Archives de l'auteur: Claude Demers

Claude Demers

l'auteur de ce blogue. Retraité et professeur d'échecs à temps partiel.

Un député britannique interdit de séjour au Canada

Le député britannique George Galloway interdit de séjour au Canada : « Disgracieux et inacceptable »,
Françoise David – le 23 mars 2009

Montréal, le 23 mars 2009 –

L’interdiction de séjour décrétée par l’Agence de sécurité frontalière du Canada envers le député britannique George Galloway est un geste « disgracieux et politiquement inacceptable », a affirmé la porte-parole de Québec solidaire Françoise David.

« Il s’agit d’un cas patent de censure de la part du gouvernement Harper, qui n’apprécie manifestement pas les opinions exprimées par le député contre le déploiement de l’OTAN en Afghanistan.  Laissons les Canadiens et
les Québécois juger par eux-mêmes des opinions de M. Galloway plutôt que de le censurer », a ajouté Françoise David.

Par ailleurs, le député de Mercier Amir Khadir a adressé une lettre au ministre de l’Immigration Jason Kenny pour demander à celui-ci reconsidérer sa position et de garantir la libre entrée de M. Galloway au Canada.

Marx toujours d’actualité !

À vos Marx… Prêts ? Critiquez !
Crise mondiale, capitalistes financiers ultra-véreux, paupérisation généralisée : la conjoncture favorise le regain des études d’inspiration marxiste
Stéphane Baillargeon
Le Devoir
samedi 14 mars 2009



Un spectre hante le monde : celui du marxisme. Un fantôme renouvelé, revu, corrigé, amélioré, mais toujours aussi formidablement puissant pour critiquer le monde tel qu’il va.

Les signes s’accumulent, petits et grands, majeurs ou insignifiants, notamment du côté de l’édition. Le Capital de Karl Marx vient de paraître en manga de poche au prix d’une tasse de café chez l’éditeur nippon East Press, spécialisé dans l’adaptation en bédé des grands classiques littéraires. Le dossier central du tout dernier numéro de Philosophie Magazine demande : « Comment peut-on être anti-capitaliste ? ».

En français, Actuel Marx constitue à lui seul une galaxie du renouveau des études. C’est à la fois le nom d’une revue (publiée aux PUF), une collection, un lieu de colloques et de rencontres, une équipe de recherches, un site ouvert à des discussions permanentes, une publication en ligne et un réseau de liens internationaux. L’éditeur québécois Lux prépare une traduction du maître ouvrage de la Canadienne Ellen Meiksins Wood Les Origines du capitalisme. Nota Bene lancera bientôt un Marx philosophe.

« Il y a un regain des études sur Marx en ce moment », juge la Française Isabelle Garo, codirectrice de la Grande Édition Marx-Engels (GEME), un vaste chantier des oeuvres complètes en français qui vient de faire paraître son premier volume. Une preuve de plus de la renaissance. « C’est très net dans le contexte de la crise d’aujourd’hui, mais c’était déjà visible auparavant avec la libération des pesanteurs du passé. »

Comment pourrait-il en être autrement ? Pas même besoin d’être néomarxiste pour savoir que le capitalisme va mal. Avec cette crise mondiale qui consomme les caisses de retraite comme les maisons familiales. Avec ces gestionnaires ultra-véreux engraissés par des primes mirobolantes pour de très, très mauvais services rendus. Avec cette immonde marchandisation du monde qui transforme tout en pertes et profits, y compris la culture, l’amour et les enfants.

Un système-monde

À tout coup, Karl Marx (mort en 1885) et sa descendance la plus noble proposent des clés, éclairent des pistes, débouchent sur des conclusions heuristiquement surpuissantes.

« Pour comprendre Marx aujourd’hui, il est fondamental de se détacher des charges idéologiques qui pèsent sur son oeuvre, dit François L’Italien, doctorant en sociologie de l’Université Laval. Pour le comprendre, il faut aussi se dire que, pour lui, le capitalisme n’est pas seulement un système économique abstrait : c’est une façon d’organiser, de rationaliser et de valoriser les rapports sociaux. »

François L’Italien, 33 ans, termine une thèse sur les transformations de la grande entreprise à l’ère du capitalisme financier. Est-ce une thèse marxiste ? Non, répond-il franchement. Non, si on entend par là l’idéologie des partis communistes et des sociétés du « socialisme réel ». Il préfère parler de « sociologie dialectique » et de « théorie critique », selon d’autres bonnes vieilles appellations contrôlées.

Seulement, pour lui, une intuition fondamentale de Marx demeure valable. Cette idée fait du capitalisme un système d’organisation de la société basé sur « une séparation des individus et du monde de telle manière qu’il puisse s’insérer dans cette relation ». Le capitalisme, au fin fond, c’est un lien social de substitution.

Des exemples ? Heu… Noël et son orgie de cadeaux, ça vous dit quelque chose ? Ou la Saint-Valentin, ses fleurs et ses chocolats. Ou les anniversaires des enfants devenus d’autres occasions consuméristes.

C’est bien simple, tous les rapports sociaux passent au cash, note M. L’Italien, qui allonge et enrichit la liste des exemples, du capital humain des entreprises au capital santé des individus. Il parle même de Ricardo (le cuistot télégénique, pas l’économiste libéral…), qui enseigne à faire des confitures pour La Presse Télé et dans son magazine en lieu et place des mères d’autrefois.

« Le capitalisme transforme tous les rapports sociaux, y compris ceux où il n’y a pas d’argent à faire, dit le sociologue. C’est une matrice socioculturelle dont parle Marx dans Le Capital. En lisant entre les lignes, en faisant mûrir le tout, on arrive à comprendre l’atome, la structure élémentaire d’un système qui vient insérer des rapports capitalistes entre les individus et le monde. »

Rage contre la machine

Voilà donc pourquoi Marx est encore pertinent, plus que jamais pourrait-on dire. Seulement, pour le comprendre et pour régénérer sa pensée, il ne faut pas les fétichiser et il faut prendre la mesure des mutations fondamentales du capitalisme depuis 150 ans.

« Marx propose une critique des concepts de l’économie politique : le travail, l’argent ou la marchandise », explique Maxime Ouellet, jeune docteur (31 ans) en économie politique internationale à l’Université d’Ottawa. Il propose une « critique de l’économie politique », selon le sous-titre du Capital, son maître ouvrage. « Les capitalistes et les économistes libéraux nous disent que ces catégories ont toujours existé et sont naturelles. Ils nous disent que la réalité économique a toujours été ainsi. Marx, au contraire, propose une critique historique et radicale de la modernité capitaliste. »

M. Ouellet explique que ce mode d’organisation sociale, reposant sur l’échange de marchandises et l’argent, devenu hégémonique au XIXe siècle, a connu ensuite trois grandes phases d’évolution. La première, liée à la révolution industrielle, a été décortiquée par Marx lui-même, avec son bourgeois entrepreneur et ses prolétaires salariés. La deuxième repose sur le gigantisme : la Big Corporation, les grands syndicats, le fordisme et l’État-providence. Cette phase dinosaurienne a tenu des années 1930 aux années 1980. Depuis, le capitalisme du troisième type devient réticulaire, mondial, sous-traitant, et surtout financier et dématérialisé. C’est celui-là qui vient de s’effondrer.

« Les déréglementations, des taux d’intérêt aux taux de change, ont ensuite permis la constitution d’un nouvel espace capitaliste supranational, échappant au contrôle des banques centrales et aux politiques budgétaires et fiscales des États, résume Maxime Ouellet. Ce système financier est responsable de la crise actuelle. »

Ce système-monde s’avère roué à l’extrême. Après avoir stimulé la consommation par la hausse du niveau de vie au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, le système mise sur le crédit alors que les salaires de la grande majorité stagnent depuis plus de deux décennies. Pendant ce temps, les très riches accumulent encore et toujours plus.

« Je crois qu’une lutte des classes réapparaît, dit François L’Italien. Mais cette lutte n’opposera pas les salariés aux capitalistes comme l’envisageait Marx. Cette lutte oppose plutôt des gens à mobilité limitée, les salariés comme les capitalistes industriels, à une overclass caractérisée par une dimension culturelle et un trait économique. »

Pour ces nouveaux maîtres du monde, tout actif doit pouvoir être instantanément vendu et liquidé. Aux États-Unis, l’épicentre du système mondialisé, trois millions de nababs d’en haut possèdent plus que les 100 millions d’Américains d’en bas.

Du point de vue culturel, ces aristocrates en jet voient la planète comme un très grand terrain de jeu. « L’overclass fait du shopping à Miami, du trekking au Costa Rica, de la méditation en Inde et elle se repose dans son condo à Dubaï », explique le sociologue. C’est elle aussi qui a dépensé plus d’un demi-milliard de dollars aux enchères de la collection d’oeuvres d’art Berger-Saint Laurent, récemment, à Paris.

Cela dit, la critique (renouvelée) du capitalisme ne débouche pas nécessairement sur les (vieux) rêves de grands soirs. Il ne faut pas confondre la démocratie libérale (« le moins pire des régimes », disait justement Churchill) et le capitalisme prédateur. D’ailleurs, il s’agit moins de se demander comment on peut être anticapitaliste aujourd’hui que comment on peut encore oser défendre ce que ce système est devenu : une sorte de socialisme pour les riches, et tintin pour les damnés de l’abondance…

« On a entendu le président de la France dire qu’il voulait refonder le capitalisme », note alors Maxime Ouellet, en stage post-doctoral à l’UQAM où il travaille précisément sur les représentations sociales de la crise économique et en particulier sur le discours de légitimation du capitalisme actuel. « Sur quelle base ce système peut-il muter ? Dans quelle mesure ce système peut-il être moral ? Qu’est-ce même que le capitalisme et quelles forces travaillent à une sortie du capitalisme ? Il y a d’ailleurs beaucoup de penseurs non marxistes qui le souhaitent. Parce que cette crise n’est pas seulement économique : c’est une crise sociale, politique, écologique, une crise de société, finalement. »



Source
http://www.ledevoir.com/2009/03/14/239352.html

Autres liens complémentaires :
Actuel Marx
États critiques

L’encerclement

Louangé par la critique internationale, (Le Monde, Le Courrier de Genève, Le New York Times, le International Herald Tribune, l’Unita et plusieurs autres) lors de sa récente présentation au Festival international du film de Berlin (Berlinale), le documentaire de Richard Brouillette, d’une durée de 2h40 L’ENCERCLEMENT – la démocratie dans les rets du néolibéralisme sera bientôt disponible en DVD.

Ce documentaire réalisé avec la participation d’intellectuels de renom dont Noam Chomsky, Ignacio Ramonet, Normand Baillargeon et Michel Chossudovsky se veut une réflexion sur la manipulation des forces du marché par le néolibéralisme et l’encerclement de plus en plus étouffant, du phénomène de la mondialisation.

Présentement au Cinéma parallèle, l’ENCERCLEMENT sera sur les écrans du cinéma l’ONF du 1er au 5 avril prochain.

Site officiel

Ajout en date du 10 avril 2009 :

Le film sortira bientôt en DVD.
Lire aussi l’article publié dans la section Repères

Pour sauver la planète, sortez du capitalisme

Le message est clair. Hervé Kempf, auteur de « Comment les riches détruisent la planète« , spécialiste des questions environnementales pour le journal Le Monde, vient de publier un nouvel essai. « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme« .

Il ne suffit pas de dire que nous vivons une crise économique ainsi qu’une crise écologique. Hervé Kempf nous démontre ici comment la crise écologique est inséparable de l’économie et insurmontable sans un véritable virage économique

À lire

Paul Cliche dénonce la couverture journalistique du CN de Québec solidaire

Le conseil national de QS
UNE COUVERTURE JOURNALISTIQUE MAL FICHUE

mardi 3 mars 2009, par Paul Cliche

Ayant couvert le conseil national de Québec solidaire, qui s’est déroulé à
Québec du 27 février au 1er mars, les courriéristes parlementaires du
Devoir et de The Gazette ont fait passer au second plan les discussions et
les décisions prises par les délégués pour mettre plutôt en vedette, dans
leurs articles publiés le 2 mars, le fait que le député Amir Khadir se soit
absenté durant ces assises.

Ce dernier, d’origine iranienne comme on le sait, a en effet participé à
une activité de l’Association des étudiants iraniens de l’Université de
Toronto, samedi le 28, après s’être adressé aux militants de son parti et
avoir fraternisé personnellement avec eux lors de la séance d’ouverture du
conseil vendredi soir le 27.

« Khadir rate le conseil national » déplorait même Le Devoir dans une
manchette de page 1. Le journaliste Antoine Robitaille a consacré plus de
60% de son article à ce fait divers laissant entendre que le député de
Mercier ne s’intéressait pas aux débats et snobait les militants. L’article
de The Gazette était de la même eau.

Ce festival de la désinformation s’est poursuivi dans La Presse, mardi le
3, alors que la chroniqueuse Lysiane Gagnon a continué à s’en prendre au
député de Mercier pour cette absence. Cette dernière en a même profité pour
reprocher à M. Khadir d’avoir donné rendez-vous à une journaliste dès 8h15
le lendemain matin de la journée du scrutin plutôt qu’à une heure plus
décente. Mme Gagnon ignore-t-elle que le nouveau députés devait alors se
rendre rapidement travailler à l’hôpital Legardeur dont il avait dû
s’absenter pendant la campagne électorale ? Mais toujours aussi ineffable
cette dernière a commenté méchamment : « Le besoin d’être dans le spotlight
doit être vraiment très fort chez cet homme-là ! ».

Une autre tactique est de plus en plus fréquemment employée par certains
journalistes : tenter d’opposer les deux porte-parole du parti, Françoise
David qui n’a pu se faire élire dans Gouin et Khadir qui l’a été dans
Mercier. Voici un autre extrait de la chronique de Mme Gagnon qui
l’illustre bien : « On comprend qu’il (Khadir) ait trouvé plus intéressant
d’être en vedette à Toronto (plutôt) que de se contenter d’écouter sagement
les interventions des militants de son parti pendant deux longues journées
en étant flanqué, par-dessus le marché, d’une coprésidente à laquelle il
aurait tout de même dû céder le crachoir de temps à autre ».

Ce ton journalistique, cynique et persifleur, est à la mode depuis
plusieurs années sur la colline parlementaire québécoise. Il contribue
beaucoup à maintenir la morosité ambiante dans les cercles politiques qui
déteint maintenant dans l’ensemble de la population. Au lieu de rapporter
correctement et de commenter de façon pertinente le contenu des politiques
mises de l’avant par les différents partis, on s’arrête souvent à des
aspects superficiels de l’actualité en s’efforçant d’écorcher la
personnalité des politiciens qui les préconisent et en ne se privant
surtout pas de leur faire des procès d’intention si les circonstances le
permettent.

Un nouveau parti de gauche idéaliste comme l’est Québec solidaire, dont le
programme se démarque des partis traditionnels, constitue certes une cible
de choix pour ceux et celles qui pratiquent ce genre de journalisme qui se
veut ‘cool’, mais qui traduit souvent leur incompétence professionnelle,
leur paresse intellectuelle ou leurs préjugés.

PAUL CLICHE, ex-courriériste parlementaire du Devoir, membre de Québec solidaire

Obama prêt à discuter la question du bouclier anti-missiles

Selon l’Agence France-Presse, Barack Obama a écrit à son homologue Medvedev ouvrant la porte à des discussions bilatérales sur la question du Bouclier anti-missiles et celle de l’Iran.
voir l’article de France-Presse recueilli sur Google actualités.

Le cours d’Éthique et culture religieuse : un dispositif idéologique

Vendredi le 13 mars prochain, Marie-Michelle Poisson, présidente du Mouvement laïque québécois, prononcera une conférence sous le thème : Le cours Éthique et de culture religieuse : un dispositif idéologique pour faire reculer les Lumières.

Information disponible sur Le mur mitoyen.

Les utopies d’une certaine gauche face à la crise

La religion nous avait déjà habitués à des attitudes défaitistes par rapport au progrès. Elle tenait un discours essentiellement individualiste et spiritualiste. S’associant ici et là à des causes où l’exploitation et la misère atteignaient des formes extrêmes, l’essentiel du discours de l’Église affirmait que le véritable refuge de l’humanité se trouvait dans la prière et dans cette croyance que le paradis se trouvait ailleurs que sur Terre. Fondée principalement sur l’idée que les lois du marché avaient un caractère naturel, il s’agissait de rejeter toute culture sociale de riposte collective et organisée devant les inégalités, la discrimination et l’injustice d’un système économique bien structuré, conçu au profit d’une minorité dominante : le système capitaliste.

Aujourd’hui, l’éclatement de la crise financière et son évolution rapide en crise économique mondiale viennent ébranler cette notion d’immuabilité des lois du marché. À nouveau sont remis en cause les structures et le système économique qui engendrent de telles crises et de telles inégalités.

Qu’à cela ne tienne, de nouvelles théories de culpabilisation se substituent aux anciennes, confortant l’idéologie du capitalisme tout en prétendant la dénoncer. N’a-t-on pas entendu récemment un certain Nicolas Sarkozy dénoncer le capitalisme financier pour aussitôt faire appel à la refonte du capitalisme familial. Donnant l’impression que différents modes du système capitaliste existent en parallèle, le trompe-l’oeil de Sarkozy cache le fait que le capitalisme familial constitue en réalité une étape révolue du capitalisme et non pas un choix de modèle.

La crise financière permet de cibler facilement certains de ses éléments déclencheurs et même d’identifier leurs auteurs. À la limite toutefois, il s’agit d’une manière de personnaliser les coupables plutôt que d’identifier les causes structurelles ayant mené à la crise.

Cette vision de droite trouve écho, hélas, au sein de la gauche et alimente un discours moral qui se répand facilement dans des théories plus ou moins utopiques à l’effet que la surconsommation (dont la crise des subprimes en est l’élément le plus visible) est à l’origine de la crise actuelle. Ce discours sur la surconsommation est d’autant plus attrayant qu’il s’appuie sur l’évidence que celle-ci est aussi inévitable qu’elle est incompatible avec la notion d’un développement durable et écologique, dans une perspective capitaliste.

Au milieu des années ’80, la guerre idéologique contre les pays socialistes prenait à partie la structure de propriété collective de ceux-ci. On reprochait notamment à l’économie planifiée de ne pouvoir concurrencer les pays occidentaux sur le plan de la consommation. À développement scientifique égal, on stigmatisait l’économie socialiste pour son incapacité à convertir instantanément la moindre découverte dans le domaine de la consommation, en production de masse, à l’instar des pays occidentaux. Aujourd’hui, le libre marché démontre que cette victoire du capitalisme sur le socialisme n’était en réalité qu’une victoire à la Phyrrus.

Et la question reste entière. Doit-on s’attaquer d’abord à la surconsommation ou au capitalisme ? À l’anarchie du marché et à la non-intervention de l’État ou non ? Poser la question c’est comme demander s’il vaut mieux guérir que prévenir.

La simplicité volontaire

C’est dans cette mouvance d’utopie et d’ambiguïté que se situe d’après moi, la notion de simplicité volontaire.

D’après Serge Mongeau, un des premiers protagonistes de la simplicité volontaire au Québec, « La simplicité volontaire c’est de s’écarter du courant de la consommation dans lequel on se laisse entraîner à croire que c’est en consommant, en achetant, en acquérant des biens qu’on peut être beaucoup plus heureux et répondre à ses besoins. Or, la plupart de nos consommations ne répondent pas à nos vrais besoins, ceux qui nous permettraient vraiment de nous épanouir. »

Pascal Grenier et Louis Chauvin, respectivement Président du Groupe de simplicité volontaire au Québec et Président du Réseau québécois pour la simplicité volontaire, vont encore plus loin. Dans le journal Le Devoir du 8 janvier 2009, parlant de la crise financière, ces derniers affirment : « … les faits récents nous révèlent que c’est en grande partie la surconsommation, voire l’hyperconsommation, associé à l’endettement excessif, qui a créé cette situation mondiale » et encore « … l’occasion est favorable pour effectuer des changements sociaux et économiques profonds, plutôt que cosmétiques ».

Oui ! La surconsommation et l’endettement excessif sont des facteurs aggravants de la crise. Non ! La simplicité volontaire ne constitue pas et ne peut pas constituer un changement économique profond. Car autant il est question ici de facteurs aggravants, autant on peut dire aussi qu’ils constituent une expression de la crise et non pas la cause de celle-ci.

Tout au plus, cette approche, basée essentiellement sur l’idée que la consommation relève du libre-choix de l’individu, est un exemple parfait d’une approche morale face à la crise alors qu’une solution en profondeur requiert au contraire, des changements de type structurels et systémiques. Le système financier non contrôlé, la concentration dans les mains d’une minorité de sommes faramineuses, difficilement imaginables tellement elles sont considérables, l’étouffement des classes populaires sous l’endettement., qui est rarement un libre-choix, et davantage encore l’étouffement des pays en développement qui sont amenés par une réglementation mondiale orchestrée au sein du FMI et de l’OMC à financer leur propre dette alors qu’on leur impose l’importation de produits qu’ils pourraient eux-mêmes produire… résultent dans un manque à gagner et de ce fait interfèrent directement dans la libre circulation des biens et marchandises. D’où la nécessité éventuelle de mesures keynésiennes pour relancer l’économie, mais aussi de mesures contraignantes pour empêcher la libre manipulation du marché.

Pourrait-on croire que les tenants de la simplicité volontaire fassent des exceptions et nuancent leur approche ? Au contraire, ils étendent leur théorie jusqu’à l’idée de dénoncer le principe même du développement économique en lui substituant le concept de la décroissance conviviale.

La décroissance conviviale

Ainsi dans certains milieux, oppose-t-on désormais la notion de décroissance conviviale (en Europe on préfère l’expression décroissance soutenable) à toute notion de développement et de croissance économique, voire même à l’idée d’un développement durable. Fondé sur l’idée que toute notion de croissance est articulée derrière la croyance que les ressources de la terre sont inépuisables, le principe de la décroissance conviviale soutient dans les faits le statu quo dans les rapports économiques inégaux entre pays riches et pays pauvres.

En pratique, aucun programme voulant mettre un terme à la surconsommation (et ici, il est vraiment question de surconsommation planétaire et de menaces à l’écologie), ni aucun programme de partage équitable des richesses, ne sera réalisable s’il ne s’attaque pas directement aux structures économiques responsables de l’anarchie du marché et de ces mêmes inégalités. D’ailleurs, il est curieux qu’on oppose décroissance conviviale à développement durable alors que ce dernier concept est justement fondé sur l’idée que le développement présent ne doit pas sacrifier les besoins des générations futures. Contestée sur le plan scientifique, l’idée de la décroissance conviviale ne répond pas à nombre de questions concernant la croissance continue de la population mondiale ni au concept même de l’évolution sociale.

Au moment où la crise nous force à penser les choses autrement, une certaine vigilance s’impose pour éviter que la gauche transmette elle-même des idées utopiques qui confortent le statu quo et la position économiques, des classes et des pays dominants.


Deux sites incontournables pour bien comprendre la nature de la crise financière et économique actuelle:

http://www.economieautrement.uqam.ca/
http://mobilisation.ca/

Deux sites où la théorie de la décroissance conviviale est contestée :

http://iceblog.over-blog.com/article-25538381-6.html
http://www.espace-citoyen.be/site/index.php?EsId=1&Module=mod-produit&Indice=1-12-62/

8 mars : Unies, mobilisées et certaines d’avancer !

C’est sous le thème Unies, mobilisées et certaines d’avancer que se déroulera le 8 mars prochain la mobilisation pour souligner la Journée internationale des femmes.

affiche8mars

Sur son site Web la FTQ (Fédération des travailleurs du Québec publie une liste des activités régionales qu’elle prévoit pour la Journée internationale des femmes. On peut aussi y télécharger l’affiche et des dépliants.

La CSQ et la FTQ souligneront ensemble l’événement dans le milieu scolaire.

L’AHQ publie une FAQ sur sa campagne publicitaire

Prenant le relais de la British Humanist Association en Angleterre, l’Association humaniste du Québec lance une campagne publicitaire en mars 2009 sur une dizaine d’autobus de la Commission de transport de Montréal.
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Cette campagne vise essentiellement à faire reconnaître l’athéisme et les athées comme des citoyens à part entière avec voix au chapitre alors que jusqu’à présent, le débat public se fait essentiellement entre catholiques et tenants des autres croyances religieuses. Selon l’AHQ, les athées ne devraient pas se cacher, au contraire ils devraient être fiers de leur point de vue athée.

Voir la FAQ de l’AHQ.