Archives de la catégorie: Repères

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Un moment historique, Québec solidaire entre à l’Assemblée nationale

Personne ne pourrait sérieusement nier que la crise politique à Ottawa, caractérisée par la diabolisation des représentants du Bloc québécois par Stephen Harper, une semaine avant les élections provinciales, aura contribué à polariser le vote entre Parti libéral et Parti québécois. Cela rend d’autant plus méritoire et significative l’élection d’un premier député de gauche à l’Assemblée nationale du Québec.

Il faut le dire clairement. Le Parti libéral et le Parti québécois sont deux partis politiques de droite avec des positions néolibérales. Malgré ses prétentions, le Parti québécois n’est pas social-démocrate ni un parti de gauche. Naviguant dans les marais entre droite et gauche le Parti québécois a abandonné très tôt au début des années ’80, son soi-disant préjugé favorable envers les travailleurs, alors que ses lois les plus farouchement anti-syndicales, contre les travailleurs de la fonction publique, avaient été défaites par la Cour suprême du Canada. Faut le faire… pour un parti qui se prétend social-démocrate et souverainiste. Imaginons le genre de souveraineté qu’apporterait un tel parti lorsque les travailleurs québécois n’auraient plus la protection de la Cour suprême du Canada.

Tout cela c’est le passé, pensez-vous ? Le nationalisme de droite du Parti québécois a néanmoins rapidement refait surface lorsque Mario Dumont et son parti d’ultra-droite, l’Action démocratique du Québec (ADQ), dont Jean Charest et Pauline Marois vantent les mérites aujourd’hui en soulignant ce que les deux appellent « la contribution essentielle » de Mario Dumont, a déclenché sa campagne contre les accommodements raisonnables. Sans compter l’option d’une coalition entre péquistes et adéquistes évoquée par Pauline Marois jusqu’à la dernière minute de la campagne électorale. Démagogiques, irresponsables et fortement de droite, tous les partis politiques de l’Assemblée nationale ont profité de l’absence d’une véritable voix de gauche au parlement, pour enliser le Québec dans un cul-de-sac propre à cultiver le cynisme et le désabusement de la population face à la politique. Un cynisme qui s’est révélé hier dans le plus faible taux de participation, 56%, depuis les années ’20.

Plusieurs aujourd’hui, en commençant par Louise Harel qui s’était ouvertement opposée à un mode de scrutin proportionnel au Québec, cherchent à dénigrer la signification du vote Québec solidaire dans Mercier, adoptant envers l’électorat de Mercier à peu près la même attitude méprisante que Harper envers la députation du Québec à Ottawa. Elle qui fut jadis associée à la gauche du Parti québécois, mais qui ne s’est jamais opposée aux positions de droite de son parti. La réalité, c’est que le vote Québec solidaire dérange et constitue sans doute la seule véritable bonne nouvelle de l’élection générale de lundi.

La présence d’un courant de gauche à l’Assemblée nationale, même si l’on ne peut exagérer ses capacités avec un seul député et une règlementation susceptible de le baillonner la plupart du temps, fera davantage pour le Québec que la « forte » opposition du Parti québécois, dont se vante aujourd’hui Pauline Marois. Comme durant la campagne électorale, où Québec solidaire fut exclu du débat des chefs, rien n’empêchera les idées de Québec solidaire de se disséminer parmi la population. Journalistes, artistes et intellectuels ont déjà commencé à souligner le vent de fraicheur apporté par Amir Khadir et Françoise David par leurs propos et les politiques de QS. Des enjeux tels que la gratuité de l’éducation jusqu’au niveau universitaire, un système de santé de qualité, public et gratuit, une économie en lien avec un développement durable et écologique, l’augmentation du salaire minimum pour atteindre le niveau du seuil de la pauvreté, la justice sociale, l’équité salariale… mis sous le tapis ou démagogiquement contournés par la droite, ne pourront dorénavant être évités.

Lors de son allocution lundi soir devant les membres de Québec solidaire, Amir Khadir a souligné l’importance des appuis reçus. Parmi ceux-ci, il a mentionné le courage et l’audace du Conseil central de Montréal de la CSN. Avec la croissance des appuis à Québec solidaire en région, l’appui du mouvement syndical dans son ensemble, CSN, FTQ et CSQ, constitue le plus grand défi de Québec solidaire dans les mois à venir. Le fort courant de droite qui a gagné la politique québécoise au cours des 30 dernières années a tenu le mouvement syndical pratiquement au silence sur le plan politique, à part son appui unilatéral (unilatéral dans le sens qu’il ne lui était rien rendu en retour) au Parti québécois. Aujourd’hui le mouvement syndical, qui devrait être un allié naturel de Québec solidaire, a une arme politique à sa portée. Au moment d’une crise économique sans précédent dont il faut à tout pris éviter qu’elle ne soit résolue sur le dos des travailleurs, le mouvement syndical ne peut se payer le luxe de la neutralité politique et encore moins de revenir en arrière avec un Parti québécois qui a eu près de quatre décennies pour faire les choses autrement.

Seul Québec solidaire représente les intéréts de la population en général et des travailleurs en particulier, sans ambiguité et sans recourir au double discour qui est le propre des autres partis à l’Assemblée nationale.

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Attention au nez de Michael Ignatieff

L’homme ‘responsable’ qui était pour la guerre en Irak mais qui a trouvé le moyen de changer d’opinion lorsqu’il s’est présenté aux dernières élections à la chefferie du Parti libéral est bien capable lui aussi de nous sortir un lapin de son chapeau à la toute dernière minute. En laissant la porte ouverte à un appui au prochain budget et énoncé politique de Stephen Harper, Ignaitieff a laissé entendre qu’il fallait maintenant respirer par le nez, cet aspirant-chef du Parti libéral nous rappelle qu’il n’est pas sans savoir ce qu’attendent de son Parti les dirigeants des grandes entreprises et du monde financier, prêts à se ranger derrière lui.

Ces gens là aiment la stabilité. Ils n’ont pas prisé les extravagances et le déséquilibre politique provoqués par un Stephen Harper rendu euphorique par l’affaiblissement de l’opposition aux dernières élections fédérales. Mais cela ne va pas pour autant les rendre plus ouverts à la nomination de ministres NPD à Ottawa. En cela, le pif de Michael Igniatieff ne le trompe certainement pas. Michael Ignatieff est aujourd’hui aussi insaisissable que la transparence politique l’exige quand on a des choses à cacher.

Si les Canadiens jugent importants que la coalition Libéral-NPD appuyée par le Bloc québécois survive à la prorogation du parlement obtenu hier par Stephen Harper, ils devront le faire savoir clairement à Michael Ignatieff afin que les narines de ce dernier ne soient pas complètement obstruées par l’odeur du pouvoir et son désir de vaincre Bob Rae à la chefferie du Parti libéral.

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Après avoir transformé la crise économique en crise politique, Harper veut maintenant en faire une crise nationale

Charest ne devrait pas claironné trop tôt, ni trop s’appuyer sur la thèse d’un gouvernement majoritaire, car Stephen Harper est en train de faire la plus belle démonstration de l’immense danger qu’un tel gouvernement peut représenter, notamment contre le Québec.

Le lapin que Harper a sorti de son chapeau la semaine dernière n’est rien de moins que l' »agenda » caché d’un gouvernement qui, il n’y a pas longtemps encore, essayait de louvoyer pour gagner le Québec en reconnaissant formellement que le peuple québécois formait une nation, et qui maintenant, confiant que la débandade des Libéraux lui permettrait de se comporter en gouvernement majoritaire, centre le gros de ses attaques contre le Québec. Attaques contre les travailleurs de la fonction publique et contre les femmes à travers tout le pays certes, mais attaques ciblées contre le Québec cherchant à attiser le sentiment anti-québécois de l’Ouest canadien. Désormais, les reculs de circonstance de Stephen Harper ne peuvent plus duper plus personne.

L’argumentaire férocement anti-québécois d’Harper est du même registre que la campagne infâme de Michael Fortier durant la dernière campagne électorale fédérale, une attitude méprisante envers les Québécois qui ont vot? majoritairement pour le Bloc québécois.

La soif de domination des Conservateurs les amène aujourd’hui à attiser le sentiment anti-québécois de leur base politique dans l’Ouest canadien. La réalité c’est que le Québec, avec le Bloc québécois en tête, mais aussi avec les Libéraux et le NPD est le fer de lance de la résistance contre les tentatives des Conservateurs de résoudre la crise économique sur le dos des travailleurs, des femmes, des peuples autochtones et en faveur des grandes entreprises financières et pétrolières.

En se prononçant ouvertement et avec force en faveur de la coalition libéral-NPD appuyée par le Bloc québécois, les forces démocratiques du Canada anglais ont la possibilité de réparer les pots cassés par Harper et les Conservateurs.

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Vindicatif, idéologique et dangereux

Financement des partis politiques

Cette idée de couper dans le financement des partis politiques vise deux cibles en même temps. D’un côté, Harper entend se servir de cette question pour accuser l’opposition de vouloir le démettre pour des intérêts étroits. En réalité nous devons nous rappeler qu’à l’origine le financement public des partis politiques avait pour mission de stopper le contrôle des partis politiques par les grandes corporations financières et le systême traditionnel quoique non officiel de pots-de-vin. L’introduction du financement public allait permettre une certaine réglementation. Même si cette dernière était encore très imparfaite, notamment parce qu’elle mettait sur un pied d’égalité les organismes de défense des droits des travailleurs avec les grandes corporations, elle ouvrait la porte à une certaine transparence et démocratisation du financement des partis politiques.

Les arguments conservateurs sont fallacieux et hypocrites. Comme sur la question du foetus, il s’agit pour les conservateurs d’ouvrir la porte à un retour en arrière. Dans le cas du foetus ils ont répété sans cesse durant la campagne électorale qu’ils n’envisageaient pas de retour en arrière sur la question de l’avortement. Mais à peine le gouvernement Harper réélu, le Parti conservateur, réuni à Winnipeg votait pour renforcer la position du parti à l’effet qu’un meurtre contre une femme enceinte devait être considéré comme un double meurtre, annonçant qu’un nouveau projet de loi sera présenté sur cette question.

Mettre fin au processus d’égalité salariale, interdire le droit de grève dans la fonction publique, freiner la péréquation.

Le vrai visage conservateur refait surface avec l’annonce de son intention de stopper le processus d’équité salariale et d’interdire le droit de grève dans la fonction publique. Faisant fi de la position de la Cour suprême sur cette question, Harper lance un dangereux signal aux grandes entreprises qui ont systméatiquement bafoué le droit à l’équité salariale homme-femme, comme si les Conservateurs se disaient que les pires mesures avaient intérêt à être passées en dbéut de mandat, Harper y va donc de ses gros canons.

Après avoir diminué la représentation du Québec dans son parlement (« je vous l’ai dit durant la campagne, vous voulez être représentés à Ottawa, votez pour moi » faut-il entendre), Harper réaffirme aussi sa politique de coupures dans la culture. Encore ici faut-il y voir un fer tourné dans la plaie des Québécois qui furent certainement les premiers et les plus éloquents dans la dénonciation des politiques conservatrices à cet égard. Mais le plus éloquent des politiques anti-québécoise, ce sont les coupures dans la péréquation qui démontrent tout le cynisme d’un gouvernement qui prétend en même temps reconnaître le statut de nation au Québec.

Aucun sens de l’économie, aucune sensibilité pour la population, Harper se comporte comme un vautour.

Un gouvernement de coalition

Par chance, l’opposition pour une fois semble faire l’unanimité. Cette unité tiendra-t-elle jusqu’au bout ? Jusqu’à présent, le Bloc québécois a signalé qu’il refusait de faire partie d’une coalition canadienne. Si cette décision se limite à refuser tout poste de ministre a Ottawa, soit ! Dans la mesure où il endosse au moins une coalition Libéral-NPD comme il a trouvé moyen par le passé d’appuyer les Conservateurs.

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Les plus frileux ne sont pas ceux qu’on accuse


Une dépense électorale ?

L’impact visuel et la qualité de la production font pratiquement l’unanimité. Sur ce point, je n’ai vu aucune contestation. Curieusement l’hostilité envers la vidéo a pris naissance autour du fait que celle-ci n’avait pas de signatures. On réclame le nom des producteurs, du ou des scénaristes, réalisateurs, etc., que ce soit des personnes ou des entreprises. Intéressant, car les partisans des Conservateurs, pris au piège de la Loi électorale lors des dernières élections fédérales, aimeraient bien que la vidéo « Culture en péril » soit mise au compte d’une dépense électorale. Ce qui rejoint une des idées derrière certains aspects de la Loi électorale, qui vise à étouffer l’opinion publique. En effet comment un parti pourrait-il éventuellement ne pas dépasser la limite des dépenses électorales permises si chaque opinion exprimée publiquement par un groupe indépendant, par une association, voire par un individu, prenant la forme d’un message public, devait être comptabilisée au chapitre d’une dépense électorale.

Les subtilités pour contourner la Loi électorale ? ce chapitre ne manquent pas. Les tournées à travers le Canada du chef conservateur Stephen Harper, à quelques semaines du déclenchement des élections dont lui seul connait la date, ne devraient-elles pas être portées au compte d’une dépense électorale ? Comment départager le rôle du chef de l’État de celui d’un dirigeant de parti en pré-campagne électorale ? De la même manière on ne pourra jamais mettre au compte d’une dépense électorale un message dénonçant un gouvernement et le parti politique qui le dirige sans ouvertement appuyer l’un ou l’autre des partis, ni sans qu’il provienne d’un de ces partis. Aberrante l’idée que la vidéo controversée puisse être mise au compte d’une dépense électorale, car si c’était le cas, cela reviendrait tout simplement à la rendre illégale. Aussi bien décréter ouvertement que cette société n’est plus démocratique, même formellement.

Le fond derrière la forme

Selon Sylvain Carle sur Twitter, cité par Michel Dumais, à l’ère des réseaux sociaux, ne pas signer un vidéo du genre, c’est manquer l’occasion de participer à la conversation. Pour Michel Dumais, cet argument sert de fond a l’article principal dans lequel il traite de la vidéo. Il est appuyé dans les commentaires à son billet par certaines personnes dont Martine Pagé qui a mème relancé la discussion sur son propre blogue. Une polémique qui a tôt fait d’illustrer que derrière la critique autour d’une signature manquante, se révèlent graduellement d’autres motifs de désaccords avec la vidéo. Martine Pagé a le mieux illustré cette évolution de la discussion en reprenant à son compte l’opinion de Michel Fréchette dans le Devoir voulant que les artistes sont ni plus ni moins responsables de leurs propres déboires, qu’ils sont de mauvais stratèges et qu’ils n’arrivent pas à faire passer leur message. Entendre par là que les envolées oratoires de la soirée des Gémeaux n’étaient pas à leur place, que la vidéo de Rivard, Brière et Rousseau est un échec.

Vers un ‘génocide’ culturel

Que reproche-t-on vraiment aux intervenants du milieu culturel qui protestent ouvertement contre les coupures dans la culture et la place réservée à celle-ci par les politiques conservatrices ? Loin des arguments un peu simples sur les soi-disant privilèges des artistes, c’est Michel Fréchette qui exprime sans doute le mieux l’essence de cette critique : « les leaders du monde culturel se trompent en adoptant une stratégie d’affrontement aux allures de « jusqu’au boutisme » et en ne maintenant pas ouverts des canaux de communication avec l’appareil du gouvernemental fédéral… ». Il dit encore : « Le monde de la culture se met en échec lui-même en élargissant le débat comme si le budget fédéral consacré à la culture venait d’être aboli. » Deux affirmations de l’auteur pour le moins discutables. D’ailleurs les canaux de communications, c’est le gouvernement qui les coupe lorsqu’il adopte une politique culturelle sans consultation avec les principaux intéressés. Quand même, Michel Fréchette fait appel à la mobilisation populaire soulignant qu’il faille avoir l’intelligence et « la patience du chasseur ». Ce qu’il identifie à une bataille à long terme, des démarches pour mettre de son côté le gouvernement du Québec, maintenir les moyens de communication ouverts, etc.

OUI et NON pourrait-t-on dire.

Oui la bataille pour la culture est une lutte à long terme qui nécessite les alliances les plus larges possible, y compris comme le souhaite Martine Pagé, avec le monde culturel du Canada anglais, lui-même victime des coupures conservatrices.

Non les artistes ne sont pas des ‘jusqu’au-boutistes’ et ils doivent aussi prendre de front le gouvernement conservateur, surtout durant une campagne électorale dont l’impact risque d’être majeur sur l’identification culturelle, du Québec en particulier. Les jeux de coulisse, les ententes sous la table, les stratégies qui n’aboutissent qu’après le sacrifice d’une ou deux générations ne sont pas le moyen, malgré ce qu’en pense Michel Fréchette, de sensibiliser l’opinion publique et de soulever une véritable mobilisation populaire. Comment peut-on à la fois se prétendre du côté de la mobilisation populaire et reprocher aux artistes de se prononcer sur la place publique ?

Si le monde culturel n’a pas encore gagné la bataille, c’est avant tout le résultat d’un rapport de force défavorable engendré par le glissement à droite de notre société depuis les 25 dernières années. Un rapport de force qui s’est forgé à travers l’objectif de rentabiliser commercialement la culture et encourager les grandes boites de production qui, hélas, se sont davantage fait connaître par le biais des scandales et l’achat de productions américaines plutôt que la promotion d’une véritable culture populaire. C’est une réalité indéniable que la bataille des artistes ne doit pas se limiter à une campagne électorale, mais on ne peut qu’applaudir au fait que des artistes profitent de cette campagne pour sensibiliser l’opinion publique et semer le germe d’une véritable mobilisation populaire.

Ici, les plus frileux ne sont pas ceux que l’on accuse, mais ceux pour qui tous les prétextes sont bons pour dénigrer l’audace et le courage qu’ont eu des artistes de dénoncer sur la place publique, à visage découvert, dans un climat hostile et défavorable, une politique culturelle pouvant devenir, à ong terme, rien de moins qu’un « génocide » culturel.

Repères

Recréer la gauche

La recherche d’un travail de semi-retraité, l’enseignement des échecs dans les écoles primaires, une militance modeste au sein de Québec solidaire Laval, sans parler de l’apprivoisement de mon nouveau portatif, autant d’excuses qui m’ont tenu ? l’écart. Malgré tout, je me promets bien de reprendre le temps perdu et de secouer ce blogue devenu pour ainsi dire moribond, avec le temps.

Plus que jamais en effet les expressions « gauche-droite » sont-elles associées. À force de dénigrer les véritables politiques de gauche, on finit par les dénaturer complètement. Ces attaques ne viennent pas que de la droite. Rationalistes, humanistes, anarchistes, militants du dimanche, d’aucuns des penseurs titrés de l’élite médiatique et philosophique se confondent dans une terminologie truffée de grands mots qui ne veulent rien dire et qui donnent toujours plus de terrain à la droite.

C’est la nouvelle langue de bois, le nouveau ‘politically correct’ de la pensée dominante. Grand bien leur fasse si du haut de leur savoir ces soi-disant libres penseurs de tout acabit se vautrent joyeusement sur le terrain vacant que leur fournit l’absence d’une véritable alternative politique de gauche.

Ainsi, on ne dit plus « propriété collective des ressources naturelles » et encore moins parle-t-on de nationalisation, on dit plutôt « répartition équitable du fruit de l’exploitation des ressources naturelles ». Une façon bien démagogique de substituer à une solution concrète une formulation sans autre conséquence que de conforter le statu quo. On ne parle plus de « la lutte des classes », tout au plus se contente-t-on d’évoquer les misères de la « classe moyenne », noyant dans cette dernière une population sans frontière économique, indéfinissable. On n’ose plus revendiquer l’intervention de l’État de peur de raviver l’ « État providence » tant diabolisé par les idéologues du néolibéralisme. Par contre la défense du nationalisme, ça ça ne vieillit pas. Même Stephen Harper peut s’enorgueillir aujourd’hui d’appuyer le nationalisme québécois.

On se désole

Et bien sûr devant la menace d’un gouvernement majoritaire dirigé par Stephen Harper on brandit maintenant pancartes et boucliers. Complètement intoxiqués des dogmes du libre marché et de la démocratie d’apparat, nous faudra-t-il un projet faisant de nous le 51e État des États-Unis pour nous réveiller ?

J’aimerais bien comme plusieurs lancer un cri d’alarme et suggérer de tout faire pour éviter un gouvernement conservateur majoritaire. J’endosse un tel appel. Mais je ne peux m’empêcher de croire qu’un gouvernement conservateur, qu’il soit majoritaire ou minoritaire, n’agirait pas différemment l’un de l’autre. L’aplaventrisme des libéraux, des bloquistes et des NPD durant le dernier mandat des conservateurs va se reproduire à coup sûr. Et ça, les conservateurs en sont bien conscients. Même un gouvernement libéral minoritaire ne changera pas fondamentalement la politique canadienne et son courant politique néolibéral actuel. La « fameuse » équipe de Stéphane Dion s’est déjà trop fait connaître avec ses tendances profondément à droite. Bob Rae, le renégat du NPD qui a pavé la voie au retour en force des conservateurs de Mike Harris, en Ontario, le vire-capot Michael Ignatieff qui un jour appuie l’invasion américaine en Irak et un jour la désapprouve, Denis Coderre qui avait reproché à Osvaldo Nunez, le député bloquiste d’origine chilienne qu’il a battu aux élections, d’avoir bénéficié des largesses du Canada pour ensuite défendre une bannière anti-fédéraliste, toutes des personnalités politiques qui démontrent qu’au fond la lutte pour le pouvoir au Canada se fait entre les différents représentants du capital et non pas dans l’intérêt des Canadiens et des forces démocratiques.

Harper défend davantage le capital pétrolier et américain, cela va sans dire. Mais le plus triste constat des présentes élections fédérales, c’est qu’aucune force politique sur la scène fédérale, pas même le Parti vert, ne représente à grande échelle, la population et les forces démocratiques. Cette « démocratie » factice ne servira toujours qu’à consolider le pouvoir oligarchique des grandes multinationales, nettement identifié aux intérêts américains.

C’est donc l’après Harper qu’il faut préparer dès maintenant, tant au Québec qu’au Canada dans son ensemble. La gauche doit se relever, confronter ses idées et non pas les diluer dans un marais de convergents tentacules de droite. Si la menace d’une majorité conservatrice inquiète tant, peut-être que la mobilisation qu’elle entraînera servira alors à interpeller les forces démocratiques, en commençant par le mouvement ouvrier, sur leurs propres responsabilités.

C’est à espérer !

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Humanisme : rhétorique et pratique

Récemment, l’Association humaniste du Québec m’a demandé un article en vue d’une publication qui portera sur les différentes couleurs de l’humanisme. Ayant longuement gouté à l’étiquette de marxiste, je suis hésitant à m’identifier aujourd’hui à cette nouvelle étiquette d’humaniste. En fait, on voulait que j’écrive sur l’humanisme marxiste.

En premier lieu, je n’ai pas la prétention de pouvoir définir ce que pourrait être un l’humanisme marxiste. Par contre, les humanistes que je connais ne sont pas toutes des personnes qu’on pourrait qualifier de progressistes. Ouverts et sympathiques certes, leur humanisme colporte souvent une vision anthropocentrique de l’humanité et prône généralement une forme de repli individualiste que d’aucuns d’ailleurs revendiquent ouvertement.

J’ai quand même accepté d’écrire cet article qui, sans prétention, présente l’humanisme comme une conception de la vie associée à l’engagement pour des changements sociaux en profondeur et non pas comme une simple attitude par rapport à la religion.

Humanisme : rhétorique et pratique

Marx écrivait : «l’athéisme est une négation de Dieu, et par cette négation, il pose l’existence de l’homme» (manuscrits 1844). Au premier degré, cette citation peut donner à croire qu’il est question ici de l’origine de l’humanité. En réalité, il s’agit essentiellement d’une question qui se rapporte non pas au sens de la vie dans une perspective mystique ou originelle, mais au sens que nous pouvons donner chacun à notre vie dans une perspective sociale. Une question qui pose la nature du rapport de l’être humain avec les autres. Une question d’autant plus d’actualité que le démembrement des pays socialistes et la crise des alternatives que cela a provoquée à la fin du siècle dernier, ont ravivé toutes sortes de théories théistes et spiritualistes, pour ne pas dire plus clairement toutes sortes de théories individualistes, la plupart pratiquement sans portée véritable par rapport au statu quo économique et social.

Le bipolarisme politique était perçu à l’époque comme la plus grande menace contre l’humanité. Pourtant, le néolibéralisme et le phénomène de la mondialisation alimentent aujourd’hui un climat d’insécurité sans précédent. Marquées de crises économiques constantes et d’une lutte entre forces inégales pour de nouveaux marchés à travers le monde, l’instabilité politique et l’insécurité s’accompagnent désormais d’une menace liée à l’installation d’un système de boucliers planétaires anti-missiles. Une menace d’autant plus sérieuse qu’elle émane de ceux-là mêmes qui rejettent les Accords de Kyoto et pour qui de toute évidence le sort de l’humanité n’est pas le premier des soucis. Il ne s’agit donc plus d’une lutte entre deux systèmes opposés, voire entre deux idéologies opposées, mais d’une lutte entre une minorité toute puissante dont l’hégémonie se consolide de manière affolante et l’ensemble de l’humanité dont les cris d’alarme se font entendre principalement autour de la survie de la planète.

Le phénomène de la mondialisation inquiète d’autant plus que ce que d’aucuns appellent ‘la fin des idéologies’ correspond ni plus ni moins à l’absence de toute forme de solution de rechange globale et systémique. J’insiste sur le mot systémique, car il est devenu dans certains langages dits rationnels une sorte de tabou de nature idéologique pour ne pas dire une forme d’ « hérésie » pure et simple, un schéma de l’esprit. D’où cette idée qu’une société équitable, juste et véritablement démocratique, relève de l’utopie et que l’individualisme tout comme le repli dans la religion demeurent les seules portes de sortie. Or il serait erroné et naïf de considérer le néolibéralisme comme une émanation naturelle et immuable du développement social. Michel Chossudovsky dans son livre ‘Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial’ examine concrètement les rouages et le contrôle d’un tel système avant d’affirmer « L’imposition des réformes macroéconomiques sous la houlette du FMI, de la Banque mondiale et de l’OMC aboutit à la recolonisation forcée des pays de façon ‘pacifique’ par la manipulation des forces du marché.».

Dans un tel contexte, si l’humanisme est appelé à n’être qu’une prise de conscience sans une action correspondante, cette dernière sera sans effet et l’éthique humaniste n’appartiendra dès lors qu’au domaine de l’esprit.

L’excellent texte de Claude Braun sur ‘l’Éco-humanisme’ (ce texte ne sera disponible qu’avec la publication de l’AHQ sur les couleurs de l’humanisme), malgré un avant-goût inquiétant de ce qui nous attend si rien n’est fait rapidement, place toute la question de notre avenir comme étant étroitement liée à l’activité consciente de l’humanité face à ses responsabilités. Des responsabilités dont le caractère social pose l’impératif et l’urgence d’une éthique sociale de l’engagement. À défaut de quoi l’humanité assistera passivement à sa propre destruction.

Pour l’humaniste, la concordance entre la parole et les gestes doit constituer en fait LE critère essentiel d’un véritable comportement éthique. Un comportement animé d’une conscience claire des limites d’une action exclusivement individuelle. Un comportement animé par un esprit critique capable de distinguer entre valeurs réelles et valeurs formelles, qui sont bien souvent l’apanage des idéologues du néolibéralisme.

L’humanisme peut avoir plusieurs couleurs, certes, mais il ne peut être une chose et son contraire. Les personnes qui se réclament de la science et de l’athéisme et qui mettent leur incroyance et la science au service de la destruction de la planète, ne peuvent pas se réclamer de l’humanisme. En d’autres mots, l’humanisme ne saurait être indifférent, attentiste, non-engagé et individualiste. Il ne saurait être qu’une conception de la vie non religieuse. Sinon l’humanisme ne serait que de la rhétorique.

D’ailleurs, l’humaniste qui place l’humain au-dessus des autres considérations ne peut le faire vraiment sans se préoccuper de l’Humanité et de ce que lui réserve l’avenir dans un sens large. Voilà qui pose à nouveau la question de la nature du rapport entre l’individu et la société. Voilà ce qui permet d’affirmer que l’humanisme ne saurait être ni indifférent, ni apolitique. Qu’il ne saurait être passif. D’autant plus que les mythes, les dogmes et les idéologies rencontrés dans la vie ne sont pas que religieux et idéalistes. Les plus pernicieux étant très certainement ceux dont nous sommes les moins conscients et que le matraquage idéologique a fini par classer comme des valeurs évidentes, nous faisant oublier leurs véritables fondements. La notion du libre marché fait partie de ces dogmes. D’abord parce que cette liberté n’existe pas dans la réalité. Ensuite parce qu’elle entraîne dans son sillon misère et pauvreté pour la grande majorité de l’humanité. « En ce début du 21º siècle l’humanité compte six milliards de personnes dont cinq milliards vivent dans des pays pauvres ».

L’humaniste ne se contentera donc pas de répéter des formules et des lieux communs. Des expressions telles que la ‘démocratie’ et la ‘non-violence’, sont devenus devenues elles aussi des dogmes dans la bouche des politiciens et des idéologues. Des dogmes que la réalité nous force régulièrement à remettre en cause. Ce fut le cas au milieu des années ’70 lorsque la discrimination positive devint le seul moyen de permettre à la population noire américaine, une population possédant des droits formels tout en étant victime d’une discrimination réelle, d’accéder à la fonction publique. Une pratique qui s’est vite répandue aux femmes et aux autres minorités au sein de la société. De la même manière l’idée de la non-violence que d’aucuns perçoivent comme le seul et unique moyen valable d’accéder au pouvoir et de réaliser des transformations sociales en profondeur ne résiste pas à l’analyse de bien des cas où la domination du capital et du néolibéralisme, elle, se réalise au quotidien par la violence économique, politique et judiciaire. Nelson Mendela, un héros de notre époque, n’a-t-il pas passé 27 ans de sa vie en captivité à cause de son refus d’être libéré contre la promesse de renoncer à la lutte armée. Voilà deux exemples historiques pas si lointains qui nous imposent un regard différent sur les notions de démocratie et de non-violence.

L’humanisme devrait nous mettre en garde contre l’avalanche de mots employés par les idéologues pour masquer les intérêts économiques derrière des « valeurs » qui ne sont bien souvent que formelles et loin des préoccupations qui les avaient fait naître au départ. Il serait dangereux que l’échec des pays socialistes transforme de belles expressions telles que ‘la démocratie et la non-violence’, le ‘libre-marché’, la ‘liberté de choix et d’expression’, tous de soi-disant legs de nos démocraties occidentales, en paradigmes du capitalisme. Car s’il existe un paradigme ici, ce sont précisément les intérêts économiques qui ont fini par se cacher derrière ces formules et par en dénaturer le sens véritable. Béatifier le capitalisme et opter pour un silence pragmatique devant l’exploitation et la discrimination systémique qu’il engendre, constitue une forme d’apologie inacceptable du néolibéralisme ; un renoncement à tout espoir de changement réel. L’essence même du capitalisme dans ses différentes variantes, ne sera jamais qu’un système dont la finalité fait passer le profit maximum avant l’être humain. Un objectif dont les bénéfices ne sont réalisables que dans la mesure ou la grande majorité des humains en soit exclue.

Autant à travers l’histoire, les droits et les valeurs libérés par le capitalisme constituent un phénomène indéniable, autant leur négation est inévitable lorsque l’évolution de ces valeurs et celle de l’économie capitaliste les placent l’une et l’autre en opposition. D’où l’importance de garder toujours un esprit ouvert et vigilant, un esprit critique et nuancé, un esprit qu’on pourrait qualifier alors, d’humaniste.

Repères

Le speakwhite d’Hérouxville et le refus de la différence !

Soyons clair, le dérapage d’Hérouxville et les arguments fallacieux et sarcastiques du conseiller André Drouin à la base de la résolution municipale de cette petite localité du Québec « interdisant » entre autres choses le meurtre par lapidation et l’excision et garantissant aux citoyens leur droit au sapin de Noël et à l’alcool, n’ont absolument rien à voir avec les droits de la personne ni aucune menace faite contre les habitants de ce village. Cela n’a rien à voir non plus avec les soi-disant valeurs du Québec ou encore avec la laïcité.
Les nouvelles normes d’Hérouxville ne sont l’expression que d’une hostilité ouverte envers la différence et le refus des cultures étrangères d’un Québec profond, catholique et nationaliste à l’extrême qui tient à souligner haut et fort que les personnes avec des cultures étrangères ne sont pas la bienvenue dans leur village. Le speakwhite d’Hérouxville et le refus de la différence sont la honte du Québec et contribuent à donner des régions une image archaïque et raciste. Ils rappellent tristement les écarts de conduite d’une frange de la population gagnée par l’émotivité à l’époque de la Loi 22, alors que des manifestants italiens et Québécois francophones d’origine s’affrontaient directement dans la rue à Saint-Léonard.

L’intolérance et l’intransigeance envers les « nouvelles » cultures seront malheureusement toujours inévitables tant que le Québec n’adoptera pas clairement la laïcité en tant que principe universel des institutions publiques et scolaires. Mais au-delà des courants religieux qui s’affrontent, au-delà des exagérations de groupes revendiquant des « droits » abusifs et déraisonnables, au-delà de l’intolérance pour qui aucun accommodement religieux ne saurait être raisonnable, les tensions interculturelles sont encore et toujours trop alimentées par l’idée que la lutte au terrorisme et des guerres comme celle d’Irak et d’Afghanistan seraient motivées fondamentalement par la défense des « valeurs occidentales » versus les « valeurs intégristes » « propres » aux musulmans, camouflant les intérêts économiques derrière une politique d’agression militaire systématique. Tout comme le nationalisme économique, le communautarisme et le racisme recèlent fondamentalement une culture non seulement politique mais aussi économique ségrégationniste.

Ironiquement, lorsqu’André Drouin voulu démontrer son ouverture envers les cultures étrangères à l’émission de télé « Tout le monde en parle » du 4 février dernier, il n’a pu trouver de meilleur argument que le fait qu’il avait beaucoup travaillé pour les « multinationales » au cours de sa vie. Un peu plus et le conseiller municipal d’Hérouxville passait, avec Georges W. Bush, pour un internationaliste !

Commentaires (anciens)

1. Le mardi 13 février 2007 à 10:19, par M. Lajustice

LA VRAIE NATURE D’HÉROUXVILLE (les médias se ferment les yeux)

Hier le 4 février 2007 à la SRC à ‘Tout le monde en parle’ le conseillé Drouin d’Hérouxville «Il faut que le gouvernement déclare l’État d’urgence ! » Allant même à faire allusion à la crise d’octobre en 1970 où certaines libertés individuelles ont été retirées! Cela démontre à quel point on est prêt à aller ! Faut-il s’en étonner ? N’est-ce pas l’intolérance religieuse qu’on veut instituer ? Les médias ont-ils cherché à découvrir toute la vérité sur Hérouxville et ses élus?

Pourtant, une simple visite sur le site d’Hérouxville, permet des constatations frappantes. Ce n’est pas l’hôtel de ville qui est en évidence mais l’Église de la place un symbole religieux. Cette municipalité très militante catholique qui se présente comme « La Communauté chrétienne de Saint-Timothée d’Hérouxville » sous la rubrique activités on constate très vite qu’il n’est nullement question de séparer politique et catholicisme. Voici ce que l’on y lisait le 2 février 2007 dernier:

site d’Hérouxville Janvier 2007

1er Messe du jour de l’An. Le 13 Messe des baptisés. Le 14 janvier 2007 RENCONTRE AUTORITÉS CIVILES ET RELIGIEUSE. Aussi autres exemples le 5 et 6 avril Célébrations de Pâques (St-Tite) le 6 Chemin de la Croix (Hérouxville) le 7 Célébrations de Pâques (St-Tite) 25 août messe des chasseurs 7 décembre Noël des pauvres.

« La communauté chrétienne de Saint-Timothée d’Hérouxville vous invite à participer à la vie pastorale de sa paroisse. On peut rejoindre Mgr Paul-Émile Landry, curé, au 365-6400.

Sœur Angèle Massé, sœur de l’Assomption, agente de pastorale, peut être rejointe au
Presbytère, 821 Saint- Pierre ou au 365-6400.

Nous vous rappelons que l’heure de la messe dominicale est à 19H30, le samedi soir.

Pour la visite des malades, Mme Estelle Jacob recevra vos appels au 365-5061, Monsieur le curé et l’abbé Maurice Cossette se rendront disponibles à domicile selon l’heure convenue.

Pour les autres activités paroissiales, veuillez lire le Bulletin paroissial disponible lors de la messe et le lundi à la Caisse populaire».

Tous les médias au lendemain de l’annonce, ont scruté le site internet d’Hérouxville pour nous dire que des milliers de courriels à travers le monde, ont été reçu. En soulignant bien sûr que la très grande majorité était favorable (il est facile pour une organisation mondiale prévenue d’avance comme l’Opus Dei par exemple, d’organiser l’envoie de courrielles) On a envoyé des journalistes, des équipes de reportages dans cette municipalité à plusieurs reprises. Comment ce fait-il qu’aucun d’entre eux n’ont soulignés le lien pourtant visible entre cette municipalité et l’Église catholique ? Ajoutons à cela que le sondage sur «les normes de vie» à été fait le 26 décembre 2006 mais qui a été connue du grand public que durant la foulée médiatique des ‘accommodements raisonnables’ une autre coïncidence ? Où plutôt une démarche soigneusement planifiée ? Le réseau LCN-TVA-Journal de Montréal et Radio-Canada ont aussi montrés des séries de reportages qui ont nécessité une longue préparation. Et comme par hasard présenter dans la même période de temps ! Le 14 Mgr Turcotte sans sa chronique parle d’immigration. Le bal a commencé le 15 janvier 2007 par la parution du premier volet sur l’enquête sur le racisme, soit la JOURNÉE DES IMMIGRANTS AU VATICAN ! Les paroles du pape ont été d’intégration…

2. Le mardi 13 février 2007 à 15:42, par M. Lajustice

En voilà au moins trois qui ne se ferment pas les yeux

«Subrepticement, par une voie détournée et insoupçonnée, on voit réapparaître, on voit réapparaître dans ce débat le ‘Nous’ de Parizeau, le ‘nous’ des Québécois de souche. Mais, parce qu’il refait surface dans le cadre du débat sur les accommodements raisonnables où les questions religieuses sont omniprésentes, il s’identifie à notre héritage catholique. Bien entendu, s’empresse-t-on d’ajouter, non pas à cause de nos croyances religieuses actuelles, mais plutôt à travers ses expressions artistiques passées. Nous ne voulons pas conserver le crucifix à l’Assemblée nationale à cause de sa symbolique religieuse, nous assure-t-on, mais parce que c’est une œuvre d’art exprimant notre héritage culturel!

Mais l’Église n’est jamais loin derrière. On la croyait disparue, emportée par le vent de la laïsation de la Révolution tranquille, mais non, elle est là, toute heureuse que ses représentants soient invités dans les médias à siéger aux côtés des Lmans et des rabbins. À la suite du débat animé par Paul Aucand sur les ondes de TVA, Nathalie Petrowski écrivait : ‘Ce que je retiens surtout, c’est l’image du rabbin, de l’imam et du cardinal oblogés de partager la même table et le même temps d’antenne’

On pourrait y voir un signe du Québec moderne où la religion catholique n’est plus dominante. Mais c’est là une double erreur de perspective. D’abord, l’image du Québec moderne devrait être celle d’un Québec laïc. Puis, Mgr Turcotte et Mgr Ouellet sont prêt à s’accommoder de la présence de l’Imam et du rabbin, c’est parce que l’important pour eux est que la religion redevienne sujet de débat. Ils savent bien, étant donné le poids démographique respectif potentiel des trois religions, que l’Église catholique en sortira éventuellement gagnante» Le nationalisme catholique pointe le nez, par Pierre Dubuc L’aut’journal sur le web, 27/01/07.

« Le baratinage médiatique fabrique une opinion publique plutôt confuse. Comment, à partir de là, considérer les résultats d’un sondage sur la tolérance er le racisme avec sérieux ? Pendants de longues semaines, les médias se sont arrêtés (pour ne pas dire acharnés) sur des cas isolés d’imbécilité. Une fois que le consommateur d’information, même le plus intelligent et averti a assimilé les bêtises entendues ici et là, les sondeurs se sont présentés avec un : ‘Et puis, qu’en pensez-vous ? (…) Certains médias ont tendance à exploiter, sans honte ni éthique, le choc des vulnérabilités, lequel est issu du choc des cultures. Un jour, un dictateur arabe, qui répondait à un journaliste français (sur le rapport entre les médias et l’opinion publique), a déclaré ceci : `Donnez-moi le contrôle de tous vos médias pour quelques semaines et je provoquerai une guerre civile’ Nous sommes très loin d’une guerre civile au Québec, mais il y a de la zizanie dans l’air. Des ondes parasites brouillent les signaux.» Cyberpresse/Le soleil le 21 janvier 2007.

« (…) Le Québec ne peut pas accuser ‘une minorité’ de vouloir l’assimiler. C’est un ancien discours qui refait surface dans un emballage moderne. (…) Le danger d’un retour à une société dominée par la religion ne viendra pas de l’Islam mais l’Église catholique, qui doit s’amuser comme une folle à nous voir patauger dans ce marécage. L’Église nous attend à ce carrefour depuis près de 50 ans». Dany Laferrière, La Presse 21/01/07.

Honte à nos médias, de pire en pire!

Incroyable mais vraie! Regardez Le Journal de Montréal du 13 février 2007
p.74. Le Journal présente une musulmane à demie vêtue, aux seins nues avec organes génitaux et derrière dénudés! Certain considère ça de la pornographie!

Jamais rien n’est laissé au hasard dans un média, tous y est calculé. On va jusqu’à donner l’adresse internet où les lecteurs peuvent regarder les images. (Comme Dominic Arpin la fait avec la chanson du policier). À mon avis, on a exposé volontairement au mépris et à la moquerie une représentante des minorités religieuses. On aurait jamais fait ça avec une religieuse. Jusqu’ici, aucune protestation de la part de journalistes. À ma grande honte, on laisse faire! C’est inacceptable! Conseil de Presse où te caches-tu depuis un mois?…

«Quand on donne des permissions pour d’autres groupes religieux et qu’on semble vouloir faire disparaître nos propres symboles sur la place publique, je crois que là, il y a un sentiment d’injustice» (Mgr Ouellet entrevu sur vidéo à Paul Larocque 12/02/07, LCN canoë, les téléspectateurs ont été invité grâce à une bande annonce). Savez-vous que via le réseau canoë TVA, on peu avoir des informations du Diocèse de Gatineau-Hull, la liste des paroisses, horaire des messes et un texte de Mgr Roger Ebachen archevêque ?
Un mois après le début de la campagne anti accommodements raisonnables les médias en général et particulièrement le groupe Québécor fait un excès de zèle. Peut-on parler
d’impartialité quand on fait tous pour maintenir ce sujet d’actualité et que les Denis Lévesque de ce monde n’arrête pas de présenter semaines après semaines des minorités religieuses de façon négatives à la grande joie de l’Église dominante?

3. Le vendredi 16 février 2007 à 17:44, par le jusricier

Faut pas capoter avec ça! C’est simplement un débat d’idées. Ils ont gagné, il va y avoir la Commision de Charest.

4. Le vendredi 22 juin 2007 à 12:40, par M. Lajustice

Faut pas capoter? vous avez vu les cas de vandalismes dont les minorités musulmane, juives et les alconquins ont été victimes! Venez pas me dire qu’il n’y a pas de liens avec la propagande médiatique anti minorités qui sévie actuellement! Quand on regarde l’émission de Denis Lévesque ou on lie les chroniques de Richard Martineau par exemple c’est plus à mon avis du salissage qu’un débat d’idées. Quand lisez vous un débat d’idées? Quand les minorités peuvent vraiment s’exprimées, une fois sur 20? Et encore leurs propos sont transmis via la pouche ou la plume d’un journaliste qui est presque toujours catholique et qui ne sait pas ce que cela reprédente d’être minoritaire au Québec de plus, les paroles de ces dernores, sont pour la plupart du temps fortement dilués!

Repères

Mobilisation contre les SLAPP

Près de mille personnes ont déjà signé une récente pétition contre un dangereux précédent qui nous arrive des USA. Une poursuite de 5 millions de dollars menaçant la fermeture du plus ancien groupe environnemental québécois à cause de la difficulté de trouver une assurance responsabilité.

Les SLAPP menacent la liberté d’expression. . L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique aqlpa.com avait pourtant déjà eu gain de cause plus d’une fois en cour contre le recycleur American Iron and Metal (AIM). La pétition demande au gouvernement du Québec d’imiter les pays qui ont adopté une loi contre la Poursuite stratégique contre la mobilisation populaire. Les SLAPP (Strategic Lawsuits Against Public Participation) sont souvent utilisées aussi pour museler les médias. Fondée en 1982, pionnière dans la lutte aux pluies acides et au smog, l’AQLPA est partenaire du CAA-Habitation dans les tests d’émissions polluantes des véhicules. Elle est défendue par le professeur de droit de l’Université McGill Julius Grey, une sommité en matière des droits de la personne.

À la dernière minute nous apprenons que l’AQLPA s’est trouvée un assureur et a intenté une contre-poursuite. Le ministre du Développement durable, de l’environnement et des parcs, Claude Béchard a mandaté le Centre québécois du droit de l’environnement pour étudier ce dossier.

Sources :
André Fauteux, éditeur
La Maison du 21e siècle
Le magazine de la maison saine
2955 Domaine du lac Lucerne
Ste-Adèle Qc Canada J8B 3K9
Tél./Fax: (450) 228-1555
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Repères

L’affaire Arar : comment le mensonge peut être efficace

L’histoire des accusations contre Maher Arar, une des plus sordides affaires dans l’histoire des coups montés de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) fit un tollé cette semaine dans les médias. Il n’en fallait pas plus pour que le sujet fasse la manchette de l’émission Ouvert le samedi aujourd’hui le 23 septembre 2006.
Bien pensants comme ils peuvent l’être, Michel Lacombe et Christopher Hall n’ont pas hésité à qualifier de mensonges les affirmations de la GRC contenues dans le rapport remis aux autorités américaines, incitant ces dernières à déporter Arar en Syrie, où il fut par la suite victime de torture. Les deux spécialistes invités à l’émission, Michel Juneau-Katsuya, ancien directeur du Service canadien de renseignement et responsable d’un groupe de consultants en sécurité internationale et Stéphane Leman-Langlois, professeur au Centre international de criminologie comparée de l’Université de Montréal, se sont empressés de corriger les propos de leurs hôtes, affirmant que la GRC n’a pas nécessairement menti, mais aurait sans doute fait des erreurs et mal interprété les faits, ayant été particulièrement téméraire en remettant ces informations aux États-Unis. Mais encore faut-il comprendre qu’en 2002, précisent les invités, tout le monde était nerveux et qu’après tout, Arar ne fut peut-être qu’une simple victime des circonstances.

Puisqu’on est dans les sous-entendus pourquoi ne pas en ajouter ? Un des invités affirmant que le juge n’a pas eu accès à tous les documents et que par conséquent sa décision fut prise sur la base des seuls faits mis à sa disposition. D’autres révélations, faut-il entendre, auraient peut-être fait condamner Arar ? En aucun cas ni les invités, ni Christopher Hall qui a pourtant l’art normalement de mettre en évidence le point faible d’une telle argumentation, ne se sont demandé si les éléments cachés dans les documents remis en Cour ne visaient pas justement à camoufler encore davantage les inepties et le caractère délibéré de l’action de la GRC.

La triste histoire de la GRC cependant révèle à elle-même que cette option est plus probable (puisque la GRC n’aurait jamais lâché le morceau si elle avait pu étayer ses accusations de la moindre preuve) que les sous-entendus de l’émission qui aurait très bien pu s’appeler aujourd’hui : « Fermé le samedi ».

Commentaires (anciens)

1. Le mardi 3 juillet 2007 à 18:45, par anne campagna

Cher Monsieur

Je connais Michel Juneau Katsuya depuis des années. Je l’ai rencontré lorsque j’étais journaliste pour Québécor. Michel est un homme extrêmement sérieux qui documente ses affirmations de façon fort professionnelle.
Anne Campagna

2. Le mercredi 4 juillet 2007 à 12:29, par Claude Demers

Bonjour Mme Campagna
Je ne mets pas en cause le sérieux des invités de l’émission « Ouvert le samedi » du 23 septembre 2006. Mais ce sérieux n’enlève rien au biais cognitif manifesté lors de cette émission. Les faits qui ont suivi ont d’ailleurs tendance à me donner raison puisque le 6 décembre, deux mois après cette émission, le directeur de la GRC devait remettre sa démission à cause du rôle de la GRC dans l’affaire Arar.

Vous croyez vraiment que si le directeur de la GRC avait pu utiliser des informations non publiques le disculpant, il ne l’aurait pas fait ?

Pourquoi alors laisser planer le doute que les informations non publiques de la GRC auraient pu amener le juge dans l’Affaire Arar à changer sa décision ?

3. Le vendredi 10 août 2007 à 13:07, par Claude Demers

Voilà ! Nous apprenions hier, le 9 août 2007, après qu’un juge de la Cour fédéral ait ordonné la divulgation des informations gardées secrètes par la GRC pour des motifs de « sécurité nationale », que ces informations ne contenaient en réalité que des éléments pour camoufler les inepties de la GRC et l’offrande volontaire d’une innocente victime, aux services secrets américains.
La question : S’agit-il d’un cas unique ? Cette révélation va-t-elle changer la culture de la GRC ?

Peu probable. Peut-être tout au plus serons-nous moins naìfs à l’avenir. C’est à espérer. Mais ne nous faisons pas trop d’illusions !