Quelle hypocrisie

Quelle hypocrisie !
 
Trudeau se dit très déçu de la décision de General Motors de fermer son usine d’Oshawa en décembre 2019. Son gouvernement et celui de Ford en Ontario vont « faire » tout ce qu’ils peuvent pour venir en aide aux travailleurs affectés par cette décision. Quelle compassion de la part de fervents partisans du Libre-échange, Trudeau en particulier, qui vient de faire des pieds et des mains pour renouveler cet accord avec les États-Unis et le Mexique en sacrifiant encore un peu plus les intérêts nationaux du pays.
 
Le problème avec le libre-échange, ce n’est pas qu’il favorise tel ou tel pays par rapport à un autre. C’est qu’il favorise les grandes multinationales par rapport à quelque pays que ce soit. Qu’il s’agisse de la concentration de la production ou au contraire de la délocalisation vers des pays qui produisent à rabais, dans tous les cas les décisions seront prises en fonction des meilleurs intérêts de ces grandes entreprises sans égard à l’impact sur les travailleurs. Le seul lien avec les pays et leur gouvernement n’existe que lorsque vient le temps de donner des subventions ou d’accorder des prêts de plusieurs milliards de dollars qui risquent de n’être jamais remboursés, comme ce fut le cas pour soi-disant sortir de la crise financières de 2008-2010. Ce lien prend la forme d’une autorité supra-nationale, non élue et dont les discussions se font à huis-clos mais qui dicte sa vision aux gouvernements élus dont on siphonne à tous les jours un peu plus, les pouvoirs réels.
 
La première victime du libre-échange au Canada, à l’époque même initiale de l’Alena, ce fut le Pacte de l’automobile qui garantissait en échange à leur accès au marché canadien que les grandes compagnies de l’automobile effectuent leur production au Canada. Selon Wikipedia le Pacte de l’auto a fait passé le pourcentage de voitures fabriquées au Canada et vendues aux États-Unis de 7 à 60% entre 1964 et 1968 seulement. L’OMC a dénoncé le pacte de l’auto jugé incompatible avec les nouvelles règles naissantes du commerce.
Plus récemment, Trump exigeait que la question de la production automobile soit au coeur de la nouvelle entente sur le libre-échange négociée il y a à peine quelques mois. À ce propos, Radio-Canada rapportait, le 30 septembre dernier, que « Du côté de l’industrie automobile, où plane aussi la menace de l’article 232, des plafonds seraient imposés (dans le nouvel Accord) sur les exportations de voitures et de composantes en provenance du Canada ».
 
Qu’on nous rabâche aujourd’hui que la décision de GM ait été motivée par une quelconque réorientation vers la production de véhicules électriques n’a rien à voir ici. Véhicules électriques ou pas, avec le Pacte de l’automobile une telle réorientation se serait aussi effectuée dans le cadre d’une production canadienne.
 
 
 

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