec solidaire et le socialisme traditionnel qui, malgré un système de propriété collective, ne pensait qu’en fonction de la croissance. Il faut aujourd’hui, a rappelé Amir Khadir, entrevoir la propriété collective sous des formes multiples et surtout, soumettre les objectifs de croissance aux impératifs d’un développement durable, écologique.

En conférence de presse, au terme de sa rencontre avec les intervenants locaux, Amir Khadir a dénoncé l’approche du maire Vaillancourt de Laval sur la question du transport en commun, notamment sur la question du pont de la 25 et du train de l’Est. À la veille d’achever son mandat, a souligné Khadir, le maire Vaillancourt devrait réfléchir à l’image qu’il veut laisser à la postérité. L’occasion lui est offerte aujourd’hui de se distinguer comme un maire qui aura vu loin, avec des solutions axées vers l’avenir.

Enfin, Amir Khadir a insisté sur la nécessité pour le Québec d’aller chercher de nouvelles sources de financement à la réalisation des politiques de sorties de crise. Il s’en est pris avec force aux faibles redevances payées par les entreprises qui exploitent nos ressources naturelles. Il a souligné qu’en creusant un peu, les solutions ne manqueront pas. Rappelant son discours du 8 décembre dernier, lorsqu’il fut élu, le co-porte-parole de Québec solidaire, faisant référence à la nécessité de décider de notre gestion économique face au pouvoir des grandes corporations et entreprises a dit « La souveraineté c’est cela aussi ».

En marge de ces rencontres, M. Michel Thibeault, Secrétaire général du Conseil régional de la FTQ du Montréal métropolitain a souligné son intérêt pour organiser une rencontre entre M. Khadir et les intervenants locaux de la FTQ pour les régions de la Rive-Sud, Montréal et Laval, possiblement en avril.

Brèves

Amir Khadir à Beauharnois

Fermeture de l’usine Alcan de Beauharnois – Les dirigeants de l’usine
doivent agir de façon responsable

Le 21 janvier 2009

Montréal, le 21 janvier – Le député de Mercier et porte-parole de Québec
solidaire Amir Khadir rencontrait aujourd’hui les travailleurs de l’usine
Rio Tinto Alcan de Beauharnois, dont la fermeture est annoncée pour
bientôt.  Il en a profité pour démontrer sa solidarité avec les
travailleurs et pour interpeller les dirigeants de Rio Tinto Alcan.

« J’invite les dirigeants de Rio Tinto Alcan à répondre à l’appel à la
responsabilité lancé par le nouveau président américain Barack Obama en
revenant sur leur décision de fermer l’usine.  Les travailleurs de
Beauharnois n’ont pas à faire les frais de la baisse du prix de
l’aluminium, d’autant plus que, selon les informations que j’ai reçues des
travailleurs, cette usine est tout à fait rentable.

« La richesse produite par ces usines est le fruit du travail de ses
employés : ils méritent donc considération et respect.  De la même façon,
les contribuables qui ont financé de leurs poches le prêt sans intérêt sur
30 ans de 400 millions de dollars accordé par le gouvernement à Rio Tinto
Alcan méritent respect et considération », a déclaré Amir Khadir.

Le député de Mercier s’est également dit inquiet des récents propos tenus
par la haute direction de Rio Tinto Alcan qui prévoit d’autres fermetures
au cours des prochains mois et a appelé le gouvernement Charest à assumer
ses responsabilités.

«  Le gouvernement doit faire pression sur la haute direction de Rio Tinto
Alcan pour qu’elle revienne sur sa décision de fermer l’usine de
Beauharnois et, semble-t-il, de nombreuses autres usines au Québec.  Devant
la tempête qui s’annonce, le gouvernement Charest a la responsabilité
d’agir pour protéger les emplois des Québécois. »

Source : Québec solidaire

Repères

Un moment historique, Québec solidaire entre à l’Assemblée nationale

Personne ne pourrait sérieusement nier que la crise politique à Ottawa, caractérisée par la diabolisation des représentants du Bloc québécois par Stephen Harper, une semaine avant les élections provinciales, aura contribué à polariser le vote entre Parti libéral et Parti québécois. Cela rend d’autant plus méritoire et significative l’élection d’un premier député de gauche à l’Assemblée nationale du Québec.

Il faut le dire clairement. Le Parti libéral et le Parti québécois sont deux partis politiques de droite avec des positions néolibérales. Malgré ses prétentions, le Parti québécois n’est pas social-démocrate ni un parti de gauche. Naviguant dans les marais entre droite et gauche le Parti québécois a abandonné très tôt au début des années ’80, son soi-disant préjugé favorable envers les travailleurs, alors que ses lois les plus farouchement anti-syndicales, contre les travailleurs de la fonction publique, avaient été défaites par la Cour suprême du Canada. Faut le faire… pour un parti qui se prétend social-démocrate et souverainiste. Imaginons le genre de souveraineté qu’apporterait un tel parti lorsque les travailleurs québécois n’auraient plus la protection de la Cour suprême du Canada.

Tout cela c’est le passé, pensez-vous ? Le nationalisme de droite du Parti québécois a néanmoins rapidement refait surface lorsque Mario Dumont et son parti d’ultra-droite, l’Action démocratique du Québec (ADQ), dont Jean Charest et Pauline Marois vantent les mérites aujourd’hui en soulignant ce que les deux appellent « la contribution essentielle » de Mario Dumont, a déclenché sa campagne contre les accommodements raisonnables. Sans compter l’option d’une coalition entre péquistes et adéquistes évoquée par Pauline Marois jusqu’à la dernière minute de la campagne électorale. Démagogiques, irresponsables et fortement de droite, tous les partis politiques de l’Assemblée nationale ont profité de l’absence d’une véritable voix de gauche au parlement, pour enliser le Québec dans un cul-de-sac propre à cultiver le cynisme et le désabusement de la population face à la politique. Un cynisme qui s’est révélé hier dans le plus faible taux de participation, 56%, depuis les années ’20.

Plusieurs aujourd’hui, en commençant par Louise Harel qui s’était ouvertement opposée à un mode de scrutin proportionnel au Québec, cherchent à dénigrer la signification du vote Québec solidaire dans Mercier, adoptant envers l’électorat de Mercier à peu près la même attitude méprisante que Harper envers la députation du Québec à Ottawa. Elle qui fut jadis associée à la gauche du Parti québécois, mais qui ne s’est jamais opposée aux positions de droite de son parti. La réalité, c’est que le vote Québec solidaire dérange et constitue sans doute la seule véritable bonne nouvelle de l’élection générale de lundi.

La présence d’un courant de gauche à l’Assemblée nationale, même si l’on ne peut exagérer ses capacités avec un seul député et une règlementation susceptible de le baillonner la plupart du temps, fera davantage pour le Québec que la « forte » opposition du Parti québécois, dont se vante aujourd’hui Pauline Marois. Comme durant la campagne électorale, où Québec solidaire fut exclu du débat des chefs, rien n’empêchera les idées de Québec solidaire de se disséminer parmi la population. Journalistes, artistes et intellectuels ont déjà commencé à souligner le vent de fraicheur apporté par Amir Khadir et Françoise David par leurs propos et les politiques de QS. Des enjeux tels que la gratuité de l’éducation jusqu’au niveau universitaire, un système de santé de qualité, public et gratuit, une économie en lien avec un développement durable et écologique, l’augmentation du salaire minimum pour atteindre le niveau du seuil de la pauvreté, la justice sociale, l’équité salariale… mis sous le tapis ou démagogiquement contournés par la droite, ne pourront dorénavant être évités.

Lors de son allocution lundi soir devant les membres de Québec solidaire, Amir Khadir a souligné l’importance des appuis reçus. Parmi ceux-ci, il a mentionné le courage et l’audace du Conseil central de Montréal de la CSN. Avec la croissance des appuis à Québec solidaire en région, l’appui du mouvement syndical dans son ensemble, CSN, FTQ et CSQ, constitue le plus grand défi de Québec solidaire dans les mois à venir. Le fort courant de droite qui a gagné la politique québécoise au cours des 30 dernières années a tenu le mouvement syndical pratiquement au silence sur le plan politique, à part son appui unilatéral (unilatéral dans le sens qu’il ne lui était rien rendu en retour) au Parti québécois. Aujourd’hui le mouvement syndical, qui devrait être un allié naturel de Québec solidaire, a une arme politique à sa portée. Au moment d’une crise économique sans précédent dont il faut à tout pris éviter qu’elle ne soit résolue sur le dos des travailleurs, le mouvement syndical ne peut se payer le luxe de la neutralité politique et encore moins de revenir en arrière avec un Parti québécois qui a eu près de quatre décennies pour faire les choses autrement.

Seul Québec solidaire représente les intéréts de la population en général et des travailleurs en particulier, sans ambiguité et sans recourir au double discour qui est le propre des autres partis à l’Assemblée nationale.